HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XIX

ὀΐω



Texte grec :

[19,200] εἴλει γὰρ Βορέης ἄνεμος μέγας οὐδ᾽ ἐπὶ γαίῃ
εἴα ἵστασθαι, χαλεπὸς δέ τις ὤρορε δαίμων.
τῇ τρισκαιδεκάτῃ δ᾽ ἄνεμος πέσε, τοὶ δ᾽ ἀνάγοντο."
ἴσκε ψεύδεα πολλὰ λέγων ἐτύμοισιν ὁμοῖα·
τῆς δ᾽ ἄρ᾽ ἀκουούσης ῥέε δάκρυα, τήκετο δὲ χρώς·
205 ὡς δὲ χιὼν κατατήκετ᾽ ἐν ἀκροπόλοισιν ὄρεσσιν,
ἥν τ᾽ Εὖρος κατέτηξεν, ἐπὴν Ζέφυρος καταχεύῃ·
τηκομένης δ᾽ ἄρα τῆς ποταμοὶ πλήθουσι ῥέοντες·
ὣς τῆς τήκετο καλὰ παρήϊα δάκρυ χεούσης,
κλαιούσης ἑὸν ἄνδρα παρήμενον. αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς
210 θυμῷ μὲν γοόωσαν ἑὴν ἐλέαιρε γυναῖκα,
ὀφθαλμοὶ δ᾽ ὡς εἰ κέρα ἕστασαν ἠὲ σίδηρος
ἀτρέμας ἐν βλεφάροισι· δόλῳ δ᾽ ὅ γε δάκρυα κεῦθεν.
ἡ δ᾽ ἐπεὶ οὖν τάρφθη πολυδακρύτοιο γόοιο,
ἐξαῦτίς μιν ἔπεσσιν ἀμειβομένη προσέειπε·
215 "νῦν μὲν δή σευ, ξεῖνέ γ᾽, ὀΐω πειρήσεσθαι,
εἰ ἐτεὸν δὴ κεῖθι σὺν ἀντιθέοις ἑτάροισι
ξείνισας ἐν μεγάροισιν ἐμὸν πόσιν, ὡς ἀγορεύεις.
εἰπέ μοι ὁπποῖ᾽ ἄσσα περὶ χροῒ εἵματα ἕστο,
αὐτός θ᾽ οἷος ἔην, καὶ ἑταίρους, οἵ οἱ ἕποντο."
220 τὴν δ᾽ ἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
"ὦ γύναι, ἀργαλέον τόσσον χρόνον ἀμφὶς ἐόντα
εἰπέμεν· ἤδη γάρ οἱ ἐεικοστὸν ἔτος ἐστὶν
ἐξ οὗ κεῖθεν ἔβη καὶ ἐμῆς ἀπελήλυθε πάτρης·
αὐτάρ τοι ἐρέω ὥς μοι ἰνδάλλεται ἦτορ.
225 χλαῖναν πορφυρέην οὔλην ἔχε δῖος Ὀδυσσεύς,
διπλῆν· αὐτάρ οἱ περόνη χρυσοῖο τέτυκτο
αὐλοῖσιν διδύμοισι· πάροιθε δὲ δαίδαλον ἦεν·
ἐν προτέροισι πόδεσσι κύων ἔχε ποικίλον ἐλλόν,
ἀσπαίροντα λάων· τὸ δὲ θαυμάζεσκον ἅπαντες,
230 ὡς οἱ χρύσεοι ἐόντες ὁ μὲν λάε νεβρὸν ἀπάγχων,
αὐτὰρ ὁ ἐκφυγέειν μεμαὼς ἤσπαιρε πόδεσσι.
τὸν δὲ χιτῶν᾽ ἐνόησα περὶ χροῒ σιγαλόεντα,
οἷόν τε κρομύοιο λοπὸν κάτα ἰσχαλέοιο·
τὼς μὲν ἔην μαλακός, λαμπρὸς δ᾽ ἦν ἠέλιος ὥς·
235 ἦ μὲν πολλαί γ᾽ αὐτὸν ἐθηήσαντο γυναῖκες.
ἄλλο δέ τοι ἐρέω, σὺ δ᾽ ἐνὶ φρεσὶ βάλλεο σῇσιν·
οὐκ οἶδ᾽ ἢ τάδε ἕστο περὶ χροῒ οἴκοθ᾽ Ὀδυσσεύς,
ἦ τις ἑταίρων δῶκε θοῆς ἐπὶ νηὸς ἰόντι,
ἤ τίς που καὶ ξεῖνος, ἐπεὶ πολλοῖσιν Ὀδυσσεὺς
240 ἔσκε φίλος· παῦροι γὰρ Ἀχαιῶν ἦσαν ὁμοῖοι.
καί οἱ ἐγὼ χάλκειον ἄορ καὶ δίπλακα δῶκα
καλὴν πορφυρέην καὶ τερμιόεντα χιτῶνα,
αἰδοίως δ᾽ ἀπέπεμπον ἐϋσσέλμου ἐπὶ νηός.
καὶ μέν οἱ κῆρυξ ὀλίγον προγενέστερος αὐτοῦ
245 εἵπετο· καὶ τόν τοι μυθήσομαι, οἷος ἔην περ.
γυρὸς ἐν ὤμοισιν, μελανόχροος, οὐλοκάρηνος,
Εὐρυβάτης δ᾽ ὄνομ᾽ ἔσκε· τίεν δέ μιν ἔξοχον ἄλλων
ὧν ἑτάρων Ὀδυσεύς, ὅτι οἱ φρεσὶν ἄρτια ᾔδη."
"ὣς φάτο, τῇ δ᾽ ἔτι μᾶλλον ὑφ᾽ ἵμερον ὦρσε γόοιο,

