HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXIII

ὀδυρομένοισι



Texte grec :

[23,200] δαιδάλλων χρυσῷ τε καὶ ἀργύρῳ ἠδ᾽ ἐλέφαντι·
ἐκ δ᾽ ἐτάνυσσα ἱμάντα βοὸς φοίνικι φαεινόν.
οὕτω τοι τόδε σῆμα πιφαύσκομαι· οὐδέ τι οἶδα,
ἤ μοι ἔτ᾽ ἔμπεδόν ἐστι, γύναι, λέχος, ἦέ τις ἤδη
ἀνδρῶν ἄλλοσε θῆκε, ταμὼν ὕπο πυθμέν᾽ ἐλαίης."
205 ὣς φάτο, τῆς δ᾽ αὐτοῦ λύτο γούνατα καὶ φίλον ἦτορ,
σήματ᾽ ἀναγνούσῃ τά οἱ ἔμπεδα πέφραδ᾽ Ὀδυσσεύς·
δακρύσασα δ᾽ ἔπειτ᾽ ἰθὺς δράμεν, ἀμφὶ δὲ χεῖρας
δειρῇ βάλλ᾽ Ὀδυσῆϊ, κάρη δ᾽ ἔκυσ᾽ ἠδὲ προσηύδα·
"μή μοι, Ὀδυσσεῦ, σκύζευ, ἐπεὶ τά περ ἄλλα μάλιστα
210 ἀνθρώπων πέπνυσο· θεοὶ δ᾽ ὤπαζον ὀϊζύν,
οἳ νῶϊν ἀγάσαντο παρ᾽ ἀλλήλοισι μένοντε
ἥβης ταρπῆναι καὶ γήραος οὐδὸν ἱκέσθαι.
αὐτὰρ μὴ νῦν μοι τόδε χώεο μηδὲ νεμέσσα,
οὕνεκά σ᾽ οὐ τὸ πρῶτον, ἐπεὶ ἴδον, ὧδ᾽ ἀγάπησα.
215 αἰεὶ γάρ μοι θυμὸς ἐνὶ στήθεσσι φίλοισιν
ἐρρίγει μή τίς με βροτῶν ἀπάφοιτο ἔπεσσιν
ἐλθών· πολλοὶ γὰρ κακὰ κέρδεα βουλεύουσιν.
οὐδέ κεν Ἀργείη Ἑλένη, Διὸς ἐκγεγαυῖα,
ἀνδρὶ παρ᾽ ἀλλοδαπῷ ἐμίγη φιλότητι καὶ εὐνῇ,
220 εἰ ᾔδη ὅ μιν αὖτις ἀρήϊοι υἷες Ἀχαιῶν
ἀξέμεναι οἶκόνδε φίλην ἐς πατρίδ᾽ ἔμελλον.
τὴν δ᾽ ἦ τοι ῥέξαι θεὸς ὤρορεν ἔργον ἀεικές·
τὴν δ᾽ ἄτην οὐ πρόσθεν ἑῷ ἐγκάτθετο θυμῷ
λυγρήν, ἐξ ἧς πρῶτα καὶ ἡμέας ἵκετο πένθος.
225 νῦν δ᾽, ἐπεὶ ἤδη σήματ᾽ ἀριφραδέα κατέλεξας
εὐνῆς ἡμετέρης, ἣν οὐ βροτὸς ἄλλος ὀπώπει,
ἀλλ᾽ οἶοι σύ τ᾽ ἐγώ τε καὶ ἀμφίπολος μία μούνη,
Ἀκτορίς, ἥν μοι δῶκε πατὴρ ἔτι δεῦρο κιούσῃ,
ἣ νῶϊν εἴρυτο θύρας πυκινοῦ θαλάμοιο,
230 πείθεις δή μευ θυμόν, ἀπηνέα περ μάλ᾽ ἐόντα."
ὣς φάτο, τῷ δ᾽ ἔτι μᾶλλον ὑφ᾽ ἵμερον ὦρσε γόοιο·
κλαῖε δ᾽ ἔχων ἄλοχον θυμαρέα, κεδνὰ ἰδυῖαν.
ὡς δ᾽ ὅτ᾽ ἂν ἀσπάσιος γῆ νηχομένοισι φανήῃ,
ὧν τε Ποσειδάων εὐεργέα νῆ᾽ ἐνὶ πόντῳ
235 ῥαίσῃ, ἐπειγομένην ἀνέμῳ καὶ κύματι πηγῷ·
παῦροι δ᾽ ἐξέφυγον πολιῆς ἁλὸς ἤπειρόνδε
νηχόμενοι, πολλὴ δὲ περὶ χροῒ τέτροφεν ἅλμη,
ἀσπάσιοι δ᾽ ἐπέβαν γαίης, κακότητα φυγόντες·
ὣς ἄρα τῇ ἀσπαστὸς ἔην πόσις εἰσοροώσῃ,
240 δειρῆς δ᾽ οὔ πω πάμπαν ἀφίετο πήχεε λευκώ.
καί νύ κ᾽ ὀδυρομένοισι φάνη ῥοδοδάκτυλος Ἠώς,
εἰ μὴ ἄρ᾽ ἄλλ᾽ ἐνόησε θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη.
νύκτα μὲν ἐν περάτῃ δολιχὴν σχέθεν, Ἠῶ δ᾽ αὖτε
ῥύσατ᾽ ἐπ᾽ Ὠκεανῷ χρυσόθρονον, οὐδ᾽ ἔα ἵππους
245 ζεύγνυσθ᾽ ὠκύποδας, φάος ἀνθρώποισι φέροντας,
Λάμπον καὶ Φαέθονθ᾽, οἵ τ᾽ Ἠῶ πῶλοι ἄγουσι.
καὶ τότ᾽ ἄρ᾽ ἣν ἄλοχον προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς
"ὦ γύναι, οὐ γάρ πω πάντων ἐπὶ πείρατ᾽ ἀέθλων
ἤλθομεν, ἀλλ᾽ ἔτ᾽ ὄπισθεν ἀμέτρητος πόνος ἔσται,

