HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isée, Plaidoyer pour la succession de Pyrrhus (texte complet)

γάρ



Texte grec :

[40] Περὶ μὲν οὖν τῆς τούτου πονηρίας καὶ σιωπῶντος ἐμοῦ οἱ πολλοὶ γιγνώσκουσιν ὑμῶν, ὥστε οὐκ ἀπορῶ γε μαρτύρων, ὅταν τι λέγω περὶ αὐτοῦ· βούλομαι δὲ πρῶτον ἐκ τῶν τοιῶνδε ἐξελέγξαι τοῦτον ἀναισχυντότατον τῇ μαρτυρίᾳ ὄντα ταύτῃ. Φέρε γάρ, ὦ Νικόδημε, εἰ ἦσθα ἠγγυηκὼς τῷ Πύρρῳ τὴν ἀδελφὴν καὶ εἰ ᾖδεις ἐξ αὐτῆς θυγατέρα γνησίαν καταλειπομένην, (41) πῶς ἐπέτρεψας τῷ ἡμετέρῳ ἀδελφῷ ἐπιδικάσασθαι τοῦ κλήρου ἄνευ τῆς γνησίας θυγατρός, ἣν φὴὴς τῷ ἡμετέρῳ θείῳ καταλειφθῆναι; Ἢ οὐκ ᾖδεις ἐν τῇ ἐπιδικασίᾳ τοῦ κλήρου νόθην καθισταμένην τὴν ἀδελφιδῆν τὴν σαυτοῦ; Ὁπότε γάρ τις ἐπεδικάζετο τοῦ κλήρου, νόθην τὴν θυγατέρα τοῦ καταλιπόντος τὸν κλῆρον καθίστη. (42) Ἔτι δὲ πρότερον ὁ Πύρρος ὁ ποιησάμενος τὸν ἀδελφὸν τὸν ἐμὸν ὑὸν αὑτῷ· οὔτε γὰρ διαθέσθαι οὔτε δοῦναι οὐδενὶ οὐδὲν ἔξεστι τῶν ἑαυτοῦ ἄνευ τῶν θυγατέρων, ἐάν τις καταλιπὼν γνησίας τελευτᾷ. Γνώσεσθε δὲ αὐτῶν ἀκούσαντες τῶν νόμων ἀναγιγνωσκομένων. Ἀναγίγνωσκε τούσδε αὐτοῖς. Νόμοι (43) Δοκεῖ ἂν ὑμῖν ὁ μεμαρτυρηκὼς ἐγγυῆσαι ἐπιτρέψαι ἄν τι τούτων γίγνεσθαι, καὶ οὐκ ἂν ἐπὶ τοῦ κλήρου τῇ λήξει, ἣν ὁ Ἔνδιος λαχὼν ἐπεδικάζετο, ἀμφισβητῆσαι ἂν ὑπὲρ τῆς ἀδελφιδῆς τῆς ἑαυτοῦ, καὶ οὐκ ἂν διαμαρτυρῆσαι μὴ ἐπίδικον τῷ Ἐνδίῳ τὸν ἐκείνης πατρῷον κλῆρον εἶναι; Ἀλλὰ μὴν ὥς γε ἐπεδικάσατο ὁ ἡμέτερος ἀδελφὸς τοῦ κλήρου καὶ οὐκ ἠμφισβήτησεν οὐδεὶς ἐκείνῳ, ἀναγίγνωσκε τὴν μαρτυρίαν. Μαρτυρία. (44) Γενομένης τοίνυν τῆς ἐπιδικασίας ταύτης οὐκ ἐτόλμησεν ἀμφισβητῆσαι τοῦ κλήρου Νικόδημος, οὐδὲ διαμαρτυρῆσαι τὴν ἀδελφιδῆν τὴν ἑαυτοῦ γνησίαν θυγατέρα Πύρρῳ καταλειφθῆναι. (45) Περὶ μὲν οὖν τῆς ἐπιδικασίας