HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXI

κατείβετον



Texte grec :

[21,50] πληγέντα κληΐδι, πετάσθησαν δέ οἱ ὦκα.
ἡ δ᾽ ἄρ᾽ ἐφ᾽ ὑψηλῆς σανίδος βῆ· ἔνθα δὲ χηλοὶ
ἕστασαν, ἐν δ᾽ ἄρα τῇσι θυώδεα εἵματ᾽ ἔκειτο.
ἔνθεν ὀρεξαμένη ἀπὸ πασσάλου αἴνυτο τόξον
αὐτῷ γωρυτῷ, ὅς οἱ περίκειτο φαεινός.
55 ἑζομένη δὲ κατ᾽ αὖθι, φίλοις ἐπὶ γούνασι θεῖσα,
κλαῖε μάλα λιγέως, ἐκ δ᾽ ᾕρεε τόξον ἄνακτος.
ἡ δ᾽ ἐπεὶ οὖν τάρφθη πολυδακρύτοιο γόοιο,
βῆ ῥ᾽ ἴμεναι μέγαρόνδε μετὰ μνηστῆρας ἀγαυοὺς
τόξον ἔχουσ᾽ ἐν χειρὶ παλίντονον ἠδὲ φαρέτρην
60 ἰοδόκον· πολλοὶ δ᾽ ἔνεσαν στονόεντες ὀϊστοί.
τῇ δ᾽ ἄρ᾽ ἅμ᾽ ἀμφίπολοι φέρον ὄγκιον, ἔνθα σίδηρος
κεῖτο πολὺς καὶ χαλκός, ἀέθλια τοῖο ἄνακτος.
ἡ δ᾽ ὅτε δὴ μνηστῆρας ἀφίκετο δῖα γυναικῶν,
στῆ ῥα παρὰ σταθμὸν τέγεος πύκα ποιητοῖο,
65 ἄντα παρειάων σχομένη λιπαρὰ κρήδεμνα.
ἀμφίπολος δ᾽ ἄρα οἱ κεδνὴ ἑκάτερθε παρέστη.
αὐτίκα δὲ μνηστῆρσι μετηύδα καὶ φάτο μῦθον·
"κέκλυτέ μευ, μνηστῆρες ἀγήνορες, οἳ τόδε δῶμα
ἐχράετ᾽ ἐσθιέμεν καὶ πινέμεν ἐμμενὲς αἰεὶ
70 ἀνδρὸς ἀποιχομένοιο πολὺν χρόνον· οὐδέ τιν᾽ ἄλλην
μύθου ποιήσασθαι ἐπισχεσίην ἐδύνασθε,
ἀλλ᾽ ἐμὲ ἱέμενοι γῆμαι θέσθαι τε γυναῖκα.
ἀλλ᾽ ἄγετε, μνηστῆρες, ἐπεὶ τόδε φαίνετ᾽ ἄεθλον.
θήσω γὰρ μέγα τόξον Ὀδυσσῆος θείοιο·
75 ὃς δέ κε ῥηΐτατ᾽ ἐντανύσῃ βιὸν ἐν παλάμῃσι
καὶ διοϊστεύσῃ πελέκεων δυοκαίδεκα πάντων,
τῷ κεν ἅμ᾽ ἑσποίμην, νοσφισσαμένη τόδε δῶμα
κουρίδιον, μάλα καλόν, ἐνίπλειον βιότοιο,
τοῦ ποτὲ μεμνήσεσθαι ὀΐομαι ἔν περ ὀνείρῳ."
80 ὣς φάτο, καί ῥ᾽ Εὔμαιον ἀνώγει, δῖον ὑφορβόν,
τόξον μνηστήρεσσι θέμεν πολιόν τε σίδηρον.
δακρύσας δ᾽ Εὔμαιος ἐδέξατο καὶ κατέθηκε·
κλαῖε δὲ βουκόλος ἄλλοθ᾽, ἐπεὶ ἴδε τόξον ἄνακτος.
Ἀντίνοος δ᾽ ἐνένιπεν ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζε·
85 "νήπιοι ἀγροιῶται, ἐφημέρια φρονέοντες,
ἆ δειλώ, τί νυ δάκρυ κατείβετον ἠδὲ γυναικὶ
θυμὸν ἐνὶ στήθεσσιν ὀρίνετον; ᾗ τε καὶ ἄλλως
κεῖται ἐν ἄλγεσι θυμός, ἐπεὶ φίλον ὤλεσ᾽ ἀκοίτην.
ἀλλ᾽ ἀκέων δαίνυσθε καθήμενοι, ἠὲ θύραζε
90 κλαίετον ἐξελθόντε, κατ᾽ αὐτόθι τόξα λιπόντε,
μνηστήρεσσιν ἄεθλον ἀάατον· οὐ γὰρ ὀΐω
ῥηϊδίως τόδε τόξον ἐΰξοον ἐντανύεσθαι.
οὐ γάρ τις μέτα τοῖος ἀνὴρ ἐν τοίσδεσι πᾶσιν
οἷος Ὀδυσσεὺς ἔσκεν· ἐγὼ δέ μιν αὐτὸς ὄπωπα,
95 καὶ γὰρ μνήμων εἰμί, πάϊς δ᾽ ἔτι νήπιος ἦα."
ὣς φάτο, τῷ δ᾽ ἄρα θυμὸς ἐνὶ στήθεσσιν ἐώλπει
νευρὴν ἐντανύσειν διοϊστεύσειν τε σιδήρου.
ἦ τοι ὀϊστοῦ γε πρῶτος γεύσεσθαι ἔμελλεν
ἐκ χειρῶν Ὀδυσῆος ἀμύμονος, ὃν τότ᾽ ἀτίμα

