HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVI

Vers 200-249

  Vers 200-249

[16,200] νῦν δὲ θεοῖσιν ἔοικας, οἳ οὐρανὸν εὐρὺν ἔχουσι."
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
"Τηλέμαχ᾽, οὔ σε ἔοικε φίλον πατέρ ἔνδον ἐόντα
οὔτε τι θαυμάζειν περιώσιον οὔτἀγάασθαι·
οὐ μὲν γάρ τοι ἔτἄλλος ἐλεύσεται ἐνθάδὈδυσσεύς,
205 ἀλλὅδἐγὼ τοιόσδε, παθὼν κακά, πολλὰ δἀληθείς,
ἤλυθον εἰκοστῷ ἔτεϊ ἐς πατρίδα γαῖαν.
αὐτάρ τοι τόδε ἔργον Ἀθηναίης ἀγελείης,
τέ με τοῖον ἔθηκεν, ὅπως ἐθέλει, δύναται γὰρ,
ἄλλοτε μὲν πτωχῷ ἐναλίγκιον, ἄλλοτε δαὖτε
210 ἀνδρὶ νέῳ καὶ καλὰ περὶ χροῒ εἵματἔχοντι.
ῥηΐδιον δὲ θεοῖσι, τοὶ οὐρανὸν εὐρὺν ἔχουσιν,
ἠμὲν κυδῆναι θνητὸν βροτὸν ἠδὲ κακῶσαι."
ὣς ἄρα φωνήσας κατἄρἕζετο, Τηλέμαχος δὲ
ἀμφιχυθεὶς πατέρἐσθλὸν ὀδύρετο, δάκρυα λείβων,
215 ἀμφοτέροισι δὲ τοῖσιν ὑφἵμερος ὦρτο γόοιο·
κλαῖον δὲ λιγέως, ἀδινώτερον τοἰωνοί,
φῆναι αἰγυπιοὶ γαμψώνυχες, οἷσί τε τέκνα
ἀγρόται ἐξείλοντο πάρος πετεηνὰ γενέσθαι·
ὣς ἄρα τοί γἐλεεινὸν ὑπὀφρύσι δάκρυον εἶβον.
220 καί νύ κὀδυρομένοισιν ἔδυ φάος ἠελίοιο,
εἰ μὴ Τηλέμαχος προσεφώνεεν ὃν πατέραἶψα·
"ποίῃ γὰρ νῦν δεῦρο, πάτερ φίλε, νηΐ σε ναῦται
ἤγαγον εἰς Ἰθάκην; τίνες ἔμμεναι εὐχετόωντο;
οὐ μὲν γάρ τί σε πεζὸν ὀΐομαι ἐνθάδἱκέσθαι."
225 τὸν δαὖτε προσέειπε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς·
"τοιγὰρ ἐγώ τοι, τέκνον, ἀληθείην καταλέξω.
Φαίηκές μἄγαγον ναυσίκλυτοι, οἵ τε καὶ ἄλλους
ἀνθρώπους πέμπουσιν, ὅτις σφέας εἰσαφίκηται·
καί μεὕδοντἐν νηῒ θοῇ ἐπὶ πόντον ἄγοντες
230 κάτθεσαν εἰς Ἰθάκην, ἔπορον δέ μοι ἀγλαὰ δῶρα,
χαλκόν τε χρυσόν τε ἅλις ἐσθῆτά θὑφαντήν.
καὶ τὰ μὲν ἐν σπήεσσι θεῶν ἰότητι κέονται·
νῦν αὖ δεῦρἱκόμην ὑποθημοσύνῃσιν Ἀθήνης,
ὄφρα κε δυσμενέεσσι φόνου πέρι βουλεύσωμεν.
235 ἀλλἄγε μοι μνηστῆρας ἀριθμήσας κατάλεξον,
ὄφρεἰδέω ὅσσοι τε καὶ οἵ τινες ἀνέρες εἰσί·
καί κεν ἐμὸν κατὰ θυμὸν ἀμύμονα μερμηρίξας
φράσσομαι, κεν νῶϊ δυνησόμεθἀντιφέρεσθαι
μούνω ἄνευθἄλλων, καὶ διζησόμεθἄλλους."
240 τὸν δαὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
" πάτερ, τοι σεῖο μέγα κλέος αἰὲν ἄκουον,
χεῖράς ταἰχμητὴν ἔμεναι καὶ ἐπίφρονα βουλήν·
ἀλλὰ λίην μέγα εἶπες· ἄγη μἔχει· οὐδέ κεν εἴη
ἄνδρε δύω πολλοῖσι καὶ ἰφθίμοισι μάχεσθαι.
245 μνηστήρων δοὔτἂρ δεκὰς ἀτρεκὲς οὔτε δύοἶαι,
ἀλλὰ πολὺ πλέονες· τάχα δεἴσεαι ἐνθάδἀριθμόν.
ἐκ μὲν Δουλιχίοιο δύω καὶ πεντήκοντα
κοῦροι κεκριμένοι, ἓξ δὲ δρηστῆρες ἕπονται·
ἐκ δὲ Σάμης πίσυρές τε καὶ εἴκοσι φῶτες ἔασιν,
[16,200] et maintenant tu ressembles aux dieux, qui possèdent le vaste ciel. » Ulysse, fécond en ruses, lui dit en réponse : « Télémaque, il ne convient pas, quand ton père est ici, d'être avec cet excès surpris, étonné. Non, il ne viendra pas d'autre Ulysse en ce lieu. Ulysse est celui que tu vois, c'est moi qui, après avoir tant souffert, tant erré, arrive, après vingt ans, au pays de mes pères. Mais ceci est l'oeuvre