HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XI

Vers 1-49

  Vers 1-49

[11,0] Οδύσσεια ια'
1 "αὐτὰρ ἐπεί ἐπὶ νῆα κατήλθομεν ἠδὲ θάλασσαν,
νῆα μὲν ἂρ πάμπρωτον ἐρύσσαμεν εἰς ἅλα δῖαν,
ἐν δἱστὸν τιθέμεσθα καὶ ἱστία νηὶ μελαίνῃ,
ἐν δὲ τὰ μῆλα λαβόντες ἐβήσαμεν, ἂν δὲ καὶ αὐτοὶ
5 βαίνομεν ἀχνύμενοι θαλερὸν κατὰ δάκρυ χέοντες.
ἡμῖν δαὖ κατόπισθε νεὸς κυανοπρῴροιο
ἴκμενον οὖρον ἵει πλησίστιον, ἐσθλὸν ἑταῖρον,
Κίρκη εὐπλόκαμος, δεινὴ θεὸς αὐδήεσσα.
ἡμεῖς δὅπλα ἕκαστα πονησάμενοι κατὰ νῆα
10 ἥμεθα· τὴν δἄνεμός τε κυβερνήτης τἴθυνε.
τῆς δὲ πανημερίης τέταθἱστία ποντοπορούσης·
δύσετό τἠέλιος σκιόωντό τε πᾶσαι ἀγυιαί.
" δἐς πείραθἵκανε βαθυρρόου Ὠκεανοῖο.
ἔνθα δὲ Κιμμερίων ἀνδρῶν δῆμός τε πόλις τε,
15 ἠέρι καὶ νεφέλῃ κεκαλυμμένοι· οὐδέ ποταὐτοὺς
ἠέλιος φαέθων καταδέρκεται ἀκτίνεσσιν,
οὔθὁπότἂν στείχῃσι πρὸς οὐρανὸν ἀστερόεντα,
οὔθὅτἂν ἂψ ἐπὶ γαῖαν ἀποὐρανόθεν προτράπηται,
ἀλλἐπὶ νὺξ ὀλοὴ τέταται δειλοῖσι βροτοῖσι.
20 νῆα μὲν ἔνθἐλθόντες ἐκέλσαμεν, ἐκ δὲ τὰ μῆλα
εἱλόμεθ᾽· αὐτοὶ δαὖτε παρὰ ῥόον Ὠκεανοῖο
ᾔομεν, ὄφρἐς χῶρον ἀφικόμεθ᾽, ὃν φράσε Κίρκη.
"ἔνθἱερήια μὲν Περιμήδης Εὐρύλοχός τε
ἔσχον· ἐγὼ δἄορ ὀξὺ ἐρυσσάμενος παρὰ μηροῦ
25 βόθρον ὄρυξὅσσον τε πυγούσιον ἔνθα καὶ ἔνθα,
ἀμφαὐτῷ δὲ χοὴν χεόμην πᾶσιν νεκύεσσι,
πρῶτα μελικρήτῳ, μετέπειτα δὲ ἡδέι οἴνῳ,
τὸ τρίτον αὖθὕδατι· ἐπὶ δἄλφιτα λευκὰ πάλυνον.
πολλὰ δὲ γουνούμην νεκύων ἀμενηνὰ κάρηνα,
30 ἐλθὼν εἰς Ἰθάκην στεῖραν βοῦν, τις ἀρίστη,
ῥέξειν ἐν μεγάροισι πυρήν τἐμπλησέμεν ἐσθλῶν,
Τειρεσίῃ δἀπάνευθεν ὄιν ἱερευσέμεν οἴῳ
παμμέλαν᾽, ὃς μήλοισι μεταπρέπει ἡμετέροισι.
τοὺς δἐπεὶ εὐχωλῇσι λιτῇσί τε, ἔθνεα νεκρῶν,
35 ἐλλισάμην, τὰ δὲ μῆλα λαβὼν ἀπεδειροτόμησα
ἐς βόθρον, ῥέε δαἷμα κελαινεφές· αἱ δἀγέροντο
ψυχαὶ ὑπὲξ Ἐρέβευς νεκύων κατατεθνηώτων.
νύμφαι τἠίθεοί τε πολύτλητοί τε γέροντες
παρθενικαί τἀταλαὶ νεοπενθέα θυμὸν ἔχουσαι,
40 πολλοὶ δοὐτάμενοι χαλκήρεσιν ἐγχείῃσιν,
ἄνδρες ἀρηίφατοι βεβροτωμένα τεύχεἔχοντες·
οἳ πολλοὶ περὶ βόθρον ἐφοίτων ἄλλοθεν ἄλλος
θεσπεσίῃ ἰαχῇ· ἐμὲ δὲ χλωρὸν δέος ᾕρει.
δὴ τότἔπειθἑτάροισιν ἐποτρύνας ἐκέλευσα
45 μῆλα, τὰ δὴ κατέκειτἐσφαγμένα νηλέι χαλκῷ,
δείραντας κατακῆαι, ἐπεύξασθαι δὲ θεοῖσιν,
ἰφθίμῳ τἈΐδῃ καὶ ἐπαινῇ Περσεφονείῃ·
αὐτὸς δὲ ξίφος ὀξὺ ἐρυσσάμενος παρὰ μηροῦ
ἥμην, οὐδεἴων νεκύων ἀμενηνὰ κάρηνα
