Texte grec :
[1,1] (p. 843) αʹ. Ἐβουλόμην ὑμῖν ἀποδοῦναι τὰ λείψανα σήμερον
τῆς ὑποθέσεως, περὶ ἧς καὶ πρώην ὑμῖν διελέχθην,
καὶ δεῖξαι σαφέστερον, πῶς ἀκατάληπτός ἐστιν ὁ
Θεός. Περὶ γὰρ τούτου τῇ παρελθούσῃ Κυριακῇ τοὺς
πολλοὺς ἐκείνους καὶ μακροὺς ἐποιησάμεθα λόγους,
ὅτε καὶ μάρτυρας παρηγάγομεν τόν τε Ἡσαΐαν καὶ
τὸν Δαυῒδ καὶ τὸν Παῦλον. Ὁ μὲν γὰρ ἐβόα, Τὴν γενεὰν
αὐτοῦ τίς διηγήσεται; ὁ δὲ ηὐχαρίστει αὐτῷ
ὑπὲρ τῆς ἀκαταληψίας, λέγων· Ἐξομολογήσομαί
σοι, ὅτι φοβερῶς ἐθαυμαστώθης· θαυμάσια τὰ
ἔργα σου· καὶ πάλιν, Ἐθαυμαστώθη ἡ γνῶσίς σου
ἐξ ἐμοῦ, ἐκραταιώθη, οὐ μὴ δύνωμαι πρὸς αὐτήν.
Ὁ δὲ Παῦλος οὐκ εἰς αὐτὴν τῆς οὐσίας τὴν ἔρευναν
διακύψας, ἀλλ´ εἰς τὴν πρόνοιαν αὐτοῦ μόνην, μᾶλλον
δὲ καὶ αὐτῆς τῆς προνοίας μέρος μικρὸν ἀπολαβὼν,
ὃ περὶ τὴν τῶν ἐθνῶν κλῆσιν ἐπεδείξατο, ὥσπερ πέλαγος
ἀχανὲς καὶ ἀκατάληπτον ἰδὼν, οὕτως ἐβόησεν·
Ὦ βάθος πλούτου καὶ σοφίας καὶ γνώσεως Θεοῦ!
ὡς ἀνεξερεύνητα τὰ κρίματα αὐτοῦ, καὶ ἀνεξιχνίαστοι
αἱ ὁδοὶ αὐτοῦ! Καὶ ἦν μὲν ἱκανὴ ἡ διὰ
τούτων ἀπόδειξις· ἐγὼ δὲ οὐκ ἠρκέσθην τοῖς προφήταις,
οὐκ ἔστην μέχρι τῶν ἀποστόλων, ἀλλ´ ἀνέβην
εἰς τὸν οὐρανὸν, ἔδειξα ὑμῖν τὸν χορὸν τῶν ἀγγέλων
λέγοντα, Δόξα ἐν ὑψίστοις Θεῷ, καὶ ἐπὶ γῆς εἰρήνη,
ἐν ἀνθρώποις εὐδοκία. Ἠκούσατε τῶν σεραφεὶμ
πάλιν ἐκπληττομένων καὶ μετὰ φρίκης κραζόντων,
Ἅγιος, ἅγιος, ἅγιος Κύριος σαβαώθ· πλήρης
πᾶσα ἡ γῆ τῆς δόξης αὐτοῦ. Προσέθηκα καὶ
τὰ χερουβὶμ βοῶντα· Εὐλογημένη ἡ δόξα αὐτοῦ
(p. 844) ἐκ τοῦ τόπου αὐτοῦ. Κάτω τρεῖς μάρτυρες, ἄνω
τρεῖς μάρτυρες, τὸ ἀπρόσιτον τῆς τοῦ Θεοῦ δόξης
δηλοῦντες. Ἀναμφισβήτητος λοιπὸν ἡ ἀπόδειξις, καὶ
πολὺς ὁ κρότος ἐγίνετο, καὶ διεθερμαίνετο τὸ θέατρον,
καὶ ἐπυροῦτο ὁ σύλλογος. Ἐγὼ δὲ ἔχαιρον, οὐχ ὅτι
αὐτὸς ἐπῃνούμην, ἀλλ´ ὅτι ὁ Δεσπότης ὁ ἐμὸς ἐδοξάζετο.
