[1,5] εʹ. Ἀλλὰ γὰρ ἐπὶ τοὺς νοσοῦντας ἐπανελθεῖν δεῖ πάλιν.
Ἐννοήσατε τοίνυν τίσι κοινωνοῦσιν οἱ νηστεύοντες
νῦν· τοῖς βοῶσι, Σταύρωσον, σταύρωσον· τοῖς λέγουσι,
Τὸ αἷμα αὐτοῦ ἐφ´ ἡμᾶς καὶ ἐπὶ τὰ τέκνα
ἡμῶν. Εἴ τινες ἁλόντες ἐπὶ τυραννίδι κατεδικάσθησαν, ἆρα ἂν ἐτόλμησας προσελθεῖν καὶ κοινωνῆσαι
λόγων αὐτοῖς; Οὐκ ἔγωγε οἶμαι. Πῶς οὖν οὐκ ἄτοπον τοὺς μὲν εἰς ἄνθρωπον γενομένους πονηροὺς μετὰ τοσαύτης φεύγειν σπουδῆς,
τοὺς δὲ εἰς αὐτὸν ὑβρίσαντας τὸν Θεὸν ποιεῖσθαι
κοινωνοὺς, καὶ τοὺς προσκυνοῦντας τὸν ἐσταυρωμένον τοῖς ἐσταυρωκόσι συνεορτάζειν; Τοῦτο γὰρ οὐ μόνον ἀνοίας,
ἀλλὰ καὶ τῆς ἐσχάτης μανίας ἐστίν. Ἐπειδὴ δέ εἰσί τινες οἳ
καὶ τὴν συναγωγὴν σεμνὸν εἶναι τόπον νομίζουσιν,
ἀναγκαῖον καὶ πρὸς τούτους ὀλίγα εἰπεῖν. Τίνος γὰρ
ἕνεκα τὸν τόπον ἐκεῖνον αἰδεῖσθε, δέον καταφρονεῖν
καὶ βδελύττεσθαι καὶ ἀποπηδᾷν; Ὁ νόμος ἀπόκειται.
φησὶν, ἐν αὐτῷ, καὶ βιβλία προφητικά. Καὶ τί τοῦτο;
Μὴ γὰρ, ἔνθα ἂν ᾖ βιβλία τοιαῦτα, καὶ ὁ τόπος
ἅγιος ἔσται; Οὐ πάντως. Ἐγὼ δὲ διὰ τοῦτο μάλιστα
μισῶ τὴν συναγωγὴν καὶ ἀποστρέφομαι, ὅτι τοὺς προφήτας
ἔχοντες ἀπιστοῦσι τοῖς προφήταις, ὅτι ἀναγινώσκοντες
τὰ γράμματα οὐ δέχονται τὰς μαρτυρίας,
ὅπερ ὑβριζόντων ἐστὶ μειζόνως. Εἰπὲ γάρ μοι, εἴ τινα
εἶδες ἄνθρωπον αἰδέσιμον καὶ λαμπρὸν καὶ περιφανῆ
εἰς καπηλεῖον εἰσαχθέντα, ἢ εἰς καταγώγιον λῃστῶν,
εἶτα ὑβριζόμενον ἐκεῖ καὶ τυπτόμενον καὶ τὴν ἐσχάτην
ὑπομένοντα παροινίαν, ἆρα ἂν ἐθαύμασας τὸ καπηλεῖον ἢ τὸ σπήλαιον, ἐπειδὴ ἔνδον εἱστήκει παροινούμενος ὁ θαυμαστὸς
ἐκεῖνος καὶ μέγας ἀνήρ; Οὐκ ἔγωγε οἶμαι, ἀλλὰ διὰ τοῦτο αὐτὸ μάλιστα ἂν ἐμίσησας καὶ ἀπεστράφης. Τοῦτο
καὶ ἐπὶ τῆς συναγωγῆς λογίζου. Τοὺς γὰρ προφήτας
καὶ τὸν Μωϋσέα μετ´ αὐτῶν εἰσήγαγον ἐκεῖ, οὐχ ἵνα τιμήσωσιν,
ἀλλ´ ἵνα ὑβρίσωσι καὶ ἀτιμάσωσιν. Ὅταν γὰρ λέγωσι μὴ εἰδέναι αὐτοὺς τὸν Χριστὸν, μηδὲ εἰρηκέναι τι περὶ τῆς
ἐκείνου παρουσίας, ποία μείζων ταύτης γένοιτ´ ἂν
εἰς τοὺς ἁγίους ἐκείνους ὕβρις, ἀλλ´ ὅταν αὐτῶν κατηγορήσωσιν
ὡς τὸν αὐτῶν ἀγνοούντων Δεσπότην, καὶ
κοινωνοὺς τῆς ἰδίας ἀσεβείας λέγωσιν εἶναι; Ὥστε
διὰ τοῦτο μᾶλλον μισεῖν καὶ αὐτοὺς καὶ τὴν συναγωγὴν χρὴ, ὅτι ἐμπαροινοῦσιν εἰς τοὺς ἁγίους ἐκείνους.