ἔχοι ἄν τις ψεῦδος προφασίσασθαι πρὸς ὑμᾶς· ἢ γὰρ λαθεῖν σφᾶς προσποιήσαιτ' ἂν οὗτος, ἢ καὶ ψεύδεσθαι αἰτιῷτ' ἂν ἡμᾶς. Τοῦτο μὲν οὖν παρῶμεν· ἐπειδὴ δὲ τῷ Ξενοκλεῖ ἠγγύα ὁ Ἔνδιος τὴν ἀδελφιδῆν σου, ἐπέτρεψας, ὦ Νικόδημε, τὴν ἐκ τῆς ἐγγυητῆς τῷ Πύρρῳ γεγενημένην ὡς ἐξ ἑταίρας ἐκείνῳ οὖσαν ἐγγυᾶσθαι; (46) Καὶ οὐκ (ἂν) εἰσήγγειλας πρὸς τὸν ἄρχοντα κακοῦσθαι τὴν ἐπίκληρον ὑπὸ τοῦ εἰσποιήτου οὕτως ὑβριζομένην καὶ ἄκληρον τῶν ἑαυτῆς πατρῴων καθισταμένην, ἄλλως τε καὶ μόνων τούτων τῶν δικῶν ἀκινδύνων τοῖς διώκουσιν οὐσῶν καὶ ἐξὸν τῷ βουλομένῳ βοηθεῖν ταῖς ἐπικλήροις; (47) Οὔτε γὰρ ἐπιτίμιον ταῖς πρὸς τὸν ἄρχοντα εἰσαγγελίαις ἔπεστιν, οὐδ' ἐὰν μηδεμίαν τῶν ψήφων οἱ εἰσαγγείλαντες μεταλάβωσιν, οὔτε πρυτανεῖα οὔτε παράστασις οὐδεμίᾳ τίθεται τῶν εἰσαγγελιῶν· ἀλλὰ τοῖς μὲν διώκουσιν ἀκινδύνως εἰσαγγέλλειν ἔξεστι, τῷ βουλομένῳ, τοῖς δ' ἁλισκομένοις <αἱ> ἔσχαται τιμωρίαι ἐπὶ ταῖς εἰσαγγελίαις ἔπεισιν. (48) Ἔπειτα εἰ ἦν ἐξ ἐγγυητῆς ἡ τούτου ἀδελφιδῆ τῷ ἡμετέρῳ θείῳ γεγενημένη, ἐπέτρεψεν ἂν Νικόδημος ὡς ἐξ ἑταίρας οὖσαν αὐτὴν ἐγγυᾶσθαι; Καὶ γενομένων αὐτῶν οὐκ ἂν εἰσήγγειλε πρὸς τὸν ἄρχοντα ὑβρίζεσθαι τὴν ἐπίκληρον ὑπὸ τοῦ οὕτως ἐγγυήσαντος αὐτήν; Καὶ, εἰ ἦν ἀληθῆ ἃ νυνὶ τετόλμηκας μαρτυρῆσαι, παραχρῆμα εὐθὺς τότε ἐτιμωρήσω ἂν τὸν ἀδικοῦντα. Ἢ καὶ ταῦτα λαθεῖν σεαυτὸν προσποιήσει; (49) Ἔπειτ' οὐδ' ἐκ τῆς ἐπιδοθείσης αὐτῇ προικὸς ᾖσθου; Ὥστε καὶ δι' αὐτὸ τοῦτο ἀγανακτήσαντι δήπου σοι εἰσαγγεῖλαι τὸν Ἔνδιον προσῆκεν, εἰ αὐτὸς μὲν τριτάλαντον οἶκον ἔχειν ἠξίου ὡς προσῆκον αὑτῷ, τῇ δὲ γνησίᾳ οὔσῃ <θυγατρὶ> (τρισ)χιλίας δραχμὰς προῖκα ἐπιδοὺς ἐκδοῦναι ἠξίωσεν ἄλλῳ. Εἶτ' ἐπὶ τούτοις οὐκ ἀγανακτήσας εἰσήγγειλεν ἂν τὸν Ἔνδιον οὗτος; Ναὶ μὰ Δία, εἴ γ' ἦν ἀληθὲς τὸ πρᾶγμα.