Ὁ γὰρ κρότος ἐκεῖνος καὶ ὁ ἔπαινος τὸ φιλόθεον
τῆς ὑμετέρας ψυχῆς ἐνεδείκνυτο. Καὶ καθάπερ οἰκέται
φιλόστοργοι, ἐπειδὰν ἀκούσωσί τινος τὸν ἑαυτῶν
ἐπαινοῦντος δεσπότην, ἐκκαίονται τῷ πόθῳ περὶ τὸν
λέγοντα διὰ τὸ πρὸς τὸν δεσπότην φίλτρον, οὕτω καὶ
ὑμεῖς ἐποιήσατε τότε· τῇ τῶν κρότων ὑπερβολῇ τὴν
πολλὴν περὶ τὸν Δεσπότην ἐπεδείκνυσθε εὔνοιαν.
Ἐβουλόμην μὲν οὖν καὶ σήμερον ἐπαγωνίσασθαι
τοῖς παλαίσμασι τούτοις. Εἰ γὰρ οἱ ἐχθροὶ τῆς ἀληθείας
κόρον οὐ λαμβάνουσι βλασφημοῦντες τὸν εὐεργέτην,
πολλῷ μᾶλλον ἡμᾶς ἀκορέστως ἔχειν δεῖ πρὸς
εὐφημίαν τοῦ τῶν ὅλων Θεοῦ. Ἀλλὰ τί πάθω; Ἕτερον
νόσημα χαλεπώτατον τὴν ἡμετέραν γλῶσσαν πρὸς
ἰατρείαν καλεῖ, νόσημα ἐν τῷ σώματι τῆς Ἐκκλησίας
πεφυτευμένον. Δεῖ δὲ πρότερον τοῦτο ἀνασπάσαντας,
τότε φροντίσαι τῶν ἔξωθεν· πρότερον τοὺς οἰκείους θεραπεῦσαι,
καὶ τότε τῶν ἀλλοτρίων ἐπιμελήσασθαι.
Τί δέ ἐστι τὸ νόσημα; Ἑορταὶ τῶν ἀθλίων καὶ ταλαιπώρων
Ἰουδαίων μέλλουσι προσελαύνειν συνεχεῖς
καὶ ἐπάλληλοι, αἱ σάλπιγγες, αἱ σκηνοπηγίαι, αἱ
νηστεῖαι· καὶ πολλοὶ τῶν μεθ´ ἡμῶν τεταγμένων καὶ
τὰ ἡμέτερα λεγόντων φρονεῖν, οἱ μὲν ἐπὶ τὴν θέαν
ἀπαντῶσι τῶν ἑορτῶν, οἱ δὲ καὶ συνεορτάζουσι καὶ
τῶν νηστειῶν κοινωνοῦσι· καὶ τοῦτο τὸ πονηρὸν ἔθος
βούλομαι τῆς Ἐκκλησίας ἀπελάσαι νῦν. Οἱ μὲν γὰρ
(p. 845) πρὸς Ἀνομοίους λόγοι καὶ ἐν ἑτέρῳ δύνανται γενέσθαι
καιρῷ, καὶ οὐδεμία ἀπὸ τῆς ἀναβολῆς γένοιτ´
ἂν βλάβη· τοὺς δὲ τὰ Ἰουδαϊκὰ νοσοῦντας, εἰ μὴ νῦν
θεραπεύσαιμεν, ὅτε ἐγγὺς καὶ ἐπὶ θύραις εἰσὶν αἱ
τῶν Ἰουδαίων ἑορταὶ, δέδοικα μή ποτε ὑπὸ τῆς
ἀκαίρου συνηθείας καὶ τῆς πολλῆς ἀγνοίας μετάσχωσί
τινες τῆς παρανομίας ἐκείνων, καὶ μάταιοι λοιπὸν οἱ
περὶ τούτων ἡμῖν γένωνται λόγοι. Ἂν γὰρ μηδὲν
ἀκούσαντες σήμερον νηστεύσωσι μετ´ ἐκείνων, μετὰ
τὸ τελεσθῆναι τὴν ἁμαρτίαν, εἰκῆ λοιπὸν τὸ φάρμακον
ἐπιθήσομεν. Διόπερ ἐπείγομαι καὶ προκαταλαβεῖν.
