HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Contre les jeux du cirque et du théâtre

μύσους



Texte grec :

[1] αʹ. (p. 263) Ταῦτα ἀνεκτά; ταῦτα φορητά; Ὑμῖν γὰρ αὐτοῖς καθ´ ὑμῶν ἐντυχεῖν βούλομαι. Οὕτω καὶ ὁ Θεὸς ἐποίησε τοῖς Ἑβραίοις· αὐτοῖς γὰρ κατ´ αὐτῶν ἐντυγχάνων ἔλεγε· Λαός μου, τί ἐποίησά σοι, καὶ τί ἐλύπησά σε, ἢ τί παρηνώχλησά σοι; ἀποκρίθητί μοι. Καὶ πάλιν· Τί εὕροσαν οἱ πατέρες ὑμῶν ἐν ἐμοὶ πλημμέλημα; Τοῦτον δὴ καὶ ἐγὼ μιμήσομαι, καὶ ἐρῶ πρὸς ὑμᾶς πάλιν· Ταῦτα ἀνεκτά; ταῦτα φορητά; Μετὰ μακροὺς διαύλους λόγων, καὶ τοσαύτην διδασκαλίαν, καταλιπόντες ἡμᾶς τινες, πρὸς τὴν θεωρίαν τῶν ἁμιλλητηρίων ἵππων ηὐτομόλησαν, καὶ οὕτως ἐξεβακχεύθησαν, ὥστε πᾶσαν τὴν πόλιν ἐμπλῆσαι βοῆς καὶ κραυγῆς ἀτάκτου, καὶ πολὺν γέλωτα, μᾶλλον δὲ θρῆνον φερούσης. Ἐγὼ οὖν οἴκοι καθήμενος, καὶ τῆς φωνῆς ἀκούων ἐκρηγνυμένης, τῶν κλυδωνιζομένων χαλεπώτερον ἔπασχον. Ὥσπερ γὰρ ἐκεῖνοι, τῶν κυμάτων τοῖς τοίχοις τῆς νηὸς προσρηγνυμένων, περὶ τῶν ἐσχάτων κινδυνεύοντες δεδοίκασιν· οὕτω καὶ ἐμοὶ χαλεπώτεραι αἱ κραυγαὶ προσεῤῥήγνυντο ἐκεῖναι, καὶ εἰς τὴν γῆν ἔκυπτον καὶ ἐνεκαλυπτόμην· τῶν μὲν ἄνω τοιαῦτα ἀσχημονούντων, τῶν δὲ κάτω ἐν μέσῃ τῇ ἀγορᾷ ἡνιόχους κροτούντων, καὶ χαλεπώτερα ἐκείνων βοώντων. Τί (p. 264) δὲ ἐροῦμεν; ἢ τί ἀπολογησόμεθα, εἰ ξένος τίς ποθεν ἐπιστὰς ἐγκαλοίη καὶ λέγοι· Ταῦτα ἡ πόλις τῶν ἀποστόλων; ταῦτα ἡ τοιοῦτον λαβοῦσα ὑποφήτην; ταῦτα ὁ δῆμος ὁ φιλόχριστος, τὸ θέατρον τὸ ἄπλαστον, τὸ πνευματικόν; Οὐδὲ τὴν ἡμέραν αὐτὴν ᾐδέσθητε, ἐν ᾗ τὰ σύμβολα τῆς σωτηρίας τοῦ γένους ἡμῶν ἐτελεῖτο· ἀλλ´ ἐν παρασκευῇ, ὅτε ὁ Δεσπότης σου ὑπὲρ τῆς οἰκουμένης ἐσταυροῦτο, καὶ θυσία τοιαύτη προσεφέρετο, καὶ παράδεισος ἠνοίγετο, καὶ λῃστὴς εἰς τὴν ἀρχαίαν ἐπανήγετο πατρίδα, κατάρα ἐλύετο, καὶ ἁμαρτία ἠφανίζετο, καὶ ὁ χρόνιος ἀνῃρεῖτο πόλεμος, καὶ Θεοῦ καταλλαγὴ πρὸς ἀνθρώπους ἐγίνετο, καὶ πάντα μετεῤῥυθμίζετο· ἐν ἐκείνῃ τῇ ἡμέρᾳ, ἡνίκα νηστεύειν καὶ δοξολογεῖν ἔδει, καὶ εὐχαριστηρίους εὐχὰς ὑπὲρ τῶν τῆς οἰκουμένης ἀγαθῶν ἀναπέμπειν τῷ ταῦτα ποιήσαντι· τότε