Ἀλλὰ τί λέγω περὶ βιβλίων καὶ τόπων; ἐν καιρῷ
τῶν διωγμῶν οἱ δήμιοι τὰ σώματα τῶν μαρτύρων
κατέχουσι, καταξαίνουσι, μαστίζουσιν. Ἆρα οὖν ἅγιαί
εἰσιν αὐτῶν αἱ χεῖρες, ἐπειδὴ τὰ σώματα τῶν ἁγίων
κατέσχον; Μὴ γένοιτο! Εἶτα χεῖρες μὲν, σώματα
κατασχοῦσαι ἁγίων, βέβηλοι μένουσι δι´ αὐτὸ δὴ τοῦτο,
ἐπειδὴ κατέσχον κακῶς· οἱ δὲ γράμματα κατέχοντες
(p. 851) ἁγίων καὶ ὑβρίζοντες οὐκ ἔλαττον ἢ οἱ δήμιοι
τῶν μαρτύρων τὰ σώματα, αἰδέσιμοι διὰ τοῦτο ἔσονται;
Καὶ πῶς οὐκ ἐσχάτης ἀλογίας ταῦτα ἂν εἴη; Εἰ
γὰρ σώματα κατεχόμενα κακῶς, οὐ μόνον οὐχ ἁγιάζει τοὺς κατέχοντας, ἀλλὰ καὶ ἐναγεστέρους ποιεῖ,
πολλῷ μᾶλλον γράμματα ἀναγινωσκόμενα μετὰ ἀπιστίας
οὐκ ἂν δύναιντο τοὺς ἀναγινώσκοντας ὠφελῆσαί
ποτε. Αὐτὸ μὲν οὖν τοῦτο ἀσεβεστέρους αὐτοὺς ἀποφαίνει,
τὸ μετὰ τοιαύτης προαιρέσεως τὰ βιβλία κατέχειν. Οὐδὲ γὰρ ἂν τοσαύτης ἄξιοι ἦσαν κατηγορίας,
εἰ μὴ τοὺς προφήτας εἶχον· οὐκ ἦσαν οὕτως ἀκάθαρτοι
καὶ βέβηλοι, εἰ μὴ τὰς βίβλους ἀνεγίνωσκον. Νῦν
δὲ πάσης εἰσὶν ἀπεστερημένοι συγγνώμης, ὅτι τοὺς
κήρυκας τῆς ἀληθείας ἔχοντες, καὶ πρὸς αὐτοὺς κείνους,
καὶ πρὸς τὴν ἀλήθειαν ἵστανται ἐχθρᾷ διανοίᾳ. Ὥστε διὰ
τοῦτο μᾶλλον ἂν εἶεν βέβηλοι καὶ ἐναγεῖς, ὅτι τοὺς
προφήτας ἔχοντες, πολεμίᾳ αὐτοῖς κέχρηνται γνώμῃ.
Διὸ παρακαλῶ φεύγειν καὶ ἀποπηδᾷν αὐτῶν τοὺς
συλλόγους. Οὐ μικρὰ αὕτη βλάβη τοῖς ἀσθενεστέροις
τῶν ἀδελφῶν, οὐ μικρὰ ἀπονοίας ἐκείνοις πρόφασις.
