HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Sur la virginité

ἐλεύθερον



Texte grec :

[75] Πῶς ἔστιν ἔχοντα γυναῖκα μὴ ἔχειν. Εἰ δὲ καὶ σαφέστερόν τις θέλοι μαθεῖν τί ποτέ ἐστιν ἔχοντα γυναῖκα μὴ ἔχειν, τοὺς οὐκ ἔχοντας ἐννοείτω τοὺς ἐσταυρωμένους πῶς διάκεινται. Πῶς οὖν ἐκεῖνοι διάκεινται; Οὐ θεραπαινίδων ἀναγκάζονται πλῆθος ὠνεῖσθαι, οὐ χρυσία καὶ περιδέραια, οὐκ οἰκίας λαμπρὰς καὶ μεγάλας, οὐ πλέθρα γῆς τόσα καὶ τόσα. Ἀλλὰ ταῦτα πάντα ἀφέντες ὑπὲρ ἱματίου φροντίζουσιν ἑνὸς καὶ τροφῆς τῆς αὐτῶν. Ἔξεστι καὶ τῷ γυναῖκα ἔχοντι εἰς ταύτην ἑαυτὸν ἀγαγεῖν τὴν φιλοσοφίαν. Τὸ γὰρ ἀνωτέρω λεχθέν· »Μὴ ἀποστερεῖτε ἀλλήλους«, περὶ μίξεως εἴρηται μόνης. Ἐν τούτῳ γὰρ ἕπεσθαι ἀλλήλοις κελεύει καὶ οὐδένα ἀφίησιν ἑαυτοῦ κύριον εἶναι· ἔνθα δὲ ἂν δέῃ τὴν ἄλλην φιλοσοφίαν ἀσκεῖν, τὴν ἐν τοῖς ἱματίοις, τὴν ἐν τῇ διαίτῃ, τὴν ἐν τοῖς ἄλλοις ἅπασιν, οὐκέτι θατέρῳ λοιπὸν ὁ ἕτερος ὑπεύθυνος γίνεται ἀλλ´ ἔξεστι τοῖς ἀνδράσι, κἂν ἡ γυνὴ μὴ βούληται, περικόψαι τρυφὴν ἅπασαν καὶ τὸν περιρρέοντα τῶν φροντίδων ὄχλον. Καὶ γυναικὶ πάλιν ὁμοίως οὐδεμία ἀνάγκη μὴ βουλομένῃ καλλωπίζεσθαι καὶ κενοδοξεῖν καὶ περιττὰ μεριμνᾶν, εἰκότως. Ἐκείνη μὲν γὰρ ἡ ἐπιθυμία φυσική τίς ἐστι καὶ διὰ τοῦτο πολλῆς ἔτυχε τῆς συγγνώμης καὶ οὐκ ἔστι κύριος ὁ ἕτερος ἀποστερεῖν τὸν ἕτερον μὴ βουλόμενον· ἡ δὲ τῆς τρυφῆς καὶ τῆς θεραπείας τῆς περιττῆς καὶ τῆς φροντίδος τῆς ἀνονήτου οὐκ ἀπὸ τῆς φύσεως ὁρμᾶται ἀλλ´ ἀπὸ τῆς ῥαθυμίας καὶ τῆς πολλῆς ὕβρεως τίκτεται. Διὰ τοῦτο οὐκ ἀναγκάζει καὶ ἐν τούτοις τοὺς γεγαμηκότας ὑποκεῖσθαι ἀλλήλοις καθάπερ καὶ ἐν ἐκείνοις. Τοῦτο τοίνυν ἐστὶν ἔχοντα γυναῖκα μὴ ἔχειν ὅταν τὰς περιττὰς φροντίδας τὰς διὰ τὸν ἀκκισμὸν καὶ τὴν διάθρυψιν γινομένας τῶν γυναικῶν μὴ δεχώμεθα, ἀλλὰ τοσαύτην λάβωμεν προσθήκην φροντίδος ὅσην εἰκὸς μιᾶς ψυχῆς προστεθείσης ἡμῖν καὶ ταύτης φιλοσόφως καὶ εὐτελῶς ζῆν προαιρουμένης. Ὅτι γὰρ τοῦτό φησι, διὰ τῆς ἐπαγωγῆς ἐδήλωσε. »Καὶ οἱ κλαίοντες ὡς μὴ κλαίοντες καὶ οἱ χαίροντες ἐν κτήσεσιν ὡς μὴ χαίροντες.« Οἱ γὰρ μὴ χαίροντες οὐδὲ τῆς κτήσεως ἐπιμελήσονται καὶ οἱ μὴ κλαίοντες οὔτε τὴν πενίαν δυνήσονται φέρειν οὔτε τὴν αὐτάρκειαν ἀποστρέφεσθαι. Τοῦτό ἐστιν ἔχειν γυναῖκα καὶ μὴ ἔχειν, τοῦτό ἐστι κεχρῆσθαι τῷ κόσμῳ καὶ μὴ κατακεχρῆσθαι. »Ὁ δὲ γαμήσας μεριμνᾷ τὰ τοῦ κόσμου.« Ὅταν οὖν καὶ ἐνταῦθα κἀκεῖ μέριμνα ᾖ, καὶ ἐνταῦθα μὲν εἰκῇ καὶ μάτην, μᾶλλον δὲ καὶ ἐπὶ λύπῃ— »Θλῖψιν γὰρ τῇ σαρκί«, φησίν, »ἕξουσιν οἱ τοιοῦτοι«—, ἐκεῖ δὲ ἐπὶ τοῖς ἀπορρήτοις ἀγαθοῖς, τί μὴ ταύτην αἱρούμεθα μᾶλλον τὴν φροντίδα, οὐ τῷ τοιαύτας καὶ τοσαύτας ἔχειν τὰς ἀντιδόσεις ἀλλὰ καὶ τῇ φύσει κουφοτέραν οὖσαν ἐκείνης; Τί γὰρ ἡ μὴ γαμηθεῖσα μεριμνᾷ; Ἆρα ὑπὲρ χρημάτων, ὑπὲρ οἰκετῶν, ὑπὲρ οἰκονόμων, ὑπὲρ ἀγρῶν καὶ τῶν ἄλλων; Μαγείροις ἐφέστηκε καὶ ὑφάνταις καὶ τῇ λοιπῇ θεραπείᾳ; Ἄπαγε. Οὐδὲν τούτων εἰς νοῦν βάλλεται ἀλλ´ ἓν φροντίζει μόνον τὴν αὑτῆς οἰκοδομεῖν ψυχήν, τὸν ναὸν κοσμεῖν ἐκεῖνον τὸν ἅγιον οὐκ ἐν πλέγμασιν ἢ χρυσῷ ἢ μαργαρίταις, οὐκ ἐπιτρίμμασιν οὐδὲ ὑπογραφαῖς, οὐ ταῖς ἄλλαις δυσκολίαις καὶ μοχθηρίαις, ἀλλὰ τῇ ἁγιωσύνῃ τῇ κατὰ σῶμα καὶ κατὰ πνεῦμα. »Ἡ δὲ γαμηθεῖσα«, φησί, »μεριμνᾷ πῶς ἀρέσει τῷ ἀνδρί.« Σφόδρα συνετῶς οὐκ ἦλθεν ἐπὶ τὴν τῶν πραγμάτων αὐτῶν ἐξέτασιν οὐδὲ εἶπεν ὅσα πάσχουσι γυναῖκες ὑπὲρ τῆς εἰς τοὺς ἄνδρας ἀρεσκείας καὶ τῷ σώματι καὶ τῇ ψυχῇ, τὸ μὲν βασανίζουσαι καὶ κονιῶσαι καὶ ἑτέραις κολάσεσι κατατείνουσαι, τὴν δὲ ἀνελευθερίας, κολακείας, ὑποκρίσεως, μικροψυχίας, φροντίδων περιττῶν καὶ ἀνονήτων πληροῦσαι. Ἀλλὰ μιᾷ ῥήσει πάντα ταῦτα αἰνιξάμενος ἀφῆκε τῷ συνειδότι τῶν ἀκουόντων αὐτὰ ἀναλογίσασθαι, καὶ δείξας οὕτω τῆς παρθενίας τὴν ὑπεροχὴν καὶ πρὸς αὐτὸν ἄρας αὐτὴν τὸν οὐρανόν, πάλιν μετατίθησιν ἐπὶ τὴν τοῦ γάμου συγχώρησιν τὸν λόγον, πανταχοῦ δεδοικὼς μή τις τὸ πρᾶγμα ἐπίταγμα εἶναι νομίσῃ. Διόπερ οὐδὲ ἠρκέσθη ταῖς προτέραις παραινέσεσιν ἀλλ´ εἰπών· »Ἐπιταγὴν κυρίου οὐκ ἔχω«, καὶ »Ἐὰν γήμῃ ἡ παρθένος, οὐχ ἥμαρτε«, πάλιν ἐνταῦθά φησιν· »Οὐχ ἵνα βρόχον ὑμῖν ἐπιβάλω.«

