HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isée, Plaidoyer pour la succession de Pyrrhus (texte complet)

οἰκείους



Texte grec :

[30] Καὶ οἱ αὐτοὶ θεῖοι οὗτοι ἐν τῇ δεκάτῃ τῆς θυγατρὸς ἀποφανθείσης εἶναι ὑπὸ τοῦ ἀδελφιδοῦ κληθέντες μεμαρτυρήκασι παραγενέσθαι. Ἐφ' ᾧ δὴ καὶ δεινῶς ἀγανακτῶ, ὅτι ὁ μὲν ἀνὴρ λαγχάνων ὑπὲρ τῆς γυναικὸς τῆς αὑτοῦ τοῦ κλήρου τοῦ πατρῴου Φίλην ὄνομα εἶναι ἐπεγράψατο τῇ γυναικί, οἱ δὲ τοῦ Πύρρου θεῖοι ἐν τῇ δεκάτῃ φάσκοντες παραγενέσθαι τὸ τῆς τήθης ὄνομα Κλειταρέτην τὸν πατέρα ἐμαρτύρησαν θέσθαι αὐτῇ. (31) Θαυμάζω οὖν εἰ ὁ ἀνὴρ ὁ συνοικῶν πλείω ἢ ὀκτὼ ἔτη ἤδη μὴ ᾖδει τοὔνομα τῆς ἑαυτοῦ γυναικός. Εἶτα οὐδὲ παρὰ τῶν αὑτοῦ μαρτύρων πρότερον ἐδυνήθη πυθέσθαι, οὐδ' ἡ μήτηρ τῆς γυναικὸς τὸ τῆς θυγατρὸς ὄνομα τῆς αὑτῆς ἐν χρόνῳ τοσούτῳ ἔφρασεν αὐτῷ, οὐδ' ὁ θεῖος αὐτός, Νικόδημος; (32) Ἀλλ' ἀντὶ τοῦ τῆς τήθης ὀνόματος, εἴ τις ᾖδει τοῦθ' ὑπὸ τοῦ πατρὸς κείμενον ταύτῃ, Φίλην ὁ ἀνὴρ ὄνομα ἐπεγράψατο εἶναι αὐτῇ, καὶ ταῦτα λαγχάνων αὐτῇ τοῦ κλήρου τοῦ πατρῴου. Τίνος ἕνεκα; Ἢ ἵνα καὶ τοῦ τῆς τήθης ὀνόματος τοῦ ὑπὸ τοῦ πατρὸς τεθέντος ἄκληρον ὁ ἀνὴρ καταστήσειεν εἶναι τὴν αὑτοῦ γυναῖκα; (33) Ἆρά γε οὐχὶ δῆλον, ὦ ἄνδρες, ὅτι ἃ πάλαι οὗτοι μαρτυροῦσι γενέσθαι, πολλῷ ὕστερον τῆς λήξεως τοῦ κλήρου ἕνεκα σύγκειται αὐτοῖς; Οὐ γὰρ ἄν ποτε οἱ μὲν εἰς τὴν δεκάτην νὥς φασἰ κληθέντες τῆς τοῦ Πύρρου θυγατρός, ἀδελφιδῆς τούτου, ἐξ ἐκείνης τῆς ἡμέρας, ἥτις ἦν ποτε, ἀκριβῶς εἰς τὸ δικαστήριον ἧκον μεμνημένοι ὅτι Κλειταρέτην ὁ πατὴρ ἐν τῇ δεκάτῃ ὠνόμηνεν, (34) οἱ δ' οἰκειότατοι τῶν ἁπάντων, ὁ πατὴρ καὶ ὁ θεῖος καὶ ἡ μήτηρ οὐκ ἂν ᾖδει τὸ ὄνομα τῆς θυγατρός, ὥς φασι, τῆς αὐτοῦ. Πολύ γε μάλιστ' ἄν, εἰ ἦν ἀληθὲς τὸ πρᾶγμα. Ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων καὶ ὕστερον ἐγχωρήσει εἰπεῖν. (35) Περὶ δὲ τῆς τούτου μαρτυρίας οὐ χαλεπὸν καὶ ἐξ αὐτῶν τῶν νόμων ἐστὶ γνῶναι ὅτι φαίνεται περιφανῶς τὰ ψευδῆ μεμαρτυρηκὼς οὗτος. Ὅπου γάρ, ἐάν τίς τι ἀτίμητον δῷ, ἕνεκα τοῦ νόμου, ἐὰν ἀπολίπῃ ἡ γυνὴ τὸν ἄνδρα ἢ ἐὰν ὁ ἀνὴρ ἐκπέμψῃ τὴν γυναῖκα, οὐκ ἔξεστι πράξασθαι τῷ δόντι ὃ μὴ ἐν προικὶ τιμήσας ἔδωκεν, ἦ που ὅστις γέ φησιν ἄνευ ὁμολογίας προικὸς τὴν ἀδελφὴν ἐγγυῆσαι, περιφανῶς ἀναίσχυντος ὢν ἐλέγχεται. (36) Τί γὰρ ἔμελλεν ὄφελος εἶναι αὐτῷ τῆς ἐγγύης, εἰ ἐπὶ τῷ ἐγγυησαμένῳ ἐκπέμψαι ὁπότε βούλοιτο τὴν γυναῖκα ἦν; Ἦν δ' ἂν ἐπ' ἐκείνῳ, ὦ ἄνδρες, δῆλον ὅτι, εἰ μηδεμίαν προῖκα διωμολογήσατο ἕξειν ἐπ' αὐτῇ. Εἶτ' ἐπὶ τούτοις ἂν Νικόδημος ἠγγύησε τῷ ἡμετέρῳ θείῳ τὴν ἀδελφήν; Καὶ ταῦτα εἰδὼς τὸν ἅπαντα χρόνον ἄτοκον οὖσαν αὐτήν, καὶ τῆς ὁμολογηθείσης προικὸς ἐκ τῶν νόμων γιγνομένης εἰς αὐτόν, εἴ τι ἔπαθεν ἡ γυνὴ πρὶν γενέσθαι παῖδας αὐτῇ; (37) Ἆρ' οὖν δοκεῖ τῳ ὑμῶν ὀλιγώρως οὕτως ἔχειν χρημάτων Νικόδημος, ὥστε παραλιπεῖν ἄν τι τῶν τοιούτων; Ἐγὼ μὲν γὰρ οὐ νομίζω. Εἶτα παρὰ τούτου ὁ ἡμέτερος θεῖος ἠξίωσεν ἂν ἐγγυήσασθαι τὴν ἀδελφήν, ὃς αὐτὸς ξενίας φεύγων ὑπὸ ἑνὸς τῶν φρατόρων ὧν φησιν αὑτοῦ εἶναι, παρὰ τέτταρας ψήφους μετέσχε τῆς πόλεως; Καὶ ὡς ἀληθῆ λέγω, ἀναγίγνωσκε τὴν μαρτυρίαν. Μαρτυρία. (38) Οὗτος τοίνυν τῷ ἡμετέρῳ θείῳ ἄπροικον τὴν ἀδελφὴν τὴν ἑαυτοῦ μεμαρτύρηκεν ἐγγυῆσαι, καὶ ταῦτα τῆς προικὸς εἰς αὐτὸν γιγνομένης, εἴ τι ἔπαθεν ἡ γυνὴ πρὶν γενέσθαι παῖδας αὐτῇ. Λαβὲ δὴ καὶ ἀνάγνωθι τοὺς νόμους τουσδὶ αὐτοῖς. Νόμοι. (39) Δοκεῖ ἂν ὑμῖν οὕτως ὀλιγώρως ἔχειν χρημάτων Νικόδημος, ὥστε, εἰ ἦν ἀληθὲς τὸ πρᾶγμα, οὐκ ἂν σφόδρα διακριβώσασθαι περὶ τῶν ἑαυτῷ συμφερόντων; Ναὶ μὰ Δία, ὡς ἔγωγ' οἶμαι, ἐπεὶ καὶ οἱ ἐπὶ παλλακίᾳ διδόντες τὰς ἑαυτῶν πάντες πρότερον διομολογοῦνται περὶ τῶν δοθησομένων ταῖς παλλακαῖς· Νικόδημος δὲ ἐγγυᾶν μέλλων, <ὥς> φησι, τὴν ἀδελφὴν τὴν αὑτοῦ μόνον τὸ κατὰ τοὺς νόμους ἐγγυῆσαι διεπράξατο; Ὃς ἐπ' ὀλίγῳ ἀργυρίῳ, οὗ ἐπιθυμῶν λέγει πρὸς ὑμᾶς, σφόδρα βούλεται πονηρὸς εἶναι;

Traduction française :

