Texte grec :
[55] Ὅτι ἀφόρητον κακὸν πλουσιώτερον ἄνδρα λαβεῖν.
Καὶ ταῦτα μὲν ὅταν ἡ γυνὴ εὔπορος ᾖ. Εἰ δὲ συμβαίη
ταύτην μὲν μηδὲν ἔχειν, τὸν δὲ ἄνδρα πλουτεῖν, θεράπαινα
μὲν ἀντὶ γαμετῆς καὶ ἀντ´ ἐλευθέρας γίνεται δούλη, καὶ τὴν
αὐτῇ προσήκουσαν παρρησίαν ἀπολέσασα, τῶν ἀργυρωνήτων
οὐδὲν ἄμεινον διακείσεται, ἀλλὰ κἂν ἀσελγαίνειν κἂν παροινεῖν
ἐκεῖνος ἐθέλῃ κἂν ἀγαγεῖν ἐπ´ αὐτὴν τὴν ἐκείνης εὐνὴν
ἑταιριζομένων πλῆθος γυναικῶν, πάντα φέρειν ἀνάγκη καὶ
ἀσμενίζειν ἢ τῆς οἰκίας ἐκπεσεῖν. Καὶ οὐ τοῦτο μόνον ἐστὶ τὸ
δεινὸν ἀλλ´ ὅτι τἀνδρὸς οὕτω διακειμένου οὔτε οἰκέταις οὔτε
θεραπαινίσι μετ´ ἐλευθερίας ἐπιτάττειν δυνήσεται, ἀλλ´
ὥσπερ ἐν ἀλλοτρίοις ζῶσα καὶ τῶν οὐ προσηκόντων ἀπολαύουσα
καὶ δεσπότῃ μᾶλλον ἢ ἀνδρὶ συνοικοῦσα οὕτω καὶ πράττειν
καὶ πάσχειν ἅπαντα ἀναγκάζεται. Εἰ δὲ καὶ ἐξ ὁμοίων
τις θέλοι γαμεῖν, πάλιν τῷ τῆς ὑποταγῆς νόμῳ τὰ τῆς ὁμοτιμίας λυμαίνεται, τοῦ τῆς οὐσίας μέτρου πείθοντος αὐτὴν
ἐξισοῦσθαι τῷ ἀνδρί. Τί οὖν ἄν τις ποιήσειε τοσαύτης δυσκολίας
πανταχοῦ οὔσης; Μὴ γάρ μοι, εἴ που σφόδρα ὀλίγοι καὶ
εὐαρίθμητοι ταῦτα διέφυγον γάμοι, τούτους εἰς μέσον ἀγάγῃς·
οὐ γὰρ ἀπὸ τῶν σπανιζόντων ἀλλ´ ἀπὸ τῶν ἀεὶ συμβαινόντων
χαρακτηρίζειν τὰ πράγματα προσῆκεν.
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Traduction française :
[55] En regard de ce premier tableau, peignons celui de la femme pauvre qui a épousé
un homme riche. Elle est moins sa compagne que son esclave; elle a perdu sa liberté, et l'on
croirait presque que son mari l'a achetée sur la place publique. Aussi quels que soient à son
égard les sévices de son époux; quelque coupable que soit sa conduite, et quelque nombreux
que soit l'essaim d'odieuses rivales, il lui faut tout souffrir en silence ou quitter le domicile
conjugal. Ajoutez à ces premiers malheurs la dure position que les dédains de son mari lui
créent auprès des serviteurs. Loin de leur commander librement, elle vit comme
étrangère dans sa maison, n'use de ses propres biens que comme à titre d'emprunt, et parait
moins unie à un époux qu'attachée au service d'un maître.
Admettez-vous au contraire égalité de rang et de fortune dans les deux époux. Cette
égalité même rendra leur condition plus malheureuse, parce qu'elle leur laissera le même
pouvoir de résistance et de contradiction. Que faire donc en présence de ces graves et
nombreuses difficultés ? Il est inutile de citer les quelques mariages qui en sont exempts,
puisqu'ici le malheur est la règle générale, et que le bonheur n'est qu'une rare exception. Mais
autant il est difficile que ces tribulations diverses ne se rencontrent plus ou moins dans toute
union conjugale, autant il est certain que la virginité nous en préserve.
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