Ὅταν γὰρ ἴδωσιν ὑμᾶς τοὺς προσκυνοῦντας τὸν ὑπ´
αὐτῶν σταυρωθέντα Χριστὸν, τὰ ἐκείνων διώκοντας
καὶ σεμνοποιοῦντας, πῶς οὐχ ἡγήσονται ἄριστα
αὐτοῖς ἅπαντα πεπράχθαι, καὶ οὐδενὸς ἄξια εἶναι τὰ
ἡμέτερα, ὅταν οἱ πρεσβεύοντες αὐτὰ καὶ θεραπεύοντες ὑμεῖς,
πρὸς τοὺς καθαιροῦντας αὐτὰ τρέχητε;
Ἐάν τις ἴδῃ σὲ, φησὶ, τὸν ἔχοντα γνῶσιν, ἐν εἰδωλείῳ
κατακείμενον, οὐχὶ ἡ συνείδησις αὐτοῦ
ἀσθενοῦς ὄντος οἰκοδομηθήσεται εἰς τὸ τὰ εἰδωλόθυτα
ἐσθίειν; Καὶ ἐγὼ λέγω, Ἐάν τις ἴδῃ σε τὸν
ἔχοντα γνῶσιν εἰς συναγωγὴν ἀπερχόμενον, καὶ σάλπιγγας θεωροῦντα, οὐχὶ ἡ συνείδησις αὐτοῦ ἀσθενοῦς
ὄντος οἰκοδομηθήσεται εἰς τὸ θαυμάζειν τὰ Ἰουδαϊκὰ
πράγματα; Ὁ πίπτων οὐχὶ τοῦ ἰδίου πτώματος δίδωσι μόνον
δίκην, ἀλλ´ ὅτι καὶ ἄλλους ὑποσκελίζει
κολάζεται· ὥσπερ καὶ ὁ ἑστὼς οὐχ ὑπὲρ τῆς οἰκείας
ἀρετῆς στεφανοῦται μόνον, ἀλλ´ ὅτι καὶ ἄλλους εἰς τὸν
αὐτὸν ἄγει ζῆλον θαυμάζεται. Φεύγετε τοίνυν καὶ τοὺς
συλλόγους, καὶ τοὺς τόπους αὐτῶν, καὶ μηδεὶς αἰδείσθω
τὴν συναγωγὴν διὰ τὰ βιβλία, ἀλλὰ διὰ ταῦτα αὐτὴν
μισείτω καὶ ἀποστρεφέσθω, ὅτι ἐφ´ ὕβρει κατέχουσι
τοὺς ἁγίους, ὅτι ἀπιστοῦσι τοῖς ἐκείνων ῥήμασιν,
ὅτι τὴν ἐσχάτην αὐτῶν κατηγοροῦσιν ἀσέβειαν.
| [1,5] 5. Mais il faut revenir à nos malades. Songez donc avec qui vous voulez jeûner-: c'est
avec ceux qui criaient : Crucifiez-le, crucifiez-le (Luc, XXIII, 21); avec ceux qui disaient :
Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants. (Matth. XXVII, 23, 25) Si quelqu'un avait
été condamné pour crime de haute trahison, est-ce que vous oseriez l'approcher et converser
avec lui ? Je ne le pense pas. N'est-il donc pas absurde de fuir avec tant de soin des hommes
coupables envers un homme, et de faire alliance avec ceux qui ont outragé Dieu lui-même?
Vous adorez le Crucifié, et vous allez pratiquer les fêtes de ceux qui l'ont attaché à la croix !
Ce n'est pas seulement de la folie, c'est de la folie au suprême degré.
Mais, puisqu'il y en a qui pensent que la synagogue est un lieu saint, il est nécessaire
de dire quelques mots pour les désabuser. Pourquoi, en effet, vénérez-vous ce lieu qui doit
être méprisé, exécré, et dont il faut s'éloigner? La loi, disent-ils, y est déposée, ainsi que les
livres prophétiques. Et qu'est-ce que cela fait? Quoi donc ! Suffit-il que les Livres saints
soient quelque part, pour que le lieu soit saint aussi? Nullement. Pour moi, j'en déteste
d'autant plus la synagogue ; elle a les prophètes, et elle ne croit pas aux prophètes, elle connaît
les Ecritures, et elle n'en accepte pas le témoignage : n'est-ce pas pousser l'injure jusqu'à la
dernière limite? Dites-moi, si vous voyiez un homme vénérable, célèbre, illustre, conduit dans
un cabaret ou dans un repaire de brigands, et que là, il fût injurié, frappé et eût à souffrir les
derniers outrages, est-ce que vous admireriez l'auberge ou la taverne, par la raison que ce
grand homme, cet homme distingué y est entré et y a été bafoué et insulté? Je ne le pense pas ;
ce serait principalement pour cela que vous le haïriez et que vous l'auriez en aversion.
