HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXIII

γὰρ



Texte grec :

[23,100] οὐ μέν κ᾽ ἄλλη γ᾽ ὧδε γυνὴ τετληότι θυμῷ
ἀνδρὸς ἀφεσταίη, ὅς οἱ κακὰ πολλὰ μογήσας
ἔλθοι ἐεικοστῷ ἔτεϊ ἐς πατρίδα γαῖαν·
σοὶ δ᾽ αἰεὶ κραδίη στερεωτέρη ἐστὶ λίθοιο."
τὸν δ᾽ αὖτε προσέειπε περίφρων Πηνελόπεια·
105 "τέκνον ἐμόν, θυμός μοι ἐνὶ στήθεσσι τέθηπεν,
οὐδέ τι προσφάσθαι δύναμαι ἔπος οὐδ᾽ ἐρέεσθαι
οὐδ᾽ εἰς ὦπα ἰδέσθαι ἐναντίον. εἰ δ᾽ ἐτεὸν δὴ
ἔστ᾽ Ὀδυσεὺς καὶ οἶκον ἱκάνεται, ἦ μάλα νῶϊ
γνωσόμεθ᾽ ἀλλήλων καὶ λώϊον· ἔστι γὰρ ἡμῖν
110 σήμαθ᾽, ἃ δὴ καὶ νῶϊ κεκρυμμένα ἴδμεν ἀπ᾽ ἄλλων."
ὣς φάτο, μείδησεν δὲ πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς,
αἶψα δὲ Τηλέμαχον ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
"Τηλέμαχ᾽, ἦ τοι μητέρ᾽ ἐνὶ μεγάροισιν ἔασον
πειράζειν ἐμέθεν· τάχα δὲ φράσεται καὶ ἄρειον.
115 νῦν δ᾽ ὅττι ῥυπόω, κακὰ δὲ χροῒ εἵματα εἷμαι,
τοὔνεκ᾽ ἀτιμάζει με καὶ οὔ πω φησὶ τὸν εἶναι.
ἡμεῖς δὲ φραζώμεθ᾽ ὅπως ὄχ᾽ ἄριστα γένηται.
καὶ γάρ τίς θ᾽ ἕνα φῶτα κατακτείνας ἐνὶ δήμῳ,
ᾧ μὴ πολλοὶ ἔωσιν ἀοσσητῆρες ὀπίσσω,
120 φεύγει πηούς τε προλιπὼν καὶ πατρίδα γαῖαν·
ἡμεῖς δ᾽ ἕρμα πόληος ἀπέκταμεν, οἳ μέγ᾽ ἄριστοι
κούρων εἰν Ἰθάκῃ· τὰ δέ σε φράζεσθαι ἄνωγα."
τὸν δ᾽ αὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
"αὐτὸς ταῦτά γε λεῦσσε, πάτερ φίλε· σὴν γὰρ ἀρίστην
125 μῆτιν ἐπ᾽ ἀνθρώπους φάσ᾽ ἔμμεναι, οὐδέ κέ τίς τοι
ἄλλος ἀνὴρ ἐρίσειε καταθνητῶν ἀνθρώπων.
ἡμεῖς δ᾽ ἐμμεμαῶτες ἅμ᾽ ἑψόμεθ᾽, οὐδέ τί φημι
ἀλκῆς δευήσεσθαι, ὅση δύναμίς γε πάρεστιν."
τὸν δ᾽ ἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς
130 "τοιγὰρ ἐγὼν ἐρέω ὥς μοι δοκεῖ εἶναι ἄριστα.
πρῶτα μὲν ἂρ λούσασθε καὶ ἀμφιέσασθε χιτῶνας,
δμῳὰς δ᾽ ἐν μεγάροισιν ἀνώγετε εἵμαθ᾽ ἑλέσθαι·
αὐτὰρ θεῖος ἀοιδὸς ἔχων φόρμιγγα λίγειαν
ἡμῖν ἡγείσθω φιλοπαίγμονος ὀρχηθμοῖο,
135 ὥς κέν τις φαίη γάμον ἔμμεναι ἐκτὸς ἀκούων,
ἢ ἀν᾽ ὁδὸν στείχων, ἢ οἳ περιναιετάουσι·
μὴ πρόσθε κλέος εὐρὺ φόνου κατὰ ἄστυ γένηται
ἀνδρῶν μνηστήρων, πρίν γ᾽ ἡμέας ἐλθέμεν ἔξω
ἀγρὸν ἐς ἡμέτερον πολυδένδρεον· ἔνθα δ᾽ ἔπειτα
140 φρασσόμεθ᾽ ὅττι κε κέρδος Ὀλύμπιος ἐγγυαλίξῃ."
ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δ᾽ ἄρα τοῦ μάλα μὲν κλύον ἠδ᾽ ἐπίθοντο
πρῶτα μὲν οὖν λούσαντο καὶ ἀμφιέσαντο χιτῶνας,
ὅπλισθεν δὲ γυναῖκες· ὁ δ᾽ εἵλετο θεῖος ἀοιδὸς
φόρμιγγα γλαφυρήν, ἐν δέ σφισιν ἵμερον ὦρσε
145 μολπῆς τε γλυκερῆς καὶ ἀμύμονος ὀρχηθμοῖο.
τοῖσιν δὲ μέγα δῶμα περιστεναχίζετο ποσσὶν
ἀνδρῶν παιζόντων καλλιζώνων τε γυναικῶν.
ὧδε δέ τις εἴπεσκε δόμων ἔκτοσθεν ἀκούων·
"ἦ μάλα δή τις ἔγημε πολυμνήστην βασίλειαν·

