HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, A une jeune veuve (I)

Chapitre 7

  Chapitre 7

[1,7] Ὅλως δὲ εἰ βούλει καὶ τὰ χρήματά σοι μένειν ἐν ἀσφαλείᾳ καὶ αὔξεσθαι πάλιν, ἐγώ σοι καὶ τὸν τρόπον ὑποδείξω καὶ τὸν τόπον, ἔνθα οὐδενὶ τῶν ἐπιβουλευόντων θέμις εἰσελθεῖν. Τίς οὖν ἐστιν τόπος; οὐρανός. Ἀπόστειλον αὐτὰ πρὸς τὸν καλὸν ἐκεῖνον ἄνδρα, καὶ οὔτε κλέπτης, οὔτε ἐπίβουλος, οὔτε ἄλλο τι τῶν λυμαινομένων αὐτοῖς ἐπιπηδῆσαι δυνήσεται. Ἂν ἐκεῖ κατορύξῃς ταῦτα τὰ χρήματα, πολὺν εὑρήσεις τὸν ἀπὸ τούτων καρπόν. Τὰ γὰρ ἐν τοῖς οὐρανοῖς φυτευόμενα πάντα παρ´ ἡμῶν καὶ πλείονα καὶ κρείττονα ἔχει τὴν φορὰν καὶ τοιαύτην οἵαν εἰκὸς ἐν οὐρανοῖς ἐρριζωμένων αὐτῶν. Κἂν τοῦτο πράξῃς, ὅρα ποίων ἀπολαύσῃ καλῶν· πρῶτον μὲν τῆς αἰωνίου ζωῆς καὶ τῶν ἐπηγγελμένων τοῖς ἀγαπῶσι τὸν Θεὸν οὔτε ὀφθαλμὸς εἶδεν, οὔτε οὖς ἤκουσεν, οὔτε ἐπὶ καρδίαν ἀνθρώπου ἀνέβη, ἔπειτα τοῦ πάντα συνοικῆσαι τῷ καλῷ τούτῳ τὸν αἰῶνα, καὶ ἐνταῦθα δὲ φροντίδων καὶ φόβων καὶ κινδύνων καὶ ἐπιβουλῶν καὶ ἔχθρας καὶ μίσους ἀπαλλάξεις σαυτήν. Ἕως μὲν γὰρ αὐτὰ περικειμένη ᾖς, ἴσως ἔσονταί τινες οἱ ἐπιτεθησόμενοι· ἂν δὲ πρὸς τὸν οὐρανὸν αὐτὰ μεταθῇς, ἀκίνδυνον καὶ ἀσφαλῆ καὶ πολλῆς ἡσυχίας γέμοντα βιώσῃ βίον αὐταρκείας μετὰ εὐσεβείας ἀπολαύουσα. Καὶ γὰρ πολλῆς ἀλογίας ἀγρὸν μὲν βουλόμενον ὠνήσασθαι τὴν εὐφοροῦσαν γῆν ἐπιζητεῖν, οὐρανοῦ δὲ ἀντὶ γῆς προκειμένου, παρὸν ἐκεῖ κτήσασθαι χωρίον, μένειν ἐπὶ τῆς γῆς καὶ τῶν ἐκ ταύτης ἀνέχεσθαι πόνων καὶ τῶν δι´ ἁμαρτιῶν· πολλάκις γὰρ σφάλλει τῆς ἐλπίδος ἡμᾶς. Ἐπειδὴ δέ σου δεινῶς στρέφει τὴν ψυχὴν καὶ θορυβεῖ τὸ προσδοκηθὲν πολλάκις αὐτὸν ἐπὶ τὸ τῶν ὑπάρχων ἥξειν ἀξίωμα, καὶ προανηρπάσθαι τῆς ἀρχῆς, πρῶτον μὲν ἐκεῖνο σκόπει, ὅτι εἰ καὶ σφόδρα δήλη ἦν αὕτη ἐλπίς, ἀλλ´ ὅμως ἀνθρώπων ἐλπὶς ἦν, πολλάκις διαπίπτουσα· καὶ πολλὰ ἐν τῷ βίῳ τοιαῦτα ὁρῶμεν γινόμενα, καὶ τῶν σφόδρα προσδοκηθέντων ἀτελέστων μεινάντων, τὰ δὲ μηδ´ εἰς νοῦν ἐλθόντα ἡμῖν εἰς τέλος ἐξῆλθε πολλάκις, καὶ τοῦτο κἀν ταῖς ἀρχαῖς, κἀν ταῖς βασιλείαις, κἀν ταῖς κληρονομίαις, καὶ τοῖς γάμοις, καὶ πανταχοῦ συμβαῖνον ὁρῶμεν ἀεί. Ὥστε εἰ καὶ σφόδρα ἐγγὺς ἦν καιρός, ἀλλὰ πολλά, κατὰ τὴν παροιμίαν, μεταξὺ κύλικος καὶ χείλεος ἄκρου. Καὶ Γραφὴ δέ φησιν· »Ἀπὸ πρωΐθεν ἕως ἑσπέρας μεταβάλλει καιρόςΟὕτω καί· » βασιλεὺς σήμερον ὢν αὔριον τελευτᾷΚαὶ πάλιν τὸ παρ´ ἐλπίδας ἐμφαίνων ἡμῖν αὐτὸς οὗτος σοφός φησι· »Πολλοὶ τύραννοι ἐκάθισαν ἐπὶ ἐδάφους, δὲ ἀνυπονόητος ἐφόρεσε διάδημαΚαὶ οὐ πάντως δῆλον ἦν ὅτι ζήσας ἐπ´ ἐκείνην ἥξει τὴν ἀρχήν· τὸ γὰρ τοῦ μέλλοντος ἄδηλον καὶ ἕτερα ὑποπτεύειν παρεῖχεν ἡμῖν. Πόθεν γὰρ δῆλον ὅτι ζήσας ἐπ´ ἐκείνην ἥξει τὴν