Raisonnez de même pour la synagogue. Les Juifs y ont apporté avec eux les prophètes et
Moïse, mais ce n'est pas pour les honorer, c'est au contraire pour les injurier et les déshonorer.
Ils disent que ces saints personnages n'ont pas connu Jésus-Christ, et qu'ils n'ont pas parlé de
son avènement, peuvent-ils leur faire une plus grande injure? Ils ont l'audace de vouloir faire
de ces grands hommes les complices de leur impiété ! Il faut donc les haïr, et eux et leur
synagogue, pour la raison surtout qu'ils ont outragé les saints prophètes.
Mais, que parlé-je des livres et des lieux ? en temps de persécutions, les bourreaux
tiennent dans leurs mains les corps des martyrs, ils les déchirent, ils les flagellent; leurs mains
sont-elles donc saintes pour avoir torturé les corps des saints? Loin de là ! Leurs mains qui ont
touché les corps des saints restent souillées, par cette raison-là même qu'elles les ont touchés
pour les maltraiter ; et ceux qui retiennent les écrits des saints pour les outrager, non moins
que les bourreaux outragent les corps des martyrs, seront vénérables ! Quelle absurdité! Si les
corps que l'on garde, pour les maltraiter, non seulement ne sanctifient pas ceux qui les
gardent, mais, au contraire, ajoutent à leurs souillures, les écrits, lus sans foi, pourront bien
moins être utiles à ceux qui les lisent. Rien ne montre mieux l'impiété des Juifs, que de retenir
comme ils font les Livres saints avec ce parti pris. Ils ne seraient pas aussi coupables qu'ils le
sont, s'ils n'avaient pas les prophètes ; leur impiété serait moindre, s'ils n'avaient pas lu les
Livres saints; maintenant, ils n'ont aucun pardon à espérer parce que, possédant les hérauts de
la vérité, ils sont animés contre eux et contre la vérité de sentiments hostiles. S'ils ne gardent
les prophètes que pour les traiter en ennemis, il est clair que cette circonstance aggrave leur
culpabilité. Je vous exhorte donc à fuir leur réunion et à vous en tenir aussi éloignés que vous
pourrez. En y allant vous êtes pour vos frères un sujet de grave scandale, en même temps que
vous donnez lieu aux Juifs de se livrer à un orgueil insensé. Car, en vous voyant, vous, les
adorateurs de Jésus-Christ que les Juifs ont crucifié, rechercher les cérémonies de ces mêmes
Juifs et les respecter, comment les chrétiens faibles ne se persuaderaient-ils pas que ce qui se
fait par les Juifs dans leurs réunions, est très bien, tandis que nos mystères à nous n'ont
aucune valeur, puisque vous qui les vénérez et les observez, vous courez vous mêler avec
ceux qui en sont les plus irréconciliables ennemis? Si quelqu'un vous voit, est-il dit, vous qui
avez la science, vous asseoir à table dans un lieu consacré aux idoles, est-ce que la
conscience de celui qui est faible, ne sera pas excitée à manger ce qui est consacré aux idoles ?
(I Cor. VIII, 10) Et moi je vous dis : Si quelqu'un vous voit, vous qui avez la science, vous
en aller dans la synagogue et regarder les trompettes, est-ce que la conscience de celui qui est
faible ne sera pas excitée à admirer les cérémonies judaïques? Celui qui tombe ne subit pas
seulement le châtiment de sa propre chute, mais il est aussi puni pour avoir fait tomber les
autres par son exemple. De même, celui qui demeure ferme dans son devoir n'est pas
seulement couronné pour sa vigueur personnelle; mais on le loue encore parce qu'il a de plus
excité l'émulation des autres. Fuyez donc et les assemblées et les lieux de réunion des Juifs, et
que personne n'ait de vénération pour la synagogue à cause des livres qu'elle garde c'est une
raison de plus, au contraire, pour la haïr et s'en éloigner, parce que, si elle retient les écrits des
saints prophètes, c'est pour les injurier, en ne croyant pas à leurs paroles; parce que ces mêmes
écrits ne font que mettre dans tout son jour l'impiété de la synagogue.
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