HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XIX

ἕθεν



Texte grec :

[19,50] ἔνθ᾽ ἄρα καὶ τότ᾽ ἔλεκτο καὶ Ἠῶ δῖαν ἔμιμνεν.
αὐτὰρ ὁ ἐν μεγάρῳ ὑπελείπετο δῖος Ὀδυσσεύς,
μνηστήρεσσι φόνον σὺν Ἀθήνῃ μερμηρίζων.
ἡ δ᾽ ἴεν ἐκ θαλάμοιο περίφρων Πηνελόπεια,
Ἀρτέμιδι ἰκέλη ἠὲ χρυσέῃ Ἀφροδίτῃ.
55 τῇ παρὰ μὲν κλισίην πυρὶ κάτθεσαν, ἔνθ᾽ ἄρ᾽ ἐφῖζε,
δινωτὴν ἐλέφαντι καὶ ἀργύρῳ· ἥν ποτε τέκτων
ποίησ᾽ Ἰκμάλιος, καὶ ὑπὸ θρῆνυν ποσὶν ἧκε
προσφυέ᾽ ἐξ αὐτῆς, ὅθ᾽ ἐπὶ μέγα βάλλετο κῶας.
ἔνθα καθέζετ᾽ ἔπειτα περίφρων Πηνελόπεια.
60 ἦλθον δὲ δμῳαὶ λευκώλενοι ἐκ μεγάροιο.
αἱ δ᾽ ἀπὸ μὲν σῖτον πολὺν ᾕρεον ἠδὲ τραπέζας
καὶ δέπα, ἔνθεν ἄρ᾽ ἄνδρες ὑπερμενέοντες ἔπινον·
πῦρ δ᾽ ἀπὸ λαμπτήρων χαμάδις βάλον, ἄλλα δ᾽ ἐπ᾽ αὐτῶν
νήησαν ξύλα πολλά, φόως ἔμεν ἠδὲ θέρεσθαι.
65 ἡ δ᾽ Ὀδυσῆ᾽ ἐνένιπε Μελανθὼ δεύτερον αὖτις·
"ξεῖν᾽, ἔτι καὶ νῦν ἐνθάδ᾽ ἀνιήσεις διὰ νύκτα
δινεύων κατὰ οἶκον, ὀπιπεύσεις δὲ γυναῖκας;
ἀλλ᾽ ἔξελθε θύραζε, τάλαν, καὶ δαιτὸς ὄνησο·
ἢ τάχα καὶ δαλῷ βεβλημένος εἶσθα θύραζε."
70 τὴν δ᾽ ἄρ᾽ ὑπόδρα ἰδὼν προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
"δαιμονίη, τί μοι ὧδ᾽ ἐπέχεις κεκοτηότι θυμῷ;
ἦ ὅτι δὴ ῥυπόω, κακὰ δὲ χροῒ εἵματα εἷμαι,
πτωχεύω δ᾽ ἀνὰ δῆμον; ἀναγκαίη γὰρ ἐπείγει.
τοιοῦτοι πτωχοὶ καὶ ἀλήμονες ἄνδρες ἔασι
75 καὶ γὰρ ἐγώ ποτε οἶκον ἐν ἀνθρώποισιν ἔναιον
ὄλβιος ἀφνειὸν καὶ πολλάκι δόσκον ἀλήτῃ,
τοίῳ ὁποῖος ἔοι καὶ ὅτευ κεχρημένος ἔλθοι·
ἦσαν δὲ δμῶες μάλα μυρίοι, ἄλλα τε πολλὰ
οἷσίν τ᾽ εὖ ζώουσι καὶ ἀφνειοὶ καλέονται.
80 ἀλλὰ Ζεὺς ἀλάπαξε Κρονίων· ἤθελε γάρ που·
τῷ νῦν μήποτε καὶ σύ, γύναι, ἀπὸ πᾶσαν ὀλέσσῃς
ἀγλαΐην, τῇ νῦν γε μετὰ δμῳῇσι κέκασσαι·
μή πώς τοι δέσποινα κοτεσσαμένη χαλεπήνῃ,
ἢ Ὀδυσεὺς ἔλθῃ· ἔτι γὰρ καὶ ἐλπίδος αἶσα.
85 εἰ δ᾽ ὁ μὲν ὣς ἀπόλωλε καὶ οὐκέτι νόστιμός ἐστιν,
ἀλλ᾽ ἤδη παῖς τοῖος Ἀπόλλωνός γε ἕκητι,
Τηλέμαχος· τὸν δ᾽ οὔ τις ἐνὶ μεγάροισι γυναικῶν
λήθει ἀτασθάλλουσ᾽, ἐπεὶ οὐκέτι τηλίκος ἐστίν."
ὣς φάτο, τοῦ δ᾽ ἤκουσε περίφρων Πηνελόπεια,
90 ἀμφίπολον δ᾽ ἐνένιπεν ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζε·
"πάντως, θαρσαλέη, κύον ἀδεές, οὔ τί με λήθεις
ἔρδουσα μέγα ἔργον, ὃ σῇ κεφαλῇ ἀναμάξεις·
πάντα γὰρ εὖ ᾔδησθ᾽, ἐπεὶ ἐξ ἐμεῦ ἔκλυες αὐτῆς
ὡς τὸν ξεῖνον ἔμελλον ἐνὶ μεγάροισιν ἐμοῖσιν
95 ἀμφὶ πόσει εἴρεσθαι, ἐπεὶ πυκινῶς ἀκάχημαι."
ἦ ῥα καὶ Εὐρυνόμην ταμίην πρὸς μῦθον ἔειπεν·
"Εὐρυνόμη, φέρε δὴ δίφρον καὶ κῶας ἐπ᾽ αὐτοῦ,
ὄφρα καθεζόμενος εἴπῃ ἔπος ἠδ᾽ ἐπακούσῃ
ὁ ξεῖνος ἐμέθεν· ἐθέλω δέ μιν ἐξερέεσθαι."

