HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Discours contre les juifs (VI)

Chapitre 1

  Chapitre 1

[6,0] Τῇ προτεραίᾳ μακρὰν ὁμιλίαν εἰπὼν κατὰ Ἰουδαίων καὶ βράγχῳ κατασχεθεὶς ἀπὸ τοῦ μήκους τῶν εἰρημένων, νῦν ταύτην εἶπεν. Λόγος ἕκτος. [6,0] DISCOURS CONTRE LES JUIFS. SIXIÈME DISCOURS.
[6,1] (p. 903) αʹ. Τὰ θηρία ἕως μὲν ἂν τὰς ὕλας νέμηται, καὶ τῆς πρὸς ἀνθρώπους μάχης ἀμελέτητα ὄντα τυγχάνῃ, ἡμερώτερά πώς ἐστι καὶ πραότερα· ἐπειδὰν δὲ αὐτὰ λαβόντες οἱ κυνηγέται εἰς τὰς πόλεις ἀγάγωσι, καὶ κατακλείσαντες πρὸς τὸν τῶν θηριομάχων διεγείρωσι πόλεμον, εἶτα ἐπιπηδήσαντα σαρκὸς ἀπογεύσηται καὶ αἷμα ἀνθρώπινον πίῃ, οὐκ ἂν ῥᾳδίως ταύτης ἀποσταίη λοιπὸν τῆς θοίνης, ἀλλὰ μετὰ πολλῆς ἐπὶ ταύτην τρέχει τὴν τράπεζαν τῆς ἐπιθυμίας. Τοῦτο δὴ καὶ ἡμεῖς πεπόνθαμεν. Ἐπειδὴ γὰρ τῆς πρὸς Ἰουδαίους ἡψάμεθα μάχης, καὶ ἐπιπηδήσαντες αὐτῶν ταῖς ἀναισχύντοις ἀντιῤῥήσεσι, τοὺς λογισμοὺς αὐτῶν καθείλομεν, καὶ πᾶν ὕψωμα ἐπαιρόμενον κατὰ τῆς γνώσεως τοῦ Θεοῦ, καὶ τὰ νοήματα ἐξῃχμαλωτίσαμεν εἰς τὴν ὑπακοὴν τοῦ Χριστοῦ, ἐπιθυμίαν πλείονά πως ἐσχήκαμεν τῶν πρὸς ἐκείνους πολέμων. Ἀλλὰ τί πάθω; Ὁρᾶτέ μοι τὴν φωνὴν ἀσθενεστέραν γενομένην, καὶ πρὸς τοσοῦτον πάλιν μῆκος ἀρκεῖν οὐ δυναμένην· καὶ ταυτό μοι δοκῶ πάσχειν νῦν, οἷον ἂν εἴ τις στρατιώτης κατακόψας τινὰς τῶν ἀντιπάλων, καὶ μετὰ πολλοῦ τοῦ θυμοῦ τῇ φάλαγγι τῶν ἐχθρῶν (p. 904) ἐπιπεσὼν, καὶ πολλὰ σώματα κατενεγκὼν, εἶτα διακλάσας τὸ ξίφος, μετὰ ἀθυμίας πρὸς τοὺς ἑαυτοῦ πάλιν ἐπαναστρέφοι. Μᾶλλον δὲ τὸ ἡμέτερον χαλεπώτερον πάθος. Στρατιώτῃ μὲν γὰρ διακλάσαντι τὸ ξίφος ἔξεστι παρ´ ἑτέρου τινὸς τῶν ἑστώτων ἁρπάσαι καὶ τῷ θυμῷ χρήσασθαι, καὶ τὴν προθυμίαν ἐπιδείξασθαι τὴν πολλήν· φωνῆς δὲ καμούσης, παρ´ ἑτέρου φωνὴν λαβεῖν οὐκ ἔνι. Τί οὖν; ὑποστρέψομεν καὶ ἡμεῖς; Ἀλλ´ οὐκ ἐπιτρέπει τῆς ὑμετέρας ἀγάπης τυραννίς. Αἰδοῦμαι καὶ τοῦ πατρὸς τὴν παρουσίαν, αἰδοῦμαι δὲ καὶ τὴν ὑμετέραν προθυμίαν. Διὸ δὴ καὶ τοῖς ὑπὲρ δύναμιν ἐπιχειρῆσαι πειράσομαι, ταῖς εὐχαῖς τούτου καὶ τῇ ὑμετέρᾳ τὸ πᾶν ἐπιῤῥίψας ἀγάπῃ. Μηδεὶς δὲ ὑμῶν ἀκαιρίαν καταγινωσκέτω τοῦ λόγου, εἰ, τῶν μαρτύρων ἡμᾶς καλεσάντων τήμερον, ἡμεῖς τὴν διήγησιν τῶν ἐκείνων ἄθλων ἀφέντες, πρὸς Ἰουδαίους ἀποδυόμεθα· καὶ γὰρ ἐκείνοις ποθεινότερος οὗτος λόγος· ἀπὸ γὰρ τῶν ἡμετέρων ἐγκωμίων οὐδὲν ἂν αὐτοὶ λαμπρότεροι γένοιντο. Τί γὰρ ἂν δέοιντο τῆς ἡμετέρας γλώττης, ὧν καὶ τὰ παλαίσματα ὑπὲρ τὴν θνητὴν φύσιν ἐστὶ, καὶ τὰ ἔπαθλα ὑπὲρ δύναμιν καὶ διάνοιαν; Κατεγέλασαν τῆς παρούσης ζωῆς, κατεπάτησαν βασανιστήρια καὶ κολάσεις, ὑπερεῖδον θανάτου, πρὸς