HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XI

δύστηνε



Texte grec :

[11,50] αἵματος ἆσσον ἴμεν, πρὶν Τειρεσίαο πυθέσθαι.
"πρώτη δὲ ψυχὴ Ἐλπήνορος ἦλθεν ἑταίρου·
οὐ γάρ πω ἐτέθαπτο ὑπὸ χθονὸς εὐρυοδείης·
σῶμα γὰρ ἐν Κίρκης μεγάρῳ κατελείπομεν ἡμεῖς
ἄκλαυτον καὶ ἄθαπτον, ἐπεὶ πόνος ἄλλος ἔπειγε.
55 τὸν μὲν ἐγὼ δάκρυσα ἰδὼν ἐλέησά τε θυμῷ,
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδων·
"Ἐλπῆνορ, πῶς ἦλθες ὑπὸ ζόφον ἠερόεντα;
ἔφθης πεζὸς ἰὼν ἢ ἐγὼ σὺν νηὶ μελαίνῃ.
"ὣς ἐφάμην, ὁ δέ μ᾽ οἰμώξας ἠμείβετο μύθῳ·
60 ᾽διογενὲς Λαερτιάδη, πολυμήχαν᾽ Ὀδυσσεῦ,
ἆσέ με δαίμονος αἶσα κακὴ καὶ ἀθέσφατος οἶνος.
Κίρκης δ᾽ ἐν μεγάρῳ καταλέγμενος οὐκ ἐνόησα
ἄψορρον καταβῆναι ἰὼν ἐς κλίμακα μακρήν,
ἀλλὰ καταντικρὺ τέγεος πέσον· ἐκ δέ μοι αὐχὴν
65 ἀστραγάλων ἐάγη, ψυχὴ δ᾽ Ἄϊδόσδε κατῆλθε.
νῦν δέ σε τῶν ὄπιθεν γουνάζομαι, οὐ παρεόντων,
πρός τ᾽ ἀλόχου καὶ πατρός, ὅ σ᾽ ἔτρεφε τυτθὸν ἐόντα,
Τηλεμάχου θ᾽, ὃν μοῦνον ἐνὶ μεγάροισιν ἔλειπες·
οἶδα γὰρ ὡς ἐνθένδε κιὼν δόμου ἐξ Ἀίδαο
70 νῆσον ἐς Αἰαίην σχήσεις ἐυεργέα νῆα·
ἔνθα σ᾽ ἔπειτα, ἄναξ, κέλομαι μνήσασθαι ἐμεῖο.
μή μ᾽ ἄκλαυτον ἄθαπτον ἰὼν ὄπιθεν καταλείπειν
νοσφισθείς, μή τοί τι θεῶν μήνιμα γένωμαι,
ἀλλά με κακκῆαι σὺν τεύχεσιν, ἅσσα μοι ἔστιν,
75 σῆμά τέ μοι χεῦαι πολιῆς ἐπὶ θινὶ θαλάσσης,
ἀνδρὸς δυστήνοιο καὶ ἐσσομένοισι πυθέσθαι.
ταῦτά τέ μοι τελέσαι πῆξαί τ᾽ ἐπὶ τύμβῳ ἐρετμόν,
τῷ καὶ ζωὸς ἔρεσσον ἐὼν μετ᾽ ἐμοῖς ἑτάροισιν.᾽
"ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐγώ μιν ἀμειβόμενος προσέειπον·
80 ᾽ταῦτά τοι, ὦ δύστηνε, τελευτήσω τε καὶ ἔρξω.᾽
"νῶι μὲν ὣς ἐπέεσσιν ἀμειβομένω στυγεροῖσιν
ἥμεθ᾽, ἐγὼ μὲν ἄνευθεν ἐφ᾽ αἵματι φάσγανον ἴσχων,
εἴδωλον δ᾽ ἑτέρωθεν ἑταίρου πόλλ᾽ ἀγόρευεν·
"ἦλθε δ᾽ ἐπὶ ψυχὴ μητρὸς κατατεθνηυίης,
85 Αὐτολύκου θυγάτηρ μεγαλήτορος Ἀντίκλεια,
τὴν ζωὴν κατέλειπον ἰὼν εἰς Ἴλιον ἱρήν.
τὴν μὲν ἐγὼ δάκρυσα ἰδὼν ἐλέησά τε θυμῷ·
ἀλλ᾽ οὐδ᾽ ὣς εἴων προτέρην, πυκινόν περ ἀχεύων,
αἵματος ἆσσον ἴμεν, πρὶν Τειρεσίαο πυθέσθαι.
90 "ἦλθε δ᾽ ἐπὶ ψυχὴ Θηβαίου Τειρεσίαο
χρύσεον σκῆπτρον ἔχων, ἐμὲ δ᾽ ἔγνω καὶ προσέειπεν·
᾽διογενὲς Λαερτιάδη, πολυμήχαν᾽ Ὀδυσσεῦ,
τίπτ᾽ αὖτ᾽, ὦ δύστηνε, λιπὼν φάος ἠελίοιο
ἤλυθες, ὄφρα ἴδῃ νέκυας καὶ ἀτερπέα χῶρον;
95 ἀλλ᾽ ἀποχάζεο βόθρου, ἄπισχε δὲ φάσγανον ὀξύ,
αἵματος ὄφρα πίω καί τοι νημερτέα εἴπω.᾽
"ὣς φάτ᾽, ἐγὼ δ᾽ ἀναχασσάμενος ξίφος ἀργυρόηλον
κουλεῷ ἐγκατέπηξ᾽. ὁ δ᾽ ἐπεὶ πίεν αἷμα κελαινόν,
καὶ τότε δή μ᾽ ἐπέεσσι προσηύδα μάντις ἀμύμων·

