HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Discours contre les juifs (VI)

καὶ



Texte grec :

[6,4] δʹ. Οὐκ ἐντεῦθεν δὲ μόνον, ἀλλὰ καὶ ἑτέρωθεν ὑμᾶς πεῖσαι πειράσομαι, ὅτι οὐκ οἰκείᾳ δυνάμει ἐποίησαν ὅπερ ἐποίησαν εἰς ὑμᾶς οἱ βασιλεῖς Ῥωμαίων, ἀλλὰ διὰ τὴν ὀργὴν τοῦ Θεοῦ καὶ τὴν αὐτοῦ ἐγκατάλειψιν. Εἰ γὰρ ἀνθρώπων ἦν ἔργον τὸ γενόμενον, ἔδει μέχρι τῆς ἁλώσεως στῆναι τὰ ὑμέτερα, καὶ μὴ περαιτέρω προελθεῖν ὑμῶν τὴν ἀτιμίαν. Κείσθω γὰρ κατὰ τὸν ὑμέτερον λόγον, ὅτι τὰ τείχη κατέσκαψαν οἱ ἄνθρωποι, καὶ τὴν πόλιν καθεῖλον, καὶ τὸν βωμὸν ἀνέτρεψαν· (p. 909) μὴ καὶ τοὺς προφήτας ἄνθρωποι ἔπαυσαν; μὴ τὴν τοῦ Πνεύματος χάριν ἀνεῖλον; μὴ τὰ ἄλλα τὰ σεμνὰ τὰ παρ´ ὑμῖν, αὐτοὶ κατέλυσαν, οἷον τὸ φωνὴν ἐκ τοῦ ἱλαστηρίου φέρεσθαι, τὴν ἐπὶ τῷ χρίσματι γενομένην ἐνέργειαν, τὴν δήλωσιν τὴν ἐπὶ τῶν λίθων τοῦ ἱερέως; Καὶ γὰρ ἡ Ἰουδαϊκὴ πολιτεία οὐχὶ κάτωθεν πάσας εἶχε τὰς ἀρχὰς, ἀλλὰ τὰς πλείους καὶ σεμνοτέρας ἄνωθεν ἐκ τῶν οὐρανῶν· οἷόν τι λέγω, θυσίας συνεχώρησε γενέσθαι. Ὁ μὲν οὖν βωμὸς κάτω ἦν, καὶ τὰ ξύλα, καὶ ἡ μάχαιρα, καὶ ὁ ἱερεύς· τὸ δὲ πῦρ, τὸ μέλλον ἰέναι ἐν τοῖς ἀδύτοις ἐκείνοις καὶ τὰς θυσίας δαπανᾷν, ἄνωθεν εἶχε τὴν ἀρχήν. Οὐ γὰρ ἄνθρωπος εἰς τὸν ναὸν εἰσῆγε πῦρ, ἀλλὰ φλὸξ ἄνωθεν κατενεχθεῖσα, οὕτω τὴν ἐπὶ τῆς θυσίας διακονίαν ἐπλήρου. Καὶ πάλιν εἴ ποτε ἔδει τι μαθεῖν, ἀνὰ μέσον τῶν χερουβὶμ ἐκ τοῦ ἱλαστηρίου φωνή τις ἐφέρετο, καὶ τὰ μέλλοντα προὔλεγε. Πάλιν ἐπὶ τῶν λίθων τῶν ἐπὶ τοῦ στήθους τοῦ ἀρχιερέως, ὅπερ ἐκάλουν δήλωσιν, ἐγίνετό τις ἔκλαμψις, καὶ τὰ μέλλοντα ἐσήμαινε. Πρὸς τούτοις, ἡνίκα τινὰ χρίεσθαι ἔδει, ἡ τοῦ Πνεύματος χάρις ἐφίπτατο, καὶ τὸ ἔλαιον ἀνεπήδα· καὶ προφῆται τούτοις διηκόνουν τοῖς πράγμασι, καὶ νεφέλη πολλάκις καὶ καπνὸς τὰ ἄδυτα κατελάμβανεν. Ἵν´ οὖν μὴ ἀναισχυντῶσιν οἱ Ἰουδαῖοι, μηδὲ ἀνθρώποις λογίζωνται τὴν αὐτῶν ἐρήμωσιν, οὐχὶ τὴν πόλιν μόνον ἀφῆκε πεσεῖν, καὶ τὸν ναὸν ἐρημωθῆναι, ἀλλὰ καὶ τὰ πράγματα ἐκεῖνα, ἅπερ ἐκ τῶν οὐρανῶν τὰς ἀρχὰς εἶχεν, ἐκποδὼν γενέσθαι ἐποίησε, τὸ πῦρ, τὴν φωνὴν, τὴν τῶν λίθων ἔκλαμψιν, τὰ ἄλλα πάντα τὰ τοιαῦτα. Ὅταν οὖν λέγῃ σοι ὁ Ἰουδαῖος, ὅτι ἄνθρωποι ἡμῖν ἐπολέμησαν, ἄνθρωποι ἐπεβούλευσαν, εἰπὲ πρὸς αὐτὸν, Μάλιστα μὲν οὐκ ἂν ἐπολέμησαν ἄνθρωποι, εἰ μὴ ὁ Θεὸς συνεχώρησεν. Ἔστω δὲ, τὸ τεῖχός σου καθεῖλον οἱ ἄνθρωποι· μὴ τὸ πῦρ ἄνωθεν καταφέρεσθαι ἄνθρωπος ἐκώλυσεν; μὴ τὴν φωνὴν τὴν ἐκ τοῦ ἱλαστηρίου συνεχῶς ἀκουομένην ἄνθρωπος ἐπέσχε; μὴ τὴν δήλωσιν τὴν ἐπὶ τῶν λίθων; μὴ τὸ χρῖσμα τὸ ἱερατικόν; μὴ τὰ ἄλλα ἅπαντα καθεῖλεν ἄνθρωπος; οὐχ ὁ Θεὸς ταῦτα ἀνέστειλεν; Παντί που δῆλόν ἐστι. Τίνος οὖν ἕνεκεν ἀνεῖλεν; οὐκ εὔδηλον, ὅτι μισήσας ὑμᾶς καὶ ἀποστραφεὶς καθάπαξ; Οὐχὶ, φησίν· ἀλλ´ ἐπειδὴ τὴν μητρόπολιν οὐκ ἔχομεν, διὰ τοῦτο ταῦτα οὐκ ἔχομεν. Τίνος δὲ ἕνεκεν τὴν μητρόπολιν οὐκ ἔχετε; οὐκ ἐπειδὴ ὑμᾶς ὁ Θεὸς ἐγκατέλιπε; Μᾶλλον δὲ, ἵνα ἐκ περιουσίας τὰ ἀναίσχυντα αὐτῶν ἐμφράξωμεν στόματα, φέρε καὶ τοῦτο δι´ αὐτῶν ἀποδείξωμεν τῶν Γραφῶν, ὅτι οὐχ ἡ τοῦ ναοῦ κατασκαφὴ τῆς κατὰ τὴν προφητείαν ἀναιρέσεώς ἐστιν ἡ αἰτία, ἀλλ´ ἡ ὀργὴ τοῦ Θεοῦ, καὶ τὸ μειζόνως αὐτὸν παροξῦναι νῦν διὰ τῆς εἰς τὸν Χριστὸν μανίας, ἢ ὅτε τὸν μόσχον προσεκύνησαν. Ὅτε γοῦν ὁ Μωϋσῆς προεφήτευσεν, οὔτε ναὸς ἦν, οὔτε βωμὸς, ἀλλὰ μυρία ἀσεβοῦντες διετέλουν, καὶ τὸ τῆς προφητείας οὐκ ἀπέπτη χάρισμα, ἀλλὰ καὶ οὗτος αὐτὸς ὁ μέγας καὶ γενναῖος ἀνὴρ, καὶ ἕτεροι πρὸς τούτῳ πάλιν ἑβδομήκοντα ἀνεδείχθησαν τότε προφῆται. Καὶ οὐ τότε μόνον, ἀλλὰ καὶ μετὰ ταῦτα ναοῦ δοθέντος, καὶ τῆς ἄλλης λατρείας ἁπάσης· εἶτα ἐμπρησθέντος τούτου, καὶ πάντων ἀχθέντων εἰς Βαβυλῶνα, πάλιν Ἰεζεκιὴλ καὶ Δανιὴλ οὐ τὰ ἅγια τῶν ἁγίων ὁρῶντες, οὐ παρὰ τὸν βωμὸν ἑστῶτες, ἀλλ´ ἐν μέσῃ χώρᾳ βαρβάρων, μεταξὺ (p. 910) παρανόμων καὶ ἀκαθάρτων ὄντες ἀνθρώπων, πνεύματος ἐπληροῦντο, καὶ τὰ μέλλοντα προὔλεγον, καὶ πολλῷ τῶν προτέρων καὶ πλείονα καὶ παραδοξότερα εἶπον πράγματα, καὶ ὄψιν ἐθεάσαντο θείαν, ὡς αὐτοῖς δυνατὸν ἦν ἰδεῖν. Τίνος οὖν ἕνεκεν, εἰπέ μοι, νῦν οὐκ ἔχετε προφήτας; οὐκ εὔδηλον, ὅτι τοῦ Θεοῦ τὰ καθ´ ὑμᾶς ἀποστραφέντος; Τίνος οὖν ἕνεκεν ὑμᾶς ἀπεστράφη; Εὔδηλον καὶ τοῦτο πάλιν, ὅτι διὰ τὸν σταυρωθέντα καὶ τὴν τόλμαν τὴν παράνομον ἐκείνην. Πόθεν τοῦτο δῆλον, φησίν; Ἀφ´ ὧν πρὸ τούτου μὲν ἀσεβοῦντες, πάντων ἐπετυγχάνετε, νῦν δὲ δοκοῦντες ἐπιεικέστερον ζῇν μετὰ τὸν σταυρὸν, μείζονα ὑπομένετε τιμωρίαν, καὶ οὐδενὸς ἀπολαύετε τῶν προτέρων.

Traduction française :

[6,4] Mais d'autres raisons encore prouvent que c'est moins par leurs propres forces que par le courroux de Dieu et par son abandon, que les empereurs romains ont fait ce qu'ils ont fait : car si votre désastre était l'ouvrage des hommes, votre dégradation aurait dû s'arrêter là, et ne pas aller plus avant. En effet, je suppose avec vous que ce sont les hommes qui ont abattu vos murailles, ruiné votre ville, renversé votre autel, sont-ce donc aussi les hommes qui ont fait taire les prophètes, qui vous ont ravi la grâce de l'Esprit-Saint, qui vous ont dépouillé d'autres