Traduction française :

[19,50] alors donc il se jeta sur sa couche, dans l'attente de l'aube brillante. Cependant le divin Ulysse restait dans la salle, méditant avec Athéné le meurtre des prétendants. En ce moment descendait de sa chambre la prudente Pénélope, semblable à Artémis ou à la déesse dorée, Aphrodite. Pour elle on plaça près du feu un siège où elle avait coutume de s'asseoir : il était tout garni d'ivoire et d'argent, oeuvre que jadis avait faite Icmalios, l'habile artisan : il y avait, pour les pieds, ajusté un escabeau, que recouvrait une ample toison. C'est là que s'assit la prudente Pénélope. Alors vinrent de la chambre des femmes, des servantes aux bras blancs : elles enlevaient le pain qu'elles entassaient, les tables, les coupes dans lesquelles avaient bu les hommes insolents de cette maison. Elles renversaient à terre le feu des brasiers et y jetaient du bois nouveau, en grande quantité, pour que la flambée donnât lumière et chaleur. Et Mélantho prit à partie Ulysse pour la seconde fois : «Étranger, vas-tu donc nous importuner toute la nuit, et rôder par la maison, espionnant les femmes? Allons, dehors, à la porte, gueux maudit; tu as eu ton repas; ça suffit; sors à l'instant, ou je te frappe de ce tison, pour t'apprendre à gagner la porte. » Ulysse l'avisé lui dit, la regardant en dessous : « Femme sans coeur, pourquoi me poursuis-tu ainsi de ta fureur? Sans doute, parce que je suis sale, que j'ai de piètres habits et mendie par les rues; il le faut bien; la nécessité est sur moi. Il en est ainsi de tous les mendiants et vagabonds. Tel que tu me vois, j'étais riche jadis; j'habitais une maison opulente; souvent je donnais à quelque vagabond sans mépriser sa misère, sans songer un instant à repousser sa demande. J'avais une foule de serviteurs et bien d'autres choses encore qui font la vie large et renom de gens à l'aise. Mais Zeus, fils de Cronos, a tout anéanti : c'était sa volonté sans doute. Aussi, femme, à ton tour, crains de perdre cette fraîcheur de teint qui te met pour la beauté au-dessus des autres servantes : crains que ta maîtresse irritée ne te fasse sentir sa mauvaise humeur ou qu'Ulysse ne revienne : on peut espérer encore ! Mais, mettons qu'il soit mort et qu'il ne doive plus reparaître : il a un fils. Tu sais ce qu'il est maintenant, Télémaque, grâce à Apollon : il n'y a pas ici une femme qui puisse mal agir, sans qu'il s'en aperçoive : ah ! ce n'est plus un enfant. » Il dit, et la prudente Pénélope l'entendit. Elle prit à partie cette femme et lui déclara sa pensée : « Sache-le, impudente, chienne effrontée, je n'ignore rien de ta conduite. Tu viens de faire là une action dont je me souviendrai. Prends garde de payer ce méfait de ta tête. Car tu le savais fort bien : tu m'as entendu dire que je voulais dans cette salle questionner l'étranger sur mon époux : je souffre tant! » Elle dit : puis, adressant la parole à l'intendante Eurynomé : « Eurynomé, continua-t-elle, apporte un siège et mets-y une peau de brebis, afin que l'étranger s'asseye, me parle et m'entende : je veux l'interroger. »





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site PHILOCTETES

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 22/12/2005