HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Sur la virginité

εἰ



Texte grec :

[46] Εἰ ἐμποδίζει πρὸς τὸν τέλειον βίον γυνή, πῶς βοηθὸν αὐτὴν καλεῖ ἡ γραφὴ τοῦ ἀνδρός. Πῶς οὖν, φησί, βοηθὸν αὐτὴν ἐκάλεσε τὴν ἐμποδίζουσαν; »Ποιήσωμεν« γὰρ »αὐτῷ«, φησί, »βοηθὸν κατ´ αὐτόν.« Κἀγὼ δέ σε ἐρήσομαι, πῶς βοηθὸς ἡ τοσαύτης ἀποστερήσασα τὸν ἄνδρα ἀσφαλείας καὶ τῆς θαυμαστῆς μὲν ἐκείνης ἐκβαλοῦσα διαγωγῆς τῆς ἐν τῷ παραδείσῳ, εἰς δὲ τὴν τοῦ παρόντος βίου ταραχὴν ἐμβαλοῦσα; Ταῦτα γὰρ οὐ μόνον οὐ βοηθοῦ ἀλλὰ καὶ ἐπιβούλου. »Ἀπὸ« γὰρ »γυναικός«, φησίν, »ἀρχὴ ἁμαρτίας καὶ δι´ αὐτὴν ἀποθνήσκομεν πάντες.« Καὶ ὁ μακάριος δὲ Παῦλος »Ἀδάμ«, φησίν, »οὐκ ἠπατήθη, ἡ δὲ γυνὴ ἐξαπατηθεῖσα ἐν παραβάσει γέγονε.« Πῶς οὖν βοηθὸς ἡ τῷ θανάτῳ τὸν ἄνδρα ὑποτάξασα; Πῶς βοηθὸς δι´ ἧς οἱ υἱοὶ τοῦ Θεοῦ, μᾶλλον δὲ πάντες οἱ τὴν γῆν οἰκοῦντες τότε ἅμα θηρίοις καὶ πετεινοῖς καὶ τοῖς ἄλλοις ἅπασι ζῴοις κατακλυσθέντες ἀπώλοντο; Οὐχ αὕτη τὸν δίκαιον Ἰὼβ ἔμελλεν ἀπολλύναι, εἰ μὴ σφόδρα ἦν ἐκεῖνος ἀνήρ; Οὐκ αὐτὴ τὸν Σαμψὼν ἀπώλεσεν; Οὐ τὸ πᾶν Ἑβραίων γένος τελεσθῆναι τῷ Βεελφεγὼρ καὶ ταῖς συγγενικαῖς κατακοπῆναι χερσὶ παρεσκεύασε; Τὸν δὲ Ἀχαὰβ τίς μάλιστα τῷ διαβόλῳ παρέδωκε καὶ πρὸ τούτου τὸν Σολομῶντα μετὰ τὴν πολλὴν ἐκείνην σοφίαν καὶ εὐδοκίμησιν; Οὐ μέχρι καὶ νῦν πολλὰ τοὺς ἄνδρας τοὺς ἑαυτῶν ἀναπείθουσι προσκρούειν τῷ Θεῷ; Οὐ διὰ τοῦτό φησιν ὁ σοφὸς ἐκεῖνος ἀνήρ· »Μικρὰ πᾶσα κακία πρὸς κακίαν γυναικός«; Πῶς οὖν, φησίν, εἶπεν αὐτῷ ὁ Θεός· »Ποιήσωμεν αὐτῷ βοηθὸν ὅμοιον αὐτῷ«; Οὐδὲ γὰρ ψεύδεται ὁ Θεός. Οὐδὲ ἐγὼ τοῦτο ἂν εἴποιμι, ἄπαγε, ἀλλ´ ἐγένετο μὲν ἐπὶ τούτῳ καὶ διὰ τοῦτο οὐκ ἠθέλησε δὲ μεῖναι ἐπὶ τῆς οἰκείας ἀξίας, καθάπερ οὖν οὐδὲ ὁ ταύτης ἀνήρ. Καὶ γὰρ ἐκεῖνον ὁ Θεὸς ἐποίησε κατ´ εἰκόνα καὶ ὁμοίωσιν· »Ποιήσωμεν«, γάρ φησιν, »ἄνθρωπον κατ´ εἰκόνα καὶ καθ´ ὁμοίωσιν ἡμετέραν« ὥσπερ οὖν εἶπε »Ποιήσωμεν αὐτῷ βοηθόν.