HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Contre les jeux du cirque et du théâtre

ποικίλαι



Texte grec :

[2] βʹ. Ἦ οὐκ οἶσθα ὅτι καθάπερ ἡμεῖς ἀργύριον τοῖς οἰκέταις τοῖς ἡμετέροις ἐγχειρίζοντες, εὐθύνας αὐτοὺς καὶ μέχρι ἑνὸς ἀπαιτοῦμεν ὀβολοῦ· οὕτω καὶ ὁ Θεὸς τῶν ἡμερῶν τῆς ζωῆς τῆς ἡμετέρας ἀπαιτήσει λόγον ἡμᾶς, πῶς ἑκάστην ἡμέραν ἐδαπανήσαμεν; Τί οὖν ἐροῦμεν; τί δὲ ἀπολογησόμεθα, ὅταν τῆς ἡμέρας ἐκείνης ἀπαιτώμεθα εὐθύνας; Ἥλιος ἀνέτειλε διὰ σὲ, καὶ σελήνη τὴν νύκτα ἐφώτισε, καὶ ποικίλος ἀστέρων ἀνέλαμψε χορός· ἔπνευσαν ἄνεμοι διὰ σὲ, ἔδραμον ποταμοί· σπέρματα ἐβλάστησαν διὰ σὲ, καὶ φυτὰ ἀνεδόθη, καὶ τῆς φύσεως ὁ δρόμος τὴν οἰκείαν ἐτήρησε τάξιν, καὶ ἡμέρα ἐφάνη καὶ (p. 266) νὺξ παρῆλθε· καὶ ταῦτα πάντα γέγονε διὰ σέ· σὺ δὲ τῶν κτισμάτων σοι διακονουμένων, τοῦ διαβόλου τὴν ἐπιθυμίαν πληροῖς; Καὶ τοσοῦτον παρὰ τοῦ Θεοῦ μισθωσάμενος οἶκον, τὸν κόσμον λέγω τοῦτον, οὐκ ἀπέδωκας τὸν μισθόν. Καὶ οὐκ ἤρκεσε τῇ προτέρᾳ ἡμέρᾳ, ἀλλὰ καὶ τὴν δευτέραν, ὅτε ἀναπαῦσαι μικρὸν ἐχρῆν ἀπὸ τῆς ἐγγινομένης κακίας, ἐπὶ θέατρα πάλιν ἀνέβαινες, ἀπὸ καπνοῦ εἰς πῦρ τρέχων, εἰς ἕτερον βάραθρον καθεὶς ἑαυτὸν χαλεπώτερον. Γέροντες πολιὰς κατῄσχυνον, καὶ νέοι τὴν νεότητα κατεκρήμνιζον, καὶ πατέρες παῖδας ἀνῆγον, ἐκ προοιμίων τὴν ἀπειρόκακον ἡλικίαν εἰς τὰ τῆς πονηρίας ἐμβιβάζοντες βάραθρα, ὥστε οὐκ ἄν τις ἁμάρτοι παιδοκτόνους ἀντὶ πατέρων τοὺς τοιούτους ἀποκαλῶν, καὶ τῇ κακίᾳ τὴν ψυχὴν ἀπολλύντας τῶν τεχθέντων. Καὶ ποία κακία; φησί. Διὰ γὰρ τοῦτο ὀδυνῶμαι, ὅτι καὶ νοσῶν, οὐκ οἶδας ὅτι νοσεῖς, ἵνα καὶ τὸν ἰατρὸν ἐπιζητήσῃς. Μοιχείας ἐγένου πεπληρωμένος, καὶ ἐρωτᾷς, ποία κακία; ἦ οὐκ ἤκουσας τοῦ Χριστοῦ λέγοντος· Ὁ ἐμβλέψας γυναικὶ πρὸς τὸ ἐπιθυμῆσαι, ἤδη ἐμοίχευσεν αὐτήν; Τί οὖν ἐὰν μὴ ἐμβλέψω, φησὶ, πρὸς τὸ ἐπιθυμῆσαι; Καὶ πῶς δυνήσῃ με πεῖσαι; Ὁ γὰρ τοῦ θεωρῆσαι μὴ κρατῶν, ἀλλὰ τοσαύτην σπουδὴν ὑπὲρ τοῦ τοιούτου τιθέμενος, πῶς