| [3,17] ιζʹ. Τί δαὶ, μετὰ γάμον, φησὶ, καὶ παῖδας, οὐκ ἔνι ταύτης
ἐπιλαβέσθαι τῆς φιλοσοφίας ἐν αὐτῷ τῷ γήρᾳ γενόμενον; 
Καὶ τίς ἡμῖν ἐγγυήσεται, πρῶτον μὲν, ὅτι εἰς ἔσχατον ἥξομεν 
γῆρας, δεύτερον δὲ, ὅτι ἐλθόντες πάντως ταύτην διατηροῦμεν 
τὴν γνώμην; Οὔτε γὰρ τῆς ἐν τῇ ζωῇ
κύριοι προθεσμίας ἐσμέν· καὶ τοῦτο ἐπαίδευσεν ὁ Παῦλος 
λέγων· Ἡ ἡμέρα Κυρίου, ὡς κλέπτης ἐν νυκτὶ,
οὕτως ἔρχεται· οὔτε ἐπὶ τῆς αὐτῆς ἀεὶ προθυμίας
μένει τὰ τῶν λογισμῶν ἡμῖν. Καὶ διὰ τοῦτο σοφός τις
παραινεῖ λέγων· Μὴ ἀνάμενε ἐπιστρέψαι πρὸς Κύριον, 
μηδὲ ἀναβάλλου ἡμέραν ἐξ ἡμέρας, μή ποτε ὡς
μέλλεις ἐκτριβήσῃ, καὶ ἐν καιρῷ ἐκδικήσεως
ἐξολῇ. Εἰ δὲ καὶ μηδὲν τούτων ἄδηλον ἦν, οὐδὲ οὕτως
ἀναβάλλεσθαι ἔδει τοὺς υἱεῖς, οὐδὲ τοσαύτην γινομένην
ζημίαν περιορᾷν. Καὶ γὰρ τῆς ἐσχάτης ἀλογίας ἂν εἴη,
ὅταν μὲν δέηται βοηθείας ὁ νέος, καὶ σφοδρὸς ὁ ἀνταγωνιστὴς 
ἐφεστήκῃ, κελεύειν τοῖς τοῦ βίου ἐμφύρεσθαι
πράγμασιν, ὥστε γενέσθαι εὐχείρωτον· ὅταν δὲ λάβῃ
μυρία τραύματα, καὶ μηδὲ τὸ τυχὸν ἔχῃ μέρος ὑγιὲς, τότε
καθοπλίζειν καὶ διεγείρειν κείμενον ἤδη καὶ ἐξησθενηκότα. 
Ναὶ, φησί· τότε γὰρ εὔκολος ἡ πάλη, τότε ῥᾴων ἡ
μάχη, τῶν ἐπιθυμιῶν σβεσθεισῶν. Ποία μάχη, οὐδενὸς
ὄντος ἡμῖν τοῦ πυκτεύοντος; Διὰ γὰρ τοῦτο οὐδὲ οἱ στέφανοι 
λαμπροὶ λοιπὸν ἔσονται. Μακάριος γὰρ ὃς ἦρε
ζυγὸν ἐκ νεότητος αὐτοῦ· καθίσεται κατὰ μόνας,
καὶ σιωπήσεται. Οὗτος μυρίων ἐπαίνων ἄξιος καὶ 
μακαρισμῶν καὶ εὐφημιῶν, ὁ μαινομένην χαλινῶν 
τὴν φύσιν, καὶ ἐν αὐτῇ τοῦ χειμῶνος τῇ ἀκμῇ διασώζων τὸ 
σκάφος. Πλὴν ἀλλὰ μηδὲν ὑπὲρ τούτων φιλονεικῶμεν, ἀλλ´
ἔστω μάχη καὶ τότε, εἰ βούλει. Ἀλλ´ εἰ μὲν ἐφ´ ἡμῖν
ἔκειθ´ ὁ τοῦ ἀγῶνος καιρὸς, καλῶς ἐκεῖνον ἀνεμένομεν
τὸν χρόνον· εἰ δὲ πάντα τὸν παρόντα βίον ἀγωνίζεσθαι
χρὴ, ἐκ πρώτης ἡλικίας ἀρξάμενον εὐθέως, καὶ δεκαετῆ
γεγονότα (καὶ γὰρ ἐξ ἐκείνης ἀνάγκη τῆς ἡλικίας 
ἀπαιτεῖσθαι τῶν ἁμαρτημάτων εὐθύνας, καὶ δηλοῦσι 
τὰ καταβρωθέντα ὑπὸ τῶν ἄρκτων παιδία ἐπὶ τοῖς εἰς τὸν
Ἐλισσαῖον σκώμμασι), καὶ νῦν ἐκ ταύτης παλαίειν χρὴ
τῆς ἡλικίας, ἐν ᾗ καὶ ἐφέστηκεν ὁ πόλεμος χαλεπὸν πνέων
καθ´ ἡμῶν, πόθεν οὖν σὺ τὸν καιρὸν ἐκεῖνον τοῖς ἀγῶσιν
ὁρίζεις; Εἰ μὲν γὰρ καὶ τῷ διαβόλῳ κύριος ἦς ἐπιτάττειν
μὴ ἐπικεῖσθαι μηδὲ πυκτεύειν, εἶχεν ἄν τινά σοι λόγον
αὕτη ἡ παραίνεσις· εἰ δὲ ἐκεῖνον ἀφεὶς ἀγωνίζεσθαι καὶ
