HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXI

ἐέλδωρ



Texte grec :

[21,200] "Ζεῦ πάτερ, αἲ γὰρ τοῦτο τελευτήσειας ἐέλδωρ,
ὡς ἔλθοι μὲν κεῖνος ἀνήρ, ἀγάγοι δέ ἑ δαίμων·
γνοίης χ᾽ οἵη ἐμὴ δύναμις καὶ χεῖρες ἕπονται."
ὣς δ᾽ αὔτως Εὔμαιος ἐπεύχετο πᾶσι θεοῖσι
νοστῆσαι Ὀδυσῆα πολύφρονα ὅνδε δόμονδε.
205 αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ τῶν γε νόον νημερτέ᾽ ἀνέγνω,
ἐξαῦτίς σφε ἔπεσσιν ἀμειβόμενος προσέειπεν·
"ἔνδον μὲν δὴ ὅδ᾽ αὐτὸς ἐγώ, κακὰ πολλὰ μογήσας
ἤλυθον εἰκοστῷ ἔτεϊ ἐς πατρίδα γαῖαν.
γιγνώσκω δ᾽ ὡς σφῶϊν ἐελδομένοισιν ἱκάνω
210 οἴοισι δμώων· τῶν δ᾽ ἄλλων οὔ τευ ἄκουσα
εὐξαμένου ἐμὲ αὖτις ὑπότροπον οἴκαδ᾽ ἱκέσθαι.
σφῶϊν δ᾽, ὡς ἔσεταί περ, ἀληθείην καταλέξω.
εἴ χ᾽ ὑπ᾽ ἐμοί γε θεὸς δαμάσῃ μνηστῆρας ἀγαυούς,
ἄξομαι ἀμφοτέροις ἀλόχους καὶ κτήματ᾽ ὀπάσσω
215 οἰκία τ᾽ ἐγγὺς ἐμεῖο τετυγμένα· καί μοι ἔπειτα
Τηλεμάχου ἑτάρω τε κασιγνήτω τε ἔσεσθον.
εἰ δ᾽ ἄγε δή, καὶ σῆμα ἀριφραδὲς ἄλλο τι δείξω,
ὄφρα μ᾽ ἐῢ γνῶτον πιστωθῆτόν τ᾽ ἐνὶ θυμῷ,
οὐλήν, τήν ποτέ με σῦς ἤλασε λευκῷ ὀδόντι
220 Παρνησόνδ᾽ ἐλθόντα σὺν υἱάσιν Αὐτολύκοιο."
ὣς εἰπὼν ῥάκεα μεγάλης ἀποέργαθεν οὐλῆς.
τὼ δ᾽ ἐπεὶ εἰσιδέτην εὖ τ᾽ ἐφράσσαντο ἕκαστα,
κλαῖον ἄρ᾽ ἀμφ᾽ Ὀδυσῆϊ δαΐφρονι χεῖρε βαλόντε,
καὶ κύνεον ἀγαπαζόμενοι κεφαλήν τε καὶ ὤμους
225 ὣς δ᾽ αὔτως Ὀδυσεὺς κεφαλὰς καὶ χεῖρας ἔκυσσε.
καί νύ κ᾽ ὀδυρομένοισιν ἔδυ φάος ἠελίοιο,
εἰ μὴ Ὀδυσσεὺς αὐτὸς ἐρύκακε φώνησέν τε·
"παύεσθον κλαυθμοῖο γόοιό τε, μή τις ἴδηται
ἐξελθὼν μεγάροιο, ἀτὰρ εἴπῃσι καὶ εἴσω.
230 ἀλλὰ προμνηστῖνοι ἐσέλθετε, μηδ᾽ ἅμα πάντες,
πρῶτος ἐγώ, μετὰ δ᾽ ὔμμες· ἀτὰρ τόδε σῆμα τετύχθω·
ἄλλοι μὲν γὰρ πάντες, ὅσοι μνηστῆρες ἀγαυοί,
οὐκ ἐάσουσιν ἐμοὶ δόμεναι βιὸν ἠδὲ φαρέτρην·
ἀλλὰ σύ, δῖ᾽ Εὔμαιε, φέρων ἀνὰ δώματα τόξον
235 ἐν χείρεσσιν ἐμοὶ θέμεναι, εἰπεῖν τε γυναιξὶ
κληῖσαι μεγάροιο θύρας πυκινῶς ἀραρυίας,
ἢν δέ τις ἢ στοναχῆς ἠὲ κτύπου ἔνδον ἀκούσῃ
ἀνδρῶν ἡμετέροισιν ἐν ἕρκεσι, μή τι θύραζε
προβλώσκειν, ἀλλ᾽ αὐτοῦ ἀκὴν ἔμεναι παρὰ ἔργῳ.
240 σοὶ δέ, Φιλοίτιε δῖε, θύρας ἐπιτέλλομαι αὐλῆς
κληῖσαι κληῖδι, θοῶς δ᾽ ἐπὶ δεσμὸν ἰῆλαι."
ὣς εἰπὼν εἰσῆλθε δόμους εὖ ναιετάοντας·
ἕζετ᾽ ἔπειτ᾽ ἐπὶ δίφρον ἰών, ἔνθεν περ ἀνέστη·
ἐς δ᾽ ἄρα καὶ τὼ δμῶε ἴτην θείου Ὀδυσῆος.
245 Εὐρύμαχος δ᾽ ἤδη τόξον μετὰ χερσὶν ἐνώμα,
θάλπων ἔνθα καὶ ἔνθα σέλᾳ πυρός· ἀλλά μιν οὐδ᾽ ὣς
ἐντανύσαι δύνατο, μέγα δ᾽ ἔστενε κυδάλιμον κῆρ·
ὀχθήσας δ᾽ ἄρα εἶρος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζεν·
"ὢ πόποι, ἧ μοι ἄχος περί τ᾽ αὐτοῦ καὶ περὶ πάντων·