μετὰ τὸ θεωρῆσαι δυνήσῃ μένειν ἀκηλίδωτος; Μὴ γὰρ λίθος σοι τὸ σῶμα; μὴ γὰρ σίδηρος; Σάρκα περίκεισαι, σάρκα ἀνθρωπίνην, ἥτις χόρτου χαλεπώτερον ὑπὸ τῆς ἐπιθυμίας ἀνάπτεται. Καὶ τί λέγω τὸ θέατρον; Ἐν ἀγορᾷ πολλάκις ἐὰν ἀπαντήσωμεν γυναικὶ, θορυβούμεθα· σὺ δὲ ἄνω καθήμενος, ὅπου τοσαύτη πρὸς ἀσχημοσύνην παράκλησις, ὁρῶν γυναῖκα πόρνην γυμνῇ τῇ κεφαλῇ μετὰ πολλῆς τῆς ἀναισχυντίας εἰσιοῦσαν, χρυσᾶ περιβεβλημένην ἱμάτια, μαλακιζομένην, θρυπτομένην, ᾄσματα ᾄδουσαν πορνικὰ, κατακεκλασμένα μέλη, αἰσχρὰ προϊεμένην ῥήματα, ἀσχημονοῦσαν τοιαῦτα, ἅπερ ὁ θεωρήσας ἂν εἰς ἔννοιαν λάβῃς, κάτω κύπτεις· τολμᾷς εἰπεῖν ὡς οὐδὲν πάσχῃς ἀνθρώπινον; Μὴ γὰρ λίθος σοι τὸ σῶμα; μὴ γὰρ σίδηρος; Οὐ γὰρ παραιτήσομαι πάλιν τὰ αὐτὰ εἰπεῖν. Μὴ γὰρ τῶν μεγάλων καὶ γενναίων ἀνδρῶν ἐκείνων, οἳ ἀπὸ ψιλῆς ὄψεως κατηνέχθησαν, φιλοσοφώτερος σὺ εἶ; Οὐκ ἤκουσας τί φησιν ὁ Σολομών· Περιπατήσει τις ἐπ´ ἀνθράκων πυρὸς, τοὺς δὲ πόδας οὐ κατακαύσει; Ἀποδήσει τις πῦρ ἐν κόλπῳ, τὰ δὲ ἱμάτια οὐ κατακαύσει; Οὕτως ὁ εἰσιὼν εἰς γυναῖκα ἀλλοτρίαν. Εἰ γὰρ καὶ μὴ συνεπλάκης τῇ πόρνῃ, ἀλλὰ τῇ ἐπιθυμίᾳ (p. 267) συνεγένου, καὶ τῇ γνώμῃ τὴν ἁμαρτίαν εἰργάσω. Καὶ οὐδὲ κατὰ τὸν καιρὸν ἐκεῖνον μόνον, ἀλλὰ καὶ τοῦ θεάτρου λυθέντος, ἀπελθούσης αὐτῆς, τὸ εἴδωλον ἐκείνης ἐναπόκειταί σου τῇ ψυχῇ, τὰ ῥήματα, τὰ σχήματα, τὰ βλέμματα, ἡ βάδισις, ὁ ῥυθμὸς, ἡ διάκρισις, τὰ μέλη τὰ πορνικὰ, καὶ μυρία τραύματα λαβὼν ἀναχωρεῖς. Οὐκ ἐντεῦθεν οἴκων ἀνατροπαί; οὐκ ἐντεῦθεν σωφροσύνης ἀπώλεια; οὐκ ἐντεῦθεν γάμων διαιρέσεις; οὐκ ἐντεῦθεν πόλεμοι καὶ μάχαι; οὐκ ἐντεῦθεν ἀηδίαι λόγον οὐκ ἔχουσαι; Ἐπειδὰν γὰρ ἐμπλησθεὶς ταύτης ἀνέλθῃς γενόμενος αἰχμάλωτος, καὶ ἡ γυνή σου ἀηδεστέρα φαίνεται, καὶ τὰ παιδία φορτικώτερα, καὶ οἱ οἰκέται ἐπαχθεῖς, καὶ ἡ οἰκία περιττὴ, καὶ αἱ συνήθεις φροντίδες ἐνοχλεῖν δοκοῦσι πρὸς τὴν οἰκονομίαν τῶν δεόντων πραγμάτων, καὶ ἕκαστος προσιὼν φορτικὸς καὶ ἐπαχθής.

