HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, L'exception contre Callimaque (texte complet)

ἱκανὸν



Texte grec :

[10] καὶ ὅτι τύχῃ μᾶλλον ἢ τῷ δικαίῳ κρίνεται τὰ παρ' ὑμῖν, ὥστε λυσιτελεῖν μοι μίκρ' ἀναλώσαντι μεγάλων ἐγκλημάτων ἀπαλλαγῆναι μᾶλλον ἢ μηδὲν ἀποτείσαντι κινδυνεύειν περὶ τηλικούτων. Τί δ' ἂν ὑμῖν τὰ πολλὰ καθ' ἕκαστον διηγοίμην; Οὐδὲν γὰρ παρέλιπον τῶν εἰθισμένων περὶ τῶν τοιούτων λέγεσθαι. Τελευτῶν δ' οὖν ἐπείσθην, ἅπαντα γὰρ εἰρήσεται τἀληθῆ πρὸς ὑμᾶς, δοῦναι τούτῳ διακοσίας δραχμάς. Ἵνα δὲ μὴ πάλιν ἐξείη συκοφαντεῖν αὐτῷ, δίαιταν ἐπὶ ῥητοῖς ἐπετρέψαμεν Νικομάχῳ Βατῆθεν. ... Μάρτυρες. (11) Τὸ μὲν τοίνυν πρῶτον ἐνέμεινε τοῖς ὡμολογημένοις, ὕστερον δ' ἐπιβουλεύσας μετὰ Ξενοτίμου, τοῦ τοὺς νόμους διαφθείροντος καὶ τὰ δικαστήρια δεκάζοντος καὶ τὰς ἀρχὰς λυμαινομένου καὶ πάντων κακῶν αἰτίου, λαγχάνει μοι δίκην μυρίων δραχμῶν. Προβαλλομένου δ' ἐμοῦ μάρτυρα, ὡς οὐκ εἰσαγώγιμος ἦν ἡ δίκη διαίτης γεγενημένης, ἐκείνῳ μὲν οὐκ ἐπεξῆλθεν, (12) εἰδὼς ὅτι, εἰ μὴ μεταλάβοι τὸ πέμπτον μέρος τῶν ψήφων, τὴν ἐπωβελίαν ὀφλήσει, πείσας δὲ τὴν ἀρχὴν πάλιν τὴν αὐτὴν δίκην ἐγράψατο, ὡς ἐν τοῖς πρυτανείοις μόνον κινδυνεύσων. Ἀπορῶν δ' ὅ τι χρησαίμην τοῖς κακοῖς, ἡγησάμην εἶναι κράτιστον ἐξ ἴσου καταστήσαντ' ἀμφοτέροις τὸν κίνδυνον εἰσελθεῖν εἰς ὑμᾶς. Καὶ τὰ μὲν γενόμενα ταῦτ' ἐστίν. (13) Πυνθάνομαι δὲ Καλλίμαχον οὐ μόνον περὶ τῶν ἐγκλημάτων διανοεῖσθαι ψευδῆ λέγειν, ἀλλὰ καὶ τὴν δίαιταν μέλλειν ἔξαρνον εἶναι καὶ παρεσκευάσθαι λέγειν τοιούτους λόγους, ὡς οὐκ ἄν ποτ' ἐπέτρεψε Νικομάχῳ δίαιταν, ὃν ἠπίστατο πάλαι χρώμενον ἡμῖν, καὶ ὡς οὐκ ἐικὸς ἦν αὐτὸν ἀντὶ μυρίων δραχμῶν διακοσίας ἐθελῆσαι λαβεῖν. (14) Ὑμεῖς δ' ἐνθυμεῖσθε πρῶτον μὲν ὅτι τὴν δίαιταν οὐκ ἀμφισβητοῦντες ἀλλ' ἐπὶ ῥητοῖς ἐπετρέψαμεν, ὥστ' οὐδὲν ἄτοπον ἐποίησεν, εἰ Νικόμαχον εἵλετο διαιτητήν, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον εἰ περὶ τῶν πραγμάτων ὡμολογηκὼς περὶ τοῦ διαιτητοῦ διεφέρετο. Ἔπειτ' ὀφειλομένων μὲν αὐτῷ μυρίων δραχμῶν οὐκ εἰκὸς ἦν αὐτὸν ἐπὶ δυοῖν μναῖν ποιήσασθαι τὴν διαλλαγήν· ἀδίκως δ' αἰτιώμενον καὶ συκοφαντοῦντα οὐδὲν θαυμαστὸν τοσοῦτον