Texte grec :
[50] Ταῦτα λογιζόμενοι καὶ πολὺ κρείττω νομίζοντες
εἶναι τὴν αἵρεσιν, βούλονται μετασχεῖν τῆς παιδείας ταύτης, ἧς
οὐδ' ἂν ἐγὼ φανείην ἀπεληλαμένος, ἀλλὰ πολλῷ χαριεστέραν δόξαν εἰληφώς.
Περὶ μὲν οὖν τῆς ἐμῆς εἴτε βούλεσθε καλεῖν δυνάμεως εἴτε φιλοσοφίας εἴτε
διατριβῆς, ἀκηκόατε πᾶσαν τὴν ἀλήθειαν. (51) Βούλομαι δὲ περὶ ἐμαυτοῦ καὶ νόμον
θεῖναι χαλεπώτερον ἢ περὶ τῶν ἄλλων, καὶ λόγον εἰπεῖν θρασύτερον ἢ κατὰ τὴν ἐμὴν
ἡλικίαν. Ἀξιῶ γὰρ οὐ μόνον, εἰ βλαβεροῖς χρῶμαι τοῖς λόγοις, μηδεμιᾶς συγγνώμης
τυγχάνειν παρ' ὑμῶν, ἀλλ' εἰ μὴ τοιούτοις, οἵοις οὐδεὶς ἄλλος, τὴν μεγίστην ὑποσχεῖν
τιμωρίαν. Οὐχ οὕτω δ' ἂν τολμηρὰν ἐποιησάμην τὴν ὑπόσχεσιν, εἰ μὴ καὶ δείξειν
ἤμελλον ὑμῖν καὶ ῥᾳδίαν ποιήσειν τὴν διάγνωσιν αὐτῶν.
(52) Ἔχει γὰρ οὕτως· ἐγὼ καλλίστην ἡγοῦμαι καὶ δικαιοτάτην εἶναι τὴν τοιαύτην
ἀπολογίαν, ἥτις εἰδέναι ποιεῖ τοὺς δικάζοντας ὡς δυνατὸν μάλιστα, περὶ ὧν τὴν ψῆφον
οἴσουσι, καὶ μὴ πλανᾶσθαι τῇ διανοίᾳ μηδ' ἀμφιγνοεῖν τοὺς τἀληθῆ λέγοντας. (53) Εἰ μὲν
τοίνυν ἠγωνιζόμην ὡς περὶ πράξεις τινὰς ἡμαρτηκώς, οὐκ ἂν οἷός τ' ἦν ἰδεῖν ὑμῖν αὐτὰς
παρασχεῖν, ἀλλ' ἀναγκαίως εἶχεν εἰκάζοντας ὑμᾶς ἐκ τῶν εἰρημένων διαγιγνώσκειν
ὅπως ἐτύχετε περὶ τῶν πεπραγμένων· ἐπειδὴ δὲ περὶ τοὺς λόγους ἔχω τὴν αἰτίαν, οἶμαι
μᾶλλον ὑμῖν ἐμφανιεῖν τὴν ἀλήθειαν. (54) Αὐτοὺς γὰρ ὑμῖν δείξω τοὺς εἰρημένους ὑπ'
ἐμοῦ καὶ γεγραμμένους, ὥστ' οὐ δοξάσαντες ἀλλὰ σαφῶς εἰδότες ὁποῖοί τινές εἰσι τὴν
ψῆφον οἴσετε περὶ αὐτῶν. Ἅπαντας μὲν οὖν διὰ τέλους εἰπεῖν οὐκ ἂν δυναίμην· ὁ γὰρ
χρόνος ὁ δεδομένος ἡμῖν ὀλίγος ἐστίν· ὥσπερ δὲ τῶν καρπῶν, ἐξενεγκεῖν ἑκάστου
δεῖγμα πειράσομαι. Μικρὸν γὰρ μέρος ἀκούσαντες ῥᾳδίως τό τ' ἐμὸν ἦθος γνωριεῖτε καὶ
τῶν λόγων τὴν δύναμιν ἁπάντων μαθήσεσθε.
