HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Sur la virginité

εἰ



Texte grec :

[8] Ὅτι βλάβη τῇ παρθένῳ τὸ τετυφῶσθαι κατὰ τῶν γαμουμένων. Τί οὖν πρὸς ἐμὲ τοῦτο, φησί, τὴν πολλὰ χαίρειν εἰποῦσαν τῷ γάμῳ; Τοῦτο γὰρ σέ, ὦ ταλαίπωρε, τοῦτο ἀπολώλεκεν ὅτι μηδὲν οἴῃ σοι κοινὸν εἶναι πρὸς τοῦτο τὸ δόγμα. Διὰ τοῦτο ὑπεροψίᾳ ἀμέτρῳ κατὰ τοῦ πράγματος χρησαμένη εἰς τὴν τοῦ Θεοῦ σοφίαν ἐξύβρισας καὶ τὴν κτίσιν διέβαλες ἅπασαν. Εἰ γὰρ ἀκάθαρτον ὁ γάμος, ἀκάθαρτα μὲν ἅπαντα τὰ δι´ αὐτοῦ τικτόμενα ζῷα, ἀκάθαρτοι δὲ καὶ ὑμεῖς, οὐ γὰρ ἂν εἴποιμι τὴν τῶν ἀνθρώπων φύσιν. Πῶς οὖν παρθένος ἡ ἀκάθαρτος; Οὗτος γὰρ δεύτερος, μᾶλλον δὲ καὶ τρίτος ὑμῖν μολυσμῶν καὶ ἀκαθαρσίας ἐπινενόηται τρόπος· καὶ αἱ τὸν γάμον ὡς ἐναγὲς φεύγουσαι αὐτῷ τούτῳ τῷ φεύγειν πάντων γεγόνατε ἐναγέστεραι, παρθενίαν εὑροῦσαι πορνείας μιαρωτέραν. Ποῦ τοίνυν ὑμᾶς τάξομεν; Μετὰ τῶν Ἰουδαίων; Ἀλλ´ οὐκ ἀνέχονται ἐκεῖνοι· καὶ γὰρ τὸν γάμον τιμῶσι καὶ τοῦ Θεοῦ τὴν δημιουργίαν θαυμάζουσιν. Ἀλλὰ μεθ´ ἡμῶν; Ἀλλ´ οὐ θέλετε ἀκοῦσαι τοῦ Χριστοῦ λέγοντος διὰ τοῦ Παύλου· »Τίμιος ὁ γάμος ἐν πᾶσι καὶ ἡ κοίτη ἀμίαντος.« Λείπεται δὴ μετὰ τῶν Ἑλλήνων ὑμᾶς στῆναι λοιπόν. Ἀλλὰ κἀκεῖνοι παρώσονται πάλιν ὑμᾶς ὡς ἀσεβεστέρους. Πλάτων μὲν γάρ φησιν »ὅτι ἀγαθὸς ἦν ὁ τόδε τὸ πᾶν συστησάμενος«, καὶ »ὅτι ἀγαθῷ οὐδεὶς περὶ οὐδενὸς ἐγγίνεται φθόνος.« Σὺ δὲ αὐτὸν πονηρὸν καλεῖς καὶ πονηρῶν ἔργων δημιουργόν. Ἀλλὰ μὴ δείσῃς· ἔχεις τοῦ δόγματος κοινωνοὺς τὸν διάβολον, τοὺς ἀγγέλους τοὺς ἐκείνου—μᾶλλον δὲ οὐδὲ ἐκείνους· μὴ γὰρ ἐπειδὴ σὲ τοιαῦτα ἀνέπεισαν μαίνεσθαι καὶ αὐτοὺς οὕτως διακεῖσθαι νόμιζε. Ὅτι γὰρ ἴσασι τὸν Θεὸν ἀγαθόν, ἄκουσον βοώντων αὐτῶν, νῦν μὲν »Οἴδαμεν ὅστις εἶ, ὁ ἅγιος τοῦ Θεοῦ«, νῦν δὲ »Οὗτοι οἱ ἄνθρωποι δοῦλοι τοῦ Θεοῦ τοῦ ὑψίστου εἰσίν, οἵτινες καταγγέλλουσιν ἡμῖν ὁδὸν σωτηρίας.