HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXI

ἡμῖν



Texte grec :

[21,250] οὔ τι γάμου τοσσοῦτον ὀδύρομαι, ἀχνύμενός περ·
εἰσὶ καὶ ἄλλαι πολλαὶ Ἀχαιΐδες, αἱ μὲν ἐν αὐτῇ
ἀμφιάλῳ Ἰθάκῃ, αἱ δ᾽ ἄλλῃσιν πολίεσσιν·
ἀλλ᾽ εἰ δὴ τοσσόνδε βίης ἐπιδευέες εἰμὲν
ἀντιθέου Ὀδυσῆος, ὅ τ᾽ οὐ δυνάμεσθα τανύσσαι
255 τόξον· ἐλεγχείη δὲ καὶ ἐσσομένοισι πυθέσθαι."
τὸν δ᾽ αὖτ᾽ Ἀντίνοος προσέφη, Εὐπείθεος υἱός·
"Εὐρύμαχ᾽, οὐχ οὕτως ἔσται· νοέεις δὲ καὶ αὐτός.
νῦν μὲν γὰρ κατὰ δῆμον ἑορτὴ τοῖο θεοῖο
ἁγνή· τίς δέ κε τόξα τιταίνοιτ᾽; ἀλλὰ ἕκηλοι
260 κάτθετ᾽· ἀτὰρ πελέκεάς γε καὶ εἴ κ᾽ εἰῶμεν ἅπαντας
ἑστάμεν· οὐ μὲν γάρ τιν᾽ ἀναιρήσεσθαι ὀΐω,
ἐλθόντ᾽ ἐς μέγαρον Λαερτιάδεω Ὀδυσῆος.
ἀλλ᾽ ἄγετ᾽, οἰνοχόος μὲν ἐπαρξάσθω δεπάεσσιν,
ὄφρα σπείσαντες καταθείομεν ἀγκύλα τόξα·
265 ἠῶθεν δὲ κέλεσθε Μελάνθιον, αἰπόλον αἰγῶν,
αἶγας ἄγειν, αἳ πᾶσι μέγ᾽ ἔξοχοι αἰπολίοισιν,
ὄφρ᾽ ἐπὶ μηρία θέντες Ἀπόλλωνι κλυτοτόξῳ
τόξου πειρώμεσθα καὶ ἐκτελέωμεν ἄεθλον."
ὣς ἔφατ᾽ Ἀντίνοος, τοῖσιν δ᾽ ἐπιήνδανε μῦθος.
270 τοῖσι δὲ κήρυκες μὲν ὕδωρ ἐπὶ χεῖρας ἔχευαν,
κοῦροι δὲ κρητῆρας ἐπεστέψαντο ποτοῖο,
νώμησαν δ᾽ ἄρα πᾶσιν ἐπαρξάμενοι δεπάεσσιν.
οἱ δ᾽ ἐπεὶ οὖν σπεῖσάν τ᾽ ἔπιόν θ᾽ ὅσον ἤθελε θυμός,
τοῖς δὲ δολοφρονέων μετέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
275 "κέκλυτέ μευ, μνηστῆρες ἀγακλειτῆς βασιλείης·
ὄφρ᾽ εἴπω τά με θυμὸς ἐνὶ στήθεσσι κελεύει·
Εὐρύμαχον δὲ μάλιστα καὶ Ἀντίνοον θεοειδέα
λίσσομ᾽, ἐπεὶ καὶ τοῦτο ἔπος κατὰ μοῖραν ἔειπε,
νῦν μὲν παῦσαι τόξον, ἐπιτρέψαι δὲ θεοῖσιν·
280 ἠῶθεν δὲ θεὸς δώσει κράτος ᾧ κ᾽ ἐθέλῃσιν.
ἀλλ᾽ ἄγ᾽ ἐμοὶ δότε τόξον ἐΰξοον, ὄφρα μεθ᾽ ὑμῖν
χειρῶν καὶ σθένεος πειρήσομαι, ἤ μοι ἔτ᾽ ἐστὶν
ἴς, οἵη πάρος ἔσκεν ἐνὶ γναμπτοῖσι μέλεσσιν,
ἦ ἤδη μοι ὄλεσσεν ἄλη τ᾽ ἀκομιστίη τε."
285 ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δ᾽ ἄρα πάντες ὑπερφιάλως νεμέσησαν,
δείσαντες μὴ τόξον ἐΰξοον ἐντανύσειεν.
Ἀντίνοος δ᾽ ἐνένιπεν ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζεν·
"ἆ δειλὲ ξείνων, ἔνι τοι φρένες οὐδ᾽ ἠβαιαί·
οὐκ ἀγαπᾷς ὃ ἕκηλος ὑπερφιάλοισι μεθ᾽ ἡμῖν
290 δαίνυσαι, οὐδέ τι δαιτὸς ἀμέρδεαι, αὐτὰρ ἀκούεις
μύθων ἡμετέρων καὶ ῥήσιος; οὐδέ τις ἄλλος
ἡμετέρων μύθων ξεῖνος καὶ πτωχὸς ἀκούει.
οἶνός σε τρώει μελιηδής, ὅς τε καὶ ἄλλους
βλάπτει, ὃς ἄν μιν χανδὸν ἕλῃ μηδ᾽ αἴσιμα πίνῃ.
295 οἶνος καὶ Κένταυρον, ἀγακλυτὸν Εὐρυτίωνα,
ἄασ᾽ ἐνὶ μεγάρῳ μεγαθύμου Πειριθόοιο,
ἐς Λαπίθας ἐλθόνθ᾽· ὁ δ᾽ ἐπεὶ φρένας ἄασεν οἴνῳ,
μαινόμενος κάκ᾽ ἔρεξε δόμον κάτα Πειριθόοιο·
ἥρωας δ᾽ ἄχος εἷλε, διὲκ προθύρου δὲ θύραζε

