HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, L'exception contre Callimaque (texte complet)

πεισθέντες



Texte grec :

[60] ἀλλὰ τῶν ἄλλων ἀσμένως ἀπαλλαττομένων τῶν λῃτουργιῶν καὶ πρὸς τὰ παρόντ' ἀθύμως διακειμένων, καὶ τῶν μὲν ἀνηλωμένων αὐτοῖς μεταμέλον, τὰ δὲ λοιπὰ ἀποκρυπτομένων, καὶ νομιζόντων τὰ μὲν κοινὰ διεφθάρθαι, τὰ δ' ἴδια σκοπουμένων, οὐ τὴν αὐτὴν ἐκείνοις γνώμην ἔσχον, ἀλλὰ πείσας τὸν ἀδελφὸν συντριηραρχεῖν, παρ' ἡμῶν αὐτῶν μισθὸν διδόντες τοῖς ναύταις κακῶς ἐποιοῦμεν τοὺς πολεμίους. (61) Τὸ δὲ τελευταῖον πρὸ εἰπόντος Λυσάνδρου, εἴ τις εἰσάγοι σῖτον ὡς ὑμᾶς, θάνατον τὴν ζημίαν, οὕτω φιλοτίμως εἴχομεν πρὸς τὴν πόλιν, ὥστε τῶν ἄλλων οὐδὲ τὸν σφέτερον αὐτῶν εἰσάγειν τολμώντων ἡμεῖς τὸν ὡς ἐκείνους εἰσπλέοντα λαμβάνοντες εἰς τὸν Πειραιᾶ κατήγομεν. Ἀνθ' ὧν ὑμεῖς ἐψηφίσασθ' ἡμᾶς στεφανῶσαι καὶ πρόσθε τῶν ἐπωνύμων ἀνειπεῖν ὡς μεγάλων ἀγαθῶν αἰτίους ὄντας. (62) Καίτοι χρὴ τούτους δημοτικοὺς νομίζειν, οὐχ ὅσοι κρατοῦντος τοῦ δήμου μετασχεῖν τῶν πραγμάτων ἐπεθύμησαν, ἀλλ' οἳ δυστυχησάσης τῆς πόλεως προκινδυνεύειν ὑμῶν ἠθέλησαν, καὶ χάριν ἔχειν, οὐκ εἴ τις αὐτὸς κακῶς πέπονθεν, ἀλλ' εἴ τις ὑμᾶς εὖ πεποίηκε, καὶ πένητας γενομένους ἐλεεῖν οὐ τοὺς ἀπολωλεκότας τὴν οὐσίαν ἀλλὰ τοὺς εἰς ὑμᾶς ἀνηλωκότας. (63) Ὧν εἷς ἐγὼ φανήσομαι γεγενημένος, ὃς πάντων ἂν εἴην δυστυχέστατος, εἰ πολλὰ τῶν ἐμαυτοῦ δεδαπανημένος εἰς τὴν πόλιν εἶτα δόξαιμι τοῖς ἀλλοτρίοις ἐπιβουλεύειν καὶ περὶ μηδενὸς ποιεῖσθαι τὰς παρ' ὑμῖν διαβολάς, ὃς οὐ μόνον τὴν οὐσίαν ἀλλὰ καὶ τὴν ψυχὴν τὴν ἐμαυτοῦ περὶ ἐλάττονος φαίνομαι ποιούμενος τοῦ παρ' ὑμῖν εὐδοκιμεῖν. (64) Τῷ δ' οὐκ ἂν ὑμῶν μεταμελήσειεν, εἰ καὶ μὴ παραχρῆμα ἀλλ' ὀλίγον ὕστερον, εἰ τὸν μὲν συκοφάντην ἴδοιτε πλούσιον γεγενημένον, ἐμὲ δ' ἐξ ὧν ὑπέλιπον λῃτουργῶν, καὶ τούτων ἐκπεπτωκότα; Καὶ τὸν μὲν μηδὲ πώποτε ὑπὲρ ὑμῶν κινδυνεύσαντα μεῖζον καὶ τῶν νόμων καὶ τῶν συνθηκῶν δυνάμενον, (65) ἐμὲ δὲ τὸν οὕτω πρόθυμον περὶ τὴν πόλιν γεγενημένον μηδὲ τῶν δικαίων ἀξιούμενον τυγχάνειν; Τίς δ' οὐκ ἂν ὑμῖν ἐπιτιμήσειεν, εἰ πεισθέντες ὑπὸ τῶν Καλλιμάχου λόγων τοσαύτην πονηρίαν ἡμῶν καταγνοίητε, οὓς ἐκ τῶν ἔργων κρίναντες δι' ἀνδραγαθίαν ἐστεφανώσατε, ὅτ' οὐδ' οὕτω ῥᾴδιον ἦν ὥσπερ νῦν τυχεῖν ταύτης τῆς τιμῆς; (66) Τοὐναντίον δ' ἡμῖν συμβέβηκεν ἢ τοῖς ἄλλοις· οἱ μὲν γὰρ ἄλλοι τοὺς εἰληφότας τὰς δωρεὰς ὑπομιμνῄσκουσιν, ἡμεῖς δ' ὑμᾶς τοὺς δεδωκότας ἀξιοῦμεν μνημονεύειν, ἵν' ὑμῖν τεκμήριον τῶν εἰρημένων ἁπάντων καὶ τῶν ἐπιτηδευμάτων τῶν ἡμετέρων γένηται. (67) Δῆλον δ' ὅτι ταύτης τῆς τιμῆς ἀξίους ἡμᾶς αὐτοὺς παρείχομεν, οὐχ ἵν' ὀλιγαρχίας γενομένης τἀλλότρια διαρπάζοιμεν, ἀλλ' ἵνα σωθείσης τῆς πόλεως οἵ τ' ἄλλοι τὰ σφέτερ' αὐτῶν ἔχοιεν, ἡμῖν τε παρὰ τῷ πλήθει τῶν πολιτῶν χάρις ὀφείλοιτο· ἣν ὑμᾶς νῦν ἀπαιτοῦμεν, οὐ πλέον ἔχειν τοῦ δικαίου ζητοῦντες, ἀλλ' ἀποφαίνοντες μὲν ὡς οὐδὲν ἀδικοῦμεν, ἀξιοῦντες δὲ τοῖς ὅρκοις καὶ ταῖς συνθήκαις ἐμμένειν. (68) Καὶ γὰρ ἄν εἴη δεινὸν εἰ τοὺς μὲν ἠδικηκότας τιμωρίας ἀφεῖναι κύριαι γένοιντο, ἐφ' ἡμῖν δὲ τοῖς εὖ πεποιηκόσιν ἄκυροι κατασταθεῖεν. Ἄξιον δὲ τὴν παροῦσαν τύχην διαφυλάττειν, ἐνθυμουμένους, ὅτι ἑτέρας μὲν πόλεις ἐποίησαν ἤδη συνθῆκαι μᾶλλον στασιάσαι, τὴν δ' ἡμετέραν μᾶλλον ὁμονοεῖν. Ὧν χρὴ μεμνημένους ἅμα τά τε δίκαια καὶ τὰ συμφέροντα ψηφίσασθαι.

