[5,1] (p. 883) αʹ. Πόθεν ἡμῖν ἄρα πλείων ὁ σύλλογος γέγονε
σήμερον; Πρὸς τὴν ἀπαίτησιν τῆς ὑποσχέσεως ἀπηντήκατε
πάντως, καὶ τὸ ἀργύριον τὸ πεπυρωμένον, ὅπερ
ὑπεσχόμην καταβαλεῖν, ὑποδέξασθαι παρεγένεσθε. Τὰ
λόγια γὰρ, φησὶ, Κυρίου, λόγια ἁγνά· ἀργύριον
πεπυρωμένον δοκίμιον τῇ γῇ. Εὐλογητὸς ὁ Θεὸς,
ὁ τοσαύτην ὑμῖν περὶ τὴν πνευματικὴν ἀκρόασιν
ἐπιθυμίαν ἐνθείς. Καθάπερ γὰρ οἱ φίλοινοι καὶ φιλοπόται,
ἀνιστάμενοι καθ´ ἑκάστην ἡμέραν περιεργάζονται καὶ
πολυπραγμονοῦσι ποῦ πότοι, καὶ συμπόσια,
καὶ δεῖπνα, καὶ κῶμοι, καὶ μέθαι, καὶ φιάλαι,
καὶ κρατῆρες, καὶ ποτήρια· οὕτω δὴ καὶ ὑμεῖς καθ´
ἑκάστην ἡμέραν ἀνιστάμενοι περιεργάζεσθε, ποῦ
παραίνεσις, καὶ συμβουλὴ, καὶ παράκλησις, καὶ διδασκαλία,
καὶ λόγος εἰς δόξαν Χριστοῦ συντείνων. Διὰ
ταῦτα καὶ ἡμεῖς αὐτοὶ προθυμότερον ταύτης ἁπτόμεθα
τῆς ὑποθέσεως, καὶ, ἅπερ ὑπεσχόμεθα, μετὰ
πάσης κατατίθεμεν τῆς εὐγνωμοσύνης. Ἡ μὲν οὖν
πρὸς Ἰουδαίους μάχη τέλος ἔλαβε τὸ προσῆκον· καὶ
τὸ τρόπαιον ἕστηκε, καὶ ὁ στέφανος ἡμῖν ἀπήρτισται,
καὶ τὸ βραβεῖον ἡρπάσαμεν καὶ ἀπὸ τῆς
προτέρας διαλέξεως. Τὸ γὰρ σπουδαζόμενον ἦν ἡμῖν
ἀποδεῖξαι, ὅτι τὰ γινόμενα νῦν ὑπ´ αὐτῶν παρανομία τίς
ἐστι καὶ παράβασις, καὶ ἀνθρώπων πρὸς
Θεὸν μάχη καὶ πόλεμος· καὶ τοῦτο σὺν Θεῷ μετὰ
ἀκριβείας ἁπάσης ἀπεδείχθη. Εἰ γὰρ καὶ μέλλοιεν
ἀπολαμβάνειν τὴν ἑαυτῶν πόλιν, καὶ ἐπὶ τὴν προτέραν
ἐπανιέναι πολιτείαν, καὶ τὸν ναὸν ὁρᾷν ἀνιστάμενον,
ὅπερ οὐδέποτε ἔσται, οὐδὲ οὕτως ἔχουσί
τινα ἀπολογίαν ἐν τοῖς νῦν ὑπ´ αὐτῶν γινομένοις.
Ἐπεὶ καὶ οἱ παῖδες οἱ τρεῖς, καὶ Δανιὴλ, καὶ οἱ ἄλλοι ἅπαντες,
οἱ ἐπὶ τῆς αἰχμαλωσίας διατρίβοντες,
προσεδόκων ἀπολήψεσθαι τὴν ἑαυτῶν πόλιν, καὶ
μετὰ ἑβδομήκοντα ἔτη τὸ ἔδαφος ὄψεσθαι τῆς πατρίδος,
καὶ ἐν τοῖς νόμοις τοῖς προτέροις βιώσεσθαι· ἀλλ´
ὅμως καὶ φανερὰν ὑπόσχεσιν ἔχοντες καὶ ὡμολογημένην,
οὐδὲ οὕτως ἐτόλμων πρὸ τῆς ὑποσχέσεως καὶ τῆς
ἐπανόδου ποιῆσαί τι τῶν νομίμων ὧν οὗτοι ποιοῦσι
νῦν· οὕτω καὶ σὺ δυνήσῃ τὸν Ἰουδαῖον ἐπιστομίσαι.