[11,0] CHANT XI - Évocation des Morts. Puis, quand nous fûmes descendus au vaisseau et à la mer, nous tirâmes tout d'abord la nef dans la mer brillante; et nous dressions mât et voilure dans le vaisseau noir; on prit les bêtes, et on les embarqua, et nous-mêmes nous montions à bord, affligés et versant des larmes abondantes. Alors, pour nous aider, soufflant de l'arrière du vaisseau à la proue sombre, un vent favorable emplissait nos voiles, bon compagnon envoyé par Circé aux belles boucles, la terrible déesse au langage humain. Nous, après avoir disposé les agrès sur le vaisseau, nous demeurions assis : le vent et le pilote nous menaient droit au but. Tout le jour furent tendues les voiles du vaisseau qui courait sur la mer; puis le soleil se coucha et l'ombre couvrait tous les chemins. Le vaisseau arrivait au bout de la terre, au cours profond de l'Océan. Là sont le pays et la ville des Cimmériens, couverts de brumes et de nuées; jamais le soleil, pendant qu'il brille, ne les visite de ses rayons, ni quand il s'avance vers le ciel constellé, ni quand il retourne du ciel vers la terre; une nuit maudite est étendue sur ces misérables mortels. Arrivés là, nous échouons le vaisseau, nous débarquons les bêtes; et, suivant le cours de l'Océan, nous arrivons nous-mêmes au lieu que m'avait dit Circé. Là Périmède et Eurylochos maintinrent les victimes; moi cependant, ayant tiré du long de ma cuisse mon coutelas aigu, je creusai une fosse d'une coudée en long et en large; tout autour je versai des libations pour tous les morts : une première de lait mêlé de miel; une seconde de doux vin; une troisième d'eau; par-dessus, je répandis la blanche farine d'orge. J'adressai une ardente prière aux têtes vaines des morts; à mon retour en Ithaque, je leur sacrifierais en ma demeure une génisse stérile, ma plus belle, et je remplirais d'offrandes le bûcher. Pour Tirésias seul, j'immolerais à part un bouc tout noir, le plus fort du troupeau. Quand j'eus imploré par voeux et prières ces tribus de morts, je saisis les bêtes et leur coupai la gorge au-dessus de la fosse, et le sang noir y coulait. Les âmes des morts se rassemblaient du fond de l'Érèbe : jeunes épousées, jeunes hommes, vieillards éprouvés par la vie, tendres vierges dont le coeur novice n'avait pas connu d'autre douleur, et combien de guerriers blessés par les javelines armées de bronze, victimes d'Arès, avec leurs armes ensanglantées ! Ils venaient en foule de toute part autour de la fosse, élevant une prodigieuse clameur, et moi, la crainte blême me saisissait. Alors, je pressai mes compagnons d'écorcher les bêtes, qui gisaient, égorgées par le bronze impitoyable, de les rôtir, et de prier les dieux, le puissant Hadès et l'effroyable Perséphone. Moi, ayant tiré du long de ma cuisse mon épée aiguë, je restais là et j'empêchais les morts, têtes débiles,


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Dernière mise à jour : 27/10/2005