d'Athéné, ravisseuse de butin, qui me rendit tel qu'il lui plaisait, elle en a le pouvoir, et fit de moi tantôt un mendiant, tantôt, au contraire, un homme jeune, au corps bien vêtu. Il est facile aux dieux, qui possèdent le vaste ciel, de donner à un mortel l'éclat de la beauté, la honte de la laideur. » Après avoir ainsi parlé, il s'assit. Le fils, jetant les bras autour de son vaillant père, se mit à gémir, en versant des larmes, et tous deux sentirent monter en eux le besoin des lamentations; ils pleuraient bruyamment, à sanglots plus pressés que les cris des oiseaux, orfraies ou vautours aux serres crochues, dont des pâtres ont enlevé les petits, avant qu'ils fussent en état de voler. Ainsi, ils laissaient tomber sous leurs paupières des larmes à faire pitié. Et, la lumière du soleil eût disparu avant qu'eussent cessé leurs sanglots, si Télémaque n'eût pris la parole, pour poser à son père cette question soudaine : « Mais, mon cher père, sur quel vaisseau donc des matelots t'ont-ils amené ici, à Ithaque; quels hommes déclaraient-ils être? Car je ne crois pas que tu sois arrivé ici sur tes jambes. » L'illustre Ulysse, modèle de patience, lui repartit : « Eh bien je vais te dire, mon enfant, toute la vérité : Ce sont des Phéaciens qui m'ont amené. Marins fameux, ils convoient aussi les étrangers, quand il en arrive un chez eux. Tandis que je dormais, ils m'ont conduit par la mer sur un vaisseau rapide et m'ont déposé à Ithaque; et ils m'ont prodigué des présents merveilleux, bronze, or, vêtements tissés. Tous ces trésors sont, par la volonté des dieux, en sûreté au fond d'une grotte. Maintenant, je suis venu ici sur l'ordre d'Athéné, afin que nous consultions ensemble sur le meurtre de nos ennemis. Allons ! Dis-moi le nombre des prétendants et fais-les-moi connaître, que je sache un peu combien il y en a, et quels hommes ce sont. De la sorte, après avoir réfléchi en mon âme prudente, je déciderai si, à nous deux, nous pourrons les attaquer, seuls, sans le secours d'autres, ou si, au contraire, nous devrons chercher l'assistance d'autres bras. » Le sage Télémaque lui répondit : « Mon père, certes, j'ai toujours entendu vanter ta grande gloire, dire que tu avais des bras pour la bataille et de la prudence au conseil. Mais, tu viens de tenir un propos vraiment étrange et l'étonnement ne me quitte pas; il ne saurait être possible à deux hommes, sans plus, de combattre contre des adversaires si nombreux et si forts. Les prétendants ne sont pas seulement une dizaine ou deux : ils sont bien plus. Tu vas, à l'instant, ici même, en savoir le nombre. De Doulichion, il y a cinquante-deux jeunes gens d'élite, que suivent six valets. De Samé, ils sont vingt-quatre hommes.


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Dernière mise à jour : 24/11/2005