HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Sur la virginité

Τίνες



Texte grec :

[1] Ὅτι τῶν αἱρετικῶν ἡ παρθενία μισθὸν οὐκ ἔχει. Τὸ τῆς παρθενίας καλὸν ἀποστρέφονται μὲν Ἰουδαῖοι, καὶ θαυμαστὸν οὐδέν, ὅπου γε καὶ αὐτὸν τὸν ἐκ παρθένου Χριστὸν ἠτίμασαν. Θαυμάζουσι δὲ Ἕλληνες καὶ καταπλήττονται, ζηλοῖ δὲ μόνη ἡ ἐκκλησία τοῦ Θεοῦ. Τὰς γὰρ τῶν αἱρετικῶν οὐκ ἂν εἴποιμί ποτε παρθένους ἐγώ· πρῶτον μὲν ὅτι οὐκ εἰσὶν ἁγναί. Οὐ γάρ εἰσιν ἡρμοσμέναι ἑνὶ ἀνδρὶ καθὼς ὁ μακάριος τοῦ Χριστοῦ βούλεται νυμφαγωγὸς λέγων· »Ἡρμοσάμην ὑμᾶς ἑνὶ ἀνδρὶ παρθένον ἁγνὴν παραστῆσαι τῷ Χριστῷ.« Εἰ γὰρ καὶ περὶ παντὸς τοῦτο τοῦ πληρώματος εἴρηται τῆς Ἐκκλησίας ἀλλ´ ὅμως κἀκείνας περιλαμβάνει τὸ λεχθέν. Αἱ τοίνυν τὸν ἕνα ἄνδρα μὴ στέργουσαι ἀλλ´ ἕτερον αὐτῷ τὸν οὐκ ὄντα ἐπεισάγουσαι Θεόν, πῶς ἂν εἶεν ἁγναί; Πρῶτον μὲν οὖν κατὰ τοῦτον τὸν λόγον οὐκ ἂν εἶεν παρθένοι. Δεύτερον δὲ ὅτι τὸν γάμον ἀτιμάσασαι οὕτως ἦλθον ἐπὶ τὸ ἀποσχέσθαι τοῦ γάμου. Τῷ γὰρ νομοθετῆσαι πονηρὸν εἶναι τὸ πρᾶγμα προλαβοῦσαι τὰ τῆς παρθενίας ἑαυτῶν ἀφείλοντο ἔπαθλα. Τοὺς γὰρ τῶν φαύλων ἀπεχομένους οὐ στεφανοῦσθαι ἀλλὰ μὴ κολάζεσθαι δίκαιον ἂν εἴη μόνον. Καὶ ταῦτα ἴδοι τις ἂν οὐκ ἐν τοῖς ἡμετέροις μόνον ἀλλὰ καὶ ἐν τοῖς ἔξωθεν οὕτω διατεταγμένα νόμοις. Ὁ φονεύων ἀναιρείσθω, φησίν· οὐκέτι δὲ πρόσκειται, ὁ δὲ μὴ φονεύων τιμάσθω. Ὁ κλέπτης κολαζέσθω· οὐκέτι δὲ καὶ τὸν μὴ λυμαινόμενον τοῖς ἀλλοτρίοις δωρεὰν λαμβάνειν ἐκέλευσαν. Καὶ τὸν μοιχὸν ἀποκτιννύντες τὸν μὴ διορύττοντα τοὺς ἑτέρων γάμους οὐδεμιᾶς ἠξίωσαν τιμῆς. Καὶ μάλα εἰκότως. Τὸ γὰρ ἐπαινεῖσθαι καὶ θαυμάζεσθαι τῶν τὰ ἀγαθὰ κατορθούντων οὐ τῶν τὰ κακὰ φευγόντων ἐστίν· ἀποχρῶσα γὰρ ἐκείνοις τιμὴ τὸ μηδὲν πάσχειν δεινόν. Διὰ τοῦτο καὶ ὁ κύριος ἡμῶν, ἂν μέν τις εἰκῇ καὶ μάτην πρὸς τὸν ἀδελφὸν ὀργισθῇ τὸν αὑτοῦ καὶ μῶρον ἀποκαλέσῃ, τὴν γέενναν ἠπείλησεν. Οὐκέτι δὲ καὶ τὴν τῶν οὐρανῶν βασιλείαν τοῖς μὴ μάτην ὀργιζομένοις καὶ λοιδορίας ἐκτρεπομένοις ὑπέσχετο, ἀλλ´ ἕτερόν τι τούτου πλέον καὶ μεῖζον ἐζήτησεν εἰπών· »Ἀγαπᾶτε τοὺς ἐχθροὺς ὑμῶν.« Καὶ δεῖξαι βουλόμενος πῶς σφόδρα μικρὸν καὶ εὐτελὲς καὶ οὐδεμιᾶς τιμῆς ἄξιον τὸ μὴ τοῖς ἀδελφοῖς ἀπεχθάνεσθαι, τὸ τούτου πολλῷ πλέον θεὶς τὸ ἀγαπᾶν αὐτοὺς καὶ φιλεῖν, οὐδὲ τοῦτο ἔφησεν ἡμῖν ἀρκεῖν πρὸς τό τινος ἀξιωθῆναι τιμῆς. Πῶς γὰρ ὅταν τῶν ἐθνικῶν μηδὲν κατὰ τοῦτο πλέον ἔχωμεν; Ὥστε ἑτέρας ἡμῖν ταύτης πολλῷ μείζονος προσθήκης δεῖ εἴ γε μέλλοιμεν μισθὸν ἀπαιτεῖν. Μὴ γὰρ ἐπειδὴ σέ, φησίν, οὐ κατακρίνω τῇ γεέννῃ λοιδορίας καὶ ὀργῆς ἀπεχόμενον τῆς πρὸς τὸν ἀδελφὸν ἤδη διὰ τοῦτο καὶ στεφάνων ἀξίου σαυτόν. Οὐ γὰρ τοσοῦτον ἀπαιτῶ μόνον φιλοφροσύνης μέτρον ἐγώ, ἀλλὰ κἂν πρὸς τῷ μὴ λοιδορεῖσθαι καὶ φιλεῖν αὐτὸν λέγῃς, ἔτι κάτω που στρέφῃ καὶ παρὰ τοὺς τελώνας τάττεις σαυτόν. Ἀλλ´ εἰ βούλει τέλειος εἶναι καὶ τῶν οὐρανῶν ἄξιος, μὴ στῇς μεχρὶ τούτου μόνον ἀλλ´ ἀνάβηθι προσωτέρω καὶ τῆς φύσεως αὐτῆς μείζονα λαβὲ λογισμόν. Τοῦτο δέ ἐστι τοὺς ἐχθροὺς ἀγαπᾶν. Ἐπεὶ οὖν πάντοθεν ἡμῖν τοῦτο συνωμολόγηται, παυσάσθωσαν μάτην οἱ ἀπὸ τῶν αἱρέσεων κόπτοντες ἑαυτούς· οὐδένα γὰρ λήψονται μισθόν. Οὐκ ἐπειδὴ ὁ κύριος ἄδικος —ἄπαγε—, ἀλλ´ ἐπειδὴ αὐτοὶ ἀγνώμονες καὶ πονηροί. Πῶς; Ἀποδέδεικται τοίνυν μηδεμίαν κεῖσθαι δωρεὰν μόνῃ τῇ τῶν φαύλων φυγῇ. Τὸν δὲ γάμον αὐτοὶ φαῦλον νομίσαντες οὕτως ἔφυγον. Πῶς οὖν ὑπὲρ τῆς τῶν φαύλων ἀναχωρήσεως δυνήσονται μισθὸν ἀπαιτεῖν; Ὥσπερ γὰρ ἡμεῖς ὑπὲρ τοῦ μὴ μοιχεύειν στεφανοῦσθαι οὐκ ἀξιώσομεν, οὕτως οὐδὲ ὑπὲρ τοῦ μὴ γαμεῖν ἐκεῖνοι. Ἐρεῖ γὰρ πρὸς αὐτοὺς ὁ κατ´ ἐκείνην κρίνων τὴν ἡμέραν· Ἐγὼ τὰς τιμὰς οὐ τοῖς τῶν πονηρῶν ἀπεσχημένοις τέθεικα μόνον—μικρὸν γὰρ παρ´ ἐμοὶ τοῦτο τὸ μέρος—, ἀλλὰ τοὺς ἅπασαν ἐπελθόντας ἀρετὴν τούτους εἰς τὴν ἀγήρω τῶν οὐρανῶν εἰσάγω κληρονομίαν. Πῶς οὖν ὑμεῖς πρᾶγμα ἀκάθαρτον καὶ ἐναγὲς εἶναι τὸν γάμον νομίσαντες τῆς τῶν ἐναγῶν ἀπαλλαγῆς τὰ κείμενα τοῖς ἐργάταις τῶν ἀγαθῶν ἀπαιτεῖτε ἔπαθλα; Διὰ τοῦτο γὰρ καὶ τὰ πρόβατα ἐκ δεξιῶν ἵστησιν ὁ Χριστὸς καὶ εὐλογεῖ καὶ εἰς τὴν βασιλείαν εἰσάγει, οὐχ ὅτι οὐχ ἥρπασαν τὰ ἀλλότρια ἀλλ´ ὅτι καὶ τὰ αὑτῶν ἑτέροις διένειμαν. Καὶ τὸν τὰ πέντε τάλαντα δὲ ἐγχειρισθέντα ἀποδέχεται, οὐχ ὅτι οὐκ ἐμείωσεν ἀλλ´ ὅτι ἐπλεόνασε τὸ δοθέν, καὶ διπλῆν τὴν παρακαταθήκην ἀπέδωκεν. Μέχρι τίνος οὖν οὐ στήσεσθε τρέχοντες εἰς κενὸν καὶ κοπιῶντες μάτην καὶ εἰκῇ πυκτεύοντες καὶ τὸν ἀέρα δέροντες; Καὶ εἴθε μόνον εἰκῇ. Καίτοι οὐδὲ τοῦτο μικρὸν εἰς κολάσεως λόγον, τὸ πολλὰ καμόντας καὶ μείζονα τῶν πόνων προσδοκήσαντας ἔπαθλα κατὰ τὸν καιρὸν τῆς τιμῆς ἐν τοῖς ἀτίμοις τετάχθαι.

Traduction française :

[1] Les Juifs méprisent l'éclat et le mérite de la virginité : faut-il s'en étonner? ils ont abreuvé d'outrages le Christ, né d'une Vierge. Les Gentils l'admirent et la révèrent ; mais elle ne fleurit que dans l'Église de Dieu. Et qui pourrait en effet nommer vierges les filles des hérétiques? Elles ne sont point chastes, puisqu'elles se montrent infidèles à ce premier époux auquel l'Apôtre