HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXI

Vers 1-49

  Vers 1-49

[21,0] Ὁμήρου Όδύσσεια XXI
1 τῇ δἄρἐπὶ φρεσὶ θῆκε θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη,
κούρῃ Ἰκαρίοιο, περίφρονι Πηνελοπείῃ,
τόξον μνηστήρεσσι θέμεν πολιόν τε σίδηρον
ἐν μεγάροις Ὀδυσῆος, ἀέθλια καὶ φόνου ἀρχήν.
5 κλίμακα δὑψηλὴν προσεβήσετο οἷο δόμοιο,
εἵλετο δὲ κληῖδεὐκαμπέα χειρὶ παχείῃ
καλὴν χαλκείην· κώπη δἐλέφαντος ἐπῆεν.
βῆ δἴμεναι θάλαμόνδε σὺν ἀμφιπόλοισι γυναιξὶν
ἔσχατον· ἔνθα δέ οἱ κειμήλια κεῖτο ἄνακτος,
10 χαλκός τε χρυσός τε πολύκμητός τε σίδηρος.
ἔνθα δὲ τόξον κεῖτο παλίντονον ἠδὲ φαρέτρη
ἰοδόκος, πολλοὶ δἔνεσαν στονόεντες ὀϊστοί,
δῶρα τά οἱ ξεῖνος Λακεδαίμονι δῶκε τυχήσας
Ἴφιτος Εὐρυτίδης, ἐπιείκελος ἀθανάτοισι.
15 τὼ δἐν Μεσσήνῃ ξυμβλήτην ἀλλήλοιϊν
οἴκῳ ἐν Ὀρτιλόχοιο δαΐφρονος. τοι Ὀδυσσεὺς
ἦλθε μετὰ χρεῖος, τό ῥά οἱ πᾶς δῆμος ὄφελλε·
μῆλα γὰρ ἐξ Ἰθάκης Μεσσήνιοι ἄνδρες ἄειραν
νηυσὶ πολυκλήϊσι τριηκόσιἠδὲ νομῆας.
20 τῶν ἕνεκἐξεσίην πολλὴν ὁδὸν ἦλθεν Ὀδυσσεὺς
παιδνὸς ἐών· πρὸ γὰρ ἧκε πατὴρ ἄλλοι τε γέροντες.
Ἴφιτος αὖθἵππους διζήμενος, αἵ οἱ ὄλοντο
δώδεκα θήλειαι, ὑπὸ δἡμίονοι ταλαεργοί·
αἳ δή οἱ καὶ ἔπειτα φόνος καὶ μοῖρα γένοντο,
25 ἐπεὶ δὴ Διὸς υἱὸν ἀφίκετο καρτερόθυμον,
φῶθἩρακλῆα, μεγάλων ἐπιίστορα ἔργων,
ὅς μιν ξεῖνον ἐόντα κατέκτανεν ἐνὶ οἴκῳ,
σχέτλιος, οὐδὲ θεῶν ὄπιν ᾐδέσατοὐδὲ τράπεζαν,
τὴν ἥν οἱ παρέθηκεν· ἔπειτα δὲ πέφνε καὶ αὐτόν,
30 ἵππους δαὐτὸς ἔχε κρατερώνυχας ἐν μεγάροισι.
τὰς ἐρέων Ὀδυσῆϊ συνήντετο, δῶκε δὲ τόξον,
τὸ πρὶν μέν ἐφόρει μέγας Εὔρυτος, αὐτὰρ παιδὶ
κάλλιπἀποθνῄσκων ἐν δώμασιν ὑψηλοῖσι.
τῷ δὈδυσεὺς ξίφος ὀξὺ καὶ ἄλκιμον ἔγχος ἔδωκεν,
35 ἀρχὴν ξεινοσύνης προσκηδέος· οὐδὲ τραπέζῃ
γνώτην ἀλλήλων· πρὶν γὰρ Διὸς υἱὸς ἔπεφνεν
Ἴφιτον Εὐρυτίδην, ἐπιείκελον ἀθανάτοισιν,
ὅς οἱ τόξον ἔδωκε. τὸ δοὔ ποτε δῖος Ὀδυσσεὺς
ἐρχόμενος πόλεμόνδε μελαινάων ἐπὶ νηῶν
40 ᾑρεῖτ᾽, ἀλλαὐτοῦ μνῆμα ξείνοιο φίλοιο
κέσκετἐνὶ μεγάροισι, φόρει δέ μιν ἧς ἐπὶ γαίης.
δὅτε δὴ θάλαμον τὸν ἀφίκετο δῖα γυναικῶν
οὐδόν τε δρύϊνον προσεβήσετο, τόν ποτε τέκτων
ξέσσεν ἐπισταμένως καὶ ἐπὶ στάθμην ἴθυνεν,
45 ἐν δὲ σταθμοὺς ἄρσε, θύρας δἐπέθηκε φαεινάς,
αὐτίκἄρ γἱμάντα θοῶς ἀπέλυσε κορώνης,
ἐν δὲ κληῖδἧκε, θυρέων δἀνέκοπτεν ὀχῆας
ἄντα τιτυσκομένη· τὰ δἀνέβραχεν ἠΰτε ταῦρος
βοσκόμενος λειμῶνι· τόσἔβραχε καλὰ θύρετρα
[21,0] CHANT XXI - L'Arc.
Alors Athéné, la déesse aux yeux brillants, inspira à
la fille d'Icarios, la prudente Pénélope, de placer devant
les prétendants dans la maison d'Ulysse le fer grisâtre
et l'arc, arme du concours, d'où partira la mort. Elle
gagna l'escalier élevé de sa demeure, prit dans sa
