Texte grec :
[1,6] ϛʹ. Καὶ ἵνα μάθητε, ὅτι οὐχ ἁγιάζει τὸν τόπον τὰ
βιβλία, ἀλλὰ βέβηλον ποιεῖ τῶν συνιόντων ἡ προαίρεσις,
ἱστορίαν ὑμῖν διηγήσομαι παλαιάν. Πτολεμαῖος
ὁ Φιλάδελφος τὰς πανταχόθεν βίβλους συναγαγὼν, καὶ
μαθὼν ὅτι καὶ παρὰ Ἰουδαίοις εἰσὶ γραφαὶ περὶ Θεοῦ
φιλοσοφοῦσαι, καὶ πολιτείας ἀρίστης, μεταπεμψάμενος
ἄνδρας ἐκ τῆς Ἰουδαίας, ἡρμήνευσεν αὐτὰς δι´
ἐκείνων, καὶ ἀπέθετο εἰς τὸ τοῦ Σεράπιδος ἱερόν·
καὶ γὰρ ἦν Ἕλλην ὁ ἀνήρ· καὶ μέχρι νῦν ἐκεῖ τῶν
προφητῶν αἱ ἑρμηνευθεῖσαι βίβλοι μένουσι.
Τί οὖν, ἅγιος ἔσται τοῦ Σεράπιδος ὁ ναὸς διὰ τὰ βιβλία; Μὴ
γένοιτο! ἀλλ´ ἐκεῖνα μὲν ἔχει τὴν οἰκείαν ἁγιότητα,
τῷ τόπῳ δὲ οὐ μεταδίδωσι, διὰ τὴν τῶν συνιόντων
ἐκεῖ μιαρίαν. Τὸ αὐτὸ τοίνυν καὶ περὶ τῆς συναγωγῆς
λογιστέον. Εἰ γὰρ καὶ μὴ εἴδωλον ἕστηκεν ἐκεῖ,
(p. 852) ἀλλὰ δαίμονες οἰκοῦσι τὸν τόπον. Καὶ τοῦτο οὐ περὶ
τῆς ἐνταῦθα λέγω συναγωγῆς μόνον, ἀλλὰ καὶ τῆς
ἐν Δάφνῃ· πονηρότερον γὰρ ἐκεῖ τὸ βάραθρον, ὃ
δὴ καλοῦσι Ματρώνης. Καὶ γὰρ πολλοὺς ἤκουσα
τῶν πιστῶν ἀναβαίνειν ἐκεῖ, καὶ παρακαθεύδειν
τῷ τόπῳ. Ἀλλὰ μὴ γένοιτό ποτε τούτους πιστοὺς
προσειπεῖν. Ἐμοὶ καὶ τὸ Ματρώνης καὶ τὸ
τοῦ Ἀπόλλωνος ἱερὸν ὁμοίως ἐστὶ βέβηλον. Εἰ
δέ τίς μου τόλμαν καταγινώσκει, πάλιν ἐγὼ τὴν
ἐσχάτην αὐτοῦ καταγνώσομαι μανίαν. Εἰπὲ γάρ μοι,
ὅπου δαίμονες οἰκοῦσιν, οὐχὶ ἀσεβείας χωρίον ἐστὶ,
κἂν μὴ ξόανον εἱστήκῃ; Ὅπου Χριστοκτόνοι συνέρχονται,
ὅπου σταυρὸς ἐλαύνεται, ὅπου βλασφημεῖται
Θεὸς, ὅπου Πατὴρ ἀγνοεῖται, ὅπου Υἱὸς ὑβρίζεται,
ὅπου Πνεύματος ἀθετεῖται χάρις, μᾶλλον δὲ καὶ αὐτῶν
ὄντων δαιμόνων, οὐ μείζων ἐντεῦθεν ἡ βλάβη; Ἐκεῖ
μὲν γὰρ γυμνὴ καὶ περιφανὴς ἡ ἀσέβεια, καὶ οὐκ ἂν
ῥᾳδίως ἐπισπάσαιτο, οὐδὲ ἀπατήσειε τὸν νοῦν
ἔχοντα καὶ σωφρονοῦντα· ἐνταῦθα δὲ λέγοντες Θεὸν
προσκυνεῖν, καὶ εἴδωλα ἀποστρέφεσθαι, καὶ προφήτας
ἔχειν καὶ τιμᾷν, τοῖς ῥήμασι τούτοις πολὺ κατασκευάζοντες
τὸ δέλεαρ, τοὺς ἀφελεστέρους καὶ ἀνοήτους ἀφυλάκτως
εἰς τὰς ἑαυτῶν ἐμβάλλουσι πάγας. Ὥστε τὰ
μὲν τῆς ἀσεβείας ἴσα αὐτοῖς καὶ Ἕλλησι, τὰ δὲ τῆς
ἀπάτης χαλεπώτερον ὑπὸ τούτων δρᾶται. Καὶ γὰρ καὶ
παρ´ αὐτοῖς ἕστηκε βωμὸς ἀπάτης ἀόρατος, εἰς ὃν οὐχὶ
πρόβατα καὶ μόσχους, ἀλλὰ ψυχὰς ἀνθρώπων καταθύουσιν.
