HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isée, Plaidoyer pour la succession de Pyrrhus (texte complet)

ἀληθὲς



Texte grec :

[0] ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΠΥΡΡΟΥ ΚΥΡΡΟΥ. (1) Ἄνδρες δικασταί, ὁ ἀδελφὸς τῆς μητρὸς τῆς ἐμῆς Πύρρος, ἄπαις ὢν γνησίων παίδων, ἐποιήσατο Ἔνδιον τὸν ἀδελφὸν τὸν ἐμὸν ὑὸν ἑαυτῷ· ὃς κληρονόμος ὢν τῶν ἐκείνου ἐπεβίω πλείω ἔτη ἢ εἴκοσι καὶ ἐν χρόνῳ τοσούτῳ ἔχοντος ἐκείνου τὸν κλῆρον, οὐδεὶς πώποτε προσεποιήσατο οὐδ' ἠμφισβήτησε τῆς κληρονομίας ἐκείνῳ. (2) Τελευτήσαντος δὲ τοῦ ἀδελφοῦ πέρυσιν, ὑπερβᾶσα τὸν τελευταῖον κληρονόμον, γνησία θυγάτηρ τοῦ ἡμετέρου θείου ἥκει φάσκουσα εἶναι Φίλη, καὶ κύριος Ξενοκλῆς Κόπρειος τοῦ Πύρρου κλήρου λαχεῖν τὴν λῆξιν ἠξίωσεν, ὃς τετελεύτηκε πλείω ἢ εἴκοσιν ἔτη, τρία τάλαντα τίμημα τῷ κλήρῳ ἐπιγραψάμενος. (3) Ἀμφισβητούσης δὲ τῆς μητρὸς τῆς ἡμετέρας, ἀδελφῆς δὲ τοῦ Πύρρου, ὁ κύριος τῆς εἰληχυίας τοῦ κλήρου γυναικὸς ἐτόλμησε διαμαρτυρῆσαι μὴ ἐπίδικον τῇ ἡμετέρᾳ μητρὶ τὸν τοῦ ἀδελφοῦ κλῆρον εἶναι, ὡς οὔσης γνησίας θυγατρὸς Πύρρῳ, οὗ ἦν ἐξ ἀρχῆς ὁ κλῆρος. Ἐπισκηψάμενοι δὲ ἡμεῖς, καὶ εἰς ὑμᾶς εἰσαγαγόντες τὸν διαμαρτυρῆσαι τολμήσαντα κατὰ ταῦτα, (4) ἐκεῖνόν τε ἐξελέγξαντες περιφανῶς τὰ ψευδῆ μεμαρτυρηκότα τὴν τῶν ψευδομαρτυρίων δίκην εἵλομεν παρ' ὑμῖν, καὶ τουτονὶ Νικόδημον παραχρῆμα ἐξηλέγξαμεν ἐν τοῖς αὐτοῖς δικασταῖς ἀναισχυντότατον τῇ μαρτυρίᾳ ὄντα ταύτῃ, ὅς γε ἐτόλμησε μαρτυρῆσαι ἐγγυῆσαι τῷ θείῳ τῷ ἡμετέρῳ τὴν ἀδελφὴν τὴν ἑαυτοῦ γυναῖκα εἶναι κατὰ τοὺς νόμους. (5) Ὅτι μὲν οὖν καὶ ἐν τῇ προτέρᾳ δίκῃ ἡ τούτου μαρτυρία ψευδὴς ἔδοξεν εἶναι, ὁ τόθ' ἑαλωκὼς μάρτυς σαφέστατα τοῦτον ἐξελέγχει. Εἰ γὰρ μὴ ἐδόκει οὗτος τὰ ψευδῆ τότε μαρτυρῆσαι, δῆλον ὅτι ἐκεῖνός τ' ἂν ἀποφυγὼν τὴν διαμαρτυρίαν ἀπῆλθε, καὶ κληρονόμος ἂν τῶν τοῦ θείου ἡ διαμαρτυρηθεῖσα γνησία θυγάτηρ εἶναι, ἀλλ' οὐκ ἂν ἡ ἡμετέρα κατέστη μήτηρ. (6) Ἁλόντος δὲ τοῦ μάρτυρος καὶ ἀποστάσης τοῦ κλήρου τῆς ἀμφισβητούσης σβητούσης γνησίας θυγατρὸς Πύρρῳ εἶναι, μεγάλη ἀνάγκη ἅμα καὶ τὴν τούτου μαρτυρίαν ἑαλωκέναι· περὶ γὰρ αὐτοῦ τούτου διαμαρτυρήσας τὴν τῶν ψευδομαρτυρίων δίκην ἠγωνίζετο, πότερον ἐξ ἐγγυητῆς ἢ ἐξ ἑταίρας ἡ ἀμφισβητοῦσα τοῦ κλήρου τῷ θείῳ γυναικὸς εἴη· γνώσεσθε δ' ἀκούσαντες καὶ ὑμεῖς τῆς τε ἀντωμοσίας τῆς ἡμετέρας καὶ τῆς τούτου μαρτυρίας καὶ τῆς ἁλούσης διαμαρτυρίας. (7) Ἀναγίγνωσκε λαβὼν τασδὶ αὐτοῖς. Ἀντωμοσία. Μαρτυρία. Διαμαρτυρία. Ὡς μὲν ἔδοξε παραχρῆμα εὐθὺς τότε <πᾶσι> τὰ ψευδῆ μαρτυρῆσαι Νικόδημος ἐπιδέδεικται (τότε πᾶσι)· προσήκει δὲ καὶ παρ' ὑμῖν τοῖς περὶ αὐτοῦ τούτου τὴν δίκην μέλλουσι ψηφιεῖσθαι ἐξελεγχθῆναι τὴν τούτου μαρτυρίαν. (8) Ἐπιθυμῶ δὲ πρῶτον μὲν περὶ αὐτοῦ τούτου πυθέσθαι, ἥν τινά ποτε προῖκά φησιν ἐπιδοὺς ἐκδοῦναι τὴν ἀδελφὴν ὁ μεμαρτυρηκὼς τῷ τὸν τριτάλαντον οἶκον κεκτημένῳ, εἶτα πότερον ἡ ἐγγυητὴ γυνὴ ἀπέλιπε τὸν ἄνδρα ζῶντα ἢ τελευτήσαντος τὸν οἶκον αὐτοῦ, καὶ παρ' ὅτου ἐκομίσατο τὴν τῆς ἀδελφῆς προῖκα οὗτος, ἐπειδὴ τετελευτηκὼς ἦν ᾧ μεμαρτύρηκεν οὗτος αὐτὴν ἐγγυῆσαι, (9) ἢ εἰ μὴ ἐκομίζετο, ὁποίαν δίκην σίτου ἢ τῆς προικὸς αὐτῆς ἐν εἴκοσιν ἔτεσι τῷ ἔχοντι τὸν κλῆρον δικάσασθαι ἠξίωσεν, ἢ εἴ του ἀνθρώπων ἐναντίον προσῆλθεν ἐγκαλῶν τῷ κληρονόμῳ περὶ τῆς προικὸς τῆς ἀδελφῆς ἐν χρόνῳ τοσούτῳ. Περί τε οὖν τούτων ἡδέως ἂν πυθοίμην, ὅ τι ποτ' ἦν τὸ αἴτιον τοῦ μηδὲν τούτων γεγενῆσθαι περὶ τῆς ἐγγυητῆς - ὡς μεμαρτύρηκεν οὗτος - γυναικός,

