HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Sur la virginité

Ἐπιτάττει



Texte grec :

[27] Ὅτι μέγα ἡ παρθενία καὶ μεγάλων πρόξενος ἀγαθῶν. Οἶδα τὴν βίαν τοῦ πράγματος, οἶδα τῶν ἀγωνισμάτων τούτων τὸν τόνον, οἶδα τοῦ πολέμου τὸ βαρύ. Φιλονείκου τινὸς καὶ βιαίας καὶ ἀπονενοημένης κατὰ τῶν ἐπιθυμιῶν δεῖ ψυχῆς. Ἐπὶ γὰρ ἀνθράκων δεῖ περιπατεῖν καὶ μὴ κατακαίεσθαι, ἐπὶ ξίφους βαδίζειν καὶ μὴ πλήττεσθαι. Τοσαύτη γὰρ τῆς ἐπιθυμίας ἡ ἰσχὺς ὅση καὶ πυρὸς καὶ σιδήρου. Κἂν μὴ οὕτω τύχῃ παρεσκευασμένη ψυχὴ μηδὲ ἐπιστρέφεσθαι πρὸς τὰς ἐκείνης ἀλγηδόνας, ταχέως ἑαυτὴν ἀπολεῖ. Δεῖ τοίνυν ἡμῖν ἀδαμαντίνης διανοίας, μηδέποτε καθεύδοντος ὀφθαλμοῦ, καρτερίας πολλῆς, τειχῶν ἰσχυρῶν, τοίχων ἔξωθεν καὶ μοχλῶν, φυλάκων ἐγρηγορότων καὶ γενναίων, καὶ πρὸ τούτων ἁπάντων τῆς ἄνωθεν ῥοπῆς. »Ἐὰν« γὰρ »μὴ κύριος φυλάξῃ πόλιν, εἰς μάτην ἠγρύπνησαν οἱ φυλάσσοντες αὐτήν.« Πῶς οὖν τὴν ῥοπὴν ἐπισπασόμεθα ταύτην; Ὅταν τὰ παρ´ ἑαυτῶν ἅπαντα εἰσενέγκωμεν, λογισμὸν ὑγιῆ, νηστείας καὶ ἀγρυπνίας πολλὴν τὴν ἐπίτασιν, νομοθεσίας ἀκρίβειαν, ἐντολῶν φυλακὴν καὶ τὸ πάντων κεφάλαιον τὸ μὴ θαρρεῖν ἑαυτοῖς. Κἂν γὰρ μεγάλα κατωρθωκότες τύχωμεν, ἐκεῖνο λέγειν ἀναγκαῖον πρὸς ἑαυτοὺς διὰ παντός· »Ἐὰν μὴ κύριος οἶκον οἰκοδομήσῃ, εἰς μάτην ἐκοπίασαν οἱ οἰκοδομοῦντες αὐτόν.« »Οὐ« γάρ »ἐστιν ἡμῖν ἡ πάλη πρὸς αἷμα καὶ σάρκα, ἀλλὰ πρὸς ἀρχάς, πρὸς τὰς ἐξουσίας, πρὸς τοὺς κοσμοκράτορας τοῦ σκότους τοῦ αἰῶνος τούτου, πρὸς τὰ πνευματικὰ τῆς πονηρίας ἐν τοῖς ἐπουρανίοις.« Καὶ δεῖ νύκτωρ καὶ μεθ´ ἡμέραν ὡπλισμένους ἡμᾶς ἑστάναι τοὺς λογισμοὺς καὶ φοβεροὺς εἶναι ταῖς ἀναισχύντοις ἐπιθυμίαις. Ὡς ἂν μικρὸν ἐνδῶσιν, ἕστηκεν ὁ διάβολος πῦρ ἔχων μετὰ χεῖρας ὥστε ἐναφεῖναι καὶ καταφλέξαι τοῦ Θεοῦ τὸν ναόν. Πάντοθεν οὖν ἡμᾶς ὠχυρῶσθαι χρή. Πρὸς γὰρ φύσεως ἀνάγκην ἡμῖν ἡ μάχη, πρὸς ἀγγέλων πολιτείαν ὁ ζῆλος, μετὰ ἀσωμάτων δυνάμεων ὁ δρόμος. Ἡ γῆ καὶ ὁ σποδὸς τοῖς ἐν οὐρανῷ διατρίβουσιν ἐξισοῦσθαι φιλονεικεῖ καὶ ἡ φθορὰ πρὸς τὴν ἀφθαρσίαν τὴν ἅμιλλαν ἔθετο. Ἔτ´ οὖν γάμον καὶ ἡδονὴν τοσούτῳ πράγματι παραβαλεῖν τολμήσει τις, εἰπέ μοι; Καὶ πῶς οὐκ εὔηθες λίαν; Ταῦτα ἅπαντα ὁ Παῦλος συνειδὼς ἔλεγεν· »Ἕκαστος τὴν ἑαυτοῦ γυναῖκα ἐχέτω.« Διὰ ταῦτα ἀνεδύετο, διὰ ταῦτα οὐκ ἐθάρρει διαλεχθῆναι ἐξ ἀρχῆς περὶ παρθενίας αὐτοῖς, ἀλλὰ τοῖς περὶ τοῦ γάμου λόγοις ἐνδιατρίβει κατὰ μικρὸν ἀποστῆσαι τοῦ γάμου βουλόμενος αὐτούς, καὶ τοὺς περὶ τῆς ἐγκρατείας λόγους βραχεῖς ποιησάμενος ἐκείνοις πολλοῖς οὖσιν αὐτοὺς ἐγκατέμιξεν, οὐκ ἀφιεὶς πληγῆναι τὴν ἀκοὴν τῷ τῆς παραινέσεως αὐστηρῷ. Ὁ γὰρ ὅλον δι´ ὅλου διὰ τῶν βαρυτέρων πλέκων τὸν λόγον ἐπαχθής τέ ἐστι τῷ ἀκούοντι καὶ πολλάκις ἀναγκάζει μετασκιρτῆσαι τὴν ψυχὴν μὴ φέρουσαν τῶν λεγομένων τὸ βάρος. Ὁ δὲ ποικίλλων αὐτὸν καὶ πλείονα ἀπὸ τῶν ῥᾴστων ἢ τῶν δυσκόλων τιθεὶς τὴν μίξιν, τὸ τοῦ πράγματος κλέπτει βαρὺ καὶ διαναπαύσας τὸν ἀκροατὴν οὕτω πείθει καὶ προσάγεται μᾶλλον, ὅπερ οὖν καὶ ὁ μακάριος Παῦλος ἐποίησεν. Εἰπὼν γάρ· »Καλὸν ἀνθρώπῳ γυναικὸς μὴ ἅπτεσθαι«, ἀπεπήδησεν ἐπὶ τὸν γάμον εὐθέως, »Ἕκαστος τὴν ἑαυτοῦ γυναῖκα ἐχέτω« λέγων· καὶ τὸ μὲν μακαρίσας μόνον ἀφῆκε· »Καλόν«, γάρ φησιν, »ἀνθρώπῳ γυναικὸς μὴ ἅπτεσθαι.« Περὶ δὲ τοῦ γάμου καὶ συμβουλεύει καὶ ἐπιτάττει καὶ αἰτίαν προστίθησι· »Διὰ γὰρ τὰς πορνείας«, φησί. Καὶ δοκεῖ μὲν αἰτιολογεῖν τοῦ γάμου τὴν συγχώρησιν. Τὸ δὲ ἀληθὲς λανθανόντως ἐν ταῖς περὶ τοῦ γάμου προφάσεσιν ἐπαίρει τὸ τῆς ἐγκρατείας ἐγκώμιον, οὐ φανερῶς ἐκκαλύπτων τῷ λόγῳ ἀλλὰ τῷ συνειδότι τῶν ἀκουόντων καταλιμπάνων αὐτό. Ὁ γὰρ μαθὼν ὅτι παραινεῖται γαμεῖν, οὐκ ἐπειδὴ τὸ κράτιστον τῆς ἀρετῆς ὁ γάμος ἀλλ´ ἐπειδὴ τοσαύτην αὐτοῦ κατέγνω λαγνείαν ὁ Παῦλος ὡς ἄνευ γάμου μὴ δυναμένου λαγνείας ἀπέχεσθαι, ἐρυθριάσας καὶ αἰσχυνθεὶς σπουδάσει ταχέως ἐπιλαβέσθαι τῆς παρθενίας καὶ τὴν τοσαύτην ἀποκρούσασθαι δόξαν.

