HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVI



Texte grec :

[16,400] "ὦ φίλοι, οὐκ ἂν ἐγώ γε κατακτείνειν ἐθέλοιμι
Τηλέμαχον· δεινὸν δὲ γένος βασιλήϊόν ἐστιν
κτείνειν· ἀλλὰ πρῶτα θεῶν εἰρώμεθα βουλάς.
εἰ μέν κ᾽ αἰνήσωσι Διὸς μεγάλοιο θέμιστες,
αὐτός τε κτενέω τούς τ᾽ ἄλλους πάντας ἀνώξω·
405 εἰ δέ κ᾽ ἀποτρωπῶσι θεοί, παύσασθαι ἄνωγα."
ὣς ἔφατ᾽ Ἀμφίνομος, τοῖσιν δ᾽ ἐπιήνδανε μῦθος.
αὐτίκ᾽ ἔπειτ᾽ ἀνστάντες ἔβαν δόμον εἰς Ὀδυσῆος,
ἐλθόντες δὲ καθῖζον ἐπὶ ξεστοῖσι θρόνοισιν.
ἡ δ᾽ αὖτ᾽ ἄλλ᾽ ἐνόησε περίφρων Πηνελόπεια,
410 μνηστήρεσσι φανῆναι ὑπέρβιον ὕβριν ἔχουσι.
πεύθετο γὰρ οὗ παιδὸς ἐνὶ μεγάροισιν ὄλεθρον·
κῆρυξ γὰρ οἱ ἔειπε Μέδων, ὃς ἐπεύθετο βουλάς.
βῆ δ᾽ ἰέναι μέγαρόνδε σὺν ἀμφιπόλοισι γυναιξίν.
ἀλλ᾽ ὅτε δὴ μνηστῆρας ἀφίκετο δῖα γυναικῶν,
415 στῆ ῥα παρὰ σταθμὸν τέγεος πύκα ποιητοῖο,
ἄντα παρειάων σχομένη λιπαρὰ κρήδεμνα,
Ἀντίνοον δ᾽ ἐνένιπεν ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζεν·
"Ἀντίνο᾽, ὕβριν ἔχων, κακομήχανε, καὶ δέ σέ φασιν
ἐν δήμῳ Ἰθάκης μεθ᾽ ὁμήλικας ἔμμεν ἄριστον
420 βουλῇ καὶ μύθοισι· σὺ δ᾽ οὐκ ἄρα τοῖος ἔησθα.
μάργε, τίη δὲ σὺ Τηλεμάχῳ θάνατόν τε μόρον τε
ῥάπτεις, οὐδ᾽ ἱκέτας ἐμπάζεαι, οἷσιν ἄρα Ζεὺς
μάρτυρος; οὐδ᾽ ὁσίη κακὰ ῥάπτειν ἀλλήλοισιν.
ἦ οὐκ οἶσθ᾽ ὅτε δεῦρο πατὴρ τεὸς ἵκετο φεύγων,
425 δῆμον ὑποδείσας; δὴ γὰρ κεχολώατο λίην,
οὕνεκα ληϊστῆρσιν ἐπισπόμενος Ταφίοισιν
καχε Θεσπρωτούς· οἱ δ᾽ ἡμῖν ἄρθμιοι ἦσαν·
τόν ῥ᾽ ἔθελον φθῖσαι καὶ ἀπορραῖσαι φίλον ἦτορ
ἠδὲ κατὰ ζωὴν φαγέειν μενοεικέα πολλήν·
430 ἀλλ᾽ Ὀδυσεὺς κατέρυκε καὶ ἔσχεθεν ἱεμένους περ.
τοῦ νῦν οἶκον ἄτιμον ἔδεις, μνάᾳ δὲ γυναῖκα
παῖδά τ᾽ ἀποκτείνεις, ἐμὲ δὲ μεγάλως ἀκαχίζεις·
ἀλλά σε παύσασθαι κέλομαι καὶ ἀνωγέμεν ἄλλους."
τὴν δ᾽ αὖτ᾽ Εὐρύμαχος, Πολύβου πάϊς, ἀντίον ηὔδα·
435 "κούρη Ἰκαρίοιο, περίφρον Πηνελόπεια,
θάρσει· μή τοι ταῦτα μετὰ φρεσὶ σῇσι μελόντων.
οὐκ ἔσθ᾽ οὗτος ἀνὴρ οὐδ᾽ ἔσσεται οὐδὲ γένηται,
ὅς κεν Τηλεμάχῳ σῷ υἱέϊ χεῖρας ἐποίσει
ζώοντός γ᾽ ἐμέθεν καὶ ἐπὶ χθονὶ δερκομένοιο.
440 ὧδε γὰρ ἐξερέω, καὶ μὴν τετελεσμένον ἔσται·
αἶψά οἱ αἷμα κελαινὸν ἐρωήσει περὶ δουρὶ
ἡμετέρῳ, ἐπεὶ ἦ καὶ ἐμὲ πτολίπορθος Ὀδυσσεὺς
πολλάκι γούνασιν οἷσιν ἐφεσσάμενος κρέας ὀπτὸν
ἐν χείρεσσιν ἔθηκεν, ἐπέσχε τε οἶνον ἐρυθρόν.
445 τῷ μοι Τηλέμαχος πάντων πολὺ φίλτατός ἐστιν
ἀνδρῶν, οὐδέ τί μιν θάνατον τρομέεσθαι ἄνωγα
ἔκ γε μνηστήρων· θεόθεν δ᾽ οὐκ ἔστ᾽ ἀλέασθαι."
ὣς φάτο θαρσύνων, τῷ δ᾽ ρτυεν αὐτὸς ὄλεθρον.
ἡ μὲν ἄρ᾽ εἰσαναβᾶσ᾽ ὑπερώϊα σιγαλόεντα

Traduction française :

[16,400] « Amis, je ne saurais consentir, pour moi, à tuer Télémaque; il est terrible de faire périr le rejeton d'une race royale. Cherchons d'abord à connaître la volonté des dieux. Si la décision du grand Zeus est pour nous, je serai le premier à vouloir le tuer, à pousser tous les autres au meurtre. Mais si les dieux nous en détournent, je vous conseille d'y renoncer. » Ainsi dit Amphinomos et son discours plut à l'assemblée. Puis, ils se levèrent aussitôt et s'en retournèrent au logis d'Ulysse; quand ils y furent, ils s'assirent sur des fauteuils polis. Pénélope, la plus sage des femmes, conçut aussi un dessein : se montrer aux prétendants dont l'insolence passait les bornes. Car elle avait appris qu'au manoir même on avait comploté la mort de son fils; elle tenait le renseignement du héraut Médon, qui avait surpris leurs projets. Elle partit donc pour la grand'salle avec ses suivantes. Quand la noble femme fut arrivée devant les prétendants, elle s'arrêta près d'un montant du mur solidement construit, et, baissant sur ses joues son voile lustré, elle interpella Antinoos et lui dit avec force : « Antinoos, homme insolent et fourbe, on dit à Ithaque que, parmi tous ceux de ton âge, tu l'emportes par la sagesse et l'éloquence; tu n'étais donc pas ce que l'on dit ! Insensé ! Pourquoi donc, toi, trames-tu contre Télémaque assassinat et mort? tu n'as point respect des suppliants, dont pourtant Zeus entend la plainte. C'est un sacrilège de tramer la perte les uns des autres. Quoi! tu ne sais pas que ton père vint ici en fugitif, par crainte du peuple, dont la fureur était extrême; il avait pris le parti de pirates Taphiens et molesté les Thesprote.s, qui étaient nos alliés. On voulait le perdre, lui arracher le coeur, dévorer ses ressources, dont le nombre excitait l'envie. Mais Ulysse arrêta, contint le peuple malgré sa fureur. Et c'est maintenant la maison d'Ulysse que tu dévores, sans bourse délier; tu recherches sa femme, tu veux tuer son fils : et moi, tu me tortures le coeur. Ah ! je t'adjure de cesser, toi, et de calmer les autres. » Eurymaque, fils de Polybe, lui répliqua : « Fille d'Icarios, Pénélope, la plus sage des femmes, rassure-toi; n'aie donc pas ces soucis au coeur. Il n'existe pas, il n'existera point, il ne peut pas être d'homme qui porte les mains sur Télémaque, ton fils, tant que je serai vivant, et que, sur terre, mes yeux verront la lumière. Je le déclare, et, certes, ma parole s'accomplira. Aussitôt le sang noir du coupable ruissellera autour de ma lance, puisque, je m'en souviens, Ulysse, saccageur de villes, m'a souvent pris sur ses genoux, m'a mis dans la main un morceau de rôti et m'a donné à boire de son vin rouge. Aussi Télémaque m'est-il de beaucoup le plus cher de tous les hommes, et il ne doit pas craindre que la mort lui vienne des prétendants; mais, quand elle vient des dieux, il est impossible de l'éviter. » Il parlait ainsi pour la rassurer; et il n'avait qu'un désir : faire périr Télémaque. Elle monta dans la chambre du haut, aux brillants lambris :





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Dernière mise à jour : 24/11/2005