[30] Les mêmes oncles attestent avoir été appelés par leur neveu, et avoir été présents au repas qu'il donnait pour la naissance d'une fille dont il se reconnaissait le père ! Mais voici, Athéniens, ce qui me révolte le plus un homme qui revendique pour sa femme un patrimoine, lui a donné le nom de Philé; les oncles de Pyrrhus, qui disent avoir été présents au repas qu'il célébrait pour sa fille, attestent que son père lui a donné le nom de son aïeule, celui de Clitarète. (31) Je suis donc surpris qu'un homme ait ignoré le nom d'une femme avec laquelle il était marié depuis plus de huit ans. Eh! n'a-t-il pu l'apprendre auparavant de ses propres témoins ? La mère de sa femme, dans un si long espace de temps, ne lui a-t-elle pas dit le nom de sa fille? (32) Au lieu du nom de l'aïeule, s'il est vrai que son père lui eût donné ce nom, et que quelqu'un en fût instruit, son époux lui a donné celui de Philé, et cela, en réclamant pour elle un patrimoine. Quel était son motif? Un mari voulait-il dépouiller sa femme du nom même que lui avait donné son père? (33) N'est-il donc pas clair qu'un fait qu'ils disent être arrivé avant qu'ils eussent répété la succession, n'a été controuvé par eux que longtemps après? Sans doute, des hommes appelés, disent-ils, au repas célébré pour la fille de Pyrrhus, nièce de Nicodème, ne seraient jamais venus au tribunal, se rappelant fort bien le jour, quel qu'il fût, où ils avaient assisté au repas, et que son père l'avait nommée Clitarète; (34) tandis que ses plus proches parents, son oncle entre autres, auraient ignoré son nom ; tandis que même le père et la mère n'auraient pas su le nom de leur fille: ils l'auraient su apparemment mieux que personne, si la chose était véritable. Mais je pourrai revenir sur cet objet. (35) Il n'est pas difficile de se convaincre, par les lois mêmes, que la déposition de Nicodème est évidemment fausse. Car, puisque au terme des lois, si on a donné pour le mariage un objet qu'on n'a point fait reconnaître, on ne peut, supposé que la femme abandonne son mari, ou que le mari renvoie sa femme; redemander ce qu'on a donné sans le faire reconnaître comme partie de la dot, assurément un homme qui dit avoir marié sa soeur sans reconnaître de dot est pleinement convaincu de mentir avec impudence. (36) Que gagnait, en effet, Nicodème de marier sa sœur, si celui qui l'épousait était libre de la renvoyer quand il aurait voulu? et il l'était sans doute, Athéniens, puisqu'il ne reconnaissait pas avoir reçu de dot. Et Nicodème aurait marié sa soeur à mon oncle de cette manière, lorsqu'il savait qu'elle avait toujours été stérile; lorsque la dot qu'il aurait fait reconnaître lui serait revenue en vertu de la loi, si la femme fût morte avant que d'avoir des enfants! (37) Croyez-vous que Nicodème ait assez méprisé l'argent pour négliger quelqu'une de ces précautions? pour moi je n'en crois rien. De plus, mon oncle aurait-il épousé la soeur d'un homme qui, accusé d'être étranger par un citoyen de la curie qu'il dit être la sienne, n'a gagné son procès et n'a été citoyen que de quatre suffrages? Greffier, lis la déposition qui certifie la vérité de ce que j'avance. (On lit la déposition.) (38) Un tel homme prétend avoir marié sa soeur à mon oncle sans dot, et cela, encore une fois, lorsque la dot lui serait revenue, en vertu de la loi, si la femme fût morte avant que d'avoir des enfants! Greffier, prends les lois, et fais-en lecture. (On lit les lois. ) (39) Croyez-vous donc, Athéniens, Nicodème assez désintéressé pour ne pas ménager soigneusement ses intérêts, si le mariage était véritable? non certes, du moins à ce qu'il me semble. Ceux qui livrent une femme avec une dot sur le pied de concubine, ont soin de faire leur marché, et de faire convenir de la somme qui sera remise à la femme, supposé qu'on la renvoie ; et Nicodème, qui marie sa soeur, ne s'est embarrassé, dit-il, que de la marier selon les formes prescrites, lui qui, pour amasser de modiques gains dans son métier de chicaneur, ne craint pas de commettre les plus odieuses prévarications!





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Dernière mise à jour : 3/10/2008