HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Discours contre les juifs (IV)

τὴν



Texte grec :

[4,2] βʹ. Καὶ ἵνα μάθῃς ὅτι τοῦτό ἐστιν ἀληθὲς, ἄκουσον· βασιλέα τινά ποτε τῶν Σύρων λαβὼν ὁ Ἀχαὰβ, παρὰ τὸ τῷ Θεῷ δοκοῦν αὐτὸν ἔσωσε, καὶ προσεδρίας ἀπολαῦσαι ἐποίησε, καὶ μετὰ πολλῆς ἀπέπεμψε τῆς τιμῆς. Εἶτα προφήτης τις παραγενόμενος εἶπε πρὸς τὸν πλησίον αὐτοῦ· Ἐν λόγῳ Κυρίου πάταξον δή με. Καὶ οὐκ ἠθέλησεν ὁ ἄνθρωπος πατάξαι αὐτόν. Καὶ εἶπε πρὸς αὐτόν· Ἀνθ´ ὧν οὐχ ὑπήκουσας τῆς φωνῆς Κυρίου, ἰδοὺ σὺ ἀποτρέχεις ἀπ´ ἐμοῦ, καὶ πατάξει σε ὁ λέων. Καὶ ἀπῆλθεν ἀπ´ αὐτοῦ, καὶ εὗρεν αὐτὸν ὁ λέων, καὶ ἐπάταξεν αὐτόν. Καὶ εὑρίσκει ἄνθρωπον ἄλλον, καὶ εἶπε· Πάταξον δή με. Καὶ ἐπάταξεν αὐτὸν ὁ ἄνθρωπος, καὶ συνέτριψεν αὐτὸν, καὶ κατεδήσατο τὸ πρόσωπον ἑαυτοῦ. Τί τούτου γένοιτ´ ἂν παραδοξότερον; Ὁ τυπτήσας τὸν προφήτην ἐσώθη, καὶ ὁ φεισάμενος ἐκολάζετο, ἵνα μάθῃς ὅτι Θεοῦ προστάττοντος οὐ δεῖ περιεργάζεσθαι τὴν φύσιν τῶν γινομένων, ἀλλὰ πείθεσθαι μόνον. Ἵνα γὰρ μὴ τὸν προφήτην αἰδεσθεὶς φείσηται ὁ πρότερος, οὐχ ἁπλῶς εἶπεν αὐτῷ· Πάταξόν με, ἀλλ´, Ἐν λόγῳ Κυρίου· τουτέστιν, Ὁ Θεὸς ἐπέταξε, μηδὲν περαιτέρω ζήτει· βασιλεύς ἐστιν ὁ νομοθετῶν· αἰδέσθητι τοῦ κελεύοντος τὸ ἀξίωμα, καὶ μετὰ πάσης ὑπάκουε τῆς προθυμίας. Ἀλλ´ οὐκ ἠνέσχετο· διὰ τοῦτο δίκην ἔδωκε τὴν ἐσχάτην, τοῖς μετὰ ταῦτα δι´ ὧν ἔπαθε παραινῶν, ἅπερ ἂν ὁ Θεὸς ἐπιτάξῃ, πάντα εἴκειν καὶ πείθεσθαι. Εἶτα ἐπειδὴ ἐπάταξεν αὐτὸν ὁ δεύτερος ἐκεῖνος καὶ συνέτριψε, περιέδησε τὴν κεφαλὴν ἑαυτοῦ τελαμῶνι, καὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς ἀπέκρυψε, καὶ ἄδηλον ἑαυτὸν κατέστησε. Τίνος οὖν ἕνεκεν τοῦτο ἐποίησεν; Ἔμελλεν ἐλέγχειν τὸν βασιλέα, καὶ καταψηφίζεσθαι κατ´ αὐτοῦ, διὰ τὴν σωτηρίαν τοῦ Σύρων βασιλέως. Ἐπεὶ οὖν ἀεὶ πρὸς τοὺς προφήτας ἀπεχθῶς εἶχεν ἐκεῖνος, ἀσεβὴς ὢν, ἵνα μὴ ἰδὼν αὐτὸν ἀπὸ τῆς ὄψεως ἀπελάσῃ, εἶτα ἀπελάσας μὴ δέξηται τὴν διόρθωσιν, κρύπτει καὶ τὸ πρόσωπον ἑαυτοῦ καὶ τὴν τοῦ πράγματος διήγησιν, ὥστε καὶ περιγενέσθαι λέγων, καὶ ἐν οἷς ἐβούλετο ἐκεῖνον συνομολογοῦντα λαβεῖν. Ἐπειδὴ γὰρ ὁ βασιλεὺς