Traduction française :

[23,100] Non, nulle autre femme n'aurait le coeur assez fermé pour rester ainsi loin d'un mari qui après tant d'épreuves pénibles, une absence de vingt années, reviendrait en la terre patrie. Mais toi, ton âme toujours est plus dure qu'une pierre. » La prudente Pénélope lui répondit : « Mon fils, un saisissement m'a serré le coeur en ma poitrine : je ne puis pas dire un mot; je ne peux l'interroger ni le regarder bien en face : mais si vraiment c'est Ulysse qui rentre en sa maison, sache-le, nous nous reconnaîtrons l'un l'autre sans peine et à coup sûr : car il est des signes certains que nous connaissons tous deux et que les autres ignorent. » Elle parla ainsi : le noble et patient Ulysse sourit; puis il se hâta de dire à Télémaque ces paroles ailées : « Télémaque, n'inquiète pas ta mère qui veut m'éprouver encore dans cette maison; elle ne tardera pas à être fixée, et sans contredit. Pour le moment, je suis sale, je n'ai sur le corps que de misérables loques : c'est pour cela qu'elle ne fait point cas de ma personne et ne dit pas encore : C'est bien lui ! Mais nous, avisons pour que les choses se passent le mieux possible. Quelqu'un a-t-il dans le pays tué un homme, un seul, dont le meurtre ne doit guère avoir de vengeurs; il s'exile cependant, quitte ses parents et la terre patrie ! et nous, nous avons jeté à bas le rempart de la cité, les jeunes gens des plus grandes familles : c'est une situation à laquelle je te conseille de réfléchir. » Le prudent Télémaque lui répondit : « Vois toi-même, mon père chéri : car, on le dit, c'est toi qui de tous les hommes as le plus de jugement, et des mortels nul sur ce point ne saurait rivaliser avec toi. Pour nous, nous te seconderons avec une grande ardeur, et, sache-le, je ne manquerai point de courage, dans la mesure de mes forces du moins. » Ulysse l'avisé lui répondit : « Eh bien, je vais te dire ce qui me paraît le meilleur parti. Allez d'abord au bain; revêtez vos tuniques; dites aux femmes de la maison de prendre leurs beaux vêtements; que de son côté le divin chanteur, tenant son harmonieuse phorminx, dirige pour nous les pas d'une danse joyeuse afin qu'entendant du dehors, chacun se dise, ou passant ou voisin, qu'un mariage se célèbre ici : gardons que la nouvelle ne se propage en ville et qu'on ne sache la mort des prétendants avant que nous soyons partis pour notre campagne aux riches vergers. Là, nous déciderons suivant les inspirations que Zeus Olympien nous aura données. » Il dit : les autres obéirent docilement à ses ordres. Ils commencèrent par aller au bain, puis revêtirent leurs tuniques; les femmes se parèrent. Alors le divin chanteur prit sa phorminx creuse et fit naître en eux tous le désir des doux chants et des danses gracieuses. Bientôt la grande maison résonnait sous les pieds des danseurs joyeux, hommes et femmes à la belle ceinture, et entendant ce bruit du dehors, les gens disaient : « Point de doute : un prétendant a épousé la reine si recherchée, mauvaise,





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Dernière mise à jour : 7/12/2005