Ὅλως δὲ εἰ θαυμάζεις τὰ ἐκείνων, τίς σοι
κοινὸς πρὸς ἡμᾶς ἐστι λόγος; Εἰ γὰρ σεμνὰ καὶ μεγάλα
τὰ Ἰουδαίων, ψευδῆ τὰ ἡμέτερα· εἰ δὲ ταῦτα
ἀληθῆ, ὥσπερ οὖν καὶ ἀληθῆ, ἐκεῖνα ἀπάτης γέμει.
Οὐχὶ τὰς Γραφὰς λέγω· μὴ γένοιτο! ἐκεῖναι γάρ με
πρὸς τὸν Χριστὸν ἐχειραγώγησαν· ἀλλὰ τὴν ἀσέβειαν
αὐτῶν καὶ τὴν μανίαν τὴν νῦν. Ἀλλὰ γὰρ ὥρα λοιπὸν
δεῖξαι, ὅτι καὶ δαίμονες ἐκεῖ κατοικοῦσιν, οὐχὶ
ἐν αὐτῷ τῷ τόπῳ μόνον, ἀλλὰ καὶ ἐν αὐταῖς ταῖς ψυχαῖς
τῶν Ἰουδαίων. Ὅταν γὰρ ἐξέλθῃ, φησὶ, τὸ
πνεῦμα τὸ ἀκάθαρτον, πορεύεται δι´ ἀνύδρων
τόπων, ζητοῦν ἀνάπαυσιν· κἂν μὴ εὕρῃ, φησὶν,
ὑποστρέψω εἰς τὸν οἶκόν μου· καὶ ἐλθὸν εὑρίσκει
σχολάζοντα, σεσαρωμένον καὶ κεκοσμημένον· καὶ
πορεύεται, καὶ παραλαμβάνει μεθ´ ἑαυτοῦ ἑπτὰ
ἕτερα πνεύματα πονηρότερα ἑαυτοῦ, καὶ εἰσέρχεται
εἰς αὐτὸν, καὶ ἔσται τὰ ἔσχατα τοῦ ἀνθρώπου
ἐκείνου χείρονα τῶν πρώτων. Οὕτως ἔσται καὶ τῇ
γενεᾷ ταύτῃ.
Ὁρᾷς ὅτι δαίμονες ἐνοικοῦσιν αὐτῶν ταῖς ψυχαῖς,
καὶ χαλεπώτεροι τῶν προτέρων οἱ νῦν; καὶ μάλα
εἰκότως. Τότε μὲν γὰρ εἰς τοὺς προφήτας ἠσέβουν,
νῦν δὲ εἰς αὐτὸν τῶν προφητῶν τὸν Δεσπότην ὑβρίζουσιν.
