HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XIX

ὅτε



Texte grec :

[19,500] "μαῖα, τίη δὲ σὺ τὰς μυθήσεαι; οὐδέ τί σε χρή.
εὖ νυ καὶ αὐτὸς ἐγὼ φράσομαι καὶ εἴσομ᾽ ἑκάστην·
ἀλλ᾽ ἔχε σιγῇ μῦθον, ἐπίτρεψον δὲ θεοῖσιν."
ὣς ἄρ᾽ ἔφη, γρηῢς δὲ διὲκ μεγάροιο βεβήκει
οἰσομένη ποδάνιπτρα· τὰ γὰρ πρότερ᾽ ἔκχυτο πάντα.
505 αὐτὰρ ἐπεὶ νίψεν τε καὶ ἤλειψεν λίπ᾽ ἐλαίῳ,
αὖτις ἄρ᾽ ἀσσοτέρω πυρὸς ἕλκετο δίφρον Ὀδυσσεὺς
θερσόμενος, οὐλὴν δὲ κατὰ ῥακέεσσι κάλυψε.
τοῖσι δὲ μύθων ἦρχε περίφρων Πηνελόπεια·
"ξεῖνε, τὸ μέν σ᾽ ἔτι τυτθὸν ἐγὼν εἰρήσομαι αὐτή·
510 καὶ γὰρ δὴ κοίτοιο τάχ᾽ ἔσσεται ἡδέος ὥρη,
ὅν τινά γ᾽ ὕπνος ἕλοι γλυκερός, καὶ κηδόμενόν περ.
αὐτὰρ ἐμοὶ καὶ πένθος ἀμέτρητον πόρε δαίμων·
ἤματα μὲν γὰρ τέρπομ᾽ ὀδυρομένη, γοόωσα,
ἔς τ᾽ ἐμὰ ἔργ᾽ ὁρόωσα καὶ ἀμφιπόλων ἐνὶ οἴκῳ·
515 αὐτὰρ ἐπὴν νὺξ ἔλθῃ, ἕλῃσί τε κοῖτος ἅπαντας,
κεῖμαι ἐνὶ λέκτρῳ, πυκιναὶ δέ μοι ἀμφ᾽ ἀδινὸν κῆρ
ὀξεῖαι μελεδῶνες ὀδυρομένην ἐρέθουσιν.
ὡς δ᾽ ὅτε Πανδαρέου κούρη, χλωρηῒς ἀηδών,
καλὸν ἀείδῃσιν ἔαρος νέον ἱσταμένοιο,
520 δενδρέων ἐν πετάλοισι καθεζομένη πυκινοῖσιν,
ἥ τε θαμὰ τρωπῶσα χέει πολυηχέα φωνήν,
παῖδ᾽ ὀλοφυρομένη Ἴτυλον φίλον, ὅν ποτε χαλκῷ
κτεῖνε δι᾽ ἀφραδίας, κοῦρον Ζήθοιο ἄνακτος,
ὣς καὶ ἐμοὶ δίχα θυμὸς ὀρώρεται ἔνθα καὶ ἔνθα,
525 ἠὲ μένω παρὰ παιδὶ καὶ ἔμπεδα πάντα φυλάσσω,
κτῆσιν ἐμήν, δμῶάς τε καὶ ὑψερεφὲς μέγα δῶμα,
εὐνήν τ᾽ αἰδομένη πόσιος δήμοιό τε φῆμιν,
ἦ ἤδη ἅμ᾽ ἕπωμαι Ἀχαιῶν ὅς τις ἄριστος
μνᾶται ἐνὶ μεγάροισι, πορὼν ἀπερείσια ἕδνα.
530 παῖς δ᾽ ἐμὸς ἧος ἔην ἔτι νήπιος ἠδὲ χαλίφρων,
γήμασθ᾽ οὔ μ᾽ εἴα πόσιος κατὰ δῶμα λιποῦσαν·
νῦν δ᾽ ὅτε δὴ μέγας ἐστὶ καὶ ἥβης μέτρον ἱκάνει,
καὶ δή μ᾽ ἀρᾶται πάλιν ἐλθέμεν ἐκ μεγάροιο,
κτήσιος ἀσχαλόων, τήν οἱ κατέδουσιν Ἀχαιοί.
535 ἀλλ᾽ ἄγε μοι τὸν ὄνειρον ὑπόκριναι καὶ ἄκουσον.
χῆνές μοι κατὰ οἶκον ἐείκοσι πυρὸν ἔδουσιν
ἐξ ὕδατος, καί τέ σφιν ἰαίνομαι εἰσορόωσα·
ἐλθὼν δ᾽ ἐξ ὄρεος μέγας αἰετὸς ἀγκυλοχείλης
πᾶσι κατ᾽ αὐχένας ἦξε καὶ ἔκτανεν· οἱ δ᾽ ἐκέχυντο
540 ἀθρόοι ἐν μεγάροις, ὁ δ᾽ ἐς αἰθέρα δῖαν ἀέρθη.
αὐτὰρ ἐγὼ κλαῖον καὶ ἐκώκυον ἔν περ ὀνείρῳ,
ἀμφὶ δ᾽ ἔμ᾽ ἠγερέθοντο ἐϋπλοκαμῖδες Ἀχαιαί,
οἴκτρ᾽ ὀλοφυρομένην ὅ μοι αἰετὸς ἔκτανε χῆνας.
ἂψ δ᾽ ἐλθὼν κατ᾽ ἄρ᾽ ἕζετ᾽ ἐπὶ προὔχοντι μελάθρῳ,
545 φωνῇ δὲ βροτέῃ κατερήτυε φώνησέν τε·
"᾽θάρσει, Ἰκαρίου κούρη τηλεκλειτοῖο·
οὐκ ὄναρ, ἀλλ᾽ ὕπαρ ἐσθλόν, ὅ τοι τετελεσμένον ἔσται.
χῆνες μὲν μνηστῆρες, ἐγὼ δέ τοι αἰετὸς ὄρνις
ἦα πάρος, νῦν αὖτε τεὸς πόσις εἰλήλουθα,