παρεπορεύετο, ἐβόησε (p. 874) πρὸς αὐτὸν καὶ εἶπεν· Ὁ δοῦλός σου ἐξῆλθεν ἐπὶ τὴν στρατείαν τοῦ πολέμου, καὶ ἰδοὺ ἀνὴρ εἰσήγαγεν ἄνδρα πρός με, καὶ εἶπέ μοι· Φύλαξόν μοι τοῦτον· καὶ ἔσται ἐὰν ἐκπηδῶν ἐκπηδήσῃ, ἔσται ἡ ψυχή σου ἀντὶ τῆς ψυχῆς αὐτοῦ, ἢ τάλαντον ἀργυρίου τίσῃ. Καὶ ἐγένετο ὡς ὁ δοῦλός σου περιεβλέπετο ὧδε καὶ ὧδε· καὶ ἰδοὺ αὐτὸς οὐκ ἦν. Καὶ εἶπε πρὸς αὐτὸν ὁ βασιλεὺς Ἰσραήλ· Ἰδοὺ σὺ δικαστὴς παρ´ ἐμοί· ἐφόνευσας. Καὶ ἔσπευσε, καὶ ἀφεῖλε τὸν τελαμῶνα ἀπὸ τῶν ὀφθαλμῶν αὐτοῦ, καὶ ἐπέγνω αὐτὸν ὁ βασιλεὺς Ἰσραὴλ, ὅτι ἀπὸ τῶν υἱῶν τῶν προφητῶν οὗτος, καὶ εἶπε πρὸς αὐτόν· Τάδε λέγει Κύριος· Ὅτι ἐξαπέστειλας σὺ ἄνδρα ὀλέθριον ἐκ τῆς χειρός σου, ἡ ψυχή σου ἀντὶ τῆς ψυχῆς αὐτοῦ, καὶ ὁ λαός σου ἀντὶ τοῦ λαοῦ αὐτοῦ. Ὁρᾷς πῶς οὐχ ὁ Θεὸς μόνον, ἀλλὰ καὶ οἱ ἄνθρωποι ταύτην ἔχουσι τὴν ψῆφον, οὐ τῇ φύσει τῶν πραγμάτων προσέχοντες, ἀλλὰ τῷ τέλει καὶ ταῖς αἰτίαις; Ἰδοὺ γοῦν καὶ ὁ βασιλεὺς αὐτῷ φησιν· Δικαστὴς σὺ παρ´ ἐμοί· ἐφόνευσας. Ἀνδροφόνος εἶ, φησὶν, ἐπειδὴ τὸν πολέμιον ἀφῆκας. Διὰ γὰρ τοῦτο καὶ ὁ προφήτης τὸν τελαμῶνα περιεβάλετο, καὶ ὡς ἐπ´ ἀλλοτρίου πράγματος τὴν δίκην εἰσήγαγεν, ἵνα μετὰ γνώμης ὀρθῆς τὴν ἀπόφασιν ὁ βασιλεὺς ἐξενέγκῃ· ὅπερ οὖν καὶ ἐγένετο. Ἐπειδὴ γὰρ κατεδίκασεν αὐτὸν, περιελὼν τὸν τελαμῶνα, φησὶν ὁ προφήτης· Ὅτι ἐξαπέστειλας σὺ ἄνδρα ὀλέθριον ἐκ τῆς χειρός σου, καὶ ἡ ψυχή σου ἀντὶ τῆς ψυχῆς αὐτοῦ, καὶ ὁ λαός σου ἀντὶ τοῦ λαοῦ αὐτοῦ. Εἶδες φιλανθρωπίας οἵαν ἔδωκε δίκην; καὶ ἀντὶ τῆς ἀκαίρου φειδοῦς οἵαν ὑπέμεινε τιμωρίαν; Καὶ οὗτος μὲν σώσας κολάζεται, ἕτερος δὲ φονεύσας ηὐδοκίμησεν. Ὁ γοῦν Φινεὲς δύο φόνους ἐργασάμενος ἐν μιᾷ καιροῦ ῥοπῇ, καὶ ἄνδρα μετὰ γυναικὸς ἀνελὼν, ἱερωσύνῃ τιμᾶται· οὕτως οὐ μόνον οὐκ ἐμόλυνε τὴν χεῖρα τῷ αἵματι, ἀλλὰ καὶ καθαρωτέραν εἰργάσατο. Ὅταν οὖν ἴδῃς τὸν μὲν τυπτήσαντα τὸν προφήτην σωζόμενον, τὸν δὲ μὴ τυπτήσαντα ἀπολλύμενον, καὶ τὸν μὲν φεισάμενον κολαζόμενον, τὸν δὲ μὴ φεισάμενον εὐδοκιμοῦντα, πανταχοῦ πρὸ τῆς φύσεως τῶν πραγμάτων τοῦ Θεοῦ τὰς ψήφους ἐξέταζε· κἂν εὕρῃς τι κατὰ τὸ δοκοῦν ἐκείνῳ γινόμενον, ἐκεῖνο ἀποδέχου μόνον.