Traduction française :

[60] et, tandis que les autres s'empressaient de résigner leurs charges, qu'ils désespéraient du présent, qu'ils regrettaient les dépenses qu'ils avaient faites, dissimulaient ce qui leur restait, et, regardant les affaires de la République comme perdues, songeaient à leurs intérêts personnels, loin de partager ces sentiments, je persuadai à mon frère de se réunir avec moi dans mes fonctions de triérarque ; et, payant la solde des matelots avec nos propres ressources, nous fîmes une guerre active aux ennemis. (61) Enfin, pour dernier trait, Lysandre ayant décrété peine de mort contre quiconque vous apporterait du blé, notre dévouement à la République fut tel que, dans un moment où les autres n'osaient pas même transporter chez vous leur propre grain, nous nous emparions de celui qui était destiné aux Lacédémoniens, et nous le conduisions au Pirée. Aussi avez-vous ordonné, pour récompenser notre conduite, que nous serions couronnés et proclamés devant les statues des héros éponymes, comme les bienfaiteurs du pays. (62) Il faut considérer comme amis du peuple, non pas ceux qui, lorsque le peuple était vainqueur, ont désiré s'unir à lui, mais ceux qui les premiers, dans des temps de détresse, ont voulu braver des dangers pour vous ; il faut montrer de la reconnaissance, non pour celui qui a éprouvé des malheurs, mais pour celui qui vous a rendu des services; il faut ressentir de la pitié pour ceux qui sont devenus pauvres, non pas en dissipant leur fortune, mais en la sacrifiant pour vous. (63) 24. Vous devez reconnaître que je fais partie de ce nombre, car je serais le plus malheureux des hommes si, après avoir employé une partie considérable de mes richesses pour servir mon pays, je pouvais paraître à vos yeux convoiter celles des autres citoyens, et regarder avec indifférence les accusations portées devant vous ; tandis que l'on me voit, au contraire, attacher, non seulement à ma fortune, mais à ma vie, moins de prix qu'à votre estime. (64) Qui de vous n'éprouverait des regrets, sinon dans ce moment, du moins dans un avenir prochain, en voyant le calomniateur accroître sa fortune, et moi, dépouillé même de ce qui m'était resté après les charges que j'avais remplies; en voyant celui qui jamais n'a bravé un danger pour vous, plus puissant que les lois, plus fort que les traités; (65) et moi, qui ai fait preuve de tant de dévouement pour notre ville, ne pas jouir même de ce qui m'appartient ? Qui pourrait ne pas vous blâmer si, à la persuasion de Callimaque, vous nous regardiez comme coupables d'une pareille scélératesse, nous que vous avez couronnés pour notre valeur, en nous jugeant d'après nos actions, dans un temps où il n'était pas si facile qu'aujourd'hui d'obtenir un tel honneur ? (66) Il nous arrive le contraire de ce qui arrive aux autres hommes : ceux-ci réveillent la mémoire des dons que l'on a reçus d'eux ; et nous, nous vous supplions de vous rappeler ceux que vous nous avez faits, afin qu'ils deviennent pour vous le témoignage de nos paroles aussi bien que de nos actions. (67) Il est évident que nous nous sommes rendus dignes des honneurs que nous avons reçus, non pour nous emparer, sous l'oligarchie, de biens qui ne nous appartenaient pas, mais pour que, la patrie étant sauvée, les uns jouissent en sécurité de leurs droits, et nous, de la reconnaissance méritée du peuple. Cette reconnaissance, nous ne la réclamons pas aujourd'hui, dans la pensée de rien obtenir au-delà de ce qui nous est dû, mais seulement de montrer que jamais nous n'avons violé la justice et que nous sommes demeurés fidèles aux serments et aux traités. (68) Il serait odieux que ces traités aient eu la puissance d'exempter de châtiment les coupables, et qu'ils fussent sans valeur pour nous, qui avons agi conformément à tous nos devoirs. J'ajoute qu'il est utile de conserver l'état où vous vous trouvez maintenant, en vous pénétrant de cette vérité, que les traités ont porté le trouble dans d'autres villes, mais qu'ils ont accru la concorde dans la nôtre. C'est en présence de tels souvenirs que vous devez déposer vos suffrages conformément à la justice et à l'utilité du pays.





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Dernière mise à jour : 2/10/2008