« Ἔτ´ οὖν παρθενίας μνησθήσεσθε καὶ ἐπὶ τῷ πράγματι φιλοτιμήσεσθε ἀλλ´ οὐκ ἀπελθόντες κλαύσετε ἑαυτοὺς καὶ θρηνήσετε τῆς ἀνοίας δι´ ἧς ὑμᾶς ὁ διάβολος ὥσπερ αἰχμαλώτους δήσας εἰς τὸ τῆς γεέννης εἵλκυσε πῦρ; Οὐχ ὡμιλήσας γάμοις; Ἀλλ´ οὐδέπω τούτῳ παρθένος. Τὴν γὰρ κυρίαν τοῦ γαμηθῆναι γενομένην, εἶτα οὐχ ἑλομένην ταύτην ἂν εἴποιμι παρθένον ἐγώ. Ὅταν δὲ τῶν κεκωλυμένων τὸ πρᾶγμα εἶναι φῇς, οὐκέτι τῆς σῆς προαιρέσεως τὸ κατόρθωμα γίνεται ἀλλὰ τῆς ἀνάγκης τοῦ νόμου. Διὰ τοῦτο Πέρσας μὲν μὴ μητρογαμοῦντας θαυμάζομεν, Ῥωμαίους δὲ οὐκέτι. Ἐνταῦθα μὲν γὰρ ἅπασιν ἐφεξῆς τὸ πρᾶγμα βδελυρὸν εἶναι δοκεῖ, ἐκεῖ δὲ ἡ τῶν ταῦτα τολμώντων ἄδεια τοὺς τῶν τοιούτων ἀπεχομένους μίξεων ἐπαινεῖσθαι πεποίηκεν. Κατὰ τὸν αὐτὸν δὴ λόγον καὶ ἐπὶ τοῦ γάμου τὴν ἐξέτασιν ποιήσασθαι χρή. Ἡμεῖς μὲν γὰρ ἐπειδὴ τὸ πρᾶγμα πᾶσιν ἐφεῖται παρ´ ἡμῖν, εἰκότως τοὺς μὴ γαμοῦντας θαυμάζομεν. Ὑμεῖς δὲ εἰς τὴν τῶν χειρόνων αὐτὸ τάξιν ὤσαντες, οὐκέτ´ ἂν δύναισθε τῶν ἀπὸ τοῦ πράγματος ἀντιποιεῖσθαι ἐπαίνων. Τὸ γὰρ τῶν ἀπηγορευμένων ἀπέχεσθαι οὔπω γενναίας καὶ νεανικῆς ψυχῆς. Τελείας γὰρ ἀρετῆς οὐ τὸ ταῦτα μὴ πράττειν ἃ πράξαντες παρὰ πᾶσιν εἶναι δόξομεν κακοί, ἀλλὰ τὸ ἐν τούτοις εἶναι λαμπρούς, ἃ μήτε τοὺς μὴ ἑλομένους ἀφίησι διὰ τοῦτο κακίζεσθαι, τούς τε ἑλομένους καὶ κατορθώσαντας οὐ μόνον τῆς τῶν φαύλων ἀπαλλάττει δόξης ἀλλὰ καὶ εἰς τὴν τῶν ἀγαθῶν ἐγκρίνει τάξιν. Ὥσπερ γὰρ τοὺς εὐνούχους οὐδεὶς ἂν ἐπαινέσειεν εἰς παρθενίας λόγον ὅτι μὴ γαμοῦσιν, οὕτως οὐδὲ ὑμᾶς. Ὃ γὰρ ἐκείνοις ἡ τῆς φύσεως ἀνάγκη, τοῦτο ὑμῖν ἡ τῆς πονηρᾶς συνειδήσεως πρόληψις γέγονε. Καὶ καθάπερ τοὺς εὐνούχους ἡ τοῦ σώματος πήρωσις τῆς ἐπὶ τῷ πράγματι φιλοτιμίας ἐξέβαλεν, οὕτως ὑμᾶς ὁ διάβολος, τῆς φύσεως ὑμῖν ἀκεραίου μενούσης, τοὺς ὀρθοὺς περικόψας λογισμοὺς καὶ οὕτως εἰς τὴν ἀνάγκην τοῦ μὴ γαμεῖν καταστήσας, κατατείνει μὲν τοῖς πόνοις, τιμᾶσθαι δὲ οὐκ ἀφίησιν. Κωλύεις γαμεῖν; Διὰ τοῦτο τοῦ μὴ γαμεῖν οὐ κείσεταί σοι μισθὸς ἀλλὰ καὶ τιμωρία καὶ κόλασις.

