HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Sur la virginité

ἐπαίρων



Texte grec :

[35] Ὅτι ἀναγκαίως ἔθηκεν εἰς τὸ τῆς ἐγκρατείας ὑπόδειγμα. Τίνος δὲ ἕνεκεν ἐνταῦθα ἑαυτοῦ μέμνηται λέγων· »Θέλω δὲ πάντας ἀνθρώπους εἶναι ὡς καὶ ἐμαυτόν;« Καίτοι εἰ μὴ τοῦτο προσέκειτο· »Ἀλλ´ ἕκαστος ἴδιον ἔχει χάρισμα«, τὴν περιαυτολογίαν ἐξέφυγεν ἄν. Τίνος οὖν ἕνεκεν προσέθηκεν· »Ὡς καὶ ἐμαυτόν;« Οὐκ ἐπαίρων ἑαυτόν· οὗτος γάρ ἐστιν ὁ πλεονεκτήσας μὲν τῶν ἀποστόλων ἐν τοῖς ὑπὲρ τοῦ κηρύγματος πόνοις, ἀνάξιον δὲ καὶ τῆς προσηγορίας ἀποστολικῆς ἑαυτὸν εἶναι νομίζων. Εἰπὼν γὰρ ὅτι »Ἐγώ εἰμι ὁ ἐλάχιστος τῶν ἀποστόλων«, ὥσπερ τι τῆς ἀξίας αὐτοῦ μεῖζον φθεγξάμενος ἐπιλαμβάνεται ταχέως ἑαυτοῦ λέγων· »Ὃς οὐκ εἰμὶ ἱκανὸς καλεῖσθαι ἀπόστολος.« Τίνος οὖν ἔνεκεν ἐνταῦθα τῇ παραινέσει πρόσκειται; Οὐχ ἁπλῶς οὐδὲ ὡς ἔτυχεν, ἀλλ´ ᾔδει τοὺς μαθητὰς τότε μάλιστα εἰς τὸν τῶν καλῶν ἐναγομένους ζῆλον, ὅταν παρὰ τῶν διδασκάλων ἔχωσι τὰ παραδείγματα. Ὥσπερ οὖν ὁ χωρὶς ἔργων ἐν τοῖς λόγοις μόνοις φιλοσοφῶν οὐδὲν ὀνίνησι μέγα τὸν ἀκροατήν, οὕτως ὁ παρ´ ἑαυτοῦ πρώτου κατορθωθεῖσαν ἔχων δεῖξαι τὴν συμβουλήν, ταύτῃ μάλιστα πάντων ἐπάγεται τὸν ἀκούοντα. Πρὸς δὲ τούτοις καὶ φθόνου καὶ τύφου καθαρεύοντα δείκνυσιν ἑαυτόν· τὸ γὰρ ἐξαίρετον τοῦτο κοινὸν εἶναι βούλεται τῶν μαθητῶν, οὐδὲν αὐτῶν πλέον ἔχειν ζητῶν ἀλλ´ ἐν ἅπασιν αὐτοὺς ἐξισοῦν ἑαυτῷ θέλων. Ἔχω καὶ τρίτην αἰτίαν εἰπεῖν. Ποίαν δὴ ταύτην; Δύσκολον εἶναι τὸ πρᾶγμα ἐδόκει καὶ οὐ κατὰ τὴν τῶν πολλῶν εὐκολίαν. Βουλόμενος οὖν αὐτὸ δεῖξαι ῥᾷστον, τὸν ἠνυκότα εἰς μέσον τίθησιν, ἵνα μὴ σφόδρα ἐπίπονον εἶναι αὐτὸ νομίζωσιν ἀλλὰ πρὸς τὸν ἡγησάμενον ἰδόντες μετὰ τοῦ θαρρεῖν καὶ αὐτοὶ τῆς αὐτῆς ἐπιβαίνωσιν ὁδοῦ. Τοῦτο καὶ ἀλλαχοῦ ποιεῖ. Τοῖς Γαλάταις γὰρ διαλεγόμενος καὶ τὸν ἀπὸ τοῦ νόμου φόβον ἐκλῦσαι σπεύδων, δι´ ὃν ἐπὶ τὴν παλαίαν κατεφέροντο συνήθειαν πολλὰ τῶν ἐκεῖ φυλάττοντες, τί φησί; »Γίνεσθε ὡς ἐγώ, ὅτι κἀγὼ ὡς ὑμεῖς.« Ὃ δὲ λέγει τοιοῦτόν ἐστιν· οὐκ ἂν ἔχοιτε, φησίν, εἰπεῖν ὅτι ἐξ ἐθνῶν ἐπιστρέψας νῦν καὶ τὸν ἐκ τῆς τοῦ νόμου παραβάσεως οὐκ εἰδὼς φόβον, ἀκινδύνως ἅπαντα ταῦτα φιλοσοφεῖς πρὸς ἡμᾶς. Καὶ γὰρ ἐγώ, φησίν, ὡς ὑμεῖς ἐδούλευσα ταύτην τὴν δουλείαν ποτέ· ἐγενόμην ὑπὸ τοῖς ἐπιτάγμασι τοῦ νόμου· ἐφύλαξα τῶν ἐντολῶν τὰς παρατηρήσεις· ἀλλὰ τῆς χάριτος ἐπιφανείσης ὅλον ἐμαυτὸν ἀπ´ ἐκείνου πρὸς ταύτην μετέθηκα. Οὐκέτι γὰρ τὸ πρᾶγμα παράβασίς ἐστιν »ἀνδρὶ γενομένων ἡμῶν ἑτέρῳ«· ὥστε οὐδεὶς ἂν ἔχοι τοῦτο λέγειν ὅτι ἕτερα πράττων ἕτερα παραινῶ οὐδὲ ὅτι τὸ ἐμαυτοῦ σκοπήσας ἀσφαλὲς ὑμᾶς εἰς κίνδυνον ἐνέβαλον. Εἰ γὰρ κίνδυνος τὸ πρᾶγμα ἦν, οὐκ ἂν ἐμαυτὸν προὔδωκα οὐδ´ ἂν τῆς οἰκείας ἠμέλησα σωτηρίας. Ὥσπερ οὖν ἐκεῖ τὸ παράδειγμα παρ´ ἑαυτοῦ θεὶς τὸν φόβον ἐξέλυσεν, οὕτω καὶ ἐνταῦθα τὴν ἀγωνίαν ἐκβάλλει μέσον ἑαυτὸν ἐμβαλών.