Οὕτω καὶ ἰατροὶ ποιοῦσι· πρὸς τὰ κατεπείγοντα
καὶ ὀξύτατα τῶν νοσημάτων ἵστανται πρότερον· πάντως
δὲ συγγενὴς καὶ οὗτος ὁ ἀγὼν τῷ προτέρῳ.
Ἐπειδὴ γὰρ συγγενῆ τὰ τῆς ἀσεβείας Ἀνομοίοις καὶ
Ἰουδαίοις, συγγενῆ καὶ τὰ ἀγωνίσματα ἡμῖν γίνεται
τοῖς πρότερον τὰ νῦν. Καὶ γὰρ ὅπερ ἐνεκάλουν Ἰουδαῖοι,
τοῦτο ἐγκαλοῦσι καὶ Ἀνόμοιοι. Τί δὲ ἐνεκάλουν
ἐκεῖνοι; Ὅτι Πατέρα ἴδιον ἔλεγε τὸν Θεὸν, ἴσον ἑαυτὸν
ποιῶν τῷ Θεῷ. Τοῦτο ἐγκαλοῦσι καὶ οὗτοι, μᾶλλον
δὲ οὐκ ἐγκαλοῦσιν, ἀλλὰ καὶ ἐξαλείφουσι τὸ ῥητὸν
μετὰ τῆς διανοίας, εἰ καὶ μὴ τῇ χειρὶ, ἀλλὰ τῇ γνώμῃ.
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Traduction française :
[1,1] 1. Je me proposais de compléter aujourd'hui ce qui me reste à dire sur le sujet dont je
vous ai entretenus récemment, et de vous montrer avec plus d'évidence que Dieu est
incompréhensible. C'est sur ce sujet, en effet, que, dimanche dernier, je vous ai parlé
longuement et abondamment, en apportant le témoignage d'Isaïe, de David et de Paul. Qui
racontera sa génération (Isaïe, LIII, 8) ? s'écriait le premier. Le second lui rendait grâces de
ce qu'il est incompréhensible, en disant : Je vous louerai, parce que vous vous êtes montré
admirable d'une manière effrayante : admirables sont vos œuvres. (Ps. CXXXVIII, 14) Et
encore : Votre science est élevée d'une manière merveilleuse, au-dessus de moi : elle est si
sublime que je ne pourrai y atteindre. (Ibid. 6) Paul, lui, ne portait pas sa recherche sur
l'essence même de Dieu, mais, seulement sur sa providence, et encore n'embrassant que ce
seul petit point de la providence qu'il avait démontré dans la vocation des Gentils, et le voyant
comme une mer vaste et immense, il s'écriait : O profondeur de la richesse, de la sagesse et
de la science de Dieu! que ses jugements sont incompréhensibles et ses voies impénétrables!