Ἀνθρώποις οὖν, εἰπέ μοι, δαιμονῶσι, καὶ
τοσαῦτα ἔχουσι πνεύματα ἀκάθαρτα, ἐν σφαγαῖς καὶ
φόνοις ἀνατραφεῖσιν, εἰς ταυτὸ συνέρχεσθε, καὶ οὐ
φρίττετε; Προσρήσεως γὰρ δεῖ κοινωνεῖν τούτοις,
καὶ λόγου μεταδιδόναι ψιλοῦ, ἀλλ´ οὐχ ὡς κοινὴν λύμην
καὶ νόσον τῆς οἰκουμένης ἁπάσης ἀποστρέφεσθαι;
Οὐχὶ πᾶν εἶδος ἐπῆλθον κακίας; οὐχὶ τοὺς
πολλοὺς καὶ μακροὺς λόγους οἱ προφῆται πάντες εἰς
τὰς τούτων κατηγορίας ἀνήλωσαν; Ποίαν τραγῳδίαν,
τίνα παρανομίας τρόπον οὐκ ἀπέκρυψαν ταῖς ἑαυτῶν
μιαιφονίαις; ἔθυσαν τοὺς υἱοὺς αὐτῶν καὶ τὰς θυγατέρας
αὐτῶν τοῖς δαιμονίοις· τὴν φύσιν ἠγνόησαν,
ὠδίνων ἐπελάθοντο, παιδοτροφίαν κατεπάτησαν, τῆς
συγγενείας τοὺς νόμους ἐξ αὐτῶν τῶν βάθρων ἀνέτρεψαν,
θηρίων ἁπάντων γεγόνασιν ἀγριώτεροι. Τὰ
(p. 853) θηρία μὲν γὰρ καὶ τὴν ψυχὴν ἐπιδίδωσι πολλάκις,
καὶ τῆς οἰκείας καταφρονεῖ σωτηρίας, ὥστε ὑπερασπίσαι
τῶν ἐκγόνων· οὗτοι δὲ οὐδεμιᾶς ἀνάγκης οὔσης
τοὺς ἐξ αὐτῶν φύντας ταῖς οἰκείαις κατέσφαξαν
χερσὶν, ἵνα τοὺς ἐχθροὺς τῆς ἡμετέρας ζωῆς, τοὺς
ἀλάστορας θεραπεύσωσι δαίμονας. Τί ἄν τις αὐτῶν
ἐκπλαγείη πρότερον, τὴν ἀσέβειαν ἢ τὴν ὠμότητα,
καὶ τὴν ἀπανθρωπίαν; ὅτι τοὺς υἱοὺς ἔθυσαν, ἢ ὅτι
τοῖς δαιμονίοις ἔθυσαν; Ἀλλὰ ἀσελγείας ἕνεκεν οὐχὶ
καὶ τὰ λαγνότατα τῶν ἀλόγων ἀπέκρυψαν; Ἄκουσον
τοῦ προφήτου, τί φησι περὶ τῆς ἀκολασίας αὐτῶν·
Ἵπποι θηλυμανεῖς ἐγένοντο· ἕκαστος ἐπὶ τὴν
γυναῖκα τοῦ πλησίον αὐτοῦ ἐχρεμέτιζεν. Οὐκ εἶπεν,
ἕκαστος τῆς γυναικὸς τοῦ πλησίον ἐπεθύμει,
ἀλλ´ ἐμφαντικώτατα τῇ τῶν ἀλόγων φωνῇ τὴν ἐκ τῆς
ἀσελγείας ἐγγινομένην αὐτοῖς μανίαν ἐνέφηνεν.
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Traduction française :
[1,6] 6. Et afin que vous sachiez que les Livres saints ne sanctifient pas les lieux où ils sont
gardés, mais que l'intention de ceux qui s'y réunissent les profane et les souille, je vous
raconterai un fait déjà ancien. Ptolémée Philadelphe, ayant fait une collection des livres
de tous les pays, apprit qu'il y avait aussi chez les Juifs des écrits traitant de Dieu, et contenant
les meilleurs préceptes de morale et de politique, il fit donc venir des hommes de la Judée, et
les chargea de traduire ces livres qu'il déposa dans le sanctuaire de Sérapis, car cet homme
était un homme grec, et la traduction des livres des Prophètes y est restée jusqu'à présent.
Quoi donc? Le temple de Sérapis est-il saint parce qu'il renferme les saints Livres ? Evidemment
non ! Les Ecritures ont leur sainteté propre qu'elles ne communiquent pas au lieu où elles
sont, à cause de la méchanceté de ceux qui s'y rassemblent. Il en est de même de la
synagogue. S'il n'y a point là d'idoles, les démons eux-mêmes y habitent. Je le dis de la
synagogue qui est ici, je le dis aussi de celle qui est à Daphné : c'est là que se trouve le plus
affreux soupirail de l'enfer, qu'on appelle la Matrone. J'ai entendu dire que beaucoup de
fidèles montent à ce lieu et dorment auprès. Mais à Dieu ne plaise que je leur donne jamais le
nom de fidèles ! A mes yeux, le sanctuaire de la Matrone et celui d'Apollon sont également
impurs. Et si quelqu'un me reproche ma témérité, à mon tour, je lui reprocherai son extrême
folie. Un lieu où les démons habitent, n'est-ce pas un lieu d'impiété, quand même aucune
statue n'y serait érigée? Un lieu où les assassins de Jésus-Christ se rassemblent, où la croix est
renversée, où Dieu est blasphémé, où le Père est méconnu, où le Fils est outragé, où la grâce
du Saint-Esprit est rejetée; plus encore. un lieu fréquenté par des hommes pires que des
démons, un tel lieu n'est-il pas excessivement dangereux à visiter? Dans les temples des
idoles, au moins l'impiété est à découvert et visible, et elle ne pourrait aisément attirer ni
tromper un homme, pour peu qu'il soit doué d'intelligence, et qu'il soit sain d'esprit ; mais les
Juifs, en disant qu'ils adorent Dieu et haïssent les idoles, qu'ils ont les prophètes et les
honorent, les Juifs offrent à la crédulité une amorce plus décevante, et jettent dans leurs filets
les simples et les sots qui n'y prennent pas garde. Leur impiété est égale à celle des païens,
mais leurs artifices les rendent plus pernicieux. Chez eux aussi s'élève l'autel caché de la
fraude, sur lequel ils immolent, non des brebis et des veaux, mais les âmes des hommes.