σὺ καταλιπὼν ἐκκλησίαν καὶ θυσίαν πνευματικὴν, καὶ ἀδελφῶν σύλλογον, καὶ νηστείας τὸ σεμνὸν, αἰχμάλωτος ὑπὸ τοῦ διαβόλου πρὸς τὴν θεωρίαν ἀπηνέχθης ἐκείνην; Ταῦτα ἀνεκτά; ταῦτα φορητά; Οὐ γὰρ παύσομαι ταῦτα συνεχῶς λέγων, καὶ τὴν ὀδύνην ἐμαυτοῦ ταύτῃ παραμυθούμενος, τὸ τῷ μὴ πιέζειν αὐτὴν τῇ σιγῇ, ἀλλ´ εἰς μέσον ἐκφέρειν, (p. 265) καὶ πρὸ τῶν ὀφθαλμῶν τῶν ὑμετέρων τιθέναι. Πῶς δυνησόμεθα τὸν Θεὸν λοιπὸν ἵλεω ποιῆσαι; πῶς καταλλάξαι ὀργιζόμενον; Πρὸ τριῶν ἡμερῶν ἐπομβρία καὶ ὑετὸς κατεῤῥήγνυτο πάντα παρασύρων, ἀπ´ αὐτοῦ τοῦ στόματος, ὡς εἰπεῖν, τὴν τράπεζαν τῶν γηπόνων ἀφαρπάζων, στάχυας κομῶντας κατακλίνων, τὰ ἄλλα ἅπαντα τῇ πλεονεξίᾳ τῆς ὑγρᾶς κατασήπων οὐσίας· λιτανεῖαι καὶ ἱκετηρίαι, καὶ πᾶσα ἡμῶν ἡ πόλις ὥσπερ χείμαῤῥος ἐπὶ τοὺς τόπους τῶν ἀποστόλων ἔτρεχε, καὶ συνηγόρους ἐλαμβάνομεν τὸν ἅγιον Πέτρον καὶ τὸν μακάριον Ἀνδρέαν, τὴν ξυνωρίδα τῶν ἀποστόλων, Παῦλον καὶ Τιμόθεον. Μετ´ ἐκεῖνα, τῆς ὀργῆς λυθείσης, καὶ πέλαγος περάσαντες, καὶ κυμάτων κατατολμήσαντες, ἐπὶ τοὺς κορυφαίους ἐτρέχομεν, τὸν Πέτρον τὴν κρηπῖδα τῆς πίστεως, τὸν Παῦλον τὸ σκεῦος τῆς ἐκλογῆς, πανήγυριν ἐπιτελοῦντες πνευματικὴν, καὶ τοὺς ἄθλους αὐτῶν ἀνακηρύττοντες, τὰ τρόπαια καὶ τὰς νίκας τὰς κατὰ τῶν δαιμόνων. Καὶ οὔτε τῷ φόβῳ τῶν γινομένων καταπλαγέντες, οὔτε τῷ μεγέθει τῶν κατορθωμάτων τῶν ἀποστολικῶν παιδευθέντες, ἀθρόον οὕτω μιᾶς μεταξὺ γενομένης ἡμέρας, σκιρτᾷς καὶ βοᾷς, τὴν ἑαυτοῦ ψυχὴν αἰχμάλωτον ὑπὸ τῶν παθῶν παρασυρομένην περιορῶν; Εἰ δὲ ἐβούλου δρόμον ἀλόγων ὁρᾷν, τίνος ἕνεκεν οὐκ ἔζευξας τὰ ἄλογα ἐν σοὶ πάθη, θυμὸν καὶ ἐπιθυμίαν, καὶ ἐπέθηκας αὐτοῖς τὸν τῆς φιλοσοφίας ζυγὸν, τὸν χρηστὸν καὶ κοῦφον, καὶ ἐπέστησας αὐτοῖς λογισμὸν ὀρθὸν, καὶ πρὸς τὸ βραβεῖον ἤλασας τῆς ἄνω κλήσεως, οὐκ ἀπὸ μύσους εἰς μύσος, ἀλλ´ ἀπὸ γῆς εἰς οὐρανὸν τρέχων; Τοῦτο γὰρ τῆς ἱπποδρομίας τὸ εἶδος μετὰ τῆς ἡδονῆς πολλὴν ἔχει τὴν ὠφέλειαν. Ἀλλ´ ἀφεὶς τὰ κατὰ σαυτὸν ἁπλῶς καὶ ὡς ἔτυχε φέρεσθαι, ὑπὲρ τῆς ἑτέρων νίκης ἐκάθου, ἡμέραν τοσαύτην εἰκῆ καὶ μάτην καὶ ἐπὶ κακῷ δαπανῶν.