Traduction française :

[21,250] Je ne m'afflige pas seulement à cause de ce mariage,
quoique cet échec me cause de la peine (il y a bien
d'autres Achéennes et dans Ithaque même battue des
flots et dans mainte cité) : mais je suis confus que pour
la force nous soyons si inférieurs au divin Ulysse, puisque
nous sommes incapables de tendre son arc : c'est un
opprobre que connaîtront même nos descendants.
Antinoos, fils d'Eupithès, lui dit alors
« Eurymaque, il n'en sera pas ainsi : tu le comprends
bien toi-même. Mais aujourd'hui le peuple célèbre la sainte
fête du dieu : est-ce le moment de tirer de l'arc?
Allons, déposez-le; trêve d'exercices. Quant aux haches,
on peut sans inconvénient les laisser toutes plantées :
car, je pense, nul ne viendra les prendre dans la salle
d'Ulysse, fils de Laerte. Eh bien, donc, que l'échanson
passe des coupes à la ronde, pour qu'on fasse une libation :
laissons l'arc recourbé. Donnez ordre à Mélanthios,
le maître chevrier, d'amener demain, à la première heure,
les plus belles chèvres de ses étables : nous offrirons les
cuisses à Apollon, l'illustre dieu de l'arc; puis nous reprendrons
cet arc et terminerons le concours. » Ainsi parla
Antinoos, et tous approuvèrent cette proposition.
Alors des hérauts versèrent de l'eau sur les mains des
prétendants, de jeunes serviteurs remplirent les cratères
que couronna la boisson : à tous ils en servirent et les
coupes circulèrent.
Lorsqu'ils eurent fait la libation et que tous eurent bu,
autant qu'ils le voulaient, Ulysse l'avisé prit la parole et
dit, ayant sa ruse en tête :
"Écoutez-moi, prétendants de l'illustre reine, mon coeur
me pousse à vous dire une idée qui lui est venue en ma
poitrine : je m'adresse surtout à Eurymaque et à Antinoos
semblable aux dieux, qui vient de parler avec tant
de sagesse en ce sens, et je les prie de laisser là cet arc
aujourd'hui et d'honorer les dieux : demain matin un dieu
donnera la victoire à qui il lui plaira. Mais, je vous le
demande, donnez-moi l'arc bien poli : je voudrais parmi
vous essayer mes bras et ma force, savoir si j'ai encore
la vigueur qui jadis animait mes membres souples, ou si
ma vie agitée, la misère, l'ont détruite pour jamais. »
Il parla ainsi : mais tous se récrièrent violemment,
dans la crainte qu'il ne réussît à tendre l'arc bien poli.
Antinoos prit la parole et le tança vertement :
« Comment, misérable étranger, tu n'as donc plus un
grain de bon sens ! Tu n'es pas encore content : tu manges
bien tranquille parmi nous, de grands princes; il n'y a pas
un mets dont tu n'aies ta part; ce n'est pas tout : tu
entends nos propos, tout ce que nous disons, et nul autre,
étranger et mendiant comme toi, n'est admis à les
entendre. C'est le vin doux comme miel qui t'égare. Tu
n'es pas le seul : le vin trouble qui le prend à pleine
bouche et ne boit pas avec mesure. C'est le vin aussi qui,
dans la demeure du magnanime Pirithoos, tourna la tête
à un centaure, l'illustre Eurytion, venu chez les
Lapithes. Il but trop; mal lui en prit; en proie à la
démence, il commit des crimes sous le toit de Pirithoos.
L'indignation saisit les héros : ils s'élancèrent sur lui, le
traînèrent à travers le vestibule, le jetèrent à la porte,





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Dernière mise à jour : 19/01/2006