les avait unies. Je vous ai fiancées, dit-il, ainsi que des vierges chastes â un seul époux qui est Jésus-Christ. (II Cor. XI, 2) Car, bien que cette parole puisse s'appliquer à tous les fidèles qui composent le corps de l'Église, elle concerne spécialement les vierges chrétiennes. Comment celles qui osent donner à l'Époux divin un rival mortel, seraient-elles chastes? première raison pour que je leur refuse le titre de vierges; j'en ajoute une seconde : elles ne font profession de la virginité que par horreur du mariage qu'elles condamnent comme mauvais : principe qui détruit d'avance tout le mérite de leur virginité, puisque celui qui s'abstient d'un crime ne peut réclamer la palme et la couronne, et n'a droit qu'à l'exemption du châtiment. Telle est la base de toute législation. Le meurtrier, dit la loi, sera puni de mort, et le voleur subira la peine de son crime. Mais cette même loi ne décerne aucune récompense à ceux qui n'ont ni tué, ni volé. C'est ainsi encore que le législateur prononce la peine de mort contre l'adultère, sans se croire obligé d'honorer celui qui respecte la couche de son prochain. Eh ! qui blâmerait ces sages dispositions ! et qui n'avouerait que la louange et l'admiration doivent être le partage exclusif de la vertu, tandis que le facile courage de ne pas commettre un crime, est assez récompensé par l'exemption de tout châtiment. Aussi le divin Sauveur qui a menacé de l'enfer celui qui sans un légitime motif s'irriterait contre son frère, et l'appellerait fou (Matth. V, 22), n'a point promis le paradis à quiconque s'abstiendrait uniquement d'injures et de récriminations. Mais il a attaché sa promesse à de plus généreux efforts, par exemple à l'amour de nos ennemis. (Matth. V, 44) Et en effet!, pour nous montrer de quel faible mérite est à ses yeux cet éloignement de toute animosité contre nos frères, il nous déclare que le degré supérieur qui consiste à les aimer, ne donne par lui-même aucun droit à la récompense céleste. Nous ne faisons rien en cela que ne fassent également les païens. C'est pourquoi une vertu plus haute et plus sublime peut seule mériter le ciel. Sans doute, nous dit-il, je ne vous condamne pas aux flammes de l'enfer, vous qui n'avez proféré contre votre frère ni injures, ni malédictions, mais ne croyez pas en avoir assez fait pour obtenir la couronne immortelle. Je ne saurais, en effet, me