Traduction française :

[21,200] « Zeus tout-puissant, puisses-tu faire, comme je le
souhaite, que cet homme revienne, qu'un dieu le ramène !
Tu connaîtrais alors quelle est ma force et de quels bras
je dispose. »
Et Eumée, de semblable manière, suppliait tous les dieux
pour le retour du prudent Ulysse en sa demeure. Quand
Ulysse connut la sincérité de leur coeur, il reprit la parole
pour leur dire : « Il est ici : c'est moi, que vous voyez.
Après vingt ans de souffrances sans nombre, je suis
revenu dans la terre de mes pères. Je sais que seuls de
mes serviteurs vous désiriez mon retour : des autres il
n'en est pas un que j'aie entendu souhaiter que je
revinsse dans ma maison. A vous je dirai mon intention
bien arrêtée pour l'avenir. Si un dieu abat sous mes
coups les nobles prétendants, je donnerai à chacun de
vous une femme : vous aurez des biens et, près de la
mienne, une maison bien construite : dès lors vous serez
pour jamais à mes yeux les amis et les frères de Télémaque.
Et maintenant, tenez, je vais vous donner une
preuve irrécusable, grâce à laquelle vous me reconnaissiez
bien et ne puissiez plus avoir aucun doute : une cicatrice de
la blessure que jadis un sanglier me fit de sa blanche défense
quand j'allai sur le Parnèse avec les fils d'Autolycos. »
Cela dit, il écarta ses haillons de la grande cicatrice.
Quand tous deux l'eurent regardée et furent bien convaincus,
ils se mirent à pleurer, jetant leurs bras autour
du sage Ulysse, et ils baisaient avec passion sa tête, ses
épaules. Ulysse de même les baisa sur la tête, sur les
mains. Ils auraient pleuré ainsi jusqu'au moment où se fût
effacée la lumière du soleil, si Ulysse ne les eût contenus
en disant : « Cessez ces pleurs et ces sanglots, de peur
que quelqu'un ne vienne à sortir de la salle et ne vous
voie, puis n'aille le dire à l'intérieur. Rentrons maintenant
un à un, et non tous ensemble, moi d'abord, vous
ensuite. Convenons d'un signe. Les nobles prétendants,
tous tant qu'ils sont, ne permettront pas qu'on me donne
l'arc et le carquois : alors toi, excellent Eumée, traverse
la salle et, apportant l'arc, mets-le-moi dans les mains;
puis commande aux femmes de fermer les portes solidement
jointes de leur appartement : dis-leur que, si elles
entendent des gémissements ou des cris poussés dans la
salle des hommes, elles ne doivent pas sortir, mais se
tenir où elles sont, en silence et à leur ouvrage. Et toi,
excellent Philoetios, je te charge de fermer la porte de la cour :
tire promptement le verrou et assujettis-le avec une corde. »
Ayant dit, il entra dans la spacieuse maison : puis il
alla s'asseoir sur le siège d'où il était parti : ensuite à leur
tour rentrèrent aussi les deux serviteurs du divin Ulysse.
A ce moment Eurymaque tournait l'arc dans ses mains,
le chauffait en tous sens à la flamme du foyer; en dépit
de tout cela, il ne pouvait le tendre et gémissait de la
souffrance qu'il en avait dans son âme fière. Irrité de son
impuissance, il s'écria :
« Quel ennui ! que je suis humilié et pour moi et pour tous !





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Dernière mise à jour : 19/01/2006