HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XX

ἵρευον



Texte grec :

[20,250] οἱ δ᾽ ἱέρευον ὄϊς μεγάλους καὶ πίονας αἶγας,
ἵρευον δὲ σύας σιάλους καὶ βοῦν ἀγελαίην·
σπλάγχνα δ᾽ ἄρ᾽ ὀπτήσαντες ἐνώμων, ἐν δέ τε οἶνον
κρητῆρσιν κερόωντο· κύπελλα δὲ νεῖμε συβώτης.
σῖτον δέ σφ᾽ ἐπένειμε Φιλοίτιος, ὄρχαμος ἀνδρῶν,
255 καλοῖς ἐν κανέοισιν, ἐῳνοχόει δὲ Μελανθεύς.
οἱ δ᾽ ἐπ᾽ ὀνείαθ᾽ ἑτοῖμα προκείμενα χεῖρας ἴαλλον.
Τηλέμαχος δ᾽ Ὀδυσῆα καθίδρυε, κέρδεα νωμῶν,
ἐντὸς ἐϋσταθέος μεγάρου, παρὰ λάϊνον οὐδόν,
δίφρον ἀεικέλιον καταθεὶς ὀλίγην τε τράπεζαν·
260 πὰρ δ᾽ ἐτίθει σπλάγχνων μοίρας, ἐν δ᾽ οἶνον ἔχευεν
ἐν δέπαϊ χρυσέῳ, καί μιν πρὸς μῦθον ἔειπεν·
"ἐνταυθοῖ νῦν ἧσο μετ᾽ ἀνδράσιν οἰνοποτάζων·
κερτομίας δέ τοι αὐτὸς ἐγὼ καὶ χεῖρας ἀφέξω
πάντων μνηστήρων, ἐπεὶ οὔ τοι δήμιός ἐστιν
265 οἶκος ὅδ᾽, ἀλλ᾽ Ὀδυσῆος, ἐμοὶ δ᾽ ἐκτήσατο κεῖνος.
ὑμεῖς δέ, μνηστῆρες, ἐπίσχετε θυμὸν ἐνιπῆς
καὶ χειρῶν, ἵνα μή τις ἔρις καὶ νεῖκος ὄρηται."
ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δ᾽ ἄρα πάντες ὀδὰξ ἐν χείλεσι φύντες
Τηλέμαχον θαύμαζον, ὃ θαρσαλέως ἀγόρευε.
270 τοῖσιν δ᾽ Ἀντίνοος μετέφη, Εὐπείθεος υἱός·
"καὶ χαλεπόν περ ἐόντα δεχώμεθα μῦθον, Ἀχαιοί,
Τηλεμάχου· μάλα δ᾽ ἧμιν ἀπειλήσας ἀγορεύει.
οὐ γὰρ Ζεὺς εἴασε Κρονίων· τῷ κέ μιν ἤδη
παύσαμεν ἐν μεγάροισι, λιγύν περ ἐόντ᾽ ἀγορητήν."
275 ὣς ἔφατ᾽ Ἀντίνοος· ὁ δ᾽ ἄρ᾽ οὐκ ἐμπάζετο μύθων.
κήρυκες δ᾽ ἀνὰ ἄστυ θεῶν ἱερὴν ἑκατόμβην
ἦγον· τοὶ δ᾽ ἀγέροντο κάρη κομόωντες Ἀχαιοὶ
ἄλσος ὕπο σκιερὸν ἑκατηβόλου Ἀπόλλωνος.
οἱ δ᾽ ἐπεὶ ὤπτησαν κρέ᾽ ὑπέρτερα καὶ ἐρύσαντο,
280 μοίρας δασσάμενοι δαίνυντ᾽ ἐρικυδέα δαῖτα·
πὰρ δ᾽ ἄρ᾽ Ὀδυσσῆϊ μοῖραν θέσαν οἳ πονέοντο
ἴσην, ὡς αὐτοί περ ἐλάγχανον· ὣς γὰρ ἀνώγει
Τηλέμαχος, φίλος υἱὸς Ὀδυσσῆος θείοιο.
μνηστῆρας δ᾽ οὐ πάμπαν ἀγήνορας εἴα Ἀθήνη
285 λώβης ἴσχεσθαι θυμαλγέος, ὄφρ᾽ ἔτι μᾶλλον
δύη ἄχος κραδίην Λαερτιάδην Ὀδυσῆα.
ἦν δέ τις ἐν μνηστῆρσιν ἀνὴρ ἀθεμίστια εἰδώς,
Κτήσιππος δ᾽ ὄνομ᾽ ἔσκε, Σάμῃ δ᾽ ἐνὶ οἰκία ναῖεν·
ὃς δή τοι κτεάτεσσι πεποιθὼς θεσπεσίοισι
290 μνάσκετ᾽ Ὀδυσσῆος δὴν οἰχομένοιο δάμαρτα.
ὅς ῥα τότε μνηστῆρσιν ὑπερφιάλοισι μετηύδα·
"κέκλυτέ μευ, μνηστῆρες ἀγήνορες, ὄφρα τι εἴπω·
μοῖραν μὲν δὴ ξεῖνος ἔχει πάλαι, ὡς ἐπέοικεν,
ἴσην· οὐ γὰρ καλὸν ἀτέμβειν οὐδὲ δίκαιον
295 ξείνους Τηλεμάχου, ὅς κεν τάδε δώμαθ᾽ ἵκηται.
ἀλλ᾽ ἄγε οἱ καὶ ἐγὼ δῶ ξείνιον, ὄφρα καὶ αὐτὸς
ἠὲ λοετροχόῳ δώῃ γέρας ἠέ τῳ ἄλλῳ
δμώων, οἳ κατὰ δώματ᾽ Ὀδυσσῆος θείοιο."
ὣς εἰπὼν ἔρριψε βοὸς πόδα χειρὶ παχείῃ.