contenter de ces témoignages négatifs de haine, et lors même que vous y joindriez des marques de bienveillance et d'amitié, vous resteriez encore dans les rangs inférieurs, et parmi les publicains. Si vous voulez donc devenir parfaits, et acquérir le ciel, élevez-vous au-dessus de la nature jusqu'à cette générosité de coeur qui nous fait aimer nos ennemis. Ces principes nous permettent de conclure qu'inutilement les hérétiques affligent leur chair, puisqu'ils n'en seront jamais récompensés; ce n'est pas que le Seigneur soit injuste, loin de nous cette pensée, mais c'est qu'ils sont aveugles et coupables. Et en effet n'avons-nous pas prouvé que l'abstention d'un crime ne donne droit à aucune récompense. Or, comme ils ne fuient le mariage que parce qu'ils l'estiment mauvais et criminel, ils ne sont pas plus admis à réclamer l'honneur et la gloire de la virginité que nous tous qui respectons l'intégrité du lit nuptial. Voici le langage que Jésus-Christ leur tiendra au jour du jugement : Je ne trouve en vous d'autre mérite que celui de n'avoir point commis le mal; et ce mérite est bien faible à mes yeux. Aussi n'introduirai-je dans l'héritage céleste que ceux qui n'ont négligé aucune vertu. Je m'étonne donc que vous qui repoussiez le mariage comme un acte mauvais et criminel, vous osiez prétendre aux récompenses de la chasteté. Ainsi parlera le souverain Juge qui placera les brebis à sa droite (Matth. XXV, 33), et les louera devant tous. Mais si les justes sont admis en son royaume, c'est moins pour n'avoir point ravi le bien d'autrui que pour s'être dépouillés eux-mêmes en faveur de leurs frères. Nous voyons encore dans l'Evangile que le maître loue le serviteur auquel il avait confié cinq talents de ce qu'il les a fait fructifier au double et non de ce qu'il ne les a pas dissipés. Jusqu'à quand, hérétiques, continuerez-vous donc de vous élancer inutilement dans la carrière, et de vous fatiguer dans une lutte où vos coups ne frappent que l'air. Et plût au ciel que tous vos efforts ne fussent qu'inutiles, quoique ce soit déjà un châtiment bien rigoureux que de voir la stérilité de ses travaux, et, après avoir ambitionné la plus sublime récompense, de ne recueillir que la honte et l'ignominie au jour où l'on avait espéré moissonner la gloire et l'honneur.





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Dernière mise à jour : 22/04/2009