Traduction française :

[23,200] que j'ornai d'appliques en or, en argent, en ivoire; je tendis enfin une sangle de cuir, toute brillante de pourpre. Voilà cette marque particulière dont je te parlais. Mais je voudrais savoir, femme, si ce lit est encore à sa place ou si quelque homme, pour le porter ailleurs, a coupé l'olivier à sa base. » Il dit et elle sentit défaillir ses genoux et son coeur; elle avait reconnu l'exactitude évidente de la description faite par Ulysse : en pleurant, elle courut droit à lui, jeta ses bras au cou d'Ulysse et, lui baisant le front, elle disait : « Ne te fâche pas contre moi, Ulysse, puisque toujours tu fus le plus sage des hommes. Ah ! les dieux nous ont marqués pour le malheur, eux qui nous envièrent la joie de rester l'un près de l'autre, de goûter ensemble la douceur de nos jeunes années et parvenir ensemble au seuil de la vieillesse. Eh bien, aujourd'hui n'aie contre moi ni colère ni rancune parce que, te voyant, je ne t'ai pas d'abord embrassé, comme je le fais en ce moment. Car toujours mon coeur tremblait en ma poitrine que quelque homme ne vînt ici pour me tromper par ses discours. Il en est tant qui n'ont en tête que la ruse et le mal ! Non, Hélène l'Argienne, fille de Zeus, ne se fût pas donnée dans le lit de l'étranger, si elle eût su que les fils vaillants des Achéens la ramèneraient en sa demeure, dans son pays ! Assurément, c'est un dieu qui lui inspira l'infâme désir : mais son coeur n'avait pas le premier conçu l'idée de la faute funeste, qui a été aussi la cause de nos peines. Maintenant que tu m'as fourni d'irréfutables preuves, en décrivant ce lit que seuls nous connaissions, toi et moi, avec une seule suivante, Actoris, que mon père m'avait donnée, lorsque je vins ici, et qui gardait les portes de notre chambre aux solides murailles, tu me convaincs et mon coeur se rend, si rebelle qu'il soit. » Elle dit, et par ces mots excita en lui un besoin de larmes, plus vif encore. Il sanglotait, tenant sa femme chère à son coeur, sa compagne fidèle. Douce est la terre quand elle paraît aux yeux des naufragés dont sur la mer Posidon a brisé le navire sous les coups du vent et des flots démontés : ils nagent, mais de ces nageurs bien peu, échappant à la mer blanchissante, réussissent à gagner le rivage : tout leur corps est couvert d'une couche d'écume : délivrés du péril de la mort, ils montent joyeux sur la terre désirée : ainsi la présence de l'époux était douce à Pénélope qui le contemplait et ne pouvait du cou de son mari détacher ses deux bras blancs. Et Aurore aux doigts de rose les eût trouvés pleurant, si une idée n'était venue à Athéné, la déesse aux yeux brillants; elle prolongea la nuit arrivée à son terme et retint dans l'Océan Aurore au trône d'or, lui interdisant d'atteler à son char ses chevaux aux pieds rapides qui portent aux hommes la lumière, Lampos et Phaéthon. Alors Ulysse l'avisé dit à sa compagne : « Femme, il n'est pas encore venu le terme de nos épreuves : l'avenir me verra accomplir tout entier un





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site PHILOCTETES

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 7/12/2005