HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Contre les chiens ignorants

μεγαλοψυχίας



Texte grec :

[15] Εἰ δὲ ἑταίρᾳ ποτὲ προσῆλθεν ὁ ἀνήρ, καίτοι καὶ τοῦτο τυχὸν ἅπαξ ἢ οὐδὲ ἅπαξ ἐγένετο, ὅταν ἡμῖν τὰ ἄλλα κατὰ τὸν Διογένη γένηταίτις σπουδαῖος, ἂν οὕτω φανῇ καὶ τοιοῦτόν τι φάναι φανερῶς ἐν ὀφθαλμοῖς πάντων, οὐ μεμψόμεθα οὐδὲ αἰτιασόμεθα. Πρότερον μέντοι τὴν Διογένους ἡμῖν ἐπιδειξάμενος εὐμάθειαν καὶ τὴν ἀγχίνοιαν καὶ τὴν ἐν τοῖς ἄλλοις ἅπασιν ἐλευθερίαν, αὐτάρκειαν, δικαιοσύνην, σωφροσύνην, εὐλάβειαν, χάριν, προσοχὴν ὡς μηθὲν εἰκῇ μηδὲ μάτην μηδὲ ἀλόγως ποιεῖν, ἐπεὶ καὶ ταῦτα τῆς Διογένους εἰσὶ φιλοσοφίας οἰκεῖα, πατείτω τῦφον, καταπαιζέτω τῶν τὰ μὲν ἀναγκαῖα τῆς φύσεως ἔργα κρυπτόντων ἐν σκότῳ, φημὶ δὲ τῶν περιττωμάτων τὰς ἐκκρίσεις, ἐν μέσαις δὲ ταῖς ἀγοραῖς καὶ ταῖς πόλεσιν ἐπιτηδευόντων τὰ βιαιότατα καὶ μηδὲν ἡμῶν οἰκεῖα τῇ φύσει, χρημάτων ἁρπαγάς, συκοφαντίας, γραφὰς ἀδίκους, διώξεις ἄλλων τοιούτων συρφετῶν πραγμάτων. Ἐπεὶ καὶ Διογένης εἴτε ἀπέπαρδεν εἴτε ἀπεπάτησεν εἴτε ἄλλο τι τοιοῦτον ἔπραξεν, ὥσπερ οὖν λέγουσινοἱ πολλοί, ἐν ἀγορᾷ {οἱ πολλοί}, τὸν ἐκείνων πατῶν τῦφον ἐποίει, διδάσκων αὐτοὺς ὅτι πολλῷ φαυλότερα καὶ χαλεπώτερα τούτων ἐπιτηδεύουσι, τὰ μὲν γάρ ἐστιν ἡμῖν πᾶσι κατὰ φύσιν, τὰ δέ, ὡς ἔπος εἰπεῖν, οὐθενί, πάντα δὲ ἐκ διαστροφῆς ἐπιτηδεύεται. Ἀλλ´ οἱ νῦν τοῦ Διογένους ζηλωταὶ τὸ ῥᾷστον καὶ κουφότατον ἑλόμενοι τὸ κρεῖττον οὐκ εἶδον· σύ τε ἐκείνων εἶναι σεμνότερος ἐθέλων ἀπεπλανήθης τοσοῦτον τῆς Διογένους προαιρέσεως, ὥστε αὐτὸν ἐλεεινὸν ἐνόμισας. Εἰ δὲ τούτοις μὲν ἠπίστεις ὑπὲρ ἀνδρὸς λεγομένοις, ὃν οἱ πάντες Ἕλληνες τότε ἐθαύμασαν μετὰ Σωκράτη καὶ Πυθαγόραν ἐπὶ Πλάτωνος καὶ Ἀριστοτέλους, οὗ γέγονεν ἀκροατὴς ὁ τοῦ σωφρονεστάτου καὶ συνετωτάτου Ζήνωνος καθηγεμών, οὓς οὐκ εἰκὸς ἦν ἅπαντας ἀπατηθῆναι περὶ ἀνδρὸς οὕτω φαύλου ὁποῖον σὺ διακωμῳδεῖς, ὦ βέλτιστε, ἴσως ἄν τι πλέον ἐσκόπησας περὶ αὐτοῦ καὶ πορρωτέρω προῆλθες τῆς ἐμπειρίας τἀνδρός. Τίνα γὰρ οὐκ ἐξέπληξε τῶν Ἑλλήνων ἡ Διογένους καρτερία, βασιλικῆς οὐκ ἔξω μεγαλοψυχίας οὖσα, καὶ φιλοπονία; Ἐκάθευδεν ἁνὴρ ἐπὶ στιβάδος ἐν τῷ πίθῳ βέλτιον ἢ Μέγας Βασιλεὺς ὑπὸ τοῖς ἐπιχρύσοις ὀρόφοις ἐν τῇ μαλθακῇ κλίνῃ, ἤσθιε τὴν μάζαν ἥδιον ἢ σὺ νῦν τὰς σικελικὰς ἐσθίεις τραπέζας, ἐλούετο θερμῷ τὸ σῶμα πρὸς ἀέρα ξηραίνων ἀντὶ τῶν ὀθονίων, οἷς ἀπομάττῃ, φιλοσοφώτατε. Πάνυ σοι προσήκει κωμῳδεῖν ἐκεῖνον, ὅτι κατειργάσω τὸν Ξέρξην, ὡς ὁ Θεμιστοκλῆς, ἢ τὸν Δαρεῖον, ὡς ὁ Μακεδὼν Ἀλέξανδρος. Εἰ σμικρὰ τὰς βίβλους ἀνελίττων ἐμελέτας, ὥσπερ ἡμεῖς οἱ πολιτικοὶ καὶ πολυπράγμονες, ἔγνως ἂν ὅπως Ἀλέξανδρος ἀγασθῆναι λέγεται τὴν Διογένους μεγαλοψυχίαν· ἀλλ´ οὐκ ἔστι σοι τούτων οὐθέν, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, σπουδαῖον. Πόθεν; Πολλοῦ γε καὶ δεῖ· γυναικῶν ἀθλίων τεθαύμακας φιλῶν νεκρὸν βίον. Εἰ μὲν οὖν ὁ λόγος τι πλέον ἐποίησεν, οὐκ ἐμὸν μᾶλλον ἢ σόν ἐστι κέρδος· εἰ δὲ μηδὲν περαίνομεν ἐκ τοῦ παραχρῆμα περὶ τῶν τοιούτων ἂν ἀπνευστί, τὸ δὴ λεγόμενον, συνείραντες, ἔστι γὰρ πάρεργον ἡμέραιν δυοῖν, ὡς ἴσασιν αἱ Μοῦσαι, μᾶλλον δὲ καὶ αὐτὸς ὁπόσα πρόσθεν ἐγνώκεις, ἡμῖν δὲ οὐ μεταμελήσει τῆς εἰς τὸν ἄνδρα εὐφημίας.