ἀρχήν; ὅτι οὐχὶ καὶ τὰ ἐναντία ἐξέβαινε, καὶ τῆς οὔσης ἐξέπιπτε τιμῆς νόσῳ παραδοθείς, καὶ φθόνῳ καὶ βασκανίᾳ τῶν βουλομένων αὐτὸν παρευημερῆσαι βληθείς, καὶ ἕτερόν τι παθὼν χαλεπόν; θῶμεν δέ, εἰ βούλει, καὶ δῆλον εἶναι σαφῶς ὅτι πάντως ἐπιβιώσας ταύτης ἔμελλεν ἐπιτυγχάνειν τῆς κορυφῆς· ὅσῳ γὰρ ἀξία μείζων, τοσούτῳ καὶ μείζονας ἔχειν ἀνάγκη τοὺς κινδύνους ἦν καὶ φροντίδας καὶ ἐπιβουλάς. Μηδὲ ταῦτα ἔστω, ἀλλ´ ἀκινδύνως καὶ μετὰ πολλῆς τῆς ἡσυχίας ἐκεῖνο διαπλείτω τὸ πέλαγος· καὶ τί τὸ πέρας, εἰπέ μοι; οὐ τοῦτο ὅπερ νῦν, μᾶλλον δὲ οὐ τοῦτο, ἀλλ´ ἕτερον ἴσως ἀηδὲς καὶ ἀπευκτόν. Πρῶτον μὲν τὸ βραδύτερον ἰδεῖν τὸν οὐρανὸν καὶ τὰ ἐν τοῖς οὐρανοῖς, ὅπερ οὐ μικρὰ ζημία τοῖς ὑπὲρ τῶν μελλόντων πεπιστευκόσιν ἐστίν· ἔπειτα δὲ εἰ καὶ σφόδρα ἐβίου καθαρῶς, ἀλλ´ ὅμως τὸ μῆκος τοῦ βίου καὶ τῆς ἀρχῆς ἐκείνης ἀνάγκη οὐκ ἂν ἀφῆκεν οὕτως ἀπελθεῖν καθαρὸν ὥσπερ νῦν. Ἄδηλον δὲ εἰ καὶ πολλὰς δεξάμενος μεταβολὰς καὶ πρὸς ῥαθυμίαν ἀποκλίνας ἐσχάτως ἀπένευσε. Νῦν μὲν γὰρ θαρροῦμεν ὅτι τῇ τοῦ Θεοῦ χάριτι πρὸς τὸ τῆς ἀναπαύσεως ἀπέπτη χωρίον, διὰ τὸ μηδὲν αὐτῷ τετολμῆσθαι τῶν ἀποκλειόντων τῆς βασιλείας τῶν οὐρανῶν· τότε δὲ πολὺν χρόνον δημοσίοις πράγμασιν ἐνδιατρίψας, ἴσως ἂν καὶ ῥύπον πολὺν προσετρίψατο. Τὸ γὰρ ἐν μέσῳ στρεφόμενον τοσούτων κακῶν κατορθῶσαι μὲν τῶν σφόδρα σπανίων ἐστίν, ἁμαρτεῖν δὲ καὶ ἄκοντα καὶ ἑκόντα, τῶν εἰκότων καὶ συμβαινόντων ἀεί. Ἀλλὰ νῦν τούτου τοῦ δέους ἀπηλλάγμεθα καὶ σφόδρα πεπείσμεθα ὅτι ἐν ἐκείνῃ τῇ ἡμέρᾳ μετὰ πολλῆς ἥξει τῆς φαιδρότητος, ἐγγὺς τοῦ βασιλέως ἀπολάμπων καὶ μετ´ ἀγγέλων προηγούμενος τοῦ Χριστοῦ, καὶ τὴν ἄρρητον δόξαν ἠμφιεσμένος, καὶ κρίνοντι παρεστὼς τῷ βασιλεῖ, καὶ τὰ πρῶτα διακονούμενος αὐτῷ. Διὸ τοὺς θρήνους ἀφεῖσα καὶ τὰς οἰμωγὰς ἔχου τῆς αὐτῆς πολιτείας, μᾶλλον δὲ καὶ ἀκριβεστέρας, ἵνα πρὸς τὴν ἴσην αὐτῷ φθάσασα ἀρετήν, τὴν αὐτὴν ἐκείνῳ κατοικήσῃς σκηνὴν καὶ συναφθῆναι πάλιν αὐτῷ δυνηθῇς εἰς τοὺς ἀθανάτους αἰῶνας ἐκείνους, οὐ ταύτην τὴν τοῦ γάμου συνάφειαν, ἀλλ´ ἑτέραν πολλῷ βελτίονα. Αὕτη μὲν γὰρ σωμάτων ἐστὶ συμπλοκὴ μόνον· τότε δὲ ψυχῆς ἔσται πρὸς ψυχὴν ἕνωσις ἀκριβεστέρα καὶ ἡδίων πολλῷ καὶ βελτίων. [1,7] Voulez-vous conserver votre fortune, et même l'augmenter? Je vous en indiquerai le moyen infaillible, et vous désignerai un lieu où elle sera en parfaite sûreté. Quel est ce lieu? le ciel. Remettez vos trésors entre les mains de votre bienheureux époux, et vous ne craindrez ni les ruses des fripons, ni la rapacité des voleurs. Ce sera aussi le meilleur moyen de les accroître, car la semence confiée aux sillons célestes s'épanouit en une riche moisson. Et comment