Traduction française :

[11,50] d'approcher du sang, avant que j'eusse interrogé Tirésias. La première âme qui vint fut celle de mon compagnon Elpénor. Il n'avait pas encore reçu de sépulture sous la terre aux larges chemins; nous avions laissé son corps au manoir de Circé, sans le pleurer ni l'ensevelir; car une autre tâche nous pressait. A sa vue mes larmes jaillirent et mon coeur fut pris de pitié. Élevant la voix, je lui adressai ces paroles ailées : « Elpénor, comment es-tu venu sous cette brume ténébreuse? Tu y es arrivé à pied plus vite que moi avec mon vaisseau noir. Ainsi parlais-je; il me répondit en gémissant : « Descendant de Zeus, fils de Laerte, Ulysse aux mille expédients, ce qui m'a perdu c'est le mauvais lot fait par la divinité, et aussi le vin bu sans mesure. Couché sur le toit de la grand'salle de Circé, je ne pensai plus, pour en descendre, à prendre la haute échelle, et, du côté opposé, je tombai du toit; je me brisai les vertèbres du cou, et mon âme descendit chez Hadès. Maintenant, je te supplie, par ceux qui sont restés derrière toi et ne sont pas ici, par ta femme et ton père, qui t'élevait tout enfant, par Télémaque, le seul fils que tu laissais dans ton manoir, puisqu'en partant d'ici, de la demeure d'Hadès, tu feras, je le sais, accoster à l'île d'Aiaié ton vaisseau bien construit, là, seigneur, je te presse de penser à moi. Ne me laisse pas derrière toi sans pleurs ni sépulture, au moment de ton départ; crains que je ne soulève contre toi la rancune des dieux. Brûle mes restes avec les armes qui m'appartiennent; élève-moi un monument sur le rivage de la mer grise, afin que les hommes à venir se souviennent du malheureux. Accomplis ces rites pour moi et plante sur mon tertre la rame, dont vivant je ramais parmi mes compagnons. » Ainsi parlait-il, et moi, je lui dis en réponse : "Tout ce que tu demandes, malheureux, je le ferai; j'accomplirai les rites." Et tous deux, échangeant ces mots tristes, nous restions sans bouger : moi, à distance, je tenais mon épée au-dessus du sang, et, de l'autre côté, le fantôme de mon compagnon me parlait longuement. Alors survint l'âme de ma défunte mère, Anticlée, fille du magnanime Autolycos, que j'avais laissée vivante à mon départ pour la sainte Ilios. A sa vue mes larmes jaillirent et mon coeur fut pris de pitié. Mais, quelque affligé que je fusse, je ne la laissai pas s'approcher du sang la première, voulant interroger d'abord Tirésias. Alors survint l'âme du Thébain Tirésias, le sceptre d'or en main. Il me reconnut et me dit : « Descendant de Zeus, fils de Laerte, Ulysse aux mille expédients, pourquoi donc, malheureux, quittant la lumière du soleil, es-tu venu voir les morts et la région sans joie? Mais éloigne-toi de la fosse, écarte la pointe de ton épée, que je boive du sang et te dise la vérité. » Il parlait ainsi; moi, je m'éloignai et remis au fourreau mon épée aux clous d'argent. Quand il eut bu le sang noir, l'irréprochable devin m'adressa ces paroles :





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site PHILOCTETES

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 27/10/2005