Traduction française :

[15] Bien que, un jour, Diogène ait eu commerce avec une fille publique, ce qui lui arriva peut-être une fois, et pas même une fois, un homme qui, dans tout le reste, ne sera pas moins digne de respect que Diogène, agît-il ainsi au grand jour et sous les yeux de tous, n'encourra ni notre blâme, ni nos accusations, pourvu toutefois qu'il nous reproduise la solide instruction de Diogène, sa pénétration, sa franchise parfaite, sa tempérance, sa justice, sa sagesse, sa piété, sa grâce, son attention à ne rien faire d'irréfléchi, d'inutile, de contraire à la raison; car ce fut là le caractère propre de la philosophie de Diogène ; qu'il foule aux pieds la vanité, qu'il se moque de ceux qui se cachent pour satisfaire leurs besoins naturels, et j'entends par là les déjections du ventre, qui, au milieu des places publiques et des villes, commettent des actes violents et contraires à notre nature, vols d'argent, calomnies, procès iniques, et mille autres vexations odieuses. S'il est vrai, comme on le dit, que Diogène ait peté sur l'agora, qu'il y ait soulagé son ventre, ou fait quelque autre chose pareille ce n'était que pour mater l'orgueil des autres et pour leur apprendre qu'ils avaient des goûts bien plus vils et bien plus abjects. Ces besoins, en effet, sont une suite de notre nature, tandis que tous les vices pour ainsi dire sont chez qui que ce soit une suite de dépravation. Mais les modernes sectateurs de Diogène, imitant de sa conduite le plus facile et le plus léger, n'ont pas vu le meilleur. Et toi, qui veux être plus respectable qu'eux, tu t'es si gravement mépris sur son plan de conduite que tu l'as cru malheureux. Si tu t'en étais fié à ce qu'on a dit de cet homme éminent que tous les Grecs de son temps ont admiré après Socrate, Pythagore, Platon et Aristote, qui eut pour auditeur le maître du très sage et très intelligent Zénon, si bien qu'il n'est pas croyable que tout le monde se soit trompé sur le compte d'un homme aussi méprisable que tu le dis, mon cher ami, dans un style comique, peut-étre alors l'aurais-tu examiné de plus près et ton expérience serait-elle allée plus loin dans l'examen de ce sage. Car quel est celui des Grecs que n'ont pas frappé d'étonnement la constance et la patience de Diogène, comparées à la somptuosité d'un roi? Il dormait mieux sur une natte, dans son tonneau, que le grand roi sous des lambris dorés, sur une couche moelleuse. Il mangeait son biscuit avec plus de plaisir que toi, dans ce moment, les mets siciliens. En sortant d'un bain chaud, il séchait son corps à l'air plus philosophiquement que tu ne t'essuies avec du linge fin. Il te convient bien de lancer contre lui tes brocards comiques, et tu le crois vaincu par toi comme Xerxès par Thémistocle ou Darius par Alexandre de Macédoine. Mais si tu avais quelque goût pour la lecture ainsi que nous, homme de politique et d'affaires, tu saurais qu'Alexandre admira, dit-on, la grandeur d'âme de Diogène. Mais tu te soucies fort peu de tout cela, ce me semble ; il s'en faut de beaucoup, et tu gardes ton admiration pour la vie morte de quelques misérables femmes. Si donc mon discours a produit un meilleur effet sur toi , c'est ton avantage plus que le mien. Mais si je n'ai rien gagné avec cet impromptu, écrit tout d'une haleine, travail surérogatoire de deux jours, comme le savent les Muses et toi-même qui me connais de longue date, je ne me repentirai point cependant d'avoir écrit l'éloge d'un grand homme.





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Dernière mise à jour : 7/03/2006