Traduction française :

[8] Ce précepte, dites-vous, ne me concerne point, puisque j'ai renoncé au mariage. Mais, ô vierge infortunée, c'est là une erreur d'autant plus grave qu'elle est la source de tous vos malheurs. Car vous ne pouvez déverser sur le mariage votre superbe dédain, sans blasphémer la sagesse divine, et condamner l'économie de sa providence. Et en effet, si l'union conjugale est un crime, les enfants qui en proviennent sont donc impurs. Ainsi nous devons reconnaître que vous du moins, quand il y aurait exception pour les autres, vous êtes, souillée par le fait seul de votre naissance : mais comment alors vous appeler vierge ! Bien plus, à cette première impiété vous en ajoutez une autre plus coupable encore : vous ne fuyez le mariage que parce que vous le considérez comme un crime; de sorte que vous avez trouvé le secret de rendre la virginité plus honteuse que le libertinage. Où vous placer, ô vierges hérétiques? parmi les Juifs? mais ils honorent le mariage, et ils observent religieusement l'ordre de la Providence. Parmi les catholiques? mais vous refusez d'écouter Jésus-Christ qui nous dit par la bouche de l'Apôtre : Respectez le mariage, et la sainteté du lit conjugal. Je ne puis donc vous ranger que parmi les païens, et encore ils vous repoussent eux-mêmes comme des impies; car Platon, le prince de leurs philosophes, a dit que le Créateur de l'univers est un être bon, et qu'il n'a pu vouloir le mal. (Platon, Timée) Vous, au contraire, vous le considérez comme un être malfaisant, et comme l'auteur du mal. Resterez-vous, donc seules et isolées? non, rassurez-vous; vous avez pour frères de doctrine le démon et ses anges. Ou plutôt ils ne partagent point l'erreur où ils vous ont engagées, et ils n'ignorent point que Dieu est bon, aussi ils s'écrient dans l'Evangile : Nous savons, ô Christ, que vous êtes le saint de Dieu. (Marc, I, 24) Et au livre des Actes, ils appellent les apôtres des hommes qui sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et qui annoncent la voie du salut. (Act. XVI, 17) Jusques à quand vanterez-vous donc votre virginité? Ah ! loin de vous en glorifier, vous devriez pleurer amèrement l'obstination funeste qui vous rend les esclaves du démon, et les victimes de l'enfer. On n'est point vierge pour avoir renoncé au mariage; et celle-là seule mérite ce beau nom qui a pu légitimement se choisir un époux. Mais puisqu'à vos yeux le mariage est criminel et prohibé, la virginité n'est plus en vous l'acte d'une vertu volontaire; elle n'est qu'une soumission forcée à une loi rigoureuse. Chez les Perses, il est permis au fils d'épouser sa propre mère; et cette permission fait qu'on admire ceux qui s'en abstiennent. Mais les Romains n'y trouvent aucun mérite, parce qu'ils flétrissent et réprouvent une semblable union comme le plus abominable de tous les crimes. Il faut raisonner pareillement du mariage. Nous le considérons comme légitime, aussi admirons-nous ceux qui veulent y renoncer. Vous, au contraire, qui le regardez comme essentiellement mauvais, vous le fuyez sans aucun mérite. Et en effet, s'abstenir de ce qui est défendu, ne révèle pas toujours d'une âme grande et élevée. C'est pourquoi la parfaite vertu, peu contente d'éviter les fautes que flétrit l'opinion publique, triomphe dans la pratique de ces actes dont l'omission même n'entraîne aucune culpabilité, et dont l'accomplissement nous met au rang de ceux qu'on appelle les fous et les justes. Les eunuques ne se marient pas, cependant qui songe à leur en faire un mérite ! Or, votre virginité n'est pas plus méritante. Ce' qui est chez lui le résultat forcé d'une mutilation corporelle, est chez vous la conséquence nécessaire de l'altération de votre conscience et, l'oeuvre du démon, qui, s'il a respecté votre corps, vous a fait subir une véritable mutilation morale, et vous tient honteusement engagées dans les pénibles sacrifices d'une continence inutile et ingrate. Vous condamnez le mariage; ne vous étonnez donc point que votre fausse virginité ne reçoive aucune récompense, et soit même sévèrement punie.





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Dernière mise à jour : 22/04/2009