HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XX

ἀλετρὶς



Texte grec :

[20,100] φήμην τίς μοι φάσθω ἐγειρομένων ἀνθρώπων
ἔνδοθεν, ἔκτοσθεν δὲ Διὸς τέρας ἄλλο φανήτω."
ὣς ἔφατ᾽ εὐχόμενος· τοῦ δ᾽ ἔκλυε μητίετα Ζεύς,
αὐτίκα δ᾽ ἐβρόντησεν ἀπ᾽ αἰγλήεντος Ὀλύμπου,
ὑψόθεν ἐκ νεφέων· γήθησε δὲ δῖος Ὀδυσσεύς.
105 φήμην δ᾽ ἐξ οἴκοιο γυνὴ προέηκεν ἀλετρὶς
πλησίον, ἔνθ᾽ ἄρα οἱ μύλαι ἥατο ποιμένι λαῶν,
τῇσιν δώδεκα πᾶσαι ἐπερρώοντο γυναῖκες
ἄλφιτα τεύχουσαι καὶ ἀλείατα, μυελὸν ἀνδρῶν.
αἱ μὲν ἄρ᾽ ἄλλαι εὗδον, ἐπεὶ κατὰ πυρὸν ἄλεσσαν,
110 ἡ δὲ μί᾽ οὔπω παύετ᾽, ἀφαυροτάτη δ᾽ ἐτέτυκτο·
ἥ ῥα μύλην στήσασα ἔπος φάτο, σῆμα ἄνακτι·
"Ζεῦ πάτερ, ὅς τε θεοῖσι καὶ ἀνθρώποισιν ἀνάσσεις,
ἦ μεγάλ᾽ ἐβρόντησας ἀπ᾽ οὐρανοῦ ἀστερόεντος,
οὐδέ ποθι νέφος ἐστί· τέρας νύ τεῳ τόδε φαίνεις.
115 κρῆνον νῦν καὶ ἐμοὶ δειλῇ ἔπος, ὅττι κεν εἴπω·
μνηστῆρες πύματόν τε καὶ ὕστατον ἤματι τῷδε
ἐν μεγάροις Ὀδυσῆος ἑλοίατο δαῖτ᾽ ἐρατεινήν,
οἳ δή μοι καμάτῳ θυμαλγέι· γούνατ᾽ ἔλυσαν
ἄλφιτα τευχούσῃ· νῦν ὕστατα δειπνήσειαν."
120 ὣς ἄρ᾽ ἔφη, χαῖρεν δὲ κλεηδόνι δῖος Ὀδυσσεὺς
Ζηνός τε βροντῇ· φάτο γὰρ τίσασθαι ἀλείτας.
αἱ δ᾽ ἄλλαι δμῳαὶ κατὰ δώματα κάλ᾽ Ὀδυσῆος
ἀγρόμεναι ἀνέκαιον ἐπ᾽ ἐσχάρῃ ἀκάματον πῦρ.
Τηλέμαχος δ᾽ εὐνῆθεν ἀνίστατο, ἰσόθεος φώς,
125 εἵματα ἑσσάμενος· περὶ δὲ ξίφος ὀξὺ θέτ᾽ ὤμῳ·
ποσσὶ δ᾽ ὑπὸ λιπαροῖσιν ἐδήσατο καλὰ πέδιλα,
εἵλετο δ᾽ ἄλκιμον ἔγχος, ἀκαχμένον ὀξέι· χαλκῷ·
στῆ δ᾽ ἄρ᾽ ἐπ᾽ οὐδὸν ἰών, πρὸς δ᾽ Εὐρύκλειαν ἔειπε·
"μαῖα φίλη, τὸν ξεῖνον ἐτιμήσασθ᾽ ἐνὶ οἴκῳ
130 εὐνῇ καὶ σίτῳ, ἦ αὔτως κεῖται ἀκηδής;
τοιαύτη γὰρ ἐμὴ μήτηρ, πινυτή περ ἐοῦσα·
ἐμπλήγδην ἕτερόν γε τίει μερόπων ἀνθρώπων
χείρονα, τὸν δέ τ᾽ ἀρείον᾽ ἀτιμήσασ᾽ ἀποπέμπει."
τὸν δ᾽ αὖτε προσέειπε περίφρων Εὐρύκλεια·
135 "οὐκ ἄν μιν νῦν, τέκνον, ἀναίτιον αἰτιόῳο.
οἶνον μὲν γὰρ πῖνε καθήμενος, ὄφρ᾽ ἔθελ᾽ αὐτός,
σίτου δ᾽ οὐκέτ᾽ ἔφη πεινήμεναι· εἴρετο γάρ μιν.
ἀλλ᾽ ὅτε δὴ κοίτοιο καὶ ὕπνου μιμνήσκοιτο,
ἡ μὲν δέμνι᾽ ἄνωγεν ὑποστορέσαι δμῳῇσιν,
140 αὐτὰρ ὅ γ᾽, ὥς τις πάμπαν ὀϊζυρὸς καὶ ἄποτμος,
οὐκ ἔθελ᾽ ἐν λέκτροισι καὶ ἐν ῥήγεσσι καθεύδειν,
ἀλλ᾽ ἐν ἀδεψήτῳ βοέῃ καὶ κώεσιν οἰῶν
ἔδραθ᾽ ἐνὶ προδόμῳ· χλαῖναν δ᾽ ἐπιέσσαμεν ἡμεῖς."
ὣς φάτο, Τηλέμαχος δὲ διὲκ μεγάροιο βεβήκει
145 ἔγχος ἔχων, ἅμα τῷ γε δύω κύνες ἀργοὶ ἕποντο.
βῆ δ᾽ ἴμεν εἰς ἀγορὴν μετ᾽ ἐϋκνήμιδας Ἀχαιούς.
ἡ δ᾽ αὖτε δμῳῇσιν ἐκέκλετο δῖα γυναικῶν,
Εὐρύκλει᾽, Ὦπος θυγάτηρ Πεισηνορίδαο·
"ἀγρεῖθ᾽, αἱ μὲν δῶμα κορήσατε ποιπνύσασαι,

