HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXIV

ἴσχεσθε



Texte grec :

[24,500] αὐτὰρ ἐπεί ῥ᾽ ἕσσαντο περὶ χροῒ νώροπα χαλκόν,
ὤϊξάν ῥα θύρας, ἐκ δ᾽ ἤϊον, ἄρχε δ᾽ Ὀδυσσεύς.
τοῖσι δ᾽ ἐπ᾽ ἀγχίμολον θυγάτηρ Διὸς ἦλθεν Ἀθήνη
Μέντορι εἰδομένη ἠμὲν δέμας ἠδὲ καὶ αὐδήν.
τὴν μὲν ἰδὼν γήθησε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς·
505 αἶψα δὲ Τηλέμαχον προσεφώνεεν ὃν φίλον υἱόν·
"Τηλέμαχ᾽, ἤδη μὲν τόδε γ᾽ εἴσεαι αὐτὸς ἐπελθών,
ἀνδρῶν μαρναμένων ἵνα τε κρίνονται ἄριστοι,
μή τι καταισχύνειν πατέρων γένος, οἳ τὸ πάρος περ
ἀλκῇ τ᾽ ἠνορέῃ τε κεκάσμεθα πᾶσαν ἐπ᾽ αἶαν."
510 τὸν δ᾽ αὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
"ὄψεαι, αἴ κ᾽ ἐθέλῃσθα, πάτερ φίλε, τῷδ᾽ ἐπὶ θυμῷ
οὔ τι καταισχύνοντα τεὸν γένος, ὡς ἀγορεύεις."
ὣς φάτο, Λαέρτης δ᾽ ἐχάρη καὶ μῦθον ἔειπε·
"τίς νύ μοι ἡμέρη ἥδε, θεοὶ φίλοι; ἦ μάλα χαίρω·
515 υἱός θ᾽ υἱωνός τ᾽ ἀρετῆς πέρι δῆριν ἔχουσιν."
τὸν δὲ παρισταμένη προσέφη γλαυκῶπις Ἀθήνη·
"ὦ Ἀρκεισιάδη, πάντων πολὺ φίλταθ᾽ ἑταίρων,
εὐξάμενος κούρῃ γλαυκώπιδι καὶ Διὶ πατρί,
αἶψα μαλ᾽ ἀμπεπαλὼν προΐει δολιχόσκιον ἔγχος."
520 ὣς φάτο, καί ῥ᾽ ἔμπνευσε μένος μέγα Παλλὰς Ἀθήνη
εὐξάμενος δ᾽ ἄρ᾽ ἔπειτα Διὸς κούρῃ μεγάλοιο,
αἶψα μάλ᾽ ἀμπεπαλὼν προΐει δολιχόσκιον ἔγχος,
καὶ βάλεν Εὐπείθεα κόρυθος διὰ χαλκοπαρῄου.
ἡ δ᾽ οὐκ ἔγχος ἔρυτο, διαπρὸ δὲ εἴσατο χαλκός,
525 δούπησεν δὲ πεσών, ἀράβησε δὲ τεύχε᾽ ἐπ᾽ αὐτῷ.
ἐν δ᾽ ἔπεσον προμάχοις Ὀδυσεὺς καὶ φαίδιμος υἱός,
τύπτον δὲ ξίφεσίν τε καὶ ἔγχεσιν ἀμφιγύοισι.
καί νύ κε δὴ πάντας ὄλεσαν καὶ ἔθηκαν ἀνόστους,
εἰ μὴ Ἀθηναίη, κούρη Διὸς αἰγιόχοιο,
530 ἤϋσεν φωνῇ, κατὰ ἔσχεθε λαὸν ἅπαντα.
"ἴσχεσθε πτολέμου, Ἰθακήσιοι, ἀργαλέοιο,
ὥς κεν ἀναιμωτί γε διακρινθῆτε τάχιστα."
ὣς φάτ᾽ Ἀθηναίη, τοὺς δὲ χλωρὸν δέος εἷλεν·
τῶν δ᾽ ἄρα δεισάντων ἐκ χειρῶν ἔπτατο τεύχεα,
535 πάντα δ᾽ ἐπὶ χθονὶ πῖπτε, θεᾶς ὄπα φωνησάσης·
πρὸς δὲ πόλιν τρωπῶντο λιλαιόμενοι βιότοιο.
σμερδαλέον δ᾽ ἐβόησε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς,
οἴμησεν δὲ ἀλεὶς ὥς τ᾽ αἰετὸς ὑψιπετήεις.
καὶ τότε δὴ Κρονίδης ἀφίει ψολόεντα κεραυνόν,
540 κὰδ δ᾽ ἔπεσε πρόσθε γλαυκώπιδος ὀβριμοπάτρης.
δὴ τότ᾽ Ὀδυσσῆα προσέφη γλαυκῶπις Ἀθήνη·
"διογενὲς Λαερτιάδη, πολυμήχαν᾽ Ὀδυσσεῦ,
ἴσχεο, παῦε δὲ νεῖκος ὁμοιΐου πολέμοιο,
μή πως τοι Κρονίδης κεχολώσεται εὐρύοπα Ζεύς."
545 ὣς φάτ᾽ Ἀθηναίη, ὁ δ᾽ ἐπείθετο, χαῖρε δὲ θυμῷ.
ὅρκια δ᾽ αὖ κατόπισθε μετ᾽ ἀμφοτέροισιν ἔθηκεν
Παλλὰς Ἀθηναίη, κούρη Διὸς αἰγιόχοιο,
548 Μέντορι εἰδομένη ἠμὲν δέμας ἠδὲ καὶ αὐδήν.