main la clef massive, bien recourbée, bien faite, en
bronze, dont la poignée était d'ivoire. Puis elle se dirigea
avec ses suivantes vers la chambre la plus reculée : là
étaient réunis les trésors du roi, le bronze, le fer bien
travaillé; il s'y trouvait aussi l'arc, que l'on tire à
soi et le carquois qui contenait un grand nombre de
flèches sifflantes. C'était un présent qu'avait fait à Ulysse
un hôte rencontré en Laconie, le fils d'Eurytos,
Iphitos, semblable aux dieux. Ils s'étaient trouvés ensemble
en Messénie, chez le prudent Ortiloque. Ulysse
y venait réclamer une dette à laquelle était astreint tout
le peuple : car des Messéniens avaient emporté d'Ithaque,
sur les vaisseaux aux bancs nombreux, trois cents brebis
avec leurs bergers. Ulysse pour les reprendre avait
fait comme ambassadeur un lointain voyage : tout
jeune encore, il avait été chargé de cette mission par
son père et les autres anciens. Dans la même région
Iphitos cherchait douze juments qui avaient disparu,
et aussi des mules dures au travail : ces bêtes
devinrent plus tard la cause du coup fatal qui le frappa,
lorsqu'il pénétra chez le fils de Zeus, Héraclès, mortel
au coeur énergique, l'auteur de si grands travaux.
Héraclès le tua, bien qu'il fût son hôte, en sa maison
même, — l'insensé — sans craindre la colère vengeresse
des dieux, sans respect de cette table où il l'avait reçu;
il le tua et garda pour lui les juments au solide sabot.
Tandis qu'Iphitos les cherchait, il rencontra Ulysse et lui
donna cet arc que jadis portait le grand Eurytos et qu'en
mourant il laissa à son fils dans sa haute demeure. Ulysse
lui offrit une épée aiguë et une forte lance pour commencer
avec lui une relation d'hospitalité amicale. Mais jamais
ils ne s'assirent à la table l'un de l'autre : car le fils de
Zeus auparavant tua le fils d'Eurytos, Iphitos semblable
aux dieux, qui avait fait don de l'arc. Jamais le
noble Ulysse, partant pour la guerre, ne l'emportait
sur ses noirs vaisseaux : il laissait chez lui ce souvenir
d'un hôte cher et ne s'en servait que dans son pays.
Lorsque donc la noble femme fut arrivée à cette chambre
et eut touché le seuil de chêne, que l'artisan avait jadis
poli savamment et aligné au cordeau, y ajustant ensuite
les montants et y plaçant une porte brillante, elle s'empressa
de détacher la courroie de l'anneau, introduisit la clef, fit jouer
les verrous des battants, d'une main ferme et sûre : la porte,
comme un taureau paissant dans une prairie,


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Dernière mise à jour : 19/01/2006