τύπτειν, ἐμοὶ νομοθετεῖς ἡσυχάζειν, μᾶλλον δὲ καὶ 
ὑποκατακλίνεσθαι ἑκόντα, τί ταύτης τῆς ἐπηρείας χεῖρον
γένοιτ´ ἂν, τοῦ πολεμίου μαινομένου, τὸν πολεμούμενον
ἀφοπλίζειν, καὶ οὕτω ταῖς ἐκείνου χερσὶ παραδιδόναι;
Νέος ἐστὶ καὶ ἀσθενής; οὐκοῦν διὰ τοῦτο πλείονος ἀσφαλείας 
δεῖται· ἀσφαλείας δὲ δεόμενος, καὶ ἐπιμελείας δεήσεται πλείονος. 
Τὸν δὲ τοιοῦτον ἐν γαλήνῃ διαπαντὸς καὶ
ἡσυχίᾳ εἶναι δεῖ, οὐκ εἰς πράγματα ἐμβάλλεσθαι, οὐδὲ
ἐν τῷ μέσῳ στρέφεσθαι, ἔνθα πολὺς ὁ θόρυβος καὶ ἡ
ταραχή. Σὺ δὲ οἷς ὁ πόλεμος χαλεπώτερος καὶ διὰ τὴν
ἡλικίαν, καὶ διὰ τὴν ἀσθένειαν, καὶ διὰ τὴν ἀπειρίαν, 
(p. 379) καὶ διὰ τὴν ἐν μέσῳ διαστροφὴν, τούτους ὡς ἤδη 
κατωρθωκότας καὶ γενομένους ἰσχυροὺς εἰς μέσον ἕλκεις, 
καὶ οὐκ ἐᾷς ἀπελθόντας γυμνάζεσθαι ἐπὶ τῆς ἐρημίας, 
ὥσπερ ἂν εἴ τις τὸν μὲν μυρία δυνάμενον στῆσαι τρόπαια
κελεύῃ τὰ πολεμικὰ μελετᾷν ἐφ´ ἡσυχίας, τὸν δὲ ἄπειρον 
καὶ οὐδὲ εἰς μάχην παρακύψαι δυνάμενον, τοῦτον δι´
αὐτὸ τοῦτο ἐν τῇ μάχῃ στρέφεσθαι νομοθετῇ, ὡς 
δυσκατόρθωτον τὸ πρᾶγμα τοῦτο, μείζονα τὰ κωλύματα τιθείς.
Πρὸς δὲ τούτοις κἀκεῖνο εἰδέναι χρὴ, ὅτι οὐκ ἔνι μετὰ
γάμον κύριον ἑαυτοῦ εἶναι, ἀλλ´ ἀνάγκη δυοῖν θάτερον,
ἢ διαπαντὸς ὁμιλεῖν τῇ γυναικὶ, ἂν ἐκείνη τοῦτο βούληται, 
ἢ βουλομένης ἐγκρατεύεσθαι ἀποστάντα μοιχείᾳ
ἁλίσκεσθαι. Τί δεῖ λέγειν τὰς ἄλλας ἀνάγκας τῶν παίδων,
τῆς οἰκίας τὰς φροντίδας, αἳ πᾶσαν προθυμίαν ἱκαναὶ
ἀμβλῦναι, καὶ πολλὴν τῆς ψυχῆς κατασκεδάσαι νάρκην;
 | [3,17] Mais vous insistez et vous dites : Laissez d’abord mon fils se marier et avoir des 
enfants, puis ensuite quand il sera vieux, il embrassera cette vie plus parfaite que vous lui 
conseillez. Mais qui nous garantit, d’abord que nous arriverons à la vieillesse, ensuite que, 
supposé que nous y arrivions, nous garderons toujours les mêmes idées? Nous ne sommes pas 
maîtres du terme de notre vie; c’est ce que nous apprend saint Paul quand il dit: Le jour du 
Seigneur vient tout â fait comme un voleur de nuit. (I Thess. V, 2) Du reste notre volonté ne 
persiste pas toujours dans les mêmes déterminations; c’est pourquoi un sage nous dit: 
N’attendez pas pour vous convertir au Seigneur, et ne remettez pas de jour en jour, de peur 
qu’en retardant vous ne soyez brisé et que vous ne périssiez au jour de la vengeance. (Eccli. 