Traduction française :

[2] Ne savez-vous pas que, si nous réclamons de nos serviteurs, quand nous leur remettons de l'argent, un compte exact et jusqu'à la dernière obole, Dieu, lui aussi, nous demandera compte des jours de notre vie, et de la manière dont nous avons dépensé chacun d'eux ? Que répondrons-nous? Comment nous justifierons-nous, quand il nous demandera compte de ce jour ? Pour vous le soleil s'est levé, la lune a éclairé la nuit, et le choeur infini des étoiles a brillé; pour vous les vents ont soufflé et les fleuves ont coulé ; les semences ont germé, les plantes ont poussé, et la nature a suivi son cours ordinaire : le jour a lui et la nuit a suivi et tout cela s'est fait pour vous; et vous, ainsi servis par toute la création, vous en profitez pour combler les voeux du démon ! Dieu vous a loué cette splendide demeure, qu'on appelle le monde, et vous ne le payez pas ! — Et il ne vous a pas suffi d'un jour de désordres ! mais le lendemain, quand vous deviez prendre quelque répit après l'infamie de la veille, vous retourniez au théâtre; vous couriez de la fumée au feu, vous vous jetiez dans un nouveau gouffre plus effroyable ! Des vieillards souillaient leurs cheveux blancs, des jeunes gens ruinaient leur jeunesse, des pères amenaient leurs fils, se hâtant de plonger des enfants innocents dans l'abîme de l'iniquité, bien dignes certes de recevoir, au lieu du nom de pères, celui d'assassins de leurs fils, pour tuer ainsi dans le vice l'âme de ceux qu'ils ont engendrés! - Et dans quel vice, dites-vous? — Ah ! je souffre de ce que, malades, vous ne voyez pas votre mal, pour appeler au moins le médecin ! Vous vous êtes remplis d'adultère; et vous demandez quel vice? N'avez-vous pas entendu le Christ dire : « Celui qui a jeté sur une femme un regard de convoitise, a déjà commis l'adultère avec elle. » (Matth. V, 28) ? Eh bien ! Et si je n'ai pas jeté sur elle un regard de convoitise, dites-vous? Mais comment pourrez-vous me le faire croire ? Celui qui ne sait pas résister à l'attrait du spectacle, qui se montre si empressé à y courir, comment, après avoir rassasié ses yeux, pourra-t-il rester chaste ? Votre corps est-il donc une pierre, un morceau de fer? Ton enveloppe est de chair, de chair humaine, plus facile à enflammer que l'herbe sèche au feu de la concupiscence. Et que vais-je parler du théâtre? Rencontrons-nous souvent une femme sur la place publique ? nous voilà troublés. Et vous, dominant la scène, assis à une place où tout excite à la débauche, vous voyez une femme perdue entrer tête nue, avec la dernière impudeur, couverte de vêtements tissus d'or, faisant des gestes efféminés et déshonnêtes, chantant des chansons lascives, des vers obscènes, lançant des paroles infâmes, en un mot, se permettant toutes les ignominies que vous, spectateurs, vous pouvez concevoir, et encore vous vous penchez pour n'en rien perdre ! et vous osez dire que vous n'éprouvez aucun mouvement de la chair? Votre corps est-il donc une pierre? un morceau de fer? Car je ne me ferai pas faute de répéter les mêmes termes. Seriez-vous plus sages que ces grands et nobles coeurs qu'un regard seul a perdus? N'avez-vous pas entendu Salomon : « Qui marchera sur des charbons ardents sans se brûler les pieds? Qui appliquera du feu sur son sein, sans brûler ses vêtements ? Tel est l'homme qui va voir une femme étrangère ! » (Prov. VI, 28, 27, 29) Si vous n'avez pas possédé cette misérable, vous êtes unis à elle de désir, et en pensée vous avez commis la faute. Et ce n'est pas pour cet instant seulement; mais la représentation finie, elle partie, vous gardez son image dans votre âme, et ses paroles, et ses gestes, et ses regards, et sa démarche, et la cadence de sa voix, de sa danse, et ses chants obscènes, et vous vous retirez percés de mille blessures. N'est-ce pas là ce qui perd les familles? ce qui ruine la pudeur? ce qui dissout les mariages? ce qui soulève tant de disputes, et de querelles, et de dégoûts sans cause? Quand, tout pleins d'elle, vous rentrez déjà vaincus et pris, vous trouvez votre femme déplaisante, vos enfants insupportables, vos serviteurs odieux, votre maison, ennuyeuse, vos occupations habituelles, le soin de vos affaires vous importunent, et tous ceux qui vous approchent vous sont à charge et vous pèsent.





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Dernière mise à jour : 11/06/2009