HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isée, Plaidoyer pour la succession de Pyrrhus (texte complet)

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Texte grec :

[10] καὶ πρὸς τούτοις εἴ τις ἄλλος ἐγγυητὴν ἔσχε τὴν τούτου ἀδελφὴν γυναῖκα, ἢ τῶν πρότερον χρησαμένων πρὶν γνῶναι τὸν ἡμέτερον θεῖον αὐτήν, ἢ ὅσοι ἐκείνου γιγνώσκοντος ἐπλησίαζον αὐτῇ, ἢ ὅσοι ὕστερον ἐπλησίαζον τετελευτηκότος ἐκείνου· δῆλον γὰρ ὅτι τὸν αὐτὸν τρόπον ὁ ἀδελφὸς αὐτὴν ἅπασι τοῖς πλησιάζουσιν ἐκδέδωκεν. (11) Περὶ ὧν εἰ δεήσειε καθ' ἕκαστον διελθεῖν, οὐκ ἂν πάνυ μικρὸν ἔργον γένοιτο. Ἐὰν μὲν οὖν ὑμεῖς κελεύητε, περὶ ἐνίων μνησθείην ἂν αὐτῶν· εἰ δέ τισιν ὑμῶν ἀηδὲς ἀκούειν ἐστίν, ὥσπερ ἐμοὶ λέγειν τι περὶ τούτων, αὐτὰς τὰς μαρτυρίας ὑμῖν παρέξομαι τὰς μαρτυρηθείσας ἐν τῇ προτέρᾳ δίκῃ, ὧν οὐδεμιᾷ ἐπισκήψασθαι ἠξίωσαν οὗτοι. Καίτοι ὅπου κοινὴν αὐτοὶ ὡμολογήκασιν εἶναι τοῦ βουλομένου τὴν γυναῖκα, πῶς ἂν εἰκότως ἡ αὐτὴ γυνὴ ἐγγυητὴ δόξειεν εἶναι; (12) Ἀλλὰ μὴν ὁπότε μὴ ἐπεσκημμένοι εἰσὶ ταῖς περὶ αὐτοῦ τούτου μαρτυρίαις, ὡμολογηκότες εἰσὶ ταῦτα. Ἀκούσαντες δὲ καὶ ὑμεῖς αὐτῶν τῶν μαρτυριῶν, γνώσεσθε ὡς οὗτός τε περιφανῶς τὰ ψευδῆ μεμαρτύρηκε, καὶ ὀρθῶς καὶ κατὰ τοὺς νόμους οἱ δικάσαντες τὴν δίκην ἔγνωσαν τὴν κληρονομίαν μὴ προσήκειν τῇ μὴ ὀρθῶς γεγενημένῃ γυναικί. Ἀναγίγνωσκε. Σὺ δ' ἐπίλαβε τὸ ὕδωρ. Μαρτυρίαι. (13) Ὡς μὲν ἑταίρα ἦν τῷ βουλομένῳ καὶ οὐ γυνὴ τοῦ ἡμετέρου θείου, ἣν οὗτος ἐγγυῆσαι ἐκείνῳ μεμαρτύρηκεν, ὑπὸ τῶν ἄλλων οἰκείων καὶ ὑπὸ τῶν γειτόνων τῶν ἐκείνου μεμαρτύρηται πρὸς ὑμᾶς· οἳ μάχας καὶ κώμους καὶ ἀσέλγειαν πολλήν, ὁπότε ἡ τούτου ἀδελφὴ εἴη παρ' αὐτῷ, μεμαρτυρήκασι γίγνεσθαι περὶ αὐτῆς. (14) Καίτοι οὐ δή πού γε ἐπὶ γαμετὰς γυναῖκας οὐδεὶς ἂν κωμάζειν τολμήσειεν· οὐδὲ αἱ γαμεταὶ γυναῖκες ἔρχονται μετὰ τῶν ἀνδρῶν ἐπὶ τὰ δεῖπνα, οὐδὲ συνδειπνεῖν ἀξιοῦσι μετὰ τῶν ἀλλοτρίων, καὶ ταῦτα μετὰ τῶν ἐπιτυχόντων. Ἀλλὰ μὴν τῶν γε μεμαρτυρηκότων οὐδενὶ ἐπισκήψασθαι οὗτοι ἠξίωσαν. Καὶ ὡς ἀληθῆ λέγω, ἀναγίγνωσκε πάλιν αὐτοῖς τὴν μαρτυρίαν. Μαρτυρία (15) Ἀνάγνωθι δὴ καὶ τὰς περὶ τῶν πλησιασάντων αὐτῇ μαρτυρίας, ἵνα εἰδῶσιν ὅτι ἑταίρα τε ἦν τοῦ βουλομένου, καὶ ὅτι οὐδ' ἐξ ἑνὸς ἄλλου φαίνεται τεκοῦσα. Ἀναγίγνωσκε αὐτοῖς. Μαρτυρίαι. (16) Ὡς μὲν τοίνυν ἦν κοινὴ τῷ βουλομένῳ, ἣν οὗτος ἐγγυῆσαι τῷ ἡμετέρῳ θείῳ μεμαρτύρηκε, μνημονεύειν χρὴ ὑφ' ὅσων ὑμῖν μεμαρτύρηται, καὶ ὅτι οὐδενὶ ἄλλῳ ἐγγυηθεῖσα οὐδὲ συνοικήσασα φαίνεται· σκεψώμεθα δὲ καὶ ἐξ ὧν ἄν τις ὑπονοήσειεν ἐγγύην γενέσθαι τοιαύτης γυναικός, εἰ ἄρα καὶ τῷ ἡμετέρῳ θείῳ τοιοῦτόν τι συμβέβηκεν. (17) Ἤδη γάρ τινες νέοι ἄνθρωποι ἐπιθυμήσαντες τοιούτων γυναικῶν, καὶ ἀκρατῶς ἔχοντες αὑτῶν, ἐπείσθησαν ὑπ' ἀνοίας εἰς αὑτοὺς τοιοῦτόν τι ἐξαμαρτεῖν. Πόθεν οὖν ἄν τις σαφέστερον γνοίη περὶ τούτων, ἢ ἔκ τε τῶν μαρτυριῶν τῶν τούτοις μεμαρτυρημένων ἐν τῇ προτέρᾳ δίκῃ καὶ ἐκ τῶν εἰκότων τῶν περὶ αὐτὸ τὸ πρᾶγμα σκεψάμενος; (18) Ἐνθυμεῖσθε δὲ τὴν ἀναίδειαν ὧν λέγουσιν. Ὁ μὲν γὰρ ἐγγυᾶν μέλλων εἰς τὸν τριτάλαντον οἶκον, ὥς φησι, τὴν ἀδελφήν, διαπραττόμενος τηλικαῦτα ἕνα μάρτυρα παρεῖναι αὑτῷ Πυρετίδην προσεποιήσατο, καὶ τούτου ἐκμαρτυρίαν ἐπ' ἐκείνῃ τῇ δίκῃ παρέσχοντο οὗτοι· ἣν Πυρετίδης οὐκ ἀναδέδεκται αὐτοῖς, οὐδὲ ὁμολογεῖ μαρτυρῆσαι οὐδὲ εἰδέναι τούτων ἀληθὲς ὂν οὐδέν. (19) Μέγα δὲ τεκμήριον ὡς περιφανῶς ψευδῆ τὴν μαρτυρίαν οὗτοι παρέσχοντο ταύτην· ἴστε γὰρ πάντες ὡς ὅταν μὲν ἐπὶ προδήλους πράξεις ἴωμεν, ἃς δεῖ μετὰ μαρτύρων γενέσθαι, τοὺς οἰκειοτάτους καὶ οἷς ἂν τυγχάνωμεν χρώμενοι μάλιστα, τούτους παραλαμβάνειν εἰώθαμεν ἐπὶ τὰς πράξεις τὰς τοιαύτας, τῶν δὲ ἀδήλων καὶ ἐξαίφνης γιγνομένων τοὺς προστυχόντας ἕκαστοι μάρτυρας ποιούμεθα.