Traduction française :

[40] Mais plusieurs de vous connaissent leur basse cupidité sans que j'en parle. Poursuivons donc nos raisonnements, et prouvons que la déposition de Nicodème décèle le plus effronté des hommes. Dites-moi, Nicodème, si vous aviez marié votre soeur à Pyrrhus, si vous saviez qu'il restait d'elle une fille légitime, (41) pourquoi avez-vous permis à mon frère de revendiquer la succession de mon oncle au préjudice de la fille légitime que vous dites qu'il a laissée? Ignoriez-vous que l'acte même de revendication était une déclaration expresse de la non-légitimité de votre nièce? Oui, lorsqu'Endius revendiquait la succession de Pyrrhus, il déclarait bâtarde la fille de celui-ci, dont il se disait l'héritier. (42) Ajoutez que Pyrrhus lui-même, qui a adopté mon frère, l'avait déjà déclarée telle, puisqu'il n'est permis de disposer de ses biens à la mort, et d'en faire donation, sans donner en même temps les filles légitimes qu'on laisse après soi. C'est ce que vont vous apprendre, Athéniens, les lois qu'on va vous lire. Greffier, lis les lois. (On lit les lois. ) (43) Croyez-vous donc qu'un homme qui atteste avoir marié sa soeur, eût souffert toutes ces démarches illégales? Croyez-vous qu'il n'eût pas demandé, au nom de sa nièce, la succession qu'Endius revendiquait, et qu'il n'eût pas affirmé qu'Endius n'avait aucun droit au patrimoine d'une fille légitime? Mais lis, greffier, la déposition qui prouve que mon frère a revendiqué la succession, et que personne ne la lui a contestée. (On lit la déposition. ) (44) Ainsi, lorsqu'Endius eut revendiqué la succession, Nicodème n'osa la lui contester, ni affirmer que sa nièce était une fille légitime de Pyrrhus. (45) Au reste, comme au sujet de la revendication il pourrait s'appuyer auprès de vous d'une raison fausse, et prétendre que nous avons agi à son insu, ou nous accuser d'avancer un mensonge, j'abandonne ce moyen. Mais, lorsqu'Endius mariait votre nièce, auriez-vous permis, Nicodème, que la fille d'une épouse légitime de Pyrrhus fût mariée comme née d'une courtisane? (46) N'auriez-vous pas cité Endius devant l'archonte, vous plaignant qu'une héritière fût ainsi lésée et outragée par un adoptif, qu'elle fût dépouillée de son patrimoine? ne l'auriez-vous pas fait d'autant plus volontiers, que dans ces sortes de procès les demandeurs ne courent aucun risque, et que celui qui le veut peut défendre des héritières? (47) Ceux qui, dans ces cas, citent un particulier devant l'archonte, n'ont à craindre aucune peine, dussent-ils ne pas obtenir un seul suffrage. On ne dépose point de somme entre les mains du juge; celui qui le veut, je le répète, peut se porter pour accusateur sans courir de risque; tandis que les accusés, s'ils sont condamnés, subissent des peines exemplaires. (48) Avec de pareils avantages, si notre oncle eût vraiment eu d'une femme légitime une fille, nièce de Nicodème, celui-ci eût-il permis qu'elle fût mariée comme née d'une courtisane? en la voyant traitée de la sorte, n'eût-il pas été se plaindre à l'archonte qu'une héritière fût ainsi mariée, ainsi outragée? J'insiste sur ces réflexions. Oui, Nicodème, si ce que vous osez attester était véritable, vous auriez attaqué sur-le-champ celui qui faisait cet outrage à votre nièce. Ou bien, prétendrez-vous qu'à ce sujet on a encore agi à votre insu? (49) Mais n'avez-vous pas même senti l'injure faite à une pupille par la dot qui lui était donnée? Indigné de cela seul, vous deviez, sans doute, poursuivre Endius, parce qu'il prétendait posséder une riche succession comme lui appartenant, et qu'il avait fait épouser à un autre une fille légitime en ne lui donnant pour dot que mille drachmes. Outré d'une telle injustice, Nicodème n'eût-il pas poursuivi Endius? Oui, assurément, s'il y avait une apparence de vérité dans leurs discours.





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Dernière mise à jour : 3/10/2008