HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XX

γένοιτό



Texte grec :

[20,50] νῶϊ περισταῖεν, κτεῖναι μεμαῶτες Ἄρηϊ,
καί κεν τῶν ἐλάσαιο βόας καὶ ἴφια μῆλα.
ἀλλ᾽ ἑλέτω σε καὶ ὕπνος· ἀνίη καὶ τὸ φυλάσσειν
πάννυχον ἐγρήσσοντα, κακῶν δ᾽ ὑποδύσεαι ἤδη."
ὣς φάτο, καί ῥά οἱ ὕπνον ἐπὶ βλεφάροισιν ἔχευεν,
55 αὐτὴ δ᾽ ἂψ ἐς Ὄλυμπον ἀφίκετο δῖα θεάων.
εὖτε τὸν ὕπνος ἔμαρπτε, λύων μελεδήματα θυμοῦ,
λυσιμελής, ἄλοχος δ᾽ ἄρ᾽ ἐπέγρετο κεδνὰ ἰδυῖα·
κλαῖε δ᾽ ἄρ᾽ ἐν λέκτροισι καθεζομένη μαλακοῖσιν.
αὐτὰρ ἐπεὶ κλαίουσα κορέσσατο ὃν κατὰ θυμόν,
60 Ἀρτέμιδι πρώτιστον ἐπεύξατο δῖα γυναικῶν·
"Ἄρτεμι, πότνα θεά, θύγατερ Διός, αἴθε μοι ἤδη
ἰὸν ἐνὶ στήθεσσι βαλοῦσ᾽ ἐκ θυμὸν ἕλοιο
αὐτίκα νῦν, ἢ ἔπειτα μ᾽ ἀναρπάξασα θύελλα
οἴχοιτο προφέρουσα κατ᾽ ἠερόεντα κέλευθα,
65 ἐν προχοῇς δὲ βάλοι ἀψορρόου Ὠκεανοῖο.
ὡς δ᾽ ὅτε Πανδαρέου κούρας ἀνέλοντο θύελλαι·
τῇσι τοκῆας μὲν φθῖσαν θεοί, αἱ δ᾽ ἐλίποντο
ὀρφαναὶ ἐν μεγάροισι, κόμισσε δὲ δῖ᾽ Ἀφροδίτη
τυρῷ καὶ μέλιτι γλυκερῷ καὶ ἡδέϊ οἴνῳ·
70 Ἥρη δ᾽ αὐτῇσιν περὶ πασέων δῶκε γυναικῶν
εἶδος καὶ πινυτήν, μῆκος δ᾽ ἔπορ᾽ Ἄρτεμις ἁγνή,
ἔργα δ᾽ Ἀθηναίη δέδαε κλυτὰ ἐργάζεσθαι.
εὖτ᾽ Ἀφροδίτη δῖα προσέστιχε μακρὸν Ὄλυμπον,
κούρῃς αἰτήσουσα τέλος θαλεροῖο γάμοιο -
75 ἐς Δία τερπικέραυνον, ὁ γάρ τ᾽ εὖ οἶδεν ἅπαντα,
μοῖράν τ᾽ ἀμμορίην τε καταθνητῶν ἀνθρώπων--
τόφρα δὲ τὰς κούρας ἅρπυιαι ἀνηρείψαντο
καί ῥ᾽ ἔδοσαν στυγερῇσιν ἐρινύσιν ἀμφιπολεύειν·
ὣς ἔμ᾽ ἀϊστώσειαν Ὀλύμπια δώματ᾽ ἔχοντες,
80 ἠέ μ᾽ ἐϋπλόκαμος βάλοι Ἄρτεμις, ὄφρ᾽ Ὀδυσῆα
ὀσσομένη καὶ γαῖαν ὕπο στυγερὴν ἀφικοίμην,
μηδέ τι χείρονος ἀνδρὸς ἐϋφραίνοιμι νόημα.
ἀλλὰ τὸ μὲν καὶ ἀνεκτὸν ἔχει κακόν, ὁππότε κέν τις
ἤματα μὲν κλαίῃ, πυκινῶς ἀκαχήμενος ἦτορ,
85 νύκτας δ᾽ ὕπνος ἔχῃσιν - ὁ γάρ τ᾽ ἐπέλησεν ἁπάντων,
ἐσθλῶν ἠδὲ κακῶν, ἐπεὶ ἄρ βλέφαρ᾽ ἀμφικαλύψῃ -
αὐτὰρ ἐμοὶ καὶ ὀνείρατ᾽ ἐπέσσευεν κακὰ δαίμων.
τῇδε γὰρ αὖ μοι νυκτὶ παρέδραθεν εἴκελος αὐτῷ,
τοῖος ἐὼν οἷος ᾖεν ἅμα στρατῷ· αὐτὰρ ἐμὸν κῆρ
90 χαῖρ᾽, ἐπεὶ οὐκ ἐφάμην ὄναρ ἔμμεναι, ἀλλ᾽ ὕπαρ ἤδη."
ὣς ἔφατ᾽, αὐτίκα δὲ χρυσόθρονος ἤλυθεν Ἠώς.
τῆς δ᾽ ἄρα κλαιούσης ὄπα σύνθετο δῖος Ὀδυσσεύς·
μερμήριζε δ᾽ ἔπειτα, δόκησε δέ οἱ κατὰ θυμὸν
ἤδη γιγνώσκουσα παρεστάμεναι κεφαλῆφι.
95 χλαῖναν μὲν συνελὼν καὶ κώεα, τοῖσιν ἐνεῦδεν,
ἐς μέγαρον κατέθηκεν ἐπὶ θρόνου, ἐκ δὲ βοείην
θῆκε θύραζε φέρων, Διὶ δ᾽ εὔξατο χεῖρας ἀνασχών·
"Ζεῦ πάτερ, εἴ μ᾽ ἐθέλοντες ἐπὶ τραφερήν τε καὶ ὑγρὴν
ἤγετ᾽ ἐμὴν ἐς γαῖαν, ἐπεί μ᾽ ἐκακώσατε λίην,