Traduction française :

[4,2] Et afin que vous compreniez cette vérité, écoutez : Achab ayant, un jour, pris un roi des Syriens, lui conserva la vie contre la volonté de Dieu, lui fit partager son siège, et le renvoya avec beaucoup d'honneur. Alors, un prophète s'approchant dit à un de ses compagnons : Par l'ordre du Seigneur, frappe-moi. Et l'homme ne voulut pas le frapper. Le prophète lui dit : Parce que tu n'as pas écouté la parole du Seigneur, voilà que tu vas t'éloigner de moi, et le lion te tuera. Il le quitta, en effet, et le lion le trouva et le tua. Le prophète trouva un autre homme, et lui dit : Frappe-moi; et l'homme le frappa et le chargea de coups; alors il se banda le visage. (III Rois, XX, 35-38). Peut-on concevoir rien de plus étonnant? Celui qui a frappé le prophète a la vie sauve, et celui qui l'a épargné est puni. Sachez donc que, quand Dieu commande, il ne faut pas rechercher curieusement la nature des actions, mais seulement obéir. De peur, en effet, que le premier n'épargnât le prophète par respect, celui-ci ne lui dit pas simplement : Frappe-moi; mais : Par l'ordre du Seigneur; c'est-à-dire, Dieu a commandé, n'en demande pas davantage ; l'auteur de cet ordre, c'est le roi suprême, respecte la majesté de celui qui commande, et soumets-toi avec le plus grand empressement. Mais cet homme ne put s'y résoudre ; c'est pourquoi il subit le dernier châtiment, pour avertir tous les hommes qu'il faut céder et obéir toutes les fois que Dieu commande. Puis, quand le second l'eut frappé, et l'eut encore chargé de coups, le prophète s'enveloppa la tête d'un bandeau, se couvrit les yeux, et se rendit méconnaissable. Pourquoi agit-il de la sorte ? Parce que Dieu lui avait donné ordre de réprimander et de condamner Achab, coupable d'avoir sauvé la vie au roi des Syriens. Le prophète ne voulait pas être reconnu de ce prince impie qui, haïssant les prophètes, l'aurait éloigné de sa présence et l'aurait empêché de remplir sa mission. Voilà pourquoi le prophète cache son visage, use de dissimulation pour pouvoir parler au roi. En effet, le roi étant venu à passer, le prophète cria après lui et lui dit : Votre serviteur partit pour combattre dans l'armée; et voilà qu'un homme m'en amena un autre, et me dit : Gardez-le-moi ; s'il parvient à s'échapper, votre vie répondra de sa vie, ou vous paierez un talent d'argent. Or, il arriva que votre serviteur se mit à regarder çà et là, de tous côtés, et voilà que cet homme n'était plus là. Le roi d'Israël lui dit : Tu es juge toi-même en ma présence : tu as tué. Alors, le prophète se hâta d'ôter le bandeau de dessus ses yeux, et le roi d'Israël le reconnut pour être un des fils des prophètes, et celui-ci dit au roi : Voici ce que dit le Seigneur : Parce que vous avez renvoyé un homme digne de mort qui était en vos mains, votre vie répondra pour sa vie, et votre peuple pour son peuple. (III Rois, XX, 36 et suiv) Vous le voyez, les hommes, aussi bien que Dieu, ont égard dans leurs jugements, non à la nature des actions, mais à la fin et aux causes. Voilà donc, lui dit à son tour le roi, que tu es juge toi-même en ma présence : tu as tué. Tu as commis un homicide, puisque tu as laissé partir l'ennemi. Le stratagème dont le prophète s'était servi, avait pleinement réussi, il avait amené le roi à prononcer lui-même sa condamnation en croyant juger la cause d'un autre; ne se doutant pas qu'il était intéressé dans la question, il prononça une sentence parfaitement juste. Quand le roi eut prononcé, le prophète, découvrant son visage, dit : Parce que vous avez renvoyé un homme digne de mort qui était en vos mains, votre vie répondra pour sa vie, et votre peuple pour son peuple. Voyez-vous quel châtiment il subit pour son humanité, et quelle peine il endure pour une clémence inopportune? Celui-ci est puni pour avoir laissé la vie; et un autre reçoit l'approbation générale pour avoir donné la mort. Phinées commet deux meurtres d'un seul coup : il tue à la fois un homme et une femme, et il est honoré du sacerdoce (Nomb. XXV) ; loin de souiller sa main, le sang l'a rendue plus pure. Vous le voyez, celui qui avait frappé le prophète a eu la vie sauve, et celui qui n'avait pas voulu le frapper, périt; celui qui l'a épargné est châtié, et celui qui ne l'a pas épargné, reçoit l'approbation générale; considérez donc partout avec soin les arrêts de Dieu, avant d'examiner la nature des actions, et approuvez ce qui est conforme à la volonté divine, et rien que cela.





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Dernière mise à jour : 22/04/2009