(55) Δέομαι δὲ τῶν πολλάκις ἀνεγνωκότων τὰ μέλλοντα ῥηθήσεσθαι μὴ ζητεῖν ἐν τῷ
παρόντι παρ' ἐμοῦ καινοὺς λόγους, μηδ' ὀχληρόν με νομίζειν, ὅτι λέγω τοὺς πάλαι παρ'
ὑμῖν διατεθρυλημένους. Εἰ μὲν γὰρ ἐπίδειξιν ποιούμενος ἔλεγον αὐτούς, εἰκότως ἂν
εἶχον τὴν αἰτίαν ταύτην· νῦν δὲ κρινόμενος καὶ κινδυνεύων ἀναγκάζομαι χρῆσθαι τοῦτον
τὸν τρόπον αὐτοῖς. (56) Καὶ γὰρ ἂν πάντων εἴην καταγελαστότατος, εἰ τοῦ κατηγόρου
διαβάλλοντος ὅτι τοιούτους γράφω λόγους οἳ καὶ τὴν πόλιν βλάπτουσι καὶ τοὺς
νεωτέρους διαφθείρουσι, δι' ἑτέρων ποιοίμην τὴν ἀπολογίαν, ἐξὸν αὐτοὺς δείξαντι
τούτους ἀπολύσασθαι τὴν διαβολὴν τὴν λεγομένην περὶ ἡμῶν. Ὑμᾶς μὲν οὖν ἀξιῶ μοι
διὰ ταῦτα συγγνώμην ἔχειν καὶ συναγωνιστὰς γίγνεσθαι, τοῖς δὲ ἄλλοις ἤδη περαίνειν
ἐπιχειρήσω, μικρὸν ἔτι4 προειπών, ἵνα ῥᾷον ἐπακολουθῶσι τοῖς λεγομένοις.
(57) Ὁ μὲν γὰρ λόγος ὁ μέλλων πρῶτος ὑμῖν δειχθήσεσθαι κατ' ἐκείνους ἐγράφη
τοὺς χρόνους, ὅτε Λακεδαιμόνιοι μὲν ἦρχον τῶν Ἑλλήνων, ἡμεῖς δὲ ταπεινῶς
ἐπράττομεν. Ἔστι δὲ τοὺς μὲν Ἕλληνας παρακαλῶν ἐπὶ τὴν τῶν βαρβάρων στρατείαν,
Λακεδαιμονίοις δὲ περὶ τῆς ἡγεμονίας ἀμφισβητῶν. Τοιαύτην δὲ τὴν ὑπόθεσιν
ποιησάμενος, (58) ἀποφαίνω τὴν πόλιν ἁπάντων τῶν ὑπαρχόντων τοῖς Ἕλλησιν
ἀγαθῶν αἰτίαν γεγενημένην. Ἀφορισάμενος δὲ τὸν λόγον τὸν περὶ τῶν τοιούτων
εὐεργεσιῶν, καὶ βουλόμενος τὴν ἡγεμονίαν ἔτι σαφέστερον ἀποφαίνειν ὡς ἔστι τῆς
πόλεως, ἐνθένδε ποθὲν ἐπιχειρῶ διδάσκειν περὶ τούτων, ὡς τῇ πόλει τιμᾶσθαι
προσήκει πολὺ μᾶλλον ἐκ τῶν περὶ τὸν πόλεμον κινδύνων ἢ τῶν ἄλλων εὐεργεσιῶν.
(59) Ὤιμην μὲν οὖν αὐτὸς δυνήσεσθαι διελθεῖν περὶ αὐτῶν· νῦν δέ με τὸ γῆρας
ἐμποδίζει καὶ ποιεῖ προαπαγορεύειν. Ἵν' οὖν μὴ παντάπασιν ἐκλυθῶ πολλῶν ἔτι μοι
λεκτέων ὄντων, ἀρξάμενος ἀπὸ τῆς παραγραφῆς ἀνάγνωθι τὰ περὶ τῆς ἡγεμονίας
αὐτοῖς.
{Ἐκ τοῦ Πανηγυρικοῦ, paragraphes 51-99}
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Traduction française :
[50] C'est en raisonnant de cette manière,
comme aussi parce qu'ils ont la conviction que ce choix est le meilleur,
qu'ils veulent participer à un talent auquel je suis loin d'être étranger, puisque je lui
dois ce qu'il y a de plus flatteur dans ma renommée.
