HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVI



Texte grec :

[16,50] ὀπταλέων, ἅ ῥα τῇ προτέρῃ ὑπέλειπον ἔδοντες,
σῖτον δ᾽ ἐσσυμένως παρενήνεεν ἐν κανέοισιν,
ἐν δ᾽ ἄρα κισσυβίῳ κίρνη μελιηδέα οἶνον·
αὐτὸς δ᾽ ἀντίον ἷζεν Ὀδυσσῆος θείοιο.
οἱ δ᾽ ἐπ᾽ ὀνείαθ᾽ ἑτοῖμα προκείμενα χεῖρας ἴαλλον.
55 αὐτὰρ ἐπεὶ πόσιος καὶ ἐδητύος ἐξ ἔρον ἕντο,
δὴ τότε Τηλέμαχος προσεφώνεε δῖον ὑφορβόν·
"ἄττα, πόθεν τοι ξεῖνος ὅδ᾽ ἵκετο; πῶς δέ ἑ ναῦται
ἤγαγον εἰς Ἰθάκην; τίνες ἔμμεναι εὐχετόωντο;
οὐ μὲν γάρ τί ἑ πεζὸν ὀΐομαι ἐνθάδ᾽ ἱκέσθαι."
60 τὸν δ᾽ ἀπαμειβόμενος προσέφης, Εὔμαιε συβῶτα·
"τοιγὰρ ἐγώ τοι, τέκνον, ἀληθέα πάντ᾽ ἀγορεύσω.
ἐκ μὲν Κρητάων γένος εὔχεται εὐρειάων,
φησὶ δὲ πολλὰ βροτῶν ἐπὶ ἄστεα δινηθῆναι
πλαζόμενος· ὣς γάρ οἱ ἐπέκλωσεν τά γε δαίμων.
65 νῦν αὖ Θεσπρωτῶν ἀνδρῶν ἐκ νηὸς ἀποδρὰς
ἤλυθ᾽ ἐμὸν πρὸς σταθμόν, ἐγὼ δέ τοι ἐγγυαλίξω·
ἔρξον ὅπως ἐθέλεις· ἱκέτης δέ τοι εὔχεται εἶναι."
τὸν δ᾽ αὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
"Εὔμαι᾽, μάλα τοῦτο ἔπος θυμαλγὲς ἔειπες·
70 πῶς γὰρ δὴ τὸν ξεῖνον ἐγὼν ὑποδέξομαι οἴκῳ;
αὐτὸς μὲν νέος εἰμὶ καὶ οὔ πω χερσὶ πέποιθα
ἄνδρ᾽ ἀπαμύνασθαι, ὅτε τις πρότερος χαλεπήνῃ·
μητρὶ δ᾽ ἐμῇ δίχα θυμὸς ἐνὶ φρεσὶ μερμηρίζει,
ἢ αὐτοῦ παρ᾽ ἐμοί τε μένῃ καὶ δῶμα κομίζῃ,
75 εὐνήν τ᾽ αἰδομένη πόσιος δήμοιό τε φῆμιν,
ἤδη ἅμ᾽ ἕπηται Ἀχαιῶν ὅς τις ἄριστος
μνᾶται ἐνὶ μεγάροισιν ἀνὴρ καὶ πλεῖστα πόρῃσιν.
ἀλλ᾽ τοὶ τὸν ξεῖνον, ἐπεὶ τεὸν ἵκετο δῶμα,
ἕσσω μιν χλαῖνάν τε χιτῶνά τε, εἵματα καλά,
80 δώσω δὲ ξίφος ἄμφηκες καὶ ποσσὶ πέδιλα,
πέμψω δ᾽ ὅππη μιν κραδίη θυμός τε κελεύει.
εἰ δ᾽ ἐθέλεις, σὺ κόμισσον ἐνὶ σταθμοῖσιν ἐρύξας·
εἵματα δ᾽ ἐνθάδ᾽ ἐγὼ πέμψω καὶ σῖτον ἅπαντα
ἔδμεναι, ὡς ἂν μή σε κατατρύχῃ καὶ ἑταίρους.
85 κεῖσε δ᾽ ἂν οὔ μιν ἐγώ γε μετὰ μνηστῆρας ἐῷμι
ἔρχεσθαι· λίην γὰρ ἀτάσθαλον ὕβριν ἔχουσι·
μή μιν κερτομέωσιν, ἐμοὶ δ᾽ ἄχος ἔσσεται αἰνόν.
πρῆξαι δ᾽ ἀργαλέον τι μετὰ πλεόνεσσιν ἐόντα
ἄνδρα καὶ ἴφθιμον, ἐπεὶ πολὺ φέρτεροί εἰσι."
90 τὸν δ᾽ αὖτε προσέειπε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς·
"ὦ φίλ᾽, ἐπεί θήν μοι καὶ ἀμείψασθαι θέμις ἐστίν,
μάλα μευ καταδάπτετ᾽ ἀκούοντος φίλον τορ,
οἷά φατε μνηστῆρας ἀτάσθαλα μηχανάασθαι
ἐν μεγάροις, ἀέκητι σέθεν τοιούτου ἐόντος.
95 εἰπέ μοι ἠὲ ἑκὼν ὑποδάμνασαι, σέ γε λαοὶ
ἐχθαίρουσ᾽ ἀνὰ δῆμον, ἐπισπόμενοι θεοῦ ὀμφῇ,
τι κασιγνήτοις ἐπιμέμφεαι, οἷσί περ ἀνὴρ
μαρναμένοισι πέποιθε, καὶ εἰ μέγα νεῖκος ὄρηται.
αἲ γάρ ἐγὼν οὕτω νέος εἴην τῷδ᾽ ἐπὶ θυμῷ,