τὸν οὐρανὸν ἐπτερώθησαν, ἀπηλλάγησαν τῆς ζάλης τῶν βιωτικῶν πραγμάτων, εἰς (p. 905) τὸν εὔδιον κατέπλευσαν λιμένα, οὐ χρυσὸν καὶ ἄργυρον καὶ ἱμάτια πολυτελῆ, ἀλλὰ θησαυροὺς ἀσύλους ἐπιφερόμενοι, ὑπομονὴν, ἀνδρείαν καὶ ἀγάπην. Εἰς τὸν Παύλου τελοῦσι χορὸν νῦν, πρὸ τῶν στεφάνων αὐτῶν πτερούμενοι τῇ προσδοκίᾳ τῶν στεφάνων, καὶ τὸ τοῦ μέλλοντος ἄδηλον λοιπὸν διαφυγόντες. Τί οὖν ἂν δέοιντο τῶν ἡμετέρων οὗτοι λόγων; Διὰ τοῦτο αὕτη ποθεινοτέρα αὐτοῖς ὑπόθεσις. Ἀπὸ μὲν γὰρ τῶν ἡμετέρων ἐγκωμίων, ὅπερ ἔφθην εἰπὼν, οὐδὲν αὐτοῖς εἰς τὴν οἰκείαν δόξαν ἔσται πλέον· ἀπὸ δὲ τῶν κατὰ Ἰουδαίων ἀγώνων πολλὴ γένοιτ´ ἂν αὐτοῖς ἡδονὴ, καὶ σφόδρα ἂν τούτων μάλιστα ἐπακούσαιεν τῶν λόγων τῶν ὑπὲρ τῆς δόξης τοῦ Θεοῦ λεγομένων. Ἰουδαίους γὰρ μάλιστα μισοῦσιν οἱ μάρτυρες, ἐπειδὴ τὸν ὑπ´ ἐκείνων σταυρωθέντα σφόδρα ἐφίλησαν. Οὗτοι μὲν γὰρ ἔλεγον, Τὸ αἷμα αὐτοῦ ἐφ´ ἡμᾶς καὶ ἐπὶ τὰ τέκνα ἡμῶν· ἐκεῖνοι δὲ καὶ τὸ αἷμα τὸ ἑαυτῶν ἐξέχεαν διὰ τὸν ὑπ´ ἐκείνων ἀναιρεθέντα. Ὥστε ἡδέως ἂν τούτων ἐπακούσαιεν τῶν λόγων. [6,1] Tant que les bêtes sauvages habitent les forêts, tant qu'elles ne sont pas encore accoutumées à combattre contre les hommes, elles sont moins âpres et moins cruelles. Mais lorsque, prises par les chasseurs, elles sont amenées dans les villes, lorsqu'enfermées dans des cages on les anime contre les misérables exposés à leur férocité, et qu'élancées contre eux elles ont goûté de leur chair et bu le sang humain, elles ne se privent pas aisément, par la suite, d'un pareil mets, elles y courent avec une avidité extrême. C'est ce que nous éprouvons maintenant. Après avoir déjà combattu contre les Juifs, après avoir attaqué avec force leurs objections impudentes, détruit leurs raisonnements, renversé toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, captivé les intelligences pour les soumettre à Jésus-Christ, nous avons un plus grand désir de recommencer le combat contre ces ennemis de notre foi. Mais que dois-je faire? Vous voyez vous-mêmes que ma voix affaiblie ne peut suffire à prononcer un long discours : je suis comme un guerrier qui, animé par la défaite de quelques-uns de ses adversaires, se jette dans les plus épais bataillons des ennemis, mais qui, après en avoir tué plusieurs, voyant son épée brisée, affligé de ce contre-temps, se retire au milieu des siens. Ou plutôt ma situation est beaucoup plus embarrassante : un guerrier dont l'épée est brisée, peut saisir celle de quelqu'un de sa troupe, se livrer à son ardeur