Traduction française :

[1] Peut-on supporter, peut-on souffrir pareille chose ? Je veux vous prendre pour juges contre vous-mêmes. Ainsi Dieu fit autrefois avec les Hébreux, il les prit pour juges contre eux-mêmes, en leur disant: « Mon peuple, que t'ai-je fait, en quoi t'ai-je affligé, en quoi t'ai-je constristé ? Réponds-moi. » (Mich. VI, 3) Et ailleurs : « Quelle faute tes pères ont-ils eu a à me reprocher ? » (Jérém. II, 5) Je l'imiterai, et je vous demanderai encore : Peut-on supporter, peut-on souffrir pareille chose? Après que ma voix a tant de fois fourni sa carrière, après un si long enseignement, plusieurs m'ont abandonné, pour aller voir courir des chevaux, et ils se sont livrés à de tels excès, qu'ils ont rempli la ville entière de bruit et de clameurs désordonnées, et provoqué les rires ou plutôt la tristesse. Pour moi, renfermé dans ma demeure, au bruit de ces voix retentissantes, je souffrais plus cruellement que les malheureux battus par la tempête. Ceux-ci, quand les flots se brisent contre les flancs de leur navire, se sentent en péril de mort et tremblent : plus effrayants encore retentissaient en moi ces cris furieux, et je baissais les yeux à terre, et je me voilais la face : quoi ! les uns, dans les places élevées, s'afficher aussi honteusement ! les autres, dans le bas, au milieu de la foule, applaudir ainsi les cochers, et crier plus fort qu'eux ! Que répondrons-nous donc? Comment nous disculperons-nous, si quelque étranger vient à nous accuser et à dire: Est-ce ainsi que se conduit la ville des apôtres? La ville dans l'Eglise a eu un fondateur si illustre? Est-ce là ce peuple ami du Christ, ce peuple théâtre de vérité, théâtre de spiritualité? — Vous n'avez pas même respecté le jour où s'est accompli ce mystère de notre salut : mais au moment où Notre-Seigneur était crucifié pour le monde, où s'offrait un tel sacrifice, où le paradis s'ouvrait, et où le larron était rétabli dans son ancienne patrie; au moment où la malédiction disparaissait, où le péché était effacé, où cessait un long état de guerre, où Dieu se réconciliait avec les hommes, où tout changeait de place; en ce jour où vous deviez jeûner, glorifier le Seigneur, et adresser de pieuses actions de grâces à Celui qui comblait de biens le monde ; vous avez abandonné l'église, le sacrifice spirituel, l'assemblée de vos frères, la solennité du jeûne, pour vous donner à Satan, et, sous sa garde, courir à ce spectacle ! Peut-on supporter, peut-on souffrir pareille chose? Je ne cesserai de répéter continuellement ces mots, et d'adoucir ma douleur, en ne la comprimant pas en silence, mais en l'exposant, en l'étalant à vos yeux. Comment pourrons-nous désormais nous rendre Dieu propice ? Comment apaiser son courroux ? Il n'y a pas trois jours éclate une pluie violente, qui dévaste tout sur son passage et, enlevant, pour ainsi dire, le pain de la bouche des laboureurs, renverse les épis presque mûrs, et gâte ce qu'elle laisse en déposant derrière elle une humidité funeste : aussitôt ce sont des processions suppliantes, des prières; toute notre ville court comme un torrent aux temples des apôtres, et nous implorons l'intercession de saint Pierre et du bienheureux André, et de ce couple sacré d'apôtres, de Paul et de Timothée. Puis, la colère céleste apaisée, nous traversons la mer, nous bravons les flots, nous accourons aux princes des apôtres: Pierre, le fondement de la foi ; Paul, le vase d'élection, célébrant une fête, toute spirituelle, chantant leurs combats, et leurs triomphes; et leurs victoires contre les démons. Et, sans être épouvantés par la crainte des malheurs passés, sans être instruits par la merveilleuse assistance des apôtres, sur-le-champ, après un seul jour d'intervalle, voilà des trépignements, des cris; voilà votre âme enchaînée par les passions et traînée au mal ! Mais si vous vouliez voir une course d'êtres sans raison, pourquoi n'avez-vous pas attelé vos passions déraisonnables, la colère et la concupiscence ? Pourquoi ne les avez-vous pas mises sous le joug de la sagesse, ce joug si doux et si léger, avec la droite raison pour les conduire, et n'avez-vous pas couru vers le but de votre céleste vocation, dirigeant votre course, non de crime en crime, mais de la terre vers le ciel? Voilà une course qui joint à l'attrait du plaisir une haute utilité ! Mais laissant aller vos propres affaires au gré du hasard et de la fortune, vous étiez assis à contempler la victoire d'un autre, et vous consumiez un jour, un si grand jour dans des vanités et des riens, que dis-je ? dans le mal !





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Dernière mise à jour : 11/06/2009