Traduction française :

[20,250] puis ils immolèrent de grands moutons et des chèvres
grasses, égorgèrent de gros porcs et une belle vache. Ayant fait
griller les entrailles, ils les partagèrent; dans les cratères ils
préparèrent le vin, et le porcher distribuait les coupes. Le
pasteur chef Philoetios leur présentait le pain dans de
belles corbeilles et Mélanthios faisait office d'échanson.
Les prétendants tendaient les mains vers les plats qui
étaient devant eux. Télémaque, qui avait son idée en
tête, fit asseoir Ulysse dans la salle bien bâtie près du
seuil de pierre où il plaça un siège misérable devant une
petite table : il lui servait une part des entrailles, lui
versait du vin dans une coupe d'or, lui disant : « Assieds-toi
maintenant ici, et bois du vin parmi ces hommes :
moi, je te défendrai contre les insultes et les violences de
tous les prétendants. Car, elle n'est pas à tout le monde,
que je sache, cette maison, mais à Ulysse, et c'est pour
moi qu'il l'a acquise. Et vous, prétendants, tenez-vous
tranquilles : point d'outrages, de coups, afin qu'il n'éclate
pas ici de querelle et de rixe.
Il dit : tous de leurs dents se mordirent les lèvres,
étonnés d'entendre Télémaque parler avec cette audace.
Antinoos, fils d'Eupithès, prit la parole : « Si rude qu'elle
soit, Achéens, ne relevons pas cette déclaration de Télémaque
qui nous interpelle, la menace à la bouche. Car,
Zeus ne le veut pas : sans cela nous l'aurions déjà fait
taire dans cette salle, ce grand parleur. »
Ainsi dit Antinoos; mais Télémaque n'eut qu'indifférence
pour sa réponse. Cependant des hérauts menaient
dans la ville la sainte hécatombe des dieux : les Achéens
aux longs cheveux se rassemblaient sous le bois ombreux
d'Apollon qui lance au loin ses traits. Quand on eut fait
rôtir les chairs de part et d'autre et qu'on les eut retirées
du feu, on fit les portions et un repas magnifique commença.
Les serviteurs mirent devant Ulysse une part
égale à celle qu'eux-mêmes avaient reçue : ainsi l'avait
ordonné Télémaque, le fils chéri du divin Ulysse. Athéné
se gardait bien de détourner les prétendants superbes de
l'outrage, dont la blessure est cruelle au coeur, afin que le
ressentiment pénétrât plus profondément encore dans
l'âme d'Ulysse, fils de Laerte. Or, il y avait parmi eux un
homme sans vergogne. Il s'appelait Ctésippe et habitait
Samé. Confiant dans ses immenses richesses, il recherchait
assidûment la femme d'Ulysse, depuis longtemps absent.
Il dit alors aux prétendants altiers : « Écoutez, nobles
prétendants, ce que je vais vous dire. L'étranger a depuis
longtemps une part égale à celle des autres : c'est fort bien;
car il n'est ni beau ni juste de ne rien donner, aux hôtes
de Télémaque, quels que soient ceux qu'il accueille dans
cette maison. Eh bien, moi, je veux lui faire un présent
d'hospitalité; il pourra de la sorte donner à son tour une
récompense à la baigneuse, ou à tel autre des serviteurs
qui sont dans la maison d'Ulysse. » Cela dit, de sa grosse main
il lança un pied de boeuf qui était à sa portée





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Dernière mise à jour : 18/01/2006