HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ISOCRATE, A Philippe (discours complet)

αἰτίαν



Texte grec :

[150] Οἶμαι δέ ς' οὐκ ἀγνοεῖν ὃν τρόπον οἱ θεοὶ τὰ τῶν ἀνθρώπων διοικοῦσιν. Οὐ γὰρ αὐτόχειρες οὔτε τῶν ἀγαθῶν οὔτε τῶν κακῶν γίγνονται τῶν συμβαινόντων αὐτοῖς, ἀλλ' ἑκάστοις τοιαύτην ἔννοιαν ἐμποιοῦσιν ὥστε δι' ἀλλήλων ἡμῖν ἑκάτερα παραγίγνεσθαι τούτων. (151) Οἷον ἴσως καὶ νῦν τοὺς μὲν λόγους ἡμῖν ἀπένειμαν, ἐπὶ δὲ τὰς πράξεις σε τάττουσιν, νομίζοντες τούτων μὲν σὲ κάλλιστ' ἂν ἐπιστατῆσαι, τὸν δὲ λόγον τὸν ἐμὸν ἥκιστ' ἂν ὀχληρὸν γενέσθαι τοῖς ἀκούουσιν. Ἡγοῦμαι δὲ καὶ τὰ πεπραγμένα πρότερον οὐκ ἄν ποτέ σοι γενέσθαι τηλικαῦτα τὸ μέγεθος, εἰ μή τις θεῶν αὐτὰ συγκατώρθωσεν, (152) οὐχ ἵνα τοῖς βαρβάροις μόνον τοῖς ἐπὶ τῆς Εὐρώπης κατοικοῦσιν πολεμῶν διατελῇς, ἀλλ' ὅπως ἂν ἐν τούτοις γυμνασθεὶς καὶ λαβὼν ἐμπειρίαν καὶ γνωσθεὶς οἷος εἶ, τούτων ἐπιθυμήσῃς ὧν ἐγὼ τυγχάνω συμβεβουλευκώς. Αἰσχρὸν οὖν ἐστὶν καλῶς τῆς τύχης ἡγουμένης ἀπολειφθῆναι καὶ μὴ παρασχεῖν σαυτὸν εἰς ὃ βούλεταί σε προαγαγεῖν. (153) Νομίζω δὲ χρῆναί σε πάντας μὲν τιμᾶν τοὺς περὶ τῶν σοι πεπραγμένων ἀγαθόν τι λέγοντας, κάλλιστα μέντοι νομίζειν ἐκείνους ἐγκωμιάζειν τοὺς μειζόνων ἔργων ἢ τηλικούτων τὴν σὴν φύσιν ἀξιοῦντας, καὶ τοὺς μὴ μόνον ἐν τῷ παρόντι κεχαρισμένως διειλεγμένους, ἀλλ' οἵτινες ἂν τοὺς ἐπιγιγνομένους οὕτω ποιήσωσι τὰς σὰς πράξεις θαυμάζειν ὡς οὐδενὸς ἄλλου τῶν προγεγενημένων. Πολλὰ δὲ βουλόμενος τοιαῦτα λέγειν οὐ δύναμαι· τὴν δ' αἰτίαν δι' ἣν, πλεονάκις τοῦ δέοντος εἴρηκα. (154) Λοιπὸν οὖν ἐστὶν τὰ προειρημένα συναγαγεῖν, ἵν' ὡς ἐν ἐλαχίστοις κατίδῃς τὸ κεφάλαιον τῶν συμβεβουλευμένων. Φημὶ γὰρ χρῆναί σε τοὺς μὲν Ἕλληνας εὐεργετεῖν, Μακεδόνων δὲ βασιλεύειν, τῶν δὲ βαρβάρων ὡς πλείστων ἄρχειν. Ἢν γὰρ ταῦτα πράττῃς, ἅπαντές σοι χάριν ἕξουσιν, οἱ μὲν Ἕλληνες ὑπὲρ ὧν ἂν εὖ πάσχωσιν, Μακεδόνες δ' ἢν βασιλικῶς ἀλλὰ μὴ τυραννικῶς αὐτῶν ἐπιστατῇς, τὸ δὲ τῶν ἄλλων γένος, ἢν διὰ σὲ βαρβαρικῆς δεσποτείας ἀπαλλαγέντες Ἑλληνικῆς ἐπιμελείας τύχωσιν. (155) Ταῦθ' ὅπως μὲν γέγραπται τοῖς καιροῖς καὶ ταῖς ἀκριβείαις, παρ' ὑμῶν τῶν ἀκουόντων πυνθάνεσθαι δίκαιόν ἐστιν· ὅτι μέντοι βελτίω τούτων καὶ μᾶλλον ἁρμόττοντα τοῖς ὑπάρχουσιν οὐδεὶς ἄν σοι συμβουλεύσειεν, σαφῶς εἰδέναι νομίζω.

Traduction française :

[150] Vous n’ignorez pas sans doute comment les dieux gouvernent les choses humaines. Ils ne viennent pas converser avec les hommes, nous apporter eux-mêmes les biens ou les maux; mais ils font naître dans nos cœurs ces projets et ces désirs utiles ou funestes, par lesquels nous opérons réciproquement notre bonheur ou notre infortune. (151) Ce n’est pas sans dessein peut-être que, dans la conjoncture actuelle, ils ont départi à vous le talent de gouverner, à moi celui d’écrire: ils savent que vous conduirez les affaires avec gloire, et que mon discours pourra ne pas déplaire. Oui, je l’assure, vous n’auriez jamais eu par le passé des succès aussi brillants, si vous n’eussiez été favorisé dans vos conquêtes par quelque dieu, (152) non pour vous borner à combattre les Barbares de l’Europe, mais afin qu’exercé contre de tels ennemis, secondé de l’expérience, et jouissant d’un grand nom, vous entrepreniez plus facilement l’expédition à laquelle je vous convie. Quelle honte serait-ce pour vous de résister à la fortune qui vous entraîne sur ses pas, et d’hésiter devant la carrière glorieuse qu’elle ouvre à votre ardeur ! (153) Honorez tous les panégyristes de vos actions; mais soyez persuadé que vous croire un génie capable des plus grandes choses et fait pour les entreprises auxquelles je vous exhorte, c’est vous donner les plus beaux éloges; estimez moins ceux qui vous adressent des discours flatteurs pour le moment, que ceux qui vous offrent les moyens de vous rendre plus illustre qu’aucun de vos prédécesseurs. Je voudrais m’étendre davantage, mais je ne le puis, et j’en ai assez dit la raison. (154) Il ne me reste qu’à recueillir les principaux traits de mon discours, et à vous présenter en peu de mots le précis des conseils que je vous ai adressés. Je dis donc que vous devez vous rendre le bienfaiteur de la Grèce, régner en roi, non en tyran sur la Macédoine, et vous assujettir un grand nombre de Barbares. Ainsi, les Grecs seront sensibles à vos bienfaits; les Macédoniens, à la douceur ave laquelle vous gouvernerez votre empire; les autres peuples, à l’affranchissement des Barbares, et à notre protection, que vous leur aurez procurée. (155) C’est de vous-même qu’il faut que j’apprenne si mon discours était fait pour réussir, et s’il est propre au sujet que je traite: mais je puis assurer que personne ne vous donnera jamais des avis plus utiles, ni mieux adaptés à l’état actuel de la Grèce.





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Dernière mise à jour : 5/04/2007