Traduction française :

[19,500] Ulysse l'avisé lui répliqua : « Bonne vieille, à quoi bon me les dire? ce n'est pas nécessaire. Je saurai bien les observer moi-même et connaître ce que vaut chacune d'elles: mais silence, pas un mot et. confie-toi aux dieux. » Il dit; la vieille alors traversa la maison pour apporter un autre bain : car toute l'eau du premier avait été renversée. Quand elle eut lavé son maître et l'eut frotté d'une huile grasse, Ulysse de nouveau avança son siège près du feu pour se chauffer, et couvrit sa cicatrice de ses haillons. Cependant la prudente Pénélope prit la première la parole : «Étranger, je veux encore t'interroger un peu; car bientôt viendra le moment d'un repos agréable pour celui même qui affligé peut encore être pris du doux sommeil. Mais ce sont des douleurs sans bornes que la divinité m'a données en partage : le jour, je trouve mon plaisir à me plaindre, à gémir, tandis que dans la maison je m'occupe de mon travail ou surveille celui des servantes ; puis, quand la nuit est venue et que tous vont dormir dans leur lit, je m'étends sur ma couche; mille pensées aiguës tourmentent mon coeur oppressé, et je pleure. Telle la fille de Pandarée, la verte Aédon, chante un beau chant au retour du printemps nouveau : elle se pose parmi les feuilles épaisses des arbres et là, en rapides modulations, elle verse des accords infinis, pleurant son cher fils Itylos, l'enfant du roi Zéthos, qu'un jour par méprise elle tua d'un coup d'épée; ainsi mon coeur est déchiré, agité de pensées contraires; dois-je rester auprès de mon fils et tout sauvegarder, mon bien, mes servantes, et la vaste demeure au toit élevé, respectant la couche de mon mari et jalouse d'un bon renom parmi le peuple; ou bien faut-il maintenant suivre un des Achéens qui me recherchent, choisissant celui qui, le plus noble, m'offrira d'innombrables présents? Tant que mon fils était tout jeune encore et sans jugement, je ne pouvais me marier et quitter le foyer conjugal; mais maintenant qu'il est grand et qu'il touche à l'âge d'homme, il me presse lui-même de quitter la maison, indigné de voir les Achéens dévorer tout le bien. Mais, allons, explique-moi ce songe; écoute. Dans ma maison vingt oies mangent du froment trempé d'eau, et j'ai plaisir à les regarder; alors, fondant de la montagne, un grand aigle au bec recourbé leur brise le cou et toutes sont tuées. Je les voyais à terre entassées dans cette demeure. Puis l'aigle s'élevant gagna le divin éther. Et moi dans mon songe je pleurais, je gémissais; autour de moi se rassemblaient les Achéennes aux belles tresses, tandis que je poussais de lamentables cris, parce que l'aigle avait tué mes oies. Il revint alors et se posa sur la saillie du toit; avec une voix humaine, il cherchait à me calmer et me dit : « Rassure-toi, fille d'Icarios au loin illustre; ce n'est pas un songe; c'est la vision certaine de ce qui sera une réalité. Les oies sont les prétendants; moi tout à l'heure j'étais l'aigle, un oiseau; maintenant je suis ton époux qui est revenu,





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Dernière mise à jour : 22/12/2005