V, 8) Mais quand même il n’y aurait point là d’incertitude, vous ne devriez pas encore 
retarder ainsi le bonheur de vos enfants ni leur causer sans remords une si grande perte. Ce 
serait on effet le comble de la déraison, quand le jeune homme a besoin de soutien, quand 
l’ennemi se dresse si terrible devant lui, de lui ordonner de s’embarrasser dans les affaires du 
siècle afin qu’il soit plus facile à vaincre; puis, quand il a reçu mille blessures, quand il n’a 
plus dans son âme une seule partie saine, de l’armer pour le combat, en lui disant d’être 
vaillant, lui qui est si faible, si exténué.— Justement, direz-vous, car la lutte sera sans danger 
et la victoire facile, alors que la concupiscence sera éteinte.— Mais aussi quel combat que 
celui où nul ne se présente contre nous pour nous disputer la victoire! Je crains que la 
couronne du vainqueur ne soit pas très brillante: Car bienheureux qui a pris le joug dès sa 
jeunesse! il s’assiéra solitaire et gardera le silence. (Jérem. Lament., III, 27) Celui-là seul est 
digne d’éloges, de félicitations et de louanges, qui a su contenir la fougue de sa jeune nature, 
et qui a sauvé sa barque au fort de la tempête.
Du reste, ne disputons pas là-dessus; qu’il y ait lutte même dans ces circonstances, si 
vous le voulez. Sans doute, si le moment du combat dépendait de nous, nous aurions raison 
d’attendre ce temps; mais s’il nous faut combattre toute la vie présente, à commencer dès 
l’âge le plus tendre, dès l’âge de dix ans (en effet, nous portons la responsabilité de nos fautes 
dès cet âge, comme le prouvent les petits enfants dévorés par les ours pour avoir outragé le 
prophète Elisée), si Dieu demande de nous que nous luttions dès cet âge, où la guerre est déjà 
si rude et si violente, de quel droit fixez-vous le temps de la vieillesse pour le combat ? Si 
vous étiez le maître de commander au démon de ne pas fondre sur nous, de ne pas nous 
frapper, votre conseil ne manquerait pas encore de raison ; mais si, l’excitant à combattre et à 
frapper, vous me conseillez de rester en repos, mieux que cela, de me laisser accabler sans me 
défendre, dites-moi, feriez-vous un plus grand mal, si au fort de la guerre, vous alliez 
désarmer votre combattant et le livrer ainsi aux mains de son ennemi?
— Mais il est jeune et faible ! — C’est précisèment pour cela qu’il a besoin de moins 
s’exposer, et de s’entourer de plus de moyens de défense. Qu’il vive donc dans le calme et 
dans la tranquillité : ne le lancez pas dans les affaires, ne le jetez pas au milieu de ce monde, 
où l’on ne trouve qu’agitation et trouble. Vous agissez à rebours, vous voulez attirer dans la 
mêlée du monde ceux qui, à raison de leur âge, de leur faiblesse, de leur inexpérience, ont le 
plus à redouter les périls du combat, vous les y poussez, comme s’ils avaient fait leurs preuves 
et qu’ils eussent toute la force désirable, et vous ne permettez pas qu’ils aillent s’exercer dans 
le désert; vous faites comme quelqu’un qui ordonnerait au guerrier consommé et capable de 
cueillir des lauriers de demeurer les bras croisés et de ne faire la guerre que dans le silence et 
le rêve d’une méditation creuse, et au soldat inexpérimenté, incapable de soutenir la vue de la 
bataille, de se jeter pour cette raison même au sein de la mêlée et de diriger les opérations; 
vous accumulez à plaisir les obstacles dans une affaire déjà trop difficile en elle-même.
Outre cela il faut encore savoir que l’homme marié n’est plus maître de lui-même il 
faut de deux choses l’une, ou vivre toujours avec son épouse si elle le veut, ou, si elle désire 
garder la continence, commettre des adultères dès qu’on l’a quittée. Qu’est-il besoin de parler 
des assujettissements et des peines inséparables de l’éducation des enfants, et de toutes les 
inquiétudes qu’entraîne après soi la conduite d’un ménage? Ces embarras ne sont-ils pas plus 
que capables d’émousser la pointe des meilleures résolutions, et de jeter l’âme dans des 
assoupissements épouvantables?
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