HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isée, Sur la succession de Ménéclès (texte complet)

ὅπως



Texte grec :

[10] μετὰ δὲ ταῦτα χρόνου διαγενομένου ἐσκόπει ὁ Μενεκλῆς ὅπως μὴ ἔσοιτο ἄπαις, ἀλλ' ἔσοιτο αὐτῷ ὅς τις ζῶντά γηροτροφήσοι καὶ τελευτήσαντα θάψοι αὐτὸν καὶ εἰς τὸν ἔπειτα χρόνον τὰ νομιζόμενα αὐτῷ ποιήσοι. Τούτῳ μὲν οὖν ἑώρα ἕνα μόνον ὑὸν ὄντα, ὥστε ἐδόκει αὐτῷ αἰσχρὸν εἶναι ἄπαιδα τοῦτον καθιστάντα ἀρρένων παίδων αὑτῷ κελεύειν δοῦναι τοῦτον εἰσποιήσασθαι. (11) Εὕρισκεν οὖν οὐδένα ἄλλον οἰκειότερον ὄνθ' ἡμῶν ἑαυτῷ. Λόγους οὖν πρὸς ἡμᾶς ἐποιεῖτο, καὶ ἔφη δοκεῖν αὑτῷ καλῶς ἔχειν, ἐπειδὴ οὕτως αὐτῷ ἡ τύχη συνέβη ὥστε ἐκ τῆς ἀδελφῆς τῆς ἡμετέρας παῖδας αὐτῷ μὴ γενέσθαι, ἐκ ταύτης τῆς οἰκίας ὑὸν αὑτῷ ποιήσασθαι, ὅθεν καὶ φύσει παῖδας ἐβουλήθη ἂν αὑτῷ γενέσθαι· “ὑμῶν οὖν” ἔφη “βούλομαι τὸν ἕτερον ποιήσασθαι, ὁποτέρῳ ὑμῶν καλῶς ἔχει.” (12) Καὶ ὁ ἀδελφὸς ἀκούσας ταῦτα (ἐπειδὴ προετίμησεν αὐτοὺς πάντων), ἐπῄνεσέ τε τοὺς λόγους αὐτοῦ, καὶ εἶπεν ὅτι δέοιτο ἥ τε ἡλικία καὶ ἡ παροῦσα ἐρημία ἐκείνου τοῦ θεραπεύσοντος αὐτὸν καὶ ἐπιδημήσοντος· “ἐμοὶ μὲν οὖν” ἔφη “συμβαίνει ἀποδημία, ὡς σὺ οἶσθα· ὁ δὲ ἀδελφὸς οὑτοσί” ἐμὲ λέγων “τῶν τε σῶν ἐπιμελήσεται καὶ τῶν ἐμῶν, ἐὰν βούλῃ τοῦτον ποιήσασθαι.” Καὶ ὁ Μενεκλῆς καλῶς ἔφη αὐτὸν λέγειν, καὶ ἐκ τοῦ τρόπου τούτου ποιεῖταί με. (13) Ὡς οὖν κατὰ τοὺς νόμους ἐγένετο ἡ ποίησις, τοῦτο ὑμᾶς βούλομαι διδάξαι. Καὶ μοι τὸν νόμον ἀνάγνωθι, ὃς κελεύει τὰ ἑαυτοῦ ἐξεῖναι διαθέσθαι ὅπως ἂν ἐθέλῃ, ἐὰν μὴ παῖδες ἄρρενες ὦσι· γνήσιοι. Ὁ γὰρ νομοθέτης, ὦ ἄνδρες, διὰ τοῦτο τὸν νόμον ἔθηκεν οὕτως, ὁρῶν μόνην ταύτην καταφυγὴν οὖσαν τῆς ἐρημίας καὶ παραψυχὴν τοῦ βίου τοῖς ἄπαισι τῶν ἀνθρώπων, τὸ ἐξεῖναι ποιήσασθαι ὅν τινα ἂν βούλωνται. (14) Διδόντων οὖν τῶν νόμων αὐτῷ ποιεῖσθαι διὰ τὸ εἶναι ἄπαιδα, ἐμὲ ποιεῖται, οὐκ ἐν διαθήκαις, ὦ ἄνδρες, γράψας, μέλλων ἀποθνήσκειν, ὥσπερ ἄλλοι τινὲς τῶν πολιτῶν, οὐδ' ἀσθενῶν· ἀλλ' ὑγιαίνων, εὖ φρονῶν, εὖ νοῶν, ποιησάμενος εἰσάγει με εἰς τοὺς φράτορας παρόντων τούτων, καὶ εἰς τοὺς δημότας με ἐγγράφει καὶ εἰς τοὺς ὀργεῶνας. (15) Καὶ τότε μὲν οὐδὲν ἀντέλεγον αὐτῷ οὗτοι ὡς εὖ φρονοῦντι· καίτοι πολὺ κάλλιον ἦν ζῶντα πείθειν ἐκεῖνον, εἴ τι βούλοιντο, μᾶλλον ἢ τελευτήσαντα ὑβρίζειν καὶ ἐξερημοῦν αὐτοῦ τὸν οἶκον. Ἐπεβίω γὰρ ἐκεῖνος μετὰ τὴν ποίησιν οὐκ ἐνιαυτὸν ἕνα ἢ δύο, ἀλλὰ τρία καὶ εἴκοσιν ἔτη· καὶ ἐν τούτῳ τῷ χρόνῳ, τοσούτῳ ὄντι, οὐδὲν ἐκεῖνος μετέγνω τῶν πεπραγμένων ἑαυτῷ, διὰ τὸ παρὰ πάντων ὁμολογεῖσθαι ὅτι ἦν ὀρθῶς βεβουλευμένος. (16) Καὶ ὡς ἀληθῆ λέγω ταῦτα, τῆς μὲν ποιήσεως ὑμῖν τοὺς φράτορας καὶ τοὺς ὀργεῶνας καὶ τοὺς δημότας παρέξομαι μάρτυρας, ὡς δ' ἐξῆν ποιήσασθαι, τὸν νόμον αὐτὸν ὑμῖν ἀναγνώσεται, καθ' ὃν ἡ ποίησις ἐγένετο. Καί μοι τὰς μαρτυρίας ἀνάγνωθι ταύτας καὶ τὸν νόμον. Μαρτυρίαι Νόμος. (17) Ὡς μὲν τοίνυν ἐξῆν τῷ Μενεκλεῖ ποιήσασθαι ὑὸν αὑτῷ ὅν τινα ἐβούλετο, ὁ νόμος αὐτὸς δηλοῖ· ὡς δὲ ἐποιήσατο, οἵ τε φράτορες καὶ οἱ δημόται καὶ οἱ ὀργεῶνες ὑμῖν μεμαρτυρήκασιν· ὥστε περιφανῶς ἀποδέδεικται ἡμῖν, ὦ ἄνδρες, ὁ μάρτυς τἀληθῆ διαμεμαρτυρηκώς, καὶ οὗτοι πρός γε τὴν ποίησιν αὐτὴν λόγον οὐδ' ὁντινοῦν δύναιντ' ἂν ἀντειπεῖν. (18) Πραχθέντων δὲ τούτων ἐσκόπει ὁ Μενεκλῆς γυναῖκά μοι, καὶ ἔφη με χρῆναι γῆμαι· καὶ ἐγὼ λαμβάνω τὴν τοῦ Φιλωνίδου θυγατέρα. Κἀκεῖνός τε τὴν πρόνοιαν εἶχεν ὥσπερ εἰκός ἐστι πατέρα περὶ ὑέος ἔχειν, καὶ ἐγὼ τὸν αὐτὸν τρόπον ὥσπερ γόνῳ ὄντα πατέρα ἐμαυτοῦ ἐθεράπευόν τε καὶ ᾐσχυνόμην, καὶ ἐγὼ καὶ ἡ γυνὴ ἡ ἐμή, ὥστε ἐκεῖνον πρὸς τοὺς δημότας ἐπαινεῖν ἅπαντας. (19) Ὅτι δὲ οὐ παρανοῶν οὐδὲ γυναικὶ πειθόμενος ὁ Μενεκλῆς ἐποιήσατο, ἀλλ' εὖ φρονῶν, ἐνθένδε ἐστὶν ὑμῖν ῥᾴδιον ἐπιγνῶναι. Πρῶτον μὲν γὰρ ἡ ἀδελφή, περὶ ἧς οὗτος τὸν πλεῖστον τοῦ λόγου πεποίηται, ὡς ἐκείνῃ πεισθεὶς ἐμὲ ἐποιήσατο, πολλῷ πρότερον ἦν ἐκδεδομένη ἢ τὴν ποίησιν γενέσθαι, ὥστ' εἴ γ' ἐκείνῃ πεισθεὶς τὸν ὑὸν ἐποιεῖτο, τῶν ἐκείνης παίδων τὸν ἕτερον ἐποιήσατ' ἄν· δύο γάρ εἰσιν αὐτῇ.