Traduction française :

[27] Je connais, poursuit l'Apôtre, les difficultés de cette lutte, la violence de ces combats et les dangers de cette guerre. On ne peut vaincre l'ennemi que par une grande énergie de courage, et une entière mortification des sens. Il faut fouler des charbons ardents sans se brûler (Prov. VI, 28), marcher sur un glaive sans se blesser. Les passions sont en effet un feu dévorant, et un glaive acéré; aussi notre âme ne peut se conserver pure et chaste qu'à la condition d'être invulnérable. C'est pourquoi nous devons donner à notre coeur la dureté du diamant, défendre le sommeil à nos paupières, et prescrire à notre esprit une exacte vigilance. Nous devons comme entourer notre âme de murs et de remparts sur lesquels seront placées de nombreuses sentinelles. Mais surtout il faut implorer la protection divine, car : Si le Seigneur ne défend une cité, inutilement veillent ses gardiens. (Ps. CXXVI,1) Ainsi parle l'Apôtre. Mais voulons-nous obtenir ces secours divins, soyons exacts à consulter des hommes sages, à nous fortifier par le jeûne et les veilles, à garder fidèlement les préceptes du Seigneur, et à ne mettre aucune confiance en nos propres forces. Et en effet quelque grands que soient nos travaux, nous devons toujours dire : Si le Seigneur ne bâtit lui-même une maison, les ouvriers auront travaillé en vain. (ibid) Car nous avons à combattre non contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les puissances, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice répandus. dans l'air. (Eph. VI, 12) Il faut donc que nuit et jour notre âme soit disposée pour le combat, et toujours prête à repousser les attaques de l'ennemi. Eh ! ne voyez-vous pas le démon qui nous épie insidieusement, et qui, la torche à la main, s'apprête à incendier le temple de Dieu. C'est pourquoi soyons sur nos gardes, et ne nous permettons aucune négligence, car nous devons résister aux penchants de la nature, devenir les émules des anges, et disputer la palme de la pureté à ces pures intelligences. Terre et cendre, nous devons égaler les habitants des cieux, et faibles mortels- rivaliser avec des êtres immortels. Qui serait donc assez insensé pour élever le mariage et ses jouissances au-dessus des nobles sacrifices de la virginité? C'est parce qu'il en comprenait toute la sublimité que l'Apôtre disait aux Corinthiens : Que chaque homme vive avec sa femme, et chaque femme avec son mari. (I Cor. VII, 2) Il hésite à leur parler directement de la virginité, et semble n'insister que sur les devoirs du mariage. Son but est certainement de les amener à un état plus parfait, mais il n'en glisse d'abord que quelques mots, il craindrait qu'une instruction trop prolongée ne blessât par sa sévérité des oreilles encore délicates. En effet l'orateur qui n'ourdit la trame de son discours qu'avec des sentiments austères et des pensées ardues, finit infailliblement par fatiguer son auditoire et par provoquer dans les esprits une réaction fâcheuse. Celui au contraire qui varie son discours, qui le compose de manière que les choses difficiles et pénibles qu'il est obligé de dire se fassent accepter à la faveur et sous l'enveloppe des choses aisées et commodes qu'il fait dominer à dessein dans la composition, celui-là s'attire la bienveillance de l'auditeur et réussit d'autant mieux à le persuader et à lui communiquer ses sentiments et ses pensées. C'est ainsi que l'Apôtre, après avoir dit que l'homme ferait bien de s'abstenir de la femme, parle aussitôt du mariage, et le conseille comme un moyen d'éviter le vice. On dirait qu'il ne se propose que d'expliquer les motifs de ce conseil, mais cette explication devient elle-même un éloge tacite de la virginité. Son silence parle éloquemment à la conscience de chacun; en effet, si vous comprenez que le mariage vous est conseillé non comme un état meilleur, mais seulement comme un frein à la violence de vos passions, vous rougirez de cette opinion injurieuse, et pour en secouer toute la honte, vous embrasserez la virginité.





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Dernière mise à jour : 22/04/2009