Traduction française :

[16,50] restes qu'on avait laissés la veille; il se hâta de remplir de pain les corbeilles, et il mêlait dans un vase du vin doux comme miel; cela fait, il vint s'asseoir face au divin Ulysse. Alors, ils portèrent les mains sur les mets préparés devant eux. Quand ils eurent satisfait leur désir du boire et du manger, Télémaque adressa la parole à l'excellent porcher : Petit père, d'où vient l'étranger que voici? Comment des matelots l'ont-ils conduit en Ithaque? Qui déclaraient-ils être? Car je ne pense pas qu'il soit venu ici sur ses jambes ! Tu lui dis en réponse., porcher Eumée : « Eh bien ! je vais te dire toute la vérité, mon enfant. Il déclare être originaire de la vaste Crète; il dit qu'il a roulé par maintes villes de mortels, en ses voyages. C'est le destin que lui a filé une divinité. Maintenant, il s'est évadé d'un vaisseau de Thesprotes, et réfugié dans ma ferme. Je le remets en tes mains; fais comme tu veux; il déclare être ton suppliant. » Le sage Télémaque lui répondit : « Eumée, la parole que tu viens de dire me fait peine au coeur. Comment veux-tu que, moi, je reçoive cet hôte dans mon logis? » Moi-même, je suis jeune, et je ne puis encore compter sur mes bras pour repousser un homme qui me chercherait noise. Le coeur de ma mère hésite dans sa poitrine : restera-t-elle au logis auprès de moi, gardera-t-elle la maison, respectant la couche de son mari et craignant les propos du peuple, ou va-t-elle suivre maintenant celui qui, le plus noble des Achéens, la recherche dans son manoir et offre le plus de présents? Mais cet hôte, puisqu'il est venu en ta cabane, je le couvrirai de beaux vêtements, d'un manteau et d'une tunique; je lui donnerai une épée à deux tranchants et des sandales pour ses pieds, et je le ferai reconduire où l'appelle le désir de son coeur. En attendant, si tu veux bien, soigne-le; trouve-lui une place dans la ferme, et qu'il ne sorte pas; je lui enverrai ici des vêtements et tous les vivres qui lui seront nécessaires; je ne veux pas que toi et tes compagnons vous l'ayez -à votre charge. Je recommande bien qu'il n'approche pas les prétendants; ils ont une insolence qui tient de la folie; ils l'insulteraient, et j'en aurais une peine terrible; il est difficile même à un vaillant d'avoir le dessus quand les adversaires ont l'avantage du nombre, et les prétendants sont de beaucoup les plus forts. Le noble Ulysse, modèle de patience, lui dit alors : « Ami, puisque la loi divine me permet de répondre, vous me déchirez le coeur, quand je vous entends dire les odieuses machinations que dans ton manoir trament les prétendants, et que doit supporter un homme tel que toi. Dis-moi, est-ce de plein gré que tu subis cet esclavage, ou es-tu, dans le pays, haï des peuples, dociles à la voix d'un dieu? Ou bien as-tu à te plaindre de frères qui, d'ordinaire, rendent confiance à leur frère en combattant pour lui, quelle que soit la grandeur du péril? Ah ! que n'ai-je ta jeunesse, avec mon courage !





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Dernière mise à jour : 24/11/2005