Enfin, si vous avez un respect superstitieux pour leur culte,
qu'y a-t-il de commun entre vous et nous? Car, si le judaïsme est vénérable et saint, le
christianisme est faux ; si le christianisme est vrai, comme il l'est en effet, le judaïsme n'est
qu'une indigne supercherie. Je ne dis pas les Ecritures, à Dieu ne plaise ! Car, ce sont elles qui
me conduisent à Jésus-Christ comme par la main, mais je parle de l'impiété des Juifs et de leur
folie présente. Au reste, l'heure est venue de vous prouver que les démons habitent dans la
synagogue, non pas seulement dans la synagogue, mais dans les âmes mêmes des Juifs. Car,
est-il dit, quand l'esprit immonde est sorti d'un homme, il erre par des lieux arides, cherchant
du repos, et il n'en trouve pas, et il dit : Je retournerai dans ma maison, et revenant il la
trouve vide, nettoyée et ornée; et il s'en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus
méchants que lui, et il rentre chez cet homme, dont le dernier état sera pire que le premier.
Ainsi en sera-t-il de cette génération. (Matth. XII, 43-45; Luc, XI, 24-26)
Vous voyez que les démons habitent dans les âmes des Juifs, et que ceux d'aujourd'hui
sont pires que les premiers; et il ne faut pas s'en étonner. Autrefois, en effet, ils ne
commettaient leur impiété que contre les prophètes ; mais aujourd'hui, c'est contre le Maître
même des prophètes qu'ils lancent leurs outrages. Et c'est avec ces démoniaques, dites-moi,
avec ces hommes, possédés par tant d'esprits impurs, nourris dans les tueries et les massacres,
que vous vous réunissez, et vous n'en avez pas horreur? Est-il permis même d'échanger le
salut et de converser simplement avec eux ? ou ne doit-on pas plutôt s'en détourner comme
d'un peuple de lépreux, comme du fléau du genre humain? A quelle sorte de crimes ne se
sont-ils pas livrés? Les accusations lancées contre eux ne remplissent-elles pas les écrits des
prophètes? Quelle sanglante tragédie, quel genre d'iniquité n'ont-ils pas éclipsés par leurs
homicides? Ils ont immolé leurs fils et leurs filles aux démons (Ps. CV, 37) ; ils ont méconnu
la nature; ils ont oublié les douleurs de l'enfantement; ils ont foulé aux pieds les soins qu'on
doit aux enfants; ils ont renversé jusque dans leurs fondements les lois de la parenté; ils sont
devenus plus inhumains que tous les animaux; car, souvent les animaux donnent jusqu'à
leur vie, et méprisent leur propre conservation, pour défendre leurs petits. Mais les Juifs, sans
aucune nécessité, immolent, de leurs propres mains, ceux à qui ils ont donné le jour, pour
honorer les ennemis de notre vie, les démons malfaisants. De quoi s'étonnera-t-on le plus : de
leur impiété ou de leur cruauté et de leur inhumanité; de ce qu'ils immolent leurs fils, ou de ce
qu'ils les immolent aux démons? Mais, par leur libertinage, n'ont-ils pas dépassé jusqu'à la
lubricité des brutes? Entendez ce que dit le Prophète de leur dérèglement : Ils sont devenus
des chevaux qui courent et qui hennissent après les cavales; chacun a henni après la femme
de son prochain. (Jérém. V, 8) Il ne dit pas: Chacun a convoité la femme de son prochain;
mais il exprime très énergiquement, par un cri de bête, la folie où le libertinage les a conduits.
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