Traduction française :

[21,50] mugit sous la pression de la clef et tourna aussitôt.
Pénélope monta sur le plancher élevé où les coffres
étaient placés, remplis des vêtements parfumés. Puis,
tendant la main, elle décrocha de son clou l'arc avec l'étui
brillant qui le contenait. S'asseyant en cet endroit, elle le
posa sur ses genoux et éclata en sanglots, tandis qu'elle
sortait l'arc du roi. Quand elle se fut rassasiée de plaintes
et de larmes abondantes, elle s'en fut vers la grand'salle
parmi les nobles prétendants : elle avait en mains l'arc
que l'on tire à soi et le carquois tout plein de flèches
sifflantes. Des femmes l'accompagnaient, portant une
caisse où était quantité de fer et de bronze, servant jadis
aux distractions du roi. Quand la noble femme fut arrivée
en présence des prétendants, elle s'arrêta près du battant
de la porte, dans la salle solidement construite, et ramena
devant son visage son voile au brillant reflet. Elle avait
à droite et à gauche une servante fidèle.
Aussitôt elle prit la parole et dit aux prétendants :
« Écoutez, prétendants au coeur fier qui avez pris possession
de cette demeure pour y manger et boire constamment,
tous les jours, en l'absence du maître parti depuis
longtemps. C'est une conduite dont vous ne pouvez donner
d'autre raison que le désir de m'épouser, de faire de
moi votre femme. Eh bien, prétendants, allons, voici
pour vous le moment d'une épreuve, que je vous propose :
celui dont la main tendra la corde avec le plus
d'aisance et enverra une flèche à travers une série complète
de douze haches, je me déciderai à le suivre, à
quitter, pour lui, cette maison, séjour de mes jeunes
années, si belle, si bien fournie de vivres ! Ah ! je le pense,
je me souviendrai toujours d'elle, et même dans mes songes. »
Elle dit, et ordonna à Eumée, l'excellent porcher, de
préparer pour les prétendants l'arc et le fer à la teinte
grisâtre. Eumée les reçut en pleurant et les disposa sous
leurs yeux : le bouvier gémissait de son côté, en voyant
l'arc de son maître. Alors Antinoos les tança violemment :
« Rustres sans esprit, gens à courte vue, sots que vous
êtes tous deux, pourquoi donc pleurer de la sorte et
bouleverser en sa poitrine le coeur de cette femme? Ne
souffre-t-il pas assez sans cela, ce coeur, parce qu'elle a
perdu un mari bien cher? Restez assis maintenant et
mangez en silence, ou bien allez pleurer dehors, laissant
ici cet arc pour la lutte entre les prétendants. Elle sera
dure. Entre tous ceux-ci il n'y a pas un homme comparable
à Ulysse : je l'ai vu, moi qui vous parle, et je me
le rappelle : j'étais cependant bien jeune alors, un enfant.
Il dit : mais, au fond, son coeur en sa poitrine se
flattait de tendre la corde et de traverser le fer jusqu'au
bout. Et c'est lui qui le premier devait goûter des flèches
lancées par la main de l'irréprochable Ulysse





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Dernière mise à jour : 19/01/2006