« Γενόμενος δὲ ἀμφότερα εὐθέως ἀπώλεσεν. Οὔτε γὰρ τὸ κατ´ εἰκόνα οὔτε τὸ καθ´ ὁμοίωσιν ἐφύλαξεν—πῶς γάρ; ἐνδοὺς ἐπιθυμίᾳ ἀτόπῳ καὶ ἀπάτῃ ἁλοὺς καὶ μὴ κρατήσας ἡδονῆς—, τό τε κατ´ εἰκόνα καὶ ἄκοντος ἀφῃρέθη λοιπόν. Οὐ γὰρ μικρὸν αὐτοῦ τῆς ἀρχῆς ὁ Θεὸς ὑπετέμετο μέρος, τὸν φοβερὸν ἅπασι καθάπερ δεσπότην, ὥσπερ οἰκέτην ἀγνώμονα μετὰ τὸ προσκροῦσαι τῷ δεσπότῃ τοῖς ὁμοδούλοις ποιήσας εὐκαταφρόνητον. Παρὰ μὲν γὰρ τὴν ἀρχὴν καὶ τοῖς θηρίοις ἅπασιν ἐπίφοβος ἦν. Πάντα γὰρ πρὸς αὐτὸν ἤγαγεν ὁ Θεὸς καὶ οὐδὲν αὐτῷ λυμήνασθαι οὐδὲ ἐπιβουλεῦσαι ἐτόλμησεν· ἑώρα γὰρ ἐν αὐτῷ λάμπουσαν τὴν εἰκόνα τὴν βασιλικήν. Ἐπειδὴ δὲ τοὺς χαρακτῆρας ἐκείνους ἠμαύρωσε διὰ τῆς ἁμαρτίας καὶ ἀπὸ τῆς ἀρχῆς αὐτὸν ἐκείνης κατήγαγεν. Ὥσπερ οὖν τὸ μὴ πάντων αὐτὸν ἄρχειν τῶν ἐπὶ τῆς γῆς ἀλλ´ ἔνια καὶ τρέμειν καὶ δεδοικέναι οὐ ψευδῆ τοῦ Θεοῦ ποιεῖ τὴν ἀπόφασιν τὴν λέγουσαν· »Καὶ ἀρχέτωσαν τῶν θηρίων τῆς γῆς«· οὐ γὰρ παρὰ τὸν δεδωκότα ἀλλὰ παρὰ τὸν εἰληφότα ὁ τῆς ἐξουσίας ἀκρωτηριασμὸς γέγονεν. Οὕτως οὐδὲ αἱ παρὰ τῶν γυναικῶν ἐπιβουλαὶ εἰς τοὺς ἄνδρας γινόμεναι, ἐκείνῳ τῷ λόγῳ λυμαίνονται τῷ λέγοντι· »Ποιήσωμεν αὐτῷ βοηθὸν κατ´ αὐτόν.« Ἐγένετο μὲν γὰρ εἰς τοῦτο, οὐκ ἔμεινε δὲ ἐν τούτῳ. Χωρὶς δὲ τούτου κἀκεῖνο ἔστιν εἰπεῖν ὅτι καὶ πρὸς τὴν τοῦ παρόντος βίου σύστασιν καὶ πρὸς παίδων γονὴν καὶ πρὸς φυσικὴν ἐπιθυμίαν τὴν βοήθειαν ἐπιδείκνυται τὴν αὑτῆς· ὅταν δὲ μηκέτι καιρὸς ᾖ τοῦ παρόντος βίου μηδὲ παιδοποιΐας, μηδὲ ἐπιθυμίας, τί μάτην ἐνταῦθα μνημονεύεις βοηθοῦ; Τὴν γὰρ ἐν τοῖς ἐλαχίστοις συμβαλέσθαι δυναμένην μόνον ταύτην ἄν τις ἐν τοῖς μεγάλοις ἐπάγηται συνεργὸν οὐ μόνον οὐδὲν ὤνησεν ἀλλὰ καὶ συνεπόδισεν αὐτὸν ταῖς φροντίσι.