Traduction française :

[19,200] car Borée les retenait, si violent que même sur terre on ne pouvait rester debout : sans doute un dieu hostile l'avait suscité. Mais le treizième jour, le vent tomba et ils prirent le large. » Parlant de la sorte, il disait maints mensonges, mais il leur donnait l'air de vérités. Tandis que Pénélope l'écoutait, les larmes coulaient sur son visage, dont elles sillonnaient la peau. Comme sur de hautes montagnes la neige ruisselle, que l'Eurus y fait fondre, quand Zéphyre l'y a répandue, en fondant elle remplit les fleuves dont les eaux montent; ainsi fondaient en larmes les belles joues de Pénélope, tandis qu'elle pleurait un mari qu'elle avait près d'elle. Et Ulysse en son coeur s'apitoyait sur sa femme qui sanglotait; cependant il tenait ses yeux, semblables à la corne ou au fer, immobiles en ses paupières : pour le succès de sa ruse il refoulait ses larmes. Quand elle se fut rassasiée de gémissements et de pleurs, elle reprit la parole et dit : « Étranger, je veux maintenant t'éprouver, voir si vraiment tu as reçu là-bas dans ta demeure, comme tu le déclares. mon mari avec des compagnons, semblables aux dieux. Dis-moi quels vêtements couvraient son corps, quel il était lui-même et quelle était sa suite. » Ulysse l'avisé lui répondit : « Femme, il m'est difficile de te satisfaire : il y a si longtemps qu'il m'a quitté. Voilà maintenant vingt ans presque, depuis qu'il s'en est allé de là-bas et s'est éloigné de ma patrie. Je te dirai pourtant sous quel aspect il se présente à mon esprit. Le noble Ulysse avait un manteau splendide, moelleux, double, avec une agrafe d'or à double trou sur la face, c'était un beau travail, on voyait un chien qui entre ses pattes de devant tenait un faon tacheté, et le serrait palpitant. Tous étaient dans l'admiration : car les deux bêtes étaient en or, l'une tenant le faon qu'elle étranglait, et l'autre pour s'enfuir battant l'air de ses pieds. Je vis encore la tunique brillante qui parait Ulysse : elle ressemblait à la pelure d'un oignon sec par la souplesse du tissu, et brillait comme un soleil : ah ! elle fit l'admiration de bien des femmes. Mais je te dirai une autre chose; mets-la bien en ta tête : je ne sais si dans ton pays Ulysse portait déjà ces vêtements-là, s'ils lui furent donnés par quelque ami, quand il partit sur un vaisseau rapide, s'il les reçut d'un hôte. C'est possible; Ulysse était si aimé ! et cela se comprend : peu d'Achéens le valaient. Pour moi, je lui fis don d'une épée en bronze, d'un double manteau gracieux, splendide, et d'une tunique tombant jusqu'aux pieds : puis je le reconduisis avec respect jusqu'à son navire bien ponté. Un détail encore : il était accompagné d'un héraut, un peu plus âgé que lui; je vais te le dépeindre, tel qu'il était. Il avait le dos voûté, la peau noire, la tête crépue : il s'appelait Eurybate. C'était de tous ses compagnons celui qu'Ulysse honorait le plus; car leurs esprits s'accordaient bien.» Il dit, et par ces paroles excita plus encore en Pénélope le besoin de pleurer :





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Dernière mise à jour : 22/12/2005