privilèges augustes, par exemple, des oracles qui sortaient du propitiatoire, de la vertu particulière de l'onction, des signes que donnaient les ornements du souverain pontife ? Car si quelques institutions de la religion judaïque avaient pour auteurs de simples mortels, le plus grand nombre et les plus respectables venaient de Dieu même. Je m'explique. Dieu avait permis qu'on lui fit des sacrifices : l'autel, le bois, le glaive, le prêtre, étaient l'oeuvre de l'homme, mais le feu qui devait briller dans le sanctuaire et consumer les victimes, avait une origine céleste. Non, ce n'était pas l'homme qui faisait descendre le feu dans le temple, mais une flamme envoyée du ciel venait achever le sacrifice; et lorsqu'il fallait être instruit de quelque événement futur, une voix, sortie du propitiatoire et du milieu des chérubins, se faisait entendre pour annoncer l'avenir. Les pierres précieuses, que le souverain pontife portait sur sa poitrine, étaient aussi un présage, un signe de l'avenir, lorsqu'elles jetaient un certain éclat ; de plus, quand il fallait consacrer un pontife, la grâce de l'Esprit-Saint venait pénétrer l'huile qui servait à la consécration. Les prophètes n'étaient que les ministres de la vertu merveilleuse communiquée à l'huile qui consacrait les prêtres; souvent même un nuage et une fumée remplissaient tout le sanctuaire. Afin donc que les Juifs ne ferment pas les yeux à la vérité, afin qu'ils n'attribuent pas aux hommes leur entière destruction, non seulement le Seigneur a permis la ruine totale de leur ville et de leur temple, il a fait encore disparaître ces prodiges qui ne pouvaient venir que du ciel: la flamme qui consumait la victime, la voix qui se faisait entendre du propitiatoire, l'éclat dont brillait la poitrine du grand prêtre, et tous les autres de même nature. Ainsi lorsque les Juifs vous diront : Ce sont les hommes qui nous ont fait la guerre, ce sont les hommes qui ont ruiné notre puissance; répondez-leur : Les hommes ne vous auraient jamais fait la guerre si Dieu ne l'eût permis. Ce sont les hommes qui ont renversé vos murailles, à la bonne heure; mais sont-ce les hommes qui ont empêché la flamme de descendre d'en-haut, qui ont étouffé la voix qui partait du propitiatoire, qui ont éteint l'éclat dont brillait la poitrine du souverain pontife, qui ont arrêté l'effet de l'onction sacerdotale ? en un mot, sont-ce les hommes