et continuer de signaler son courage; au lieu que celui qui a parlé, et dont la voix est affaiblie, ne peut emprunter celle d'un autre. Quoi donc ! nous retirerons-nous sans avoir rien dit du sujet dont nous voulions vous entretenir? Mais votre empressement à nous entendre ne le permettrait pas : je respecte cet empressement, je respecte la présence de notre père. Je ferai donc des efforts au-dessus de mes forces, je céderai aux prières d'un saint pontife, et au zèle de tout ce peuple. Et qu'on ne regarde pas notre discours comme déplacé, parce qu'au lieu de nous occuper des martyrs qui nous appellent en ce jour, au lieu de célébrer leur triomphe, nous entrons en lice contre les Juifs. Non, il n'est pas de sujet qui puisse plaire aux martyrs autant que celui que nous allons traiter. Nos éloges ne pourraient rien ajouter à leur gloire. Eh ! quel besoin pourraient avoir de nos louanges des hommes dont les combats sont au-dessus de notre nature mortelle, dont les couronnes surpassent notre pouvoir et nos idées? Pleins de mépris pour la vie présente, bravant les tourments et la mort, ils ont pris leur essor vers le ciel ; affranchis de tous les flots des révolutions humaines, ils sont arrivés dans un port tranquille, non chargés d'or, d'argent et d'étoffes précieuses, mais enrichis de trésors que les brigands ne peuvent ravir; revêtus de patience, de force et de charité, ils sont parvenus au séjour du bienheureux Paul, animés par l'espérance de la couronne qu'ils ont enfin obtenue, et placés désormais hors des incertitudes de l'avenir. Qu'auraient-ils donc besoin de nos discours? et quel sujet pourrait leur plaire autant que celui qui va nous occuper? Nos éloges, je le répète, ne pourraient rien ajouter à leur gloire; mais ils ne doivent regarder qu'avec la plus grande satisfaction des combats livrés contre les Juifs; ils ne doivent écouter qu'avec un extrême contentement des discours prononcés à la gloire du Très-Haut. Les martyrs haïssent d'autant plus les Juifs, qu'ils ont plus d'amour pour celui qu'ils ont crucifié. Les Juifs disaient : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants (Matth. XXVII, 25) ; les martyrs ont répandu leur propre sang pour celui que les Juifs ont mis à mort. Ainsi ils ne doivent entendre qu'avec, plaisir les nouvelles raisons par lesquelles nous allons combattre ces ennemis de l'Evangile.


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Dernière mise à jour : 23/04/2009