Ἐρώτησον γὰρ αὐτὸν, τίνος ἕνεκεν νηστεύεις, οὐκ
ἔχων τὴν πόλιν; κἂν εἴπῃ, ὅτι Προσδοκῶ τὴν πόλιν
ἀπολαμβάνειν, εἰπὲ πρὸς αὐτόν· Οὐκοῦν ἕως ἂν ἀπολάβῃς ἡσύχαζε. Καὶ γὰρ οἱ ἅγιοι ἐκεῖνοι, ἕως ὅτε
πρὸς τὴν πατρίδα τὴν ἑαυτῶν ἐπανῆλθον,
οὐδὲν ἐτόλμων ποιεῖν ὧν σὺ ποιεῖς νῦν.
Ὅθεν δῆλον ὅτι παρανομεῖς νῦν, κἂν μέλλῃς τὴν πόλιν
ἀπολαμβάνειν, ὡς σὺ φῂς, καὶ τὰς πρὸς Θεὸν παραβαίνεις συνθήκας, καὶ τὴν πολιτείαν αὐτὴν ἐνυβρίζεις. Πρὸς μὲν οὖν τὸ
τὴν τῶν Ἰουδαίων ἀναισχυντίαν ἐπιστομίσαι, καὶ
δεῖξαι παρανομοῦντας αὐτοὺς, ἱκανὰ καὶ τὰ τῇ προτέρᾳ
διαλέξει πρὸς τὴν ἀγάπην ὑμῶν εἰρημένα.
Ἐπειδὴ δὲ οὐ τοῦτο ἐσπουδάκαμεν μόνον, ἐκείνων
ἀποῤῥάψαι τὰ στόματα, ἀλλὰ καὶ τὴν Ἐκκλησίαν
(p. 884) παιδεῦσαι μειζόνως τὰ οἰκεῖα δόγματα· φέρε ἐκ
περιουσίας καὶ τοῦτο ἀποδείξωμεν πάλιν, ὅτι οὔτε ἀναστήσεται
λοιπὸν ὁ ναὸς, οὐδὲ εἰς τὴν προτέραν ἐπανήξουσι
πολιτείαν. Οὕτω γὰρ ὑμεῖς τε ἀκριβέστερον
εἴσεσθε τὰ ἀποστολικὰ δόγματα, ἐκεῖνοί τε μειζόνως
ἀσεβοῦντες ἁλώσονται. Παρέξομεν δὲ μάρτυρα τούτων οὐκ ἄγγελον, οὐκ ἀρχάγγελον, ἀλλ´ αὐτὸν τὸν
τῆς οἰκουμένης ἁπάσης Δεσπότην, τὸν Κύριον ἡμῶν
Ἰησοῦν Χριστόν. Εἰσελθὼν γὰρ εἰς τὰ Ἱεροσόλυμα,
καὶ τὸν ναὸν ἰδὼν, ἔλεγεν, ὅτι Ἔσται Ἱερουσαλὴμ
πατουμένη ὑπὸ ἐθνῶν πολλῶν, ἕως οὗ πληρωθῶσι καιροὶ
ἐθνῶν πολλῶν, τὸν μέχρι συντελείας
λέγων χρόνον. Καὶ πάλιν περὶ τοῦ ναοῦ ταῦτα ἠπείλησε,
τοῖς μαθηταῖς εἰπών· Οὐ μὴ μείνῃ λίθος ἐπὶ
λίθον ἐν τῷ τόπῳ τούτῳ, ἕως οὗ καταλυθῇ, τὸν ἀφανισμὸν
τὸν παντελῆ καὶ τὴν ἐρήμωσιν προαναφωνῶν
τὴν εἰς τέλος. Ἀλλ´ ὁ Ἰουδαῖος παραγράφεται τὴν
μαρτυρίαν πάντως, καὶ οὐκ ἀνέχεται τῶν εἰρημένων.