qui vous ont ravi tous vos autres privilèges ? n'est-ce pas Dieu qui les a fait cesser? la chose n'est-elle pas évidente ? Et pourquoi les a-t-il fait cesser? n'est-il pas manifeste que c'est parce qu'il vous haïssait, parce qu'il vous avait rejetés absolument ? Non, disent-ils ; mais comme nous n'avons plus notre ville principale, voilà pourquoi nous ne jouissons plus de nos privilèges. Et pourquoi n'avez-vous plus votre ville principale? n'est-ce point parce que Dieu vous a abandonnés ? Ou plutôt, afin de confondre encore davantage leur impudence, et de leur fermer entièrement la bouche, prouvons par les divines Ecritures, que ce n'est pas la destruction du temple qui a fait cesser les prophéties, mais le courroux de Dieu, plus irrité contre les Juifs pour les fureurs exercées contre le Christ que pour l'adoration du veau d'or; car enfin lorsque Moïse prophétisait, il n'y avait ni temple ni autel, et quoique les Juifs commissent sans cesse mille impiétés, le don des prophéties ne cessa point; mais sans parler de ce grand homme, de cette âme courageuse, on vit alors paraître soixante-dix prophètes. Ce n'est pas tout : lorsque les Juifs eurent un temple et toutes les cérémonies du culte, et, qu'ensuite ce temple fut brûlé et toutes les cérémonies interrompues, Daniel et Ezéchiel transportés à Babylone, sans voir le Saint des saints, sans être près de l'autel, dans un pays de barbares, au milieu d'hommes impurs et sacrilèges, étaient remplis de l'Esprit de Dieu; ils annonçaient l'avenir, ils publiaient des événements et en plus grand nombre et beaucoup plus extraordinaires, ils avaient enfin toutes les visions divines dont ils pouvaient être favorisés. Pourquoi donc n'avez-vous plus de prophètes? n'est-il pas clair que c'est parce que le Seigneur vous a rejetés? Et pourquoi vous a-t-il rejetés ? n'est-il pas évident que c'est à cause de Celui que vous avez crucifié, à cause des attentats horribles que vous avez commis contre le Christ? Et qu'est-ce qui le prouve, direz-vous? C'est qu'auparavant, malgré vos impiétés, vous jouissiez de tous vos privilèges les plus augustes; et que, depuis que vous avez crucifié Jésus, quoique votre conduite paraisse plus régulière, loin de jouir de ces mêmes privilèges, vous subissez même des peines plus rigoureuses que par le passé.





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Dernière mise à jour : 23/04/2009