Traduction française :

[35] Mais pourquoi l'Apôtre se propose-t-il lui-même en exemple ? n'eût-il pas été plus modeste de ne point ajouter : Je voudrais que tous fussent dans l'état où je suis ? Ah ! gardons-nous de l'accuser d'orgueil et de présomption ; car il est ce même Paul qui, après avoir plus travaillé que tous les autres Apôtres, s'estimait indigne de ce nom : Je suis le dernier des Apôtres (I Cor. XV, 9), disait-il, et craignant encore d'avoir parlé trop magnifiquement de lui-même, il ajoutait aussitôt : Je ne mérite pas d'être appelé Apôtre. Pourquoi donc se pose-t-il ici en modèle ? ce n'est pas sans un juste et légitime motif. Il savait que l'exemple d'un maître est tout-puissant sur l'esprit de ses disciples pour les porter à l'amour et à la pratique des plus hautes vertus. Un philosophe, dont la conduite dément les maximes, n'impressionne que peu son auditoire; au contraire il le gagne infailliblement, si l'autorité de l'exemple confirme ses discours. De plus, l'Apôtre laisse ici paraître une douce et modeste bienveillance. Il veut communiquer à ses chers enfants un don si précieux, et en partager avec eux toute l'excellence. Enfin je puis encore justifier sa conduite par un troisième motif. Et quel est-il? L'état de virginité semble au premier abord si difficile et si ardu, qu'il cite son propre exemple pour prouver que ces obstacles ne sont pas insurmontables. Les Corinthiens ne sont donc plus admis à se décourager, et il leur suffit désormais de considérer l'Apôtre et de marcher résolument sur ses traces. C'est ainsi encore que le même saint Paul voulant détourner les Galates de certaines pratiques de la loi mosaïque, leur écrivait : Soyez comme moi, puisque j'ai été moi-même comme vous. (I Gal. IV, 12) Ne semble-t-il pas leur dire : je ne suis point un gentil récemment converti, et je ne vous prêche point la doctrine nouvelle de l'amour par ignorance de la loi de crainte, car moi aussi j'ai vécu sous cette servitude, j'ai obéi à ces préceptes, et j'ai accompli ces observances; mais dès que la loi de grâce m'a été révélée, je me suis rangé sous son obéissance; et il n'y a de notre part ni révolte, ni rébellion, puisque nous devenons les sujets d'un Maître plus excellent. Nul d'entre vous ne saurait donc m'objecter que ma conduite n'est pas en rapport avec mes paroles, et que je vous entraîne en des périls dont je me tiens moi-même éloigné; car s'il y avait le moindre danger, est-ce que je voudrais trahir les intérêts de mon âme, et exposer mon salut éternel? — Ces paroles de l'Apôtre se joignant à son exemple, suffirent pour rassurer les Galates ; et de même ici cet exemple prouve aux Corinthiens que l'état de virginité n'est point impraticable.





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Dernière mise à jour : 22/04/2009