(Rom. XI, 33)
Ces preuves, en vérité, étaient suffisantes ; cependant, je ne me suis pas contenté des
prophètes, je ne m'en suis pas tenu aux apôtres, j'ai monté dans le ciel, et je vous ai montré le
choeur des anges, qui disait : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre,
bienveillance aux hommes! (Luc, XI, 14) Vous avez entendu les séraphins crier encore dans
la stupeur et l'effroi : Saint, saint, saint, (280) le Seigneur des armées, toute la terre est pleine
de sa gloire ! (Is. VI, 3) J'y ai joint les chérubins s'écriant: Bénie soit sa gloire du lieu où il
réside. (Ezéch. III, 12) Sur la terre, trois témoins, trois témoins au ciel vous ont donc
démontré l'inaccessibilité de la gloire de Dieu. Aussi, la démonstration atteignit une éclatante
évidence, et les applaudissements étaient nombreux; la scène s'échauffait, et l'assemblée était
embrasée. Pour moi, je rendais grâces, non de ce qu'on me louait moi-même, mais de ce que
mon Maître était glorifié. Car, ces applaudissements et ces éloges montraient l'amour de vos
âmes pour Dieu. Des serviteurs sincèrement attachés à leur maître, ressentent aussi une vive
affection pour celui qu'ils entendent faire l'éloge de ce maître; ainsi avez-vous fait alors
l'ardeur de vos applaudissements a montré la grandeur de votre amour pour le divin Maître. Je
me proposais donc de livrer aujourd'hui encore les mêmes combats. Car, si les ennemis de la
vérité ne se rassasient pas de blasphémer contre le Bienfaiteur du genre humain, combien plus
faut-il que nous soyons enflammés du désir insatiable de publier la louange du Dieu de l'univers.
— Mais que faire ? Une autre maladie, la plus grave qui se puisse imaginer, demande
tous nos soins : il faut lui appliquer le remède de nos instructions; il s'agit d'une maladie qui
affecte le corps même de l'Eglise. Il faut la guérir avant tout; les malades du dehors viendront
ensuite. Nos premiers soins doivent être pour ceux de la famille, les étrangers n'y ont droit
qu'après.
Mais quelle est cette maladie ? Les fêtes de ces malheureux Juifs vont arriver; fêtes
continuelles, incessantes : les trompettes, les tabernacles, les jeûnes; et beaucoup de ceux qui
font avec nous une même société, qui disent avoir les mêmes sentiments que nous, assistent à
ces fêtes : les uns vont les voir, d'autres même y prennent part, et observent les jeûnes
judaïques. C'est cette coutume, perverse dont je veux délivrer l'Eglise maintenant. Car les
discours contre les Anoméens peuvent aussi bien se prononcer en un autre temps, sans que
vous ayez aucunement à souffrir de ce retard; mais nos frères, qui sont atteints du mal
judaïque, si on ne leur donnait des soins, maintenant que les fêtes des Juifs sont proches, et
que nous touchons à l'époque où elles se célèbrent, il serait à craindre que quelques-uns, par
suite d'une mauvaise habitude et d'une grande ignorance, ne participassent à leurs iniquités, et
dès lors à quoi serviraient nos discours? En effet, s'ils ne sont pas prévenus aujourd'hui, ils
jeûneront avec les Juifs, et quand le péché aura été commis, vainement viendrons-nous
appliquer le remède. C'est pourquoi je me hâte d'aller au-devant. Les médecins agissent de la
sorte ; les maladies les plus pressantes et les plus aiguës sont celles qu'ils attaquent d'abord. Il
y a, du reste, une affinité parfaite entre les deux controverses que nous soutenons. Il y a du
rapport entre l'impiété des Anoméens et celle des Juifs : il y en a par conséquent entre nos
combats précédents et ceux d'aujourd'hui. Les Anoméens se heurtent aujourd'hui contre la
même pierre d'achoppement où se sont brisés les Juifs. De quoi les Juifs accusaient-ils Jésus-Christ?
De dire que Dieu est son propre Père, se faisant ainsi lui-même égal à Dieu. (Jean, V, 18)
C'est la même chose que lui reprochent aujourd'hui les Anoméens, ou plutôt ce n'èst pas
un reproche qu'ils font, mais ils effacent les paroles et le sens des Ecritures, sinon de la main,
du moins par la pensée et la volonté.
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