Traduction française :

[46] Eh quoi ! m'objecterez-vous, peut-on soutenir que la femme soit un obstacle au salut de l'homme, puisque l'Ecriture nous dit que Dieu l'a créée pour être son aide et son appui. (Gen. II, 18) Et moi je vous demanderai quel secours il peut en attendre. N'est-ce pas elle qui l'a dépouillé de la paix et de l'immortalité, qui l'a fait exiler du séjour de délices, et l'a précipité dans toutes les misères de la vie présente? Ah ! elle ne lui a offert son aide que pour lui tendre des piéges et des embûches. Par la femme, dit l'Ecclésiastique, le péché a eu son commencement, et, nous mourrons tous. (Eccli. XXV, 33) Et l'Apôtre ajoute : Que ce n'est point Adam qui a été séduit, mais que la femme ayant été séduite est tombée dans la prévarication. (1 Tim. II, 24) Direz-vous encore que la femme est le soutien de l'homme ? mais il faudrait oublier qu'elle a attiré sur nos têtes une sentence de malédiction et de mort, et qu'elle a été la cause de ce déluge universel qui submergea les hommes et les animaux. N'est-ce pas la femme qui eût fait pécher le juste Job, s'il n'eût fortement résisté à ses perfides insinuations ? N'est-ce pas elle qui perdit Samson, qui initia les Hébreux au culte de Belphégor, et qui en fit périr vingt-quatre mille par le glaive de leurs proches ? N'est-ce pas elle encore qui livra Achab à Satan, comme elle lui avait déjà livré le sage et pieux Salomon? Enfin elle multiplie chaque jour pour l'homme l'occasion du péché, et le Sage a dit avec raison que toute malice est légère auprès de la malice de la femme. (Eccli, XXV, 26) Pourquoi donc, répondrez-vous, Dieu a-t-il dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul, faisons-lui une aide semblable à lui. (Genès. II, 18). Est-ce que la parole de Dieu serait trompeuse? non certes; mais la femme a failli à sa mission, non moins que l'homme à la sienne. Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance (Ibid. I, 26), avait dit le Seigneur; et voilà que l'homme s'est dégradé lui-même de cette sublime dignité. Il perdit la ressemblance divine en se laissant séduire par l'attrait de coupables voluptés, et il chercha vainement à conserver intacts les traits de la majesté céleste. Le Seigneur brisa entre ses mains le sceptre de sa puissance, et celui qui naguère commandait en maître à toutes les créatures, leur devint, comme serviteur ingrat et rebelle, un objet de mépris et de raillerie. Au commencement tous les animaux obéissaient à l'homme, car Dieu les lui avait amenés, et nul n'eût osé l'attaquer parce que la majesté divine rayonnait sur son front. Le même péché qui a effacé en lui cette auguste empreinte a ruiné son empire; et aujourd'hui devant combien d'animaux ne tremble pas ce roi détrôné ! Toutefois cette parole de Dieu : Que l'homme domine sur tous les animaux (Ibid. V, 28), ne laisse pas que d'être vraie : car Dieu n'a point retiré cette domination à l'homme, mais c'est l'homme qui l'a perdue par sa faute. Et de même les nombreux péchés où la femme entraîne l'homme ne détruisent point la vérité de cette autre parole : Il n'est pas bon que l'homme soit seul, faisons-lui une aide semblable à lui. Telle était en effet la mission de la femme, mais elle s'y est montrée infidèle. Sans doute il est permis de soutenir qu'elle contribue aux charmes de la vie présente par sa fécondité et les chastes voluptés du mariage, et néanmoins j'estime peu ces avantages parce qu'ils n'ont qu'un rapport indirect avec la vie éternelle. Aussi est-il vrai de dire que si l'homme trouve dans la femme quelque secours pour la pratique d'une vertu faible et médiocre, elle lui est un obstacle dès qu'il veut marcher rapidement dans la voie de la perfection.





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Dernière mise à jour : 22/04/2009