Traduction française :

[0] PLAIDOYER POUR LA SUCCESSION DE PYRRHUS. (1) Athéniens, Pyrrhus, mon oncle maternel, n'ayant pas d'enfants légitimes, adopta Endius mon frère, qui vécut plus de vingt ans en possession des biens qu'il lui avait légués. Dans un si long espace de temps, personne ne lui contesta la succession dont il était saisi, et n'osa même y prétendre. (2) Mon frère étant mort l'année dernière, une fille prétendue légitime de mon oncle, qui avait laissé jouir le dernier héritier, se présenta sous le nom de Philé. Xénoclès, son mari, réclama pour elle la succession de Pyrrhus, qui était mort depuis plus de vingt ans, et, dans ses demandes, il portait la succession à trois talents. (3) Ma mère, de son côté, revendiquant la même succession comme soeur de Pyrrhus, Xénoclès, qui la réclamait au nom de sa femme, fit opposition, et osa affirmer que ma mère ne pouvait revendiquer la succession de son frère, parce que Pyrrhus, de qui venaient les biens, avait une fille légitime. J'attaquai l'affirmation, et, citant devant vous l'audacieux qui l'avait faite, (4) je prouvai avec évidence qu'il avait affirmé contre la vérité; je le fis condamner, et par la même condamnation je convainquis Nicodème, mon adversaire actuel, de soutenir impudemment une affirmation fausse, en osant attester qu'il avait marié sa soeur à mon oncle avec le titre de femme légitime. (5) La déposition de Nicodème fut jugée fausse dans le premier jugement, puisque Xénoclès fut condamné comme ayant affirmé ce qui n'était pas; cela est clair. En effet, si Nicodème n'eût point été jugé dès lors avoir déposé contre la vérité, sans doute Xénoclès aurait obtenu ce qu'il demandait par son affirmation; la femme qu'il affirmait être fille légitime de mon oncle, serait héritière des biens, et ma mère n'en serait pas restée saisie. (6) Mais, comme Xénoclès a été condamné, et que la prétendue fille légitime de Pyrrhus a renoncé à sa succession, il est de toute nécessité que la déposition de Nicodème ait été jugée fausse en même temps, puisque celui qui affirmait, attaqué pour avoir affirmé contre la vérité, plaidait sur la question de savoir si la femme qui nous contestait la succession était née d'une épouse légitime ou, d'une courtisane. Vous allez en être convaincus par la lecture de notre serment, de la déposition de Nicodème, et de l'affirmation de Xénoclès. (7) Greffier, prends ces trois pièces, et fais-en lecture. (Le greffier lit.) Il fut donc dès lors démontré à tous les juges que Nicodème était déjà convaincu d'avoir déposé contre la vérité; mais, comme c'est là l'objet sur lequel vous avez à prononcer aujourd'hui, il convient sans doute d'attaquer devant vous la déposition, et de prouver directement qu'elle est fausse. (8) Je voudrais demander à Nicodème lui-même quelle dot il prétend avoir donnée, lui qui atteste avoir marié sa soeur à un homme qui avait une fortune aussi considérable; je lui demanderais encore si l'épouse légitime a abandonné son mari lorsqu'il vivait, ou sa maison après sa mort; de qui il a retiré la dot de sa soeur après la mort de celui à qui il soutient l'avoir mariée; (9) ou, s'il ne l'a pas retirée, quel procès pour pension alimentaire ou pour la dot même il dit avoir intenté à celui qui, pendant vingt ans, a possédé la succession; enfin, s'il s'est présenté à l'héritier devant quelque témoin, pour lui demander la dot de sa soeur dans un si long espace de temps : je lui demanderais donc ce qui a empêché que rien de tout cela ne se fit pour celle qu'il atteste avoir été épouse légitime.





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Dernière mise à jour : 3/10/2008