19. Ainsi donc, relativement à la puissance de ma parole, à ma philosophie, à
mes études habituelles, quelle que soit l'expression qu'il vous plaise d'employer, vous
avez entendu toute la vérité. (51) Je veux maintenant établir pour moi une loi plus
sévère que pour les autres, et me servir de paroles qui auront peut-être quelque chose
de plus hardi que mon âge ne semble le comporter. Je demande non seulement, si je
me sers de discours nuisibles, de n'obtenir de vous aucune indulgence ; mais si je ne
me sers pas de discours tels qu'aucun autre ne pourrait en employer de semblables, je
consens à subir les plus rigoureux châtiments. Certes, je ne prendrais pas un
engagement aussi périlleux, si je n'avais la certitude de vous montrer la vérité de mes
assertions et d'entendre pour vous l'appréciation facile.
(52) 20. Tel est l'état de la question, et je regarde comme la plus belle et la plus
juste des apologies celle qui présente le plus clairement aux yeux des juges les faits
sur lesquels ils doivent prononcer; qui les empêche de flotter au hasard dans leur
opinion, et qui ne leur laisse aucune incertitude sur ceux qui disent la vérité. (53) Si
j'étais traduit devant votre tribunal comme ayant commis quelques actions coupables,
il me serait impossible de placer ces actions elles-mêmes sous vos yeux, vous seriez
obligés de juger par conjecture et d'après le récit des faits, de quelle manière ils se
seraient accomplis ; mais, puisque je suis accusé à cause de mes discours, je crois
pouvoir vous montrer plus exactement la vérité. (54) Je vous les soumettrai, tant ceux
que j'ai prononcés que ceux que j'ai écrits, et ce ne sera plus par conjecture, mais
avec une pleine connaissance de ce qu'ils sont, que vous porterez un jugement sur
eux. Je ne pourrai pas vous les réciter tous dans leur entier, le temps qui nous est
accordé est trop court; mais, de même qu'il est d'usage de le faire pour les fruits,
j'essayerai de vous montrer en quelque sorte un échantillon de chacun d'eux. Une
faible partie de ces discours vous fera connaître facilement mes murs, et vous
apprécierez la puissance de tous ceux que j'ai prononcés. Je prie ceux qui ont déjà lu
plusieurs fois les passages qui vont être présentés, de ne pas exiger de moi, en ce
moment, des expressions nouvelles et de ne pas me considérer comme abusant de
votre patience parce que je reproduis devant vous des paroles que vous avez déjà
souvent entendues. Si mon but était de faire ostentation d'éloquence, je mériterais ce
reproche ; mais, traduit devant la justice et exposé aux chances d'un jugement, je suis
forcé de les mettre sous vos yeux, de la manière dont je le fais maintenant. Je serais,
en effet, le plus insensé des hommes si, lorsque mon adversaire m'accuse d'écrire des
discours qui nuisent à la République et qui corrompent la jeunesse, j'en employais
d'autres pour me justifier, quand je puis, en les montrant, détruire la calomnie dirigée
contre moi. Je vous demande donc, par ce motif, de m'accorder votre indulgence et
votre appui ; j'essayerai, pour mes autres auditeurs, de compléter ma défense, après
quelques observations préliminaires destinées à leur faire plus facilement comprendre
l'enchaînement des pensées.
(57) 21. Le discours qui, le premier, doit vous être lu, a été écrit dans ces temps
où les Lacédémoniens marchaient à la tête de la Grèce, et où nous étions accablés
par les rigueurs de la fortune. Il encourage les Grecs à faire une expédition contre lès
Barbares et conteste aux Lacédémoniens le droit à la suprématie. Ayant posé mon
argumentation sur ce principe, (58) je montre qu'Athènes à été la cause de toutes les
prospérités des Grecs, et après avoir termine la partie de mon discours qui se rattache
à de si grands bienfaits, pour prouver avec une plus grande évidence que le droit de
commander appartient à notre république, je m'efforce d'établir qu'il est juste de
l'honorer pour les périls qu'elle a bravés dans la guerre, plus encore que pour ses
autres services. (59) Je croyais pouvoir lire moi-même ce que j'ai écrit sur ce sujet; mais la
vieillesse y met obstacle et m'oblige à y renoncer; afin donc de ne pas m'épuiser
entièrement, lorsqu'il me reste encore beaucoup de choses à dire, lisez, greffier, ce qui
touche au droit du commandement, en commençant à l'endroit noté en marge.
{EXTRAIT DU DISCOURS PANÉGYRIQUE, paragraphes 51-99}
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