un sol si fertile ne produirait-il pas au centuple? C'est pourquoi, si vous suivez mon conseil, vous serez véritablement riche et heureuse. Vous vous assurerez d'abord la vie éternelle et la possession des biens promis à ceux qui aiment Dieu; biens que l'oeil de l'homme n'a point vus, dont son oreille n'a point entendu parler, et que son coeur n'a jamais compris. En second lieu, vous jouirez pendant toute l'éternité de la présence de votre époux, et vous vous délivrerez des soucis et des alarmes de la vie présente, de ses épreuves, et de ses agitations. Mais si vous retenez vos richesses, vous n'éviterez point qu'on y porte atteinte d'une manière ou d'une autre. Envoyez-les donc au ciel, afin que désormais votre vie s'écoule douce, calme et tranquille, puisque vous posséderez l'aisance unie avec la piété. Quand nous voulons acheter une propriété, nous avons égard à la fertilité du sol, et quand il s'agit d'échanger la terre contre le ciel, et de nous en assurer la possession, nous porterions la folie jusqu'à nous attacher de coeur et d'affection à cette terre et à ces biens si mélangés de maux réels, et si trompeurs dans les espérances de bonheur qu'ils nous présentent ! Mais abordons votre chagrin le plus amer, et votre désolation la plus extrême. Vous espériez pour Thérasius la dignité de préfet, et vous regrettez ces honneurs que la mort lui a ravis. Considérez toutefois que cette espérance, quelque fondée qu'elle pût être, n'était qu'une espérance humaine, c'est-à-dire, une espérance trompeuse, et en effet l'expérience de la vie nous apprend que bien souvent nos désirs ne se réalisent pas, et que les événements se produisent dans un sens contraire à notre attente ; un trône nous échappe, un héritage nous est enlevé, un mariage se manque; il en est ainsi de presque tous nos projets. Sans doute le jour de son élévation approchait; et néanmoins il se passe bien des choses, dit le Proverbe, entre le bord de la coupe et celui des lèvres. Du matin au soir, dit l'Ecriture, le temps change : et tel qui règne aujourd'hui, demain sera couché dans le tombeau. Nous ne connaissons de l'avenir que son incertitude aussi le Sage nous dit-il : Une multitude de tyrans ont été sur le trône, et l'homme auquel on pensait le moins a porté le diadème. (Eccli. XVIII, 26; XI, 5) Il n'est donc pas entièrement certain que, même avec une vie plus longue, votre époux eût obtenu la charge de préfet. Outre la fragilité de la vie, qui peut prévoir tous les événements? Son élévation était probable, était certaine, si