Traduction française :

[10] Un certain temps après, Ménéclès songea à ne pas rester sans enfants. Il voulait avoir quelqu’un qui le soignât dans sa vieillesse, qui lui donnât la sépulture après sa mort, et lui rendît ensuite le culte prescrit par l’usage. Mon oncle que voici, n'ayant qu'un fils unique, Ménéclès pensa qu’il ne serait pas honorable de lui enlever ce fils pour l’adopter en le laissant lui-même sans enfants mâles. 11 Il ne trouvait personne qui lui tînt de plus près que nous. Il s’adressa donc à nous et dit qu'il croyait bien faire, puisque le sort n’avait pas permis qu'il eût des enfants de notre sœur, de prendre un fils adoptif dans cette même maison d'où il aurait voulu avoir des enfants nés de son sang. « Je veux, dit-il, adopter un de vous deux, celui à qui l’adoption conviendra ». 12 A ces mot, mon frère, voyant qu’il nous préférait à tous autres, le remercia de son langage et dit qu’à son âge et dans son isolement, Ménéclès avait besoin de quelqu’un qui le soignât, et qui fût toujours là. « Pour moi, dit-il, je suis sujet à m’absenter, comme tu sais; mais voici mon frère — c’est de moi qu’il parlait — qui prendra soin de tes affaires comme des miennes, si tu veux l'adopter ». Ménéclès répondit que c’était là bien parler et c'est ainsi qu'il m'adopta. 13 Je veux maintenant vous faire voir que cette adoption a eu lieu conformément aux lois. Lis-moi la loi aux termes de laquelle il est permis de disposer de ses biens par testament, comme on le veut si l’on n’a pas d'enfants mâles légitimes. Le législateur, juges, a fait cette loi parce qu'il voyait que les hommes qui n’ont pas d’enfants n’ont pas d’autre ressource contre l'isolement et d’autre consolation dans la vie que la faculté d'adopter qui il leur plaît. 14 En conséquence, les lois donnant à Ménéclès le droit d’adopter, puisqu'il était sans enfants, il m'a adopté, non pas, juges, dans un testament écrit à l’article de la mort, comme il arrive souvent, ni en état de maladie, non, bien portant, sain d’esprit, ayant toute sa raison ; après m'avoir adopté, il m’a présenté à la phratrie en présence de ces hommes et il m'a fait inscrire tant parmi les membres du dème que parmi les orgéons. 15 A ce moment, ces hommes n'ont fait aucune objection comme on en fait à un homme qui n’est pas sain d’esprit. Pourtant il était bien plus convenable de lui faire comprendre leurs raisons, s’ils en avaient, de son vivant, que d’attendre qu’il fût mort pour l’outrager et rendre sa maison déserte. En effet Ménéclès a vécu encore après l'adoption non pas une année ou deux, mais vingt-trois ans. Et dans un si long espace de temps, il n'a jamais rien regretté de ce qu’il avait fait. Aussi bien tout le monde reconnaissaient qu’il avait fait une chose raisonnable. 16 Pour prouver qu’en cela je dis vrai, je vais vous produire comme témoins de l'adoption les membres de la phratrie, les orgéons et les membres du dème; et pour prouver que Ménéclès avait le droit d'adopter, on va vous lire la loi même suivant laquelle l'adoption a eu lien. Lis-moi les témoignages que voici et aussi la loi. TEMOIGNAGES. LOI. {Il est permis de léguer ses biens à qui l’on veut si l’on ne laisse pas d’enfants mâles et légitimes ; et si on laisse des filles avec celles-ci.} 17 Il était donc permis à Ménéclès d'adopter pour fils qui il voulait. C’est la loi elle-même qui le dit. Que l'adoption ait eu lieu, c’est ce que vous ont attesté les membres de la phratrie et du dème et les orgéons. Nous avons donc clairement démontré, juges, que le témoin produit dans la protestation a dit la vérité, et ces hommes ne seraient pas en état de dire un seul mot contre le fait même de l’adoption. 18 Quand tout cela fut fait, Ménéclès me chercha une femme et dit qu’il fallait me marier. Je reçus donc la fille de Philonide. Ménéclès se montra prévoyant, comme il convient à un père au sujet de son fils, et moi, pareillement, je l’entourai des mêmes soins et du même respect que s’il eût été mon père, et ma femme aussi, à ce point que Ménéclès faisait notre éloge devant tous les membres du dème. 19 Ménéclès, en m'adoptant, avait-il la raison troublée ? obéissait-il aux suggestions d'une femme ? Non il était sain d’esprit et voici ce qui doit vous en convaincre. En premier lieu, ma sœur, dont mon adversaire vous a surtout parlé, prétendant que mon adoption avait été suggérée par elle, était déjà mariée bien avant que l'adoption ait eu lieu. Si donc Ménéclès avait été déterminé par les instances de ma sœur à se donner un fils adoptif, il aurait adopté un de ses enfants de celle-ci, car elle en a deux.





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Dernière mise à jour : 23/10/2008