Traduction française :

[20,100] y dise une parole prophétique pour moi,
et qu'en outre au dehors m'apparaisse un signe de Zeus. »
Il dit, et Zeus, le dieu sage, entendit sa prière. Aussitôt
il fit gronder son tonnerre sur l'Olympe brillant, d'un
point élevé et sans nuages, et le noble Ulysse se réjouit.
Cependant une femme qui broyait le grain fit entendre
de la maison une parole prophétique, non loin d'Ulysse,
à l'endroit où étaient les meules du maître, pasteur de
peuples; douze femmes réunies peinaient à les faire
tourner, préparant farine d'orge et farine de froment,
vraie moelle des hommes. Les autres dormaient, ayant
broyé leur grain : une seule ne cessait pas encore son
travail : c'était la plus faible. Elle arrêta enfin sa meule
et dit une parole, présage pour son maître : « Zeus
souverain qui règnes sur les dieux et les hommes, du ciel
étoilé tu as fait gronder fortement le tonnerre: il n'y a pas
de nuage cependant. C'est donc sans doute un signe que
tu envoies à quelqu'un : exauce aussi le voeu que je forme,
pauvre malheureuse : qu'en ce jour, pour la dernière, oui,
pour la dernière fois les prétendants prennent dans la
maison leur doux repas, eux qui me brisent les genoux
de fatigue épuisante, tandis que je broie leur farine :
puissent-ils manger ici pour la dernière fois ! Elle dit : le
noble Ulysse se réjouit de cette parole prophétique et du
tonnerre de Zeus : il espérait bien maintenant punir les
coupables broyeurs d'hommes. »
Cependant les autres servantes se rassemblant dans la
belle maison d'Ulysse allumaient sur le foyer la flamme
vivante. Télémaque se leva de sa couche, tel un dieu,
mit ses habits, passa son épée aiguë autour de son épaule :
il attacha sous ses pieds luisants de belles sandales, prit
une forte lance à la pointe acérée, et du seuil où il s'arrêta
il dit à Euryclée : « Bonne mère, avez-vous eu des égards
pour l'étranger, hôte de notre maison? A-t-il eu le lit, la
nourriture, ou bien l'a-t-on laissé sans soin? Car telle
est ma mère : elle est sage, et il lui arrive cependant de
combler de prévenances tel mortel méprisable et de renvoyer,
dédaigneuse, tel autre qui vaut bien mieux. »
La prudente Euryclée lui répondit : « Mon enfant, tu
aurais tort aujourd'hui de te plaindre de sa négligence.
Car, assis au foyer, il a bu du vin tant qu'il en a voulu,
et il dit à Pénélope qui lui offrait du pain qu'il n'en avait
plus besoin. Puis, quand il songea à se coucher et dormir,
elle dit aux servantes de lui faire un lit : mais lui n'a pas
voulu, le pauvre misérable, dormir dans une couche et sur
des tapis; il s'est gîté pour la nuit dans le vestibule sur
une peau de boeuf non apprêtée et des peaux de brebis,
et c'est nous qui avons étendu un manteau sur lui. » Elle
dit; Télémaque s'en alla à travers la maison, la lance
à la main : ses chiens agiles le suivaient. Il se rendit à
l'agora parmi les Achéens aux belles jambières, tandis
que l'excellente femme, Euryclée, fille d'Ops, le fils de
Pisénor, donnait ses ordres aux servantes. «Allons, du
coeur à l'ouvrage ! que les unes balaient la maison et l'arrosent,





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Dernière mise à jour : 18/01/2006