Traduction française :

[10] Je lui demanderais de plus si sa soeur a été épousée par quelque autre de ceux qui ont eu commerce avec elle ou avant qu'elle connût mon oncle, ou lorsqu'il la connaissait, ou après sa mort: car, sans doute, son frère l'a mariée à tous ceux qui la fréquentaient, sous les mêmes conditions que l'a épousée mon oncle. (11) Ce ne serait pas, Athéniens, un léger travail de raconter toutes les aventures amoureuses de cette femme. Je vous en rapporterai quelques-unes, si vous le désirez. Mais, comme il vous serait aussi désagréable d'entendre ces détails qu'à moi d'y entrer, je vais produire les dépositions mêmes qui ont été faites dans le premier jugement, et dont aucune n'a été attaquée par nos adversaires. Toutefois, puisqu'ils ont avoué que la femme se donnait au premier venu, peut-on juger que cette même femme ait été mariée légitimement? (12) Or, ils l'ont avoué, puisqu'ils n'ont pas attaqué les dépositions faites sur cet objet-là même. Vous verrez, Athéniens, par la lecture d'anciennes dépositions, que Nicodème a évidemment déposé contre la vérité, et que dans le premier jugement les juges ont décidé, selon la justice et d'après les lois, que la succession n'appartenait point à une femme qui n'avait point été épousée légitimement. Greffier, lis les dépositions; et toi, arrête l'eau. (On lit une première déposition.) (13) La femme que Nicodème prétend avoir mariée à Pyrrhus n'était donc pas son épouse, mais une courtisane appartenant à tout le monde; des parents de mon oncle et ses voisins viennent de vous l'attester. Ils ont déclaré que, lorsque la sœur de Nicodème était chez Pyrrhus, il s'élevait des querelles à son sujet, on y faisait des parties de débauche, on se livrait à toutes sortes de licences. (14) Or, sans doute, on n'oserait jamais se permettre de tels excès chez des femmes mariées. Des femmes mariées ne vont pas à des festins avec des hommes, elles ne s'y trouvent pas avec des étrangers, et surtout avec les premiers venus. Nos adversaires, cependant, n'ont pas attaqué les témoins. Pour preuve de ce que je dis, greffier, relis la déposition. (On relit la déposition.) (15) Lis aussi le témoignage de ceux qui ont fréquenté la femme, afin qu'on sache qu'elle était courtisane, livrée à tous ceux qui voulaient avoir commerce avec elle, et qu'elle n'a eu d'enfant légitime d'aucun autre homme. (On lit les dépositions.) (16) N'oubliez pas, Athéniens, cette foule de témoins qui déposent contre la femme que Nicodème prétend avoir mariée à mon oncle: tous s'accordent à dire qu'elle était à tout le monde, et que personne ne l'a jamais reconnue pour épouse. Considérez aussi par où l'on peut juger que mon oncle a épousé une telle femme, s'il est vrai qu'il ait eu cette faiblesse : (17) faiblesse naturelle à des jeunes gens qui, épris pour des courtisanes d'un amour insensé, en viennent dans leurs folies jusqu'à se manquer à eux-mêmes. Par où donc peut-on mieux vous instruire sur ce mariage prétendu que par les dépositions produites dans le premier jugement, et par des inductions tirées du fond de la chose? (18) Voyez un peu leur impudence dans ce qu'ils allèguent. Un homme qui doit marier, à ce qu'il dit, sa soeur à quelqu'un d'aussi riche, ne se donne dans une pareille circonstance qu'au seul témoin Pyrétide : Pyrétide, qui était absent dans le procès, et dont ils ont produit alors la déposition qu'il a niée et désavouée, déclarant qu'il ne savait rien de ce qu'on lui faisait dire. (19) Leur conduite d'ailleurs me fournit la plus forte preuve de la fausseté réelle de cette déposition. Lorsque nous voulons terminer des affaires qui se font aux yeux de tout le monde et avec témoins, nous avons coutume, comme on sait, de prendre nos parents les plus proches et nos meilleurs amis; quant à celles qui sont imprévues et subites, nous réclamons le témoignage de tous ceux qui s'offrent à nous.





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Dernière mise à jour : 3/10/2008