HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XI

θεῶν



Texte grec :

[11,600] ἔρρεεν ἐκ μελέων, κονίη δ᾽ ἐκ κρατὸς ὀρώρει.
"τὸν δὲ μετ᾽ εἰσενόησα βίην Ἡρακληείην,
εἴδωλον· αὐτὸς δὲ μετ᾽ ἀθανάτοισι θεοῖσι
τέρπεται ἐν θαλίῃς καὶ ἔχει καλλίσφυρον Ἥβην,
παῖδα Διὸς μεγάλοιο καὶ Ἥρης χρυσοπεδίλου.
605 ἀμφὶ δέ μιν κλαγγὴ νεκύων ἦν οἰωνῶν ὥς,
πάντοσ᾽ ἀτυζομένων· ὁ δ᾽ ἐρεμνῇ νυκτὶ ἐοικώς,
γυμνὸν τόξον ἔχων καὶ ἐπὶ νευρῆφιν ὀιστόν,
δεινὸν παπταίνων, αἰεὶ βαλέοντι ἐοικώς.
σμερδαλέος δέ οἱ ἀμφὶ περὶ στήθεσσιν ἀορτὴρ
610 χρύσεος ἦν τελαμών, ἵνα θέσκελα ἔργα τέτυκτο,
ἄρκτοι τ᾽ ἀγρότεροί τε σύες χαροποί τε λέοντες,
ὑσμῖναί τε μάχαι τε φόνοι τ᾽ ἀνδροκτασίαι τε.
μὴ τεχνησάμενος μηδ᾽ ἄλλο τι τεχνήσαιτο,
ὃς κεῖνον τελαμῶνα ἑῇ ἐγκάτθετο τέχνῃ.
615 ἔγνω δ᾽ αὖτ᾽ ἔμ᾽ ἐκεῖνος, ἐπεὶ ἴδεν ὀφθαλμοῖσιν,
καί μ᾽ ὀλοφυρόμενος ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
"᾽διογενὲς Λαερτιάδη, πολυμήχαν᾽ Ὀδυσσεῦ,
ἆ δείλ᾽, ἦ τινὰ καὶ σὺ κακὸν μόρον ἡγηλάζεις,
ὅν περ ἐγὼν ὀχέεσκον ὑπ᾽ αὐγὰς ἠελίοιο.
620 Ζηνὸς μὲν πάϊς ἦα Κρονίονος, αὐτὰρ ὀιζὺν
εἶχον ἀπειρεσίην· μάλα γὰρ πολὺ χείρονι φωτὶ
δεδμήμην, ὁ δέ μοι χαλεποὺς ἐπετέλλετ᾽ ἀέθλους.
καί ποτέ μ᾽ ἐνθάδ᾽ ἔπεμψε κύν᾽ ἄξοντ᾽· οὐ γὰρ ἔτ᾽ ἄλλον
φράζετο τοῦδέ γέ μοι κρατερώτερον εἶναι ἄεθλον·
625 τὸν μὲν ἐγὼν ἀνένεικα καὶ ἤγαγον ἐξ Ἀίδαο·
Ἑρμείας δέ μ᾽ ἔπεμψεν ἰδὲ γλαυκῶπις Ἀθήνη.᾽
"ὣς εἰπὼν ὁ μὲν αὖτις ἔβη δόμον Ἄϊδος εἴσω,
αὐτὰρ ἐγὼν αὐτοῦ μένον ἔμπεδον, εἴ τις ἔτ᾽ ἔλθοι
ἀνδρῶν ἡρώων, οἳ δὴ τὸ πρόσθεν ὄλοντο.
630 καί νύ κ᾽ ἔτι προτέρους ἴδον ἀνέρας, οὓς ἔθελόν περ,
Θησέα Πειρίθοόν τε, θεῶν ἐρικυδέα τέκνα·
ἀλλὰ πρὶν ἐπὶ ἔθνε᾽ ἀγείρετο μυρία νεκρῶν
ἠχῇ θεσπεσίῃ· ἐμὲ δὲ χλωρὸν δέος ᾕρει,
μή μοι Γοργείην κεφαλὴν δεινοῖο πελώρου
635 ἐξ Ἀίδεω πέμψειεν ἀγαυὴ Περσεφόνεια.
"αὐτίκ᾽ ἔπειτ᾽ ἐπὶ νῆα κιὼν ἐκέλευον ἑταίρους
αὐτούς τ᾽ ἀμβαίνειν ἀνά τε πρυμνήσια λῦσαι.
οἱ δ᾽ αἶψ᾽ εἴσβαινον καὶ ἐπὶ κληῖσι καθῖζον.
τὴν δὲ κατ᾽ Ὠκεανὸν ποταμὸν φέρε κῦμα ῥόοιο,
640 πρῶτα μὲν εἰρεσίῃ, μετέπειτα δὲ κάλλιμος οὖρος.

Traduction française :

[11,600] la sueur ruisselait de ses membres et la poussière s'élevait en nimbe de sa tête. Après lui, je vis Héraclès ou, pour mieux dire, son ombre, car pour lui, en la compagnie des dieux immortels, il se réjouit aux banquets et possède Hébé aux belles chevilles, la fille du grand Zeus et d'Héré aux sandales d'or. Autour de lui, les morts faisaient vacarme comme des oiseaux, en fuyant effrayés de tous côtés. Pareil à la nuit sombre, il tenait son arc nu, un trait sur la corde, jetant partout des regards menaçants, faisant sans cesse mine de tirer. Terrible, le baudrier pendait sur sa poitrine; son ceinturon était en or; de merveilleuses images y étaient figurées, ours, sangliers sauvages, lions aux yeux étincelants, mêlées, batailles, meurtres, massacres. Il ne saurait plus produire un tel chef-d'oeuvre, l'artiste dont le talent exécuta ce baudrier. Héraclès me reconnut, quand ses yeux me virent, et, avec un gémissement, il m'adressa ces paroles ailées : « Rejeton de Zeus, fils de Laerte, Ulysse aux mille expédients, ah ! malheureux, traînes-tu donc, toi aussi, le triste destin que, moi, je ne cessai de porter sous les rayons du soleil? Zeus fils de Cronos était mon père, et pourtant mon malheur était sans bornes; j'étais asservi à un homme, qui était loin de me valoir et m'imposait de pénibles travaux. Une fois même, il m'envoya ici pour en ramener le chien; il n'y avait point, dans sa pensée, de plus terrible épreuve; pourtant, je le traînai en haut et l'emmenai de chez Hadès : j'avais pour guides Hermès et Athéné aux yeux brillants. » Ayant dit ces mots, il s'en retourna dans la demeure d'Hadès. Moi, je restais là, fiché au sol, attendant qu'arrivât quelqu'un des héros qui étaient morts précédemment. Peut-être aurais-je vu, ceux que j'aurais voulu, les hommes des âges précédents, Thésée, Pirithoos, illustres enfants des dieux. Mais sans m'en laisser le temps, s'assemblèrent innombrables des tribus de morts avec un cri effrayant; et la peur blême me saisissait : la vénérable Perséphone n'allait-elle pas m'envoyer de chez Hadès la tête de Gorgo, le terrible monstre? Sans tarder, m'en retournant au vaisseau, j'ordonnai à mes compagnons de s'embarquer et de dénouer les amarres. Ils s'embarquèrent aussitôt et s'assirent devant les tolets. Le courant nous portait sur le fleuve Océan; nous allions d'abord à la rame; ensuite une brise excellente nous poussait.





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Dernière mise à jour : 27/10/2005