Ἐχθρὸς γὰρ, φησὶν, ἐστὶν ἐμὸς ὁ ταῦτα λέγων· ἐγὼ
αὐτὸν ἐσταύρωσα, καὶ πῶς αὐτοῦ παραδέξομαι τὴν
μαρτυρίαν; Τοῦτο γάρ ἐστι τὸ θαυμαστὸν, ὦ Ἰουδαῖε,
ὅτι ὃν ἐσταύρωσας, μετὰ τὸ σταυρωθῆναι τότε σου
τὴν πόλιν καθεῖλε, τότε σου τὸν δῆμον διεσκόρπισε,
τότε τὸ ἔθνος πανταχοῦ διέσπειρε· διδάσκων ὅτι
ἀνέστη καὶ ζῇ, καὶ νῦν ἐστιν ἐν τοῖς οὐρανοῖς.
Ἐπειδὴ γὰρ διὰ τῶν εὐεργεσιῶν
οὐκ ἠθέλησας αὐτοῦ γνῶναι τὴν δύναμιν,
διὰ τῶν κολάσεων καὶ τῶν τιμωριῶν
ἐπαίδευσέ σε τὴν ἄμαχον αὐτοῦ καὶ ἀκαταγώνιστον ἰσχύν.
Ἀλλ´ οὐδὲ οὕτω πιστεύεις, οὐδὲ νομίζεις αὐτὸν εἶναι Θεὸν,
καὶ τῆς οἰκουμένης ἁπάσης
Δεσπότην, ἀλλ´ ἄνθρωπον ἕνα τῶν πολλῶν. Φέρε οὖν,
ὡς ἐπ´ ἀνθρώπῳ ποιησώμεθα τὴν ἐξέτασιν. Πῶς δὲ
ἐπ´ ἀνθρώπων ποιούμεθα τὴν ἐξέτασιν; Ὅταν ἴδωμέν τινας
ἀνθρώπους ἐν ἅπασιν ἀληθεύοντας, καὶ
μηδὲν μηδαμοῦ ψευδομένους, κἂν ἐχθροὶ τυγχάνοντες
ὦσι, καὶ νοῦν ἔχωμεν, δεχόμεθα τὰ ὑπ´ αὐτῶν λεγόμενα·
ὥσπερ οὖν ὅταν ἴδωμεν ψευδομένους, κἂν
ἀληθεύωσιν ἔν τισιν, οὐδὲ ἐκεῖνα ῥᾳδίως παραδεχόμεθα.
| [5,1] D'où vient donc qu'aujourd'hui je vois un plus nombreux auditoire? Sans doute,
vous êtes tous accourus en foule pour demander que j'acquitte ma promesse, pour recevoir de
moi cet argent purifié par le feu que je me suis engagé de vous payer. Les paroles du
Seigneur, dit le Prophète, sont des paroles pures et chastes; c'est un argent raffiné, et purifié
par le feu. (Ps. II, 7) Béni soit Dieu, qui vous inspire une si grande ardeur pour entendre les
discours spirituels ! Des hommes livrés au plaisir s'inquiètent tous les jours où ils trouveront
une table somptueuse, qui offre une grande abondance de mets et de vins exquis, et où
retentissent les éclats d'une joie profane. Vous, au contraire, à peine êtes-vous levés, que vous
vous informez avec inquiétude où il y aura des instructions chrétiennes, où l'on entendra des
discours qui célèbrent la gloire du Fils de Dieu. Plus nous vous voyons ardents à entendre nos
paroles, plus nous le sommes aussi nous-même à nous acquitter de notre promesse.