Traduction française :

[24,500] Quand leur corps fut couvert du bronze étincelant,
ils ouvrirent la porte et s'avancèrent : Ulysse marchait à leur tête.
Alors vint auprès d'eux la fille de Zeus, Athéné, semblable
à Mentor dont elle avait pris l'aspect et la voix.
A sa vue le noble Ulysse, modèle d'endurance, se réjouit
et aussitôt il dit à Télémaque, son fils chéri :
« Télémaque, maintenant souviens-toi de ceci : quand
tu entreras dans la mêlée où se reconnaissent les braves,
garde-toi de déshonorer la race de tes pères; car jusqu'à
ce jour, pour la force et le courage nous nous sommes
signalés sur toute la terre. »
Le prudent Télémaque répondit à son père :
« Si c'est là ton désir, mon père, tu verras ce que vaut ce coeur
et que, comme tu le souhaites, je ne déshonore pas ta race. »
Il dit, et Laerte, plein de joie, s'écria : « Dieux bons !
quel beau jour pour moi! oui, je suis heureux : c'est au sujet
de la valeur que se querellent mon fils et mon petit-fils ! »
S'approchant, Athéné aux yeux brillants lui dit :
« Fils d'Arcisios, de beaucoup le plus cher de tous mes
amis, fais ta prière à la vierge aux yeux brillants et aussitôt
après, brandis et lance une javeline à la grande ombre. »
Ainsi parla Athéné, qui lui communiqua une grande
vigueur. Ayant donc prié la fille du puissant Zeus, il
brandit aussitôt après et lança sa javeline à la grande
ombre : elle atteignit Eupithès : son casque aux joues de
bronze n'arrêta point le trait qui le traversa d'outre en
outre; Eupithès tomba et les armes sur lui retentirent
du choc. Sur les guerriers du premier rang, Ulysse se
jeta avec son glorieux fils : tous deux frappaient de leurs
épées et de leurs piques à deux tranchants. Ils les auraient
tués tous et leur auraient coupé le retour, si Athéné, la
fille de Zeus, dieu de l'égide, n'eût élevé la voix et d'un
cri arrêté le peuple entier :
« Cessez, habitants d'Ithaque, cette guerre terrible;
plus de sang, et séparez-vous immédiatement. » Ainsi dit
Athéné : tous étaient verts de peur. Dans leur effroi ils
lâchent leurs armes qui tombent toutes sur le sol: tant
avait de force la voix de la déesse! Les ennemis d'Ulysse
tournent le dos, ils fuient vers la ville, n'ayant plus qu'un
désir, celui de vivre. Cependant le noble Ulysse, modèle
d'endurance, se ramasse avec un cri terrible, s'élance,
comme l'aigle au vol altier.
Mais le fils de Cronos fit tomber sa foudre fumante
devant la déesse aux yeux brillants, fille d'un père puissant.
Alors Athéné aux yeux brillants dit à Ulysse : « Noble
fils de Laerte, Ulysse fertile en ruses, contiens-toi : ne
prolonge pas cette lutte dont les guerriers se valent;
crains d'attirer sur toi le courroux de Zeus, fils de Cronos,
dont la voix porte loin. »
Ainsi dit Athéné. Ulysse lui obéit, le coeur plein de joie.
Puis un contrat sacré unit à jamais les deux partis sous
l'inspiration d'Athéné, fille de Zeus, dieu de l'égide,
Athéné dont la voix et l'aspect étaient ceux de Mentor.





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Dernière mise à jour : 2/02/2006