HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Contre les chiens ignorants

τινων



Texte grec :

[10] Τῆς κυνικῆς δὲ φιλοσοφίας σκοπὸς μέν ἐστι καὶ τέλος, ὥσπερ δὴ καὶ πάσης φιλοσοφίας, τὸ εὐδαιμονεῖν. Τὸ δὲ εὐδαιμονεῖν ἐν τῷ ζῆν κατὰ φύσιν, ἀλλὰ μὴ πρὸς τὰς τῶν πολλῶν δόξας· ἐπεὶ καὶ τοῖς φυτοῖς εὖ πράττειν συμβαίνει καὶ μέντοι καὶ ζῴοις πᾶσιν, ὅταν τοῦ κατὰ φύσιν ἕκαστον ἀνεμποδίστως τυγχάνῃ τέλους· ἀλλὰ καὶ ἐν τοῖς θεοῖς τοῦτό ἐστιν εὐδαιμονίας ὅρος τὸ ἔχειν αὐτοὺς ὥσπερ πεφύκασι καὶ ἑαυτῶν εἶναι. Οὐκοῦν καὶ τοῖς ἀνθρώποις οὐχ ἑτέρωθί που τὴν εὐδαιμονίαν ἀποκεκρυμμένην προσήκει πολυπραγμονεῖν· οὐδὲ ἀετὸς οὐδὲ πλάτανος οὐδὲ ἄλλο τι τῶν ὄντων ζῴων ἢ φυτῶν χρυσᾶ περιεργάζεται πτερὰ καὶ φύλλα, οὐδὲ ὅπως ἀργυροῦς ἕξει τοὺς βλαστοὺς ἢ τὰ πλῆκτρα καὶ κέντρα σιδηρᾶ, μᾶλλον δὲ ἀδαμάντινα, ἀλλ´ οἷς αὐτὰ ἐξ ἀρχῆς ἡ φύσις ἐκόσμησε, ταῦτα εἰ ῥωμαλέα καὶ πρὸς τάχος αὐτοῖς ἢ πρὸς ἀλκὴν ὑπουργοῦντα προσγένοιτο, μάλιστα ἂν εὖ πράττειν νομίζοι καὶ εὐθηνεῖσθαι. Πῶς οὖν οὐ γελοῖον εἴ τις ἄνθρωπος γεγονὼς ἔξω που τὴν εὐδαιμονίαν περιεργάσοιτο, πλοῦτον καὶ γένος καὶ φίλων δύναμιν καὶ πάντα ἁπλῶς τὰ τοιαῦτα τοῦ παντὸς ἄξια νομίζων; Εἰ μὲν οὖν ἡμῖν ἡ φύσις, ὥσπερ τοῖς ζῴοις, αὐτὸ τοῦτο ἀπέδωκε μόνον τὸ σώματα καὶ ψυχὰςἔχειν ἐκείνοις παραπλησίας, ὥστε μηθὲν πλέον πολυπραγμονεῖν, ἤρκει λοιπόν, ὥσπερ τὰ λοιπὰ ζῴα, τοῖς σωματικοῖς ἀρκεῖσθαι πλεονεκτήμασιν, ἐνταῦθά που τὸ εὐδαιμονεῖν πολυπραγμονοῦσιν. Ἐπεὶ δὲ ἡμῖν οὐδέν τι παραπλησία ψυχὴ τοῖς ἄλλοις ἐνέσπαρται ζῴοις, ἀλλ´ εἴτε κατ´ οὐσίαν διαφέρουσα εἴτε οὐσίᾳ μὲν ἀδιάφορος, ἐνεργείᾳ δὲ μόνῃ κρείττων, ὥσπερ οἶμαι τὸ καθαρὸν ἤδη χρυσίον τοῦ συμπεφυρμένου τῇ ψάμμῳ· λέγεται γὰρ καὶ οὗτος ὁ λόγος περὶ τῆς ψυχῆς ὡς ἀληθὴς ὑπό τινων. Ἡμεῖς δὴ οὖν ἐπειδὴ σύνισμεν αὑτοῖς οὖσι τῶν ζῴων ξυνετωτέροις· κατὰ γὰρ τὸν Πρωταγόρου μῦθον ἐκείνοις μὲν ἡ φύσις ὥσπερ μήτηρ ἄγαν φιλοτίμως καὶ μεγαλοδώρως προσηνέχθη, ἡμῖν δὲ ἀντὶ πάντων ἐκ Διὸς ὁ νοῦς ἐδόθη· τὴν εὐδαιμονίαν ἐνταῦθα θετέον ἐν τῷ κρατίστῳ καὶ σπουδαιοτάτῳ τῶν ἐν ἡμῖν.

Traduction française :

[10] Le but et la fin de la philosophie cynique, comme de toute philosophie, c'est le bonheur. Or, le bonheur consiste à vivre selon la nature et non selon l'opinion du vulgaire. D'où il suit que l'on estime heureux les végétaux et les animaux, quand chacun d'eux atteint sans obstacle le but que la nature leur assigne. Il en est de même pour les dieux : le terme de leur bonheur est d'être ce que comporte leur nature. Ainsi ne prenons pas la peine de chercher où se cache le bonheur. Ni l'aigle, ni le platane, ni pas un autre des oiseaux ou des végétaux, ne prend de souci pour se parer d'ailes ou de feuilles d'or : il ne souhaite point avoir des bourgeons d'argent, des éperons et des ergots de fer, que dis-je? de diamant. Les ornements que la nature leur a tout d'abord départis, s'ils sont solides et s'ils contribuent à leur vitesse ou à leur vigueur, chacun d'eux les estime suffisants et s'en contente. Comment donc ne serait-il point ridicule de voir l'homme seul chercher le bonheur au dehors, dans la richesse, la naissance, la puissance de ses amis, et mille autres avantages, en un mot, qu'il place au-dessus de tout le reste? Si la nature nous eût donné, comme aux animaux, des corps et des âmes semblables aux leurs, sans rien de plus, nous n'aurions pas à nous préoccuper au delà. Il ne nous resterait, comme aux animaux, qu'à nous contenter des biens corporels et qu'à faire effort pour trouver notre bonheur. Mais, outre que l'âme qui est en nous ne ressemble point à celle des animaux, soit qu'elle en diffère essentiellement, soit que, tout en étant de la même substance, elle jouisse d'une plus grande énergie, comme l'or pur, à mon avis, est de beaucoup supérieur aux paillettes d'or mêlé de sable, car cette opinion sur l'âme est considérée comme la vraie par plusieurs philosophes, nous n'en sommes pas moins convaincus que nous surpassons en intelligence tous les animaux, et que, selon le mythe de Protagoras, comme la nature s'est montrée mère généreuse et magnifique envers les animaux, Jupiter nous a doués de la faculté de penser, pour nous tenir lieu de tout. C'est donc dans cette partie la principale et la plus essentielle de notre être qu'il faut placer le bonheur.





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Dernière mise à jour : 7/03/2006