HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ISÉE, Plaidoyer pour Euphilétos (fragment)

Paragraphes 1-5

  Paragraphes 1-5

[0] Ὑπὲρ Εὐφιλήτου. [0] PLAIDOYER POUR EUPHILÉTOS (FRAGMENT).
[1] Ὅτι μὲν τοίνυν, ἄνδρες δικασταί, ἀδελφὸς ἡμῖν ἐστιν οὑτοσὶ Εὐφίλητος, οὐ μόνον ἡμῶν ἀλλὰ καὶ τῶν συγγενῶν ἁπάντων ἀκηκόατε μαρτυρούντων. Σκέψασθε δὲ πρῶτον τὸν πατέρα ἡμῶν, τίνος ἕνεκεν ἂν ψεύδοιτο καὶ τοῦτον μὴ ὄντα αὐτοῦ ὑὸν εἰσεποιεῖτο. (2) Πάντας γὰρ εὑρήσετε τοὺς τὰ τοιαῦτα πράττοντας οὐκ ὄντων αὑτοῖς γνησίων παίδων διὰ πενίαν ἀναγκαζομένους ξένους ἀνθρώπους εἰσποιεῖσθαι, ὅπως ὠφελῶνταί τι ἀπ' αὐτῶν δι' αὑτοὺς Ἀθηναίων γεγονότων. Τῷ τοίνυν πατρὶ τούτων οὐδέτερον ὑπάρχει· γνήσιοι μὲν γὰρ αὐτῷ ἡμεῖς δύο ὑεῖς ἐσμεν, ὥστε οὐκ ἄν γε δι' ἐρημίαν τοῦτον εἰσεποιεῖτο. (3) Ἀλλὰ μὴν οὐδὲ τροφῆς τε καὶ εὐπορίας τῆς παρὰ τούτου δεόμενος· ἔστι γὰρ αὐτῷ ἱκανός, καὶ χωρὶς τούτου μεμαρτύρηται ὑμῖν τοῦτον ἐκ παιδίου τρέφων καὶ ἀσκῶν καὶ εἰς φράτορας εἰσάγων, καὶ ταῦτα οὐ μικρὰ δαπανήματά ἐστιν. Ὥστε τόν γε πατέρα ἡμῶν οὐκ εἰκός ἐστιν, ἄνδρες δικασταί, μηδὲν ὠφελούμενον οὕτως ἀδίκῳ πράγματι ἐπιχειρῆσαι. (4) Ἀλλὰ μὴν οὐδ' ἐμέ γε οὐδεὶς ἀνθρώπων οὕτω τελέως ἂν ἄφρονα ὑπολάβοι, ὥστε τούτῳ μαρτυρεῖν τὰ ψευδῆ, ὅπως τὰ πατρῷα διὰ πλειόνων διανείμωμαι. Καὶ γὰρ οὐδ' ἀμφισβητῆσαί μοι ἐξουσία γένοιτ' ἂν ὕστερον ὡς οὐκ ἔστιν ἀδελφὸς οὗτος ἐμοῦ· οὐδεὶς γὰρ ἂν ὑμῶν τὴν φωνὴν ἀνάσχοιτ' ἂν ἀκούων, νῦν μὲν ὑπόδικον ἐμαυτὸν καθιστὰς μαρτυρῶ ὡς ἔστιν ἀδελφὸς ἡμέτερος, ὕστερον δὲ φαινοίμην τούτοις ἀντιλέγων. (5) Οὐ μόνον τοίνυν ἡμᾶς, ἄνδρες δικασταί, εἰκός ἐστι τἀληθῆ μεμαρτυρηκέναι, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἄλλους συγγενεῖς. Ἐνθυμήθητε γὰρ πρῶτον μὲν ὅτι οἱ τὰς ἀδελφὰς ἡμῶν ἔχοντες οὐκ ἄν ποτε ἐμαρτύρουν περὶ τούτου τὰ ψευδῆ· μητρυιὰ γὰρ τούτου μήτηρ ἐγεγένητο ταῖς ἡμετέραις ἀδελφαῖς, εἰώθασι δέ πως ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ διαφέρεσθαι ἀλλήλαις αἵ τε μητρυιαὶ καὶ αἱ πρόγονοι· ὥστε εἰ οὗτος ἐξ ἄλλου τινὸς ἀνδρὸς ἦν τῇ μητρυιᾷ καὶ οὐκ ἐκ τοῦ ἡμετέρου πατρός, οὐκ ἄν ποτε, ἄνδρες δικασταί, τοὺς ἑαυτῶν ἄνδρας αἱ ἀδελφαὶ μαρτυρεῖν (εἴασαν καὶ) ἐπέτρεψαν. [1] 1. Ainsi, juges, Euphilétos est bien notre frère. Vous avez entendu sur ce point non seulement notre témoignage, mais encore celui de tous nos parents. Examinez d'abord celui de notre père. Pourquoi mentirait-il? Pourquoi introduirait-il dans sa maison un homme qui ne serait pas son fils? 2. On fait ces choses-là, comme vous le verrez toujours, quand on n'a pas d'enfants légitimes ou quand on est contraint par la pauvreté d'adopter des étrangers pour tirer d'eux quelque assistance après en avoir fait des Athéniens. Notre père n'est ni dans un cas ni dans l'autre. En effet, il a en nous deux enfants légitimes. Ce n'est donc pas l'isolement qui l'aurait conduit à adopter celui-ci. 3. Ce n'est pas davantage le désir de s'assurer des aliments, une vie plus large. Il n'en avait pas besoin. Sa fortune est suffisante, et d'ailleurs les témoins vous ont déclaré qu'il a nourri cet homme après l'avoir pris tout enfant, qu'il l’a formé et introduit dans la phratrie, et ce ne sont pas là de petites dépenses. Il n'est donc pas vraisemblable, juges, que notre père ait tenté de faire une si mauvaise action, sans intérêt. 4. Ce n'est pas moi non plus qu'on pourrait soupçonner d'être assez stupide pour rendre un faux témoignage en faveur de cet homme afin de n'être pas seul à recueillir la succession de mon père. Aussi bien il ne me serait plus possible de soutenir un jour qu'Euphilétos n'est pas mon frère. Pas un seul d'entre vous ne voudrait m'écouter si ayant déclaré aujourd'hui, à mes risques et périls, qu'il est notre frère, je me présentais un jour devant vous pour affirmer le contraire! 5. Mais ce n'est pas notre témoignage seulement qui vous paraîtra vraisemblable, c'est encore celui des autres parents. Et d'abord songez-y. Les maris de nos sœurs n'auraient jamais rendu un faux témoignage au sujet de cet homme. En effet, sa mère était une marâtre pour nos sœurs; or, la plupart du temps marâtres et filles du premier lit n'ont pas coutume de vivre en bonne intelligence. Si donc cette marâtre avait eu Euphilétos d'un autre mari que notre père, jamais, juges, nos sœurs n'auraient laissé leurs maris témoigner comme ils l’ont fait.


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Dernière mise à jour : 5/06/2008