Traduction française :

[75] Voulez-vous mieux comprendre encore ces paroles de l'Apôtre: avoir une épouse et vivre comme si l'on n'en avait pas? Examinons ensemble la conduite de l'homme qui s'est voué à la sainte virginité : il s'inquiète peu d'acheter de nombreux esclaves, d'amasser des trésors, de réunir de riches parures, de bâtir des palais magnifiques, et d'agrandir ses vastes domaines ; il dédaigne toute cette vaine opulence : un simple vêtement, et une nourriture commune suffisent à son bonheur. Or, l'homme marié peut imiter cette sage tempérance, car ce précepte de l'Apôtre : Ne vous refusez point l'un à l'autre, ne concerne que le devoir du mariage; et c'est seulement en ce point que les deux époux sont soumis l'un à l'autre. Mais pour ce qui regarde l'habillement, la nourriture et mille autres détails de la vie, chacun demeure entièrement libre. Ainsi l'époux peut, sans l'agrément de son épouse, s'abstenir de vivre délicatement, et de s'occuper d'une multitude de soins superflus. Rien non plus n'oblige une femme à aimer la parure, la vaine gloire, à porter le joug de mille préoccupations frivoles. J'ajoute qu'ici le langage de l'Apôtre est juste et légitime, parce que la nature exige l'accomplissement du devoir conjugal : c'est pourquoi cet acte est privilégié et commandé, de sorte qu'un des époux n'a pas le droit d'en priver l'autre; mais la paresse seule et la mollesse, et non la nature, enfantent l'amour des plaisirs, la recherche du vêtement et les mille frivolités du luxe. Aussi dans toutes ces choses les époux sont-ils indépendants l'un de l'autre. Etre marié, et se conduire comme si on ne l'était point, c'est donc s'épargner tous les soucis qu'exigent la parure et la sensualité d'une femme, et se borner aux soins raisonnables d'un modeste entretien et d'une table frugale; et l'Apôtre lui-même nous explique sa pensée quand il ajoute : Que ceux qui pleurent, soient comme s'ils ne pleuraient pas; et ceux qui jouissent de grandes richesses, comme s'ils n'en jouissaient pas. (I Cor. VII, 30) Et en effet celui-là ne recherche pas les biens de la terre, qui n'y place point son estime, ni ses complaisances; et il ne craint point la médiocrité, ni même l'indigence, celui qui ne pleure point la perte de sa fortune. Il est facile maintenant de saisir le sens de cette parole: Que ceux qui sont mariés, soient comme s'ils ne l'étaient pas. Elle signifie qu'ils doivent user des choses de ce monde, et n'en pas abuser: L'homme marié est contraint de s'en occuper. Sans doute la virginité, pas plus que le mariage, n'est exempte de peines et de sollicitudes; mais dans le mariage elles sont inutiles et superflues, souvent même dangereuses et funestes, car l'Apôtre dit que les époux souffriront des tribulations dans leur chair. Celles au contraire qui accompagnent la virginité produisent des biens infinis. N'est-il point sage de choisir un état, où les peines sont et plus légères en elles-mêmes, et plus magnifiquement récompensées ? Quelles sont en effet les préoccupations d'une vierge ? Le soin de surveiller ses revenus, ses esclaves, ses intendants, ses cuisiniers et ses fournisseurs? Nullement: elle s'est délivrée de tous ces soucis. Serait-ce le soin de friser artistement ses cheveux, de les orner d'or et de pierreries, et de relever l'éclat de son visage par des pâtes odorantes? (I Tim. II, 9) Nullement encore: elle ne songe qu'à parer de vertu et de piété le temple saint de son corps et de son coeur. (I Cor. III, 17) Mais la femme mariée s'occupe de plaire à son mari (I Cor. VII, 34) Et admirez ici la sagesse de l'Apôtre : il évite de descendre dans le détail de toutes les souffrances auxquelles ce soin de plaire soumet le corps et l'esprit; il faut contrarier l'un, le parfumer et le torturer de mille manières, et il faut façonner l'autre à l'avarice et à la flatterie, au mensonge et à la dissimulation, et à mille pensées aussi fatigantes qu'inutiles. Toutes ces misères, l'Apôtre les indique d'un seul mot, et il nous laisse le soin de les approfondir, il lui suffit d'avoir constaté l'excellence de la virginité ; et parce qu'il l'a exaltée au-dessus du mariage, il craint qu'on ne le soupçonne d'en faire une obligation. C'est pourquoi après avoir déjà dit: Quant aux vierges, je n'ai point reçu de commandement du Seigneur, et encore : Si une fille se marie, elle ne pèche pas, il ajoute : Je ne vous dis pas ceci pour vous tendre un piège. (I Cor. XXV, 28,35)





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Dernière mise à jour : 22/04/2009