ἐθελῆσαι λαβεῖν. Ἔτι δ', εἰ μεγάλ' ἐγκαλῶν ὀλίγ' ἐπράξατο, οὐ τούτῳ τοῦτο τεκμήριόν ἐστιν, ὡς ἡ δίαιτα οὐ γέγονεν, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον ἡμῖν, ὡς καὶ τὴν ἀρχὴν οὐ δικαίως ἐνεκάλεσεν. (15) Θαυμάζω δ' εἰ αὑτὸν μὲν ἱκανὸν γνῶναι νομίζει ὅτι οὐκ εἰκὸς ἀντὶ μυρίων δραχμῶν διακοσίας ἐθελῆσαι λαβεῖν, ἐμὲ δ' οὐκ ἂν οἴεται τοῦτ' ἐξευρεῖν, εἴπερ ἠβουλόμην ψευδῆ λέγειν, ὅτι πλέον ἔδει φάσκειν τούτων δεδωκέναι. Ἀξιῶ δ', ὅσον περ ἂν τούτῳ σημεῖον ἦν ὡς ἡ δίαιτα οὐ γέγονεν, ἑλόντι τὰ διαμαρτυρηθέντα, τοσοῦτον ἐμοὶ γενέσθαι τεκμήριον ὡς ἀληθῆ λέγω περὶ αὐτῆς, ἐπειδὴ τῷ μάρτυρι φανερός ἐστιν οὐδ' ἐπεξελθεῖν ἀξιώσας. (16) Ἡγοῦμαι δ', εἰ μήθ' ἡ δίαιτα ἐγεγόνει μήτε τῶν πεπραγμένων ἦσαν μάρτυρες, ἔδει δ' ἐκ τῶν εἰκότων σκοπεῖν, οὐδ' οὕτω χαλεπῶς ἂν ὑμᾶς γνῶναι τὰ δίκαια. Εἰ μὲν γὰρ καὶ τοὺς ἄλλους ἀδικεῖν ἐτόλμων, εἰκότως ἄν μου κατεγιγνώσκετε καὶ περὶ τοῦτον ἐξαμαρτάνειν· νῦν δ' οὐδένα φανήσομαι τῶν πολιτῶν οὔτε χρήμασι ζημιώσας οὔτε περὶ τοῦ σώματος εἰς κίνδυνον καταστήσας, οὔτ' ἐκ μὲν τῶν μετεχόντων τῆς πολιτείας ἐξαλείψας, εἰς δὲ τὸν μετὰ Λυσάνδρου κατάλογον ἐγγράψας. (17) Καίτοι πολλοὺς ἐπῆρεν ἡ τῶν τριάκοντα πονηρία τοιαῦτα ποιεῖν· οὐ γὰρ ὅτι τοὺς ἀδικοῦντας ἐκόλαζον, ἀλλ' ἐνίοις καὶ προσέταττον ἐξαμαρτάνειν. Ἐγὼ μὲν τοίνυν οὐδ' ἐπὶ τῆς ἐκείνων ἀρχῆς οὐδὲν εὑρεθήσομαι τοιοῦτον ἐργασάμενος· οὗτος δ' ἀδικηθῆναί φησιν, ὅτ' ἐξεβέβληντο μὲν οἱ τριάκοντα, ὁ δὲ Πειραιεὺς ἦν κατειλημμένος, ἐκράτει δ' ὁ δῆμος, περὶ διαλλαγῶν δ' ἦσαν οἱ λόγοι. (18) Καίτοι δοκεῖ ἂν ὑμῖν, ὅστις ἐπὶ τῶν τριάκοντα κόσμιον αὑτὸν παρέσχεν, εἰς τοῦτον ἀποθέσθαι τὸν χρόνον ἀδικεῖν, ἐν ᾧ καὶ τοῖς πρότερον ἡμαρτηκόσι μετέμελεν; Ὃ δὲ πάντων δεινότατον, εἰ τῶν μὲν ὑπαρχόντων ἐχθρῶν μηδ' ἀμύνεσθαι μηδέν' ἠξίωσα, τοῦτον δὲ κακῶς ποιεῖν ἐπεχείρουν, πρὸς ὃν οὐδὲν πώποτέ μοι συμβόλαιον ἐγένετο. (19) Ὡς μὲν οὖν οὐκ αἴτιός εἰμι Καλλιμάχῳ τῆς τῶν χρημάτων δημεύσεως, ἱκανῶς ἀποδεδεῖχθαί μοι νομίζω· ὡς δ' οὐκ ἐξῆν αὐτῷ δικάζεσθαι περὶ τῶν τότε γεγενημένων, οὐδ' εἰ πάντα ταῦτ' ἦν πεποιηκὼς ἅ φησιν αὐτός, ἐκ τῶν συνθηκῶν γνώσεσθε. Καί μοι λαβὲ τὸ βιβλίον. Συνθῆκαι.