vous voulez, mais à condition que ni la maladie, ni l'envie et la malveillance de ses ennemis, ni quelque malheur inattendu ne fussent venus l'atteindre, et peut-être lui faire perdre jusqu'au rang qu'il occupait déjà. Cependant je le suppose plein de vie encore, et revêtu de cette charge : avouez du moins que cette élévation aurait multiplié pour lui les inquiétudes et les dangers. Mais je vous accorde qu'il eût échappé à tous ces périls, et qu'il n'eût vogué que sur une mer calme et tranquille; quel eût été le terme de cette heureuse navigation ? Au lieu de cette mort sainte que nous avons admirée, peut-être n'eût-il fait qu'une fin triste et déplorable. Assurément il eût joui moins vite du ciel et de la béatitude des saints. Or, les âmes qui aspirent au ciel par la foi et l'espérance, savent quelles sont les souffrances de ce retard ; en second lieu, malgré sa vertu, la durée prolongée de sa vie, et je ne sais quelle funeste influence inséparable des honneurs, ne lui eussent point alors permis de sortir aussi pur, aussi irréprochable de ce monde plein de corruption. Qui peut même affirmer qu'il n'eût point changé, et que la mort ne l'eût point surpris dans un état peu rassurant pour son salut? Aujourd'hui au contraire, nous avons la douce confiance que, par la miséricorde divine, il s'est envolé au séjour du repos, parce qu'il n'a commis aucune de ces fautes qui nous excluent du royaume des cieux. Mais qui dira qu'il n'eût point contracté de souillures dans le maniement des affaires publiques ? Il est en effet bien difficile de ne point dévier du droit chemin au milieu des pièges de l'ambition, et presque toujours l'on pèche par imprudence, si ce n'est volontairement. Aujourd'hui éloignons toutes ces craintes; et soyons assurés qu'au grand jour du jugement nous le verrons plein de joie et brillant de clarté précéder, avec les anges, le Sauveur Jésus. Revêtu de gloire et d'immortalité, il se tiendra près du trône du souverain Juge, et occupera un rang distingué parmi les élus. C'est pourquoi essuyez vos larmes, mettez fin à vos soupirs, et ne songez plus qu'à imiter, et même à surpasser les vertus de votre époux, afin de. le retrouver dans les tabernacles célestes, et de lui être éternellement unie. Or, ce ne sera point par le lien terrestre du mariage qui unit seulement la chair à la chair, mais par le lien plus noble et plus doux de cette ineffable intimité qui unit deux âmes l'une à l'autre.


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Dernière mise à jour : 15/04/2009