Le combat que nous avons engagé contre les Juifs, a eu toute l'issue heureuse que nous
pouvions espérer. Nous avons obtenu la couronne, nous avons remporté le prix dans
l'assemblée précédente. Nous avions à coeur de prouver que les observances actuelles des
Juifs ne sont que des prévarications, des attentats contre la Loi, une guerre faite par l'homme à
Dieu même; et avec la grâce du Seigneur nous avons porté la preuve au dernier degré
d'évidence. Quand les Juifs devraient recouvrer leur ville, reprendre leur ancien état, et voir
relever leur temple (ce qui ne sera jamais), ce ne serait pas une raison pour autoriser leur
conduite. Les trois enfants de Babylone, Daniel, et tous les autres Juifs qui gémissaient dans
la captivité, s'attendaient à recouvrer leur ville après soixante-dix ans, à revoir le sol de leur
patrie, et à vivre suivant leurs anciennes lois : ils en avaient la promesse, et une promesse bien
précise; cependant, avant qu'elle fût accomplie et qu'ils fussent de retour, ils n'osaient pas
suivre leurs anciens usages, comme font aujourd'hui les Juifs. Vous pourriez donc fermer la
bouche à ceux - ci en leur faisant cette question : Pourquoi pratiquez-vous les jeûnes qui
anciennement précédaient vos fêtes, lorsque vous n'avez pas même de ville? S'ils répondent
qu'ils s'attendent à recouvrer leur ville, répliquez-leur : Abstenez-vous donc jusqu'à ce que
vous l'ayez recouvrée, puisque les saints, dont nous parlions tout à l'heure, n'osaient rien faire
de ce que vous faites maintenant jusqu'à ce qu'ils fussent revenus dans leur patrie. D'où il est
clair que vous êtes infracteurs de la Loi; et que, quand vous devriez recouvrer votre ville,
comme vous dites, vous violez votre alliance avec Dieu, vous outragez l'état même dont vous
êtes déchus.
Je vous ai parlé suffisamment, mes frères, dans la précédente assemblée, pour
confondre l'opiniâtreté des Juifs, et leur montrer qu'ils enfreignent la Loi; mais puisque nous
n'avons pas cherché seulement à leur fermer la bouche, mais à confirmer les fidèles dans les
dogmes dont ils sont persuadés, nous allons prouver aux Juifs par surcroît que leur temple ne
sera plus rétabli, et qu'ils ne reprendront jamais leur ancien état. Par là, vous serez plus
assurés des croyances que vous avez reçues des Apôtres, et les Juifs seront plus convaincus
d'impiété.
Nous produirons pour témoin de ce que nous avançons, non un ange, non un archange,
mais le Souverain même du monde, Jésus-Christ Notre-Seigneur. Lorsqu'il entra dans
Jérusalem et qu'il vit le temple, il s'écria que Jérusalem serait foulée aux pieds par les Gentils,
jusqu'à ce que le temps de beaucoup de peuples fût accompli (Luc, XXI, 24), c'est-à-dire
jusqu'à la consommation des siècles. Et ensuite faisant des menaces contre le temple, il dit à
ses disciples : Il ne restera pas dans ce lieu pierre sur pierre qui ne soit démolie (Matth. XXIV, 2), annonçant par là une destruction entière et une désolation immense. Mais les Juifs
rejettent ce témoignage, ils n'admettent point cette preuve. C'est notre ennemi, disent-ils, qui
fait cette menace, nous l'avons crucifié, comment recevrions-nous son témoignage? Mais ce
qu'il y a d'étonnant, ô Juifs ! c'est que celui même que vous avez crucifié, après son
crucifiement ait ruiné votre ville, détruit votre peuple, dispersé votre nation par toute la terre,
apprenant, par cet acte de puissance, qu'il est ressuscité, qu'il vit, qu'il est maintenant dans les
cieux. Vous n'avez pu voulu reconnaître sa divinité par des bienfaits, il vous prouve sa force
invincible par des peines et des châtiments. Mais vous ne croyez pas encore en son nom, vous
ne le regardez pas comme un Dieu, comme le Maître du monde, vous ne voyez en lui qu'un
homme comme un autre. Eh bien ! raisonnons de lui comme si c'était un simple homme. Et
comment raisonne-t-on par rapport aux hommes? Lorsqu'on en voit qui disent la vérité en
tout, qui ne mentent en rien, quand on serait leur ennemi, si l'on a du bon sens, on croit à leurs
paroles; au contraire, si on les surprend à mentir, on est disposé à rejeter tout ce qu'ils disent,
quand même ils diraient la vérité dans quelques points.
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