Traduction française :

[10] et que chez vous les affaires étaient plus souvent jugées au hasard que conformément aux règles de l'équité, de sorte qu'il y aurait de l'avantage pour moi à m'affranchir d'accusations graves par un faible sacrifice, plutôt que de n'en faire aucun et de m'exposer à de telles chances. Mais que me servirait de vous présenter en détail les nombreux arguments que j'ai passés sous silence, arguments qu'il est d'usage d'employer dans de semblables circonstances ? En définitive, je me laisse persuader (car toutes les vérités seront dites en votre présence) de lui donner deux cents drachmes, et, afin qu'il ne lui soit pas possible de me calomnier de nouveau, nous remettons le traité, à des conditions déterminées, entre les mains de Nicomaque, du dème de Bato. DÉPOSITION DES TÉMOINS. (11) 5. Callimaque observe d'abord nos conventions, mais plus tard, s'étant concerté avec Xénotimus, celui qui falsifie les lois, qui corrompt les tribunaux, qui outrage les magistrats, et qui est désigné comme la cause de toutes nos calamités, il m'intente une action pour dix mille drachmes. Comme je produisis alors des témoins qui établissaient qu'un arbitrage ayant eu lieu, la cause ne pouvait pas être introduite, (12) Callimaque, sachant que s'il n'obtenait pas la cinquième partie des suffrages, il serait forcé de payer l'épobélia, n'attaque pas le témoin, mais il gagne le juge et m'intente de nouveau la même action de manière à n'exposer que le dépôt judiciaire commun aux deux parties. Pour moi, en présence de ce malheur, ignorant à quelle résolution m'arrêter, j'ai pensé que le parti le plus sage était de paraître devant vous, afin de pouvoir lutter avec des chances égales. Voilà les faits tels qu'ils se sont passés. (13) 6. J'entends dire que Callimaque n'a pas seulement l'intention d'outrager la vérité dans la manière dont il établira ses griefs, mais qu'il doit nier l'arbitrage, et qu'il se prépare à dire que jamais il ne l'aurait confié à Nicomaque, parce qu'il le connaît depuis longtemps pour un de mes amis, et qu'en outre, il n'est pas probable qu'il ait voulu accepter deux cents drachmes au lieu de dix mille. (14) 7. Considérez d'abord que nous avons établi un arbitrage, non sur un objet contesté, mais sur des articles déjà réglés, d'où il résulte que Callimaque n'a rien fait de contraire à la raison s'il a choisi Nicomaque pour arbitre ; et qu'il eût bien plutôt manqué de bon sens, si, après avoir accepté la transaction, il eût élevé des difficultés sur l'arbitre. En second lieu, s'il lui eût été dû dix mille drachmes, il n'est pas probable qu'il eût voulu transiger pour deux mines, mais, comme il faisait une réclamation injuste et mensongère, il n'y a rien d'extraordinaire à ce qu'il se soit contenté de cette somme. D'ailleurs, si, après avoir demandé beaucoup, il a traité pour peu, ce n'est pas un témoignage en sa faveur établissant qu'il n'y a pas eu d'arbitrage ; mais c'est bien plutôt un indice pour nous que dès le premier moment il avait réclamé sans droit. (15) Je m'étonne de ce que, se regardant lui-même comme assez intelligent pour comprendre qu'il n'est pas vraisemblable qu'il ait consenti à recevoir deux cents drachmes au lieu de dix mille, il ne me croie pas capable, si je voulais mentir, de trouver que je devais dire avoir donné davantage. Dans tous les cas, je demande qu'autant l'indication serait résultée pour lui que l'arbitrage n'avait pas eu lieu, s'il eût détruit les témoignages produits, autant la preuve de la vérité de mes assertions au sujet de cet arbitrage, ressorte pour moi de ce qu'évidemment il n'a pas jugé à propos d'attaquer mon témoin. (16) 8. Mais, en supposant qu'il n'eût existé ni arbitrage, ni témoin déposant des faits, et qu'il fallût recourir à des présomptions, il ne vous serait pas difficile, même alors, je le crois, de reconnaître de quel côté se trouve la justice. Si, auparavant, je me fusse permis de nuire à mes concitoyens, vous pourriez avec quelque vraisemblance me condamner comme coupable même envers Callimaque. Mais on ne verra nulle part que j'aie fait infliger une amende à un citoyen ; que je l'aie exposé à un danger personnel, ni que je l'aie fait effacer de la liste de ceux qui participaient aux droits politiques, en l'inscrivant sur le catalogue de Lysandre. (17) Certes, la perversité des Trente a poussé un grand nombre d'hommes à de mauvaises actions de cette nature; car les Trente, non seulement ne punissaient pas les crimes, mais ils ordonnaient d'en commettre. Moi cependant, même sous leur domination, on ne trouvera pas que jamais j'aie rien fait de semblable. Callimaque prétend en outre que l'injustice a été commise envers lui au moment, où les Trente étaient chassés, où le Pirée était pris, où le peuple était vainqueur, où l'on traitait de la paix. (16) Comment pourriez-vous croire que celui qui s'est montré plein de modération sous les Trente ait attendu, pour se rendre coupable d'une injustice, le moment où les autres citoyens se repentaient de celles qu'ils avaient commises ? Ce serait la chose la plus étrange, qu'après ne m'être vengé d'aucun de mes ennemis, j'eusse essayé de nuire à un homme avec qui je n'avais jamais eu aucun rapport. (18) 9. Je crois avoir suffisamment démontré que je ne suis pas l'auteur de la confiscation des biens de Callimaque. Vous allez voir maintenant par les traités, que, même en admettant que j'eusse été coupable de toutes les choses dont il m'accuse, il n'aurait pas le droit de me citer en justice pour les faits qui se sont passés alors. Lisez les traités. LECTURE DES TRAITÉS.





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Dernière mise à jour : 2/10/2008