Traduction française :

[20,50] nous entourer l'un et l'autre, jaloux de nous tuer et pleins
de la fureur d'Arès : tu pousserais impunément devant
eux leurs boeufs et leurs grasses brebis. Maintenant, que
le sommeil s'empare de toi : il est si pénible de rester
toute une nuit sans dormir : tu ne tarderas pas à sortir
de ces maux qui t'assiègent.»
Elle dit, et versa le sommeil sur ses paupières. Puis l'auguste déesse
regagna l'Olympe, au moment où le sommeil qui détend nos membres
l'eut envahi, apaisant les soucis de son coeur.
Cependant son épouse aux sages pensées s'éveilla; elle
pleurait assise sur sa couche moelleuse. Lorsqu'elle eut
rassasié son coeur de larmes, la noble femme invoqua
d'abord Artémis : « Artémis, vénérable déesse, fille de
Zeus, puisses-tu, ayant lancé une flèche en ma poitrine,
m'ôter la vie sur-le-champ, ou bien qu'un tourbillon se
saisisse de moi, s'en aille m'emportant par les routes de
l'air et me jette dans les courants de l'Océan dont les
vagues refluent! Ainsi des tourbillons enlevèrent les
filles de Pandarée. Les dieux avaient frappé leurs
parents : elles restaient orphelines dans leur demeure :
mais l'auguste Aphrodite les nourrit de fromage, de
doux miel et de vin délicieux, et Héré plus qu'à aucune
femme leur donna beauté et sagesse; la chaste Artémis
haussa la taille de leur corps et Athéné leur apprit à
faire des ouvrages superbes. Lorsque l'auguste Aphrodite
s'en vint vers l'Olympe élevé demander pour ces jeunes
filles la joie d'un hymen fortuné, à Zeus, le dieu qui
aime la foudre (car il sait toutes choses : il connaît le sort
heureux ou malheureux réservé aux mortels), pendant ce
temps les Harpyes emportèrent les jeunes filles et les
donnèrent pour servantes aux affreuses Érinyes. Ainsi
puissent m'anéantir ceux qui habitent les demeures de
l'Olympe, ou Artémis aux belles tresses me frapper,
afin que je m'en aille sous la terre lugubre et que j'y voie
Ulysse, sans jamais réjouir la pensée d'un homme qui
ne le vaut pas. Ah! on peut encore supporter son mal
quand on pleure le jour, l'âme oppressée de douleur, et
que la nuit le sommeil vous prend : car le sommeil fait
oublier tout, le bon et le mauvais, quand il couvre les
paupières; mais, moi, un dieu m'envoie aussi des songes
cruels. Car cette nuit même à mes côtés un homme dormait
qui ressemblait à Ulysse tel qu'il était lorsqu'il s'en fut
avec l'armée, et mon coeur se réjouissait; je ne pensais
pas que ce fût un rêve, mais une réalité. Elle dit et aussitôt
parut l'Aurore au trône d'or. Le noble Ulysse entendit
la voix de Pénélope qui pleurait; une pensée lui
vint; il lui sembla qu'en son coeur elle l'avait reconnu
et qu'elle se tenait là, près de sa tête. Ayant rassemblé
le manteau et les peaux sur lesquelles il dormait, il alla
les poser sur un fauteuil dans la salle; puis il porta dehors
la peau de boeuf. Alors, levant les mains, il invoqua
Zeus : « Zeus souverain, si c'est la volonté des dieux
qu'après avoir erré à travers mers et terres, je revienne
enfin au sol de mon pays me reposer des maux dont ils
m'ont frappé, qu'un des hommes qui s'éveillent dans
cette demeure





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Dernière mise à jour : 18/01/2006