HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVI

θ



Texte grec :

[16,250] ἐκ δὲ Ζακύνθου ἔασιν ἐείκοσι κοῦροι Ἀχαιῶν,
ἐκ δ᾽ αὐτῆς Ἰθάκης δυοκαίδεκα πάντες ἄριστοι,
καί σφιν ἅμ᾽ ἐστὶ Μέδων κῆρυξ καὶ θεῖος ἀοιδὸς
καὶ δοιὼ θεράποντε, δαήμονε δαιτροσυνάων.
τῶν εἴ κεν πάντων ἀντήσομεν ἔνδον ἐόντων,
255 μὴ πολύπικρα καὶ αἰνὰ βίας ἀποτίσεαι ἐλθών.
ἀλλὰ σύ γ᾽, εἰ δύνασαί τιν᾽ ἀμύντορα μερμηρίξαι,
φράζευ, ὅ κέν τις νῶϊν ἀμύνοι πρόφρονι θυμῷ."
τὸν δ᾽ αὖτε προσέειπε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς·
"τοιγὰρ ἐγὼν ἐρέω, σὺ δὲ σύνθεο καί μευ ἄκουσον·
260 καὶ φράσαι ἤ κεν νῶϊν Ἀθήνη σὺν Διὶ πατρὶ
ἀρκέσει, ἦέ τιν᾽ ἄλλον ἀμύντορα μερμηρίξω."
τὸν δ᾽ αὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
"ἐσθλώ τοι τούτω γ᾽ ἐπαμύντορε, τοὺς ἀγορεύεις,
ὕψι περ ἐν νεφέεσσι καθημένω· ὥ τε καὶ ἄλλοις
265 ἀνδράσι τε κρατέουσι καὶ ἀθανάτοισι θεοῖσι."
τὸν δ᾽ αὖτε προσέειπε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς·
"οὐ μέν τοι κείνω γε πολὺν χρόνον ἀμφὶς ἔσεσθον
φυλόπιδος κρατερῆς, ὁπότε μνηστῆρσι καὶ ἡμῖν
ἐν μεγάροισιν ἐμοῖσι μένος κρίνηται Ἄρηος.
270 ἀλλὰ σὺ μὲν νῦν ἔρχευ ἅμ᾽ ἠοῖ φαινομένηφιν
οἴκαδε, καὶ μνηστῆρσιν ὑπερφιάλοισιν ὁμίλει·
αὐτὰρ ἐμὲ προτὶ ἄστυ συβώτης ὕστερον ἄξει,
πτωχῷ λευγαλέῳ ἐναλίγκιον ἠδὲ γέροντι.
εἰ δέ μ᾽ ἀτιμήσουσι δόμον κάτα, σὸν δὲ φίλον κῆρ
275 τετλάτω ἐν στήθεσσι κακῶς πάσχοντος ἐμεῖο,
ἤν περ καὶ διὰ δῶμα ποδῶν ἕλκωσι θύραζε
ἢ βέλεσι βάλλωσι· σὺ δ᾽ εἰσορόων ἀνέχεσθαι.
ἀλλ᾽ ἦ τοι παύεσθαι ἀνωγέμεν ἀφροσυνάων,
μειλιχίοις ἐπέεσσι παραυδῶν· οἱ δέ τοι οὔ τι
280 πείσονται· δὴ γάρ σφι παρίσταται αἴσιμον ἦμαρ.
ἄλλο δέ τοι ἐρέω, σὺ δ᾽ ἐνὶ φρεσὶ βάλλεο σῇσιν·
ὁππότε κεν πολύβουλος ἐνὶ φρεσὶ θῇσιν Ἀθήνη,
νεύσω μέν τοι ἐγὼ κεφαλῇ, σὺ δ᾽ ἔπειτα νοήσας
ὅσσα τοι ἐν μεγάροισιν Ἀρήϊα τεύχεα κεῖται
285 ἐς μυχὸν ὑψηλοῦ θαλάμου καταθεῖναι ἀείρας
πάντα μάλ᾽· αὐτὰρ μνηστῆρας μαλακοῖς ἐπέεσσι
παρφάσθαι, ὅτε κέν σε μεταλλῶσιν ποθέοντες·
"ἐκ καπνοῦ κατέθηκ᾽, ἐπεὶ οὐκέτι τοῖσιν ἐῴκει
οἷά ποτε Τροίηνδε κιὼν κατέλειπεν Ὀδυσσεύς,
290 ἀλλὰ κατῄκισται, ὅσσον πυρὸς ἵκετ᾽ ἀϋτμή.
πρὸς δ᾽ ἔτι καὶ τόδε μεῖζον ἐνὶ φρεσὶ θῆκε Κρονίων,
μή πως οἰνωθέντες, ἔριν στήσαντες ἐν ὑμῖν,
ἀλλήλους τρώσητε καταισχύνητέ τε δαῖτα
καὶ μνηστύν· αὐτὸς γὰρ ἐφέλκεται ἄνδρα σίδηρος."
295 "νῶϊν δ᾽ οἴοισιν δύο φάσγανα καὶ δύο δοῦρε
καλλιπέειν καὶ δοιὰ βοάγρια χερσὶν ἑλέσθαι,
ὡς ἂν ἐπιθύσαντες ἑλοίμεθα· τοὺς δέ κ᾽ ἔπειτα
Παλλὰς Ἀθηναίη θέλξει καὶ μητίετα Ζεύς.
ἄλλο δέ τοι ἐρέω, σὺ δ᾽ ἐνὶ φρεσὶ βάλλεο σῇσιν·

Traduction française :

[16,250] De Zacynthe, il y a vingt jeunes Achéens. D'Ithaque même, il y en a douze; tous de première noblesse, et, dans leur suite, il y a le héraut Médon et le divin aède, et deux serviteurs, écuyers tranchants experts. Or, si nous les affrontons tous ensemble, quand ils seront au manoir, j'ai bien peur que pour avoir voulu leur faire payer leurs violences, tu ne subisses un traitement amer et cruel. Réfléchis plutôt : songe à trouver, s'il est possible, quelque auxiliaire, qui combatte pour notre défense d'un coeur ardent. » L'illustre Ulysse, modèle de patience, lui répliqua : « Eh bien! je vais te dire mon idée; enferme mes paroles en ton esprit; écoute-moi bien; demande-toi si Athéné, avec l'appui de Zeus le Père, y suffira, ou si je dois penser à quelque autre défenseur. » Le sage Télémaque lui repartit : « Ce sont, certes, de bons défenseurs, les deux auxiliaires dont tu parles, quoiqu'ils siègent là-haut, parmi les nuages; ils ont pouvoir sur les hommes et les dieux immortels. » L'illustre Ulysse, modèle de patience, lui répondit : Ces deux-là, ils ne seront pas longtemps éloignés de la violente mêlée, lorsque entre les prétendants et nous, dans ma grand'salle, décidera la fureur d'Arès. Toi, va maintenant, dès que paraîtra Aurore, à la maison, et mêle-toi aux prétendants insolents. Moi, le porcher me conduira plus tard à la ville, sous les traits d'un mendiant pitoyable et d'un vieillard. S'ils m'injurient dans ma maison, que ton coeur se résigne au fond de ta poitrine aux mauvais traitements, dont je serai l'objet, même s'ils me tirent par les pieds à travers la maison, pour me jeter à la porte, ou s'ils me frappent de traits. Toi, regarde, mais laisse faire. Cependant, invite-les à cesser leurs folies, ne cherche à les en détourner qu'avec de douces paroles. Ils ne t'obéiront en rien; car pour eux est proche le jour fatal. Je te dirai une autre chose; toi, enferme-la bien dans ton coeur. Quand Athéné, si riche en bons avis, m'en mettra l'idée dans l'esprit, je te ferai un signe de tête; toi, dès que tu l'auras remarqué, les armes d'Arès, qui sont placées en la grand'salle, prends-les toutes; puis, va les déposer au fond de la chambre haute, et leurre les prétendants par des paroles mielleuses, quand ils s'étonneront de ne plus les voir et t'en demanderont la cause. «Je les ai déposées à l'abri de la fumée; car, elles ne sont plus ce qu'elles étaient, quand Ulysse les a laissées ici à son départ pour la Troade; elles sont toutes sales, la vapeur du foyer les a bien noircies. En outre, le fils de Cronos m'a suggéré une raison plus décisive : il faut éviter que, pris de vin, vous n'en veniez à vous quereller, à vous blesser mutuellement, que vous ne déshonoriez les prétendants et leurs repas; de lui-même, le fer attire son homme. » Pour nous seuls, laisse avec deux boucliers en cuir de boeuf, deux épées et deux lances que nos mains puissent saisir, au moment de fondre sur l'ennemi; ensuite Pallas Athéné et Zeus, le dieu sage, le frapperont de démence. Je te dirai